Taylor distingue certains concepts essentiels à son propos.
Cadre de référence : Il s'agit d'un ensemble de distinctions qualitatives déterminantes.
Évaluation forte : Cette idée renvoie au fait qu'il existe des fins ou des biens plus dignes ou plus désirables que les autres, au delà des biens et des fins ordinaires, qui ne dépendent pas de nos inclinations personnelles.
Identité : Ce qui permet de définir ce qui compte ou non pour moi.
Hyperbiens : «[...] des biens qui ne sont pas seulement incomparablement plus importants que d'autres, mais encore qui déterminent le point de vue à partir duquel ces biens doivent être pesés, jugés et faire l'objet d'une décision» (1998, p. 93).
Biens constitutifs : Ils sont une source morale pour nous, ce quelque chose dont l'amour que nous leur vouons nous permet de faire le Bien et d'être Bon. Par exemple, chez le philosophe allemand Emmanuel Kant la rationalité est le Bien constitutif.
Taylor soutient non seulement qu'on ne peut se passer de cadres de référence mais aussi qu'on ne peut pas être un moi uniquement pour soi-même car le moi existe nécessairement dans un réseau d'interlocutions.
Ainsi, l'être en devenir que je suis se demande toujours non seulement qui il est mais aussi où il va.
Par conséquent, on se comprend toujours d'une manière «narrative» :
[...] «donner un sens à mon action présente exige une compréhension narrative de ma vie, un sens de ce que je suis devenu, que seul un récit peut conférer» (1998, p. 73).
Plus loin, il poursuit : «Je ne peux avoir d'intelligence du lieu où je me trouve ou de ce que je suis, [...] sans comprendre comment je suis arrivé là ou comment je suis devenu cela» (1998, p. 75).
La connaissance de soi inclut ainsi le récit. On comprendra alors que donner du sens est une obligation pour l'Homme et non pas une activité superflue ou un luxe. C'est par la forme narrative que nous concevons nos vies.
Référence : Taylor, Charles (1998). Les sources du moi. Montréal : Boréal.
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