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04 octobre 2024

Mes deux lectures du début du mois d'octobre

 

Petite « fable » de la recherche au Québec pour illustrer la dérive mercantile et l'appât du gain

Ça se passe dans mon coin du monde : 

Il était une fois des « chercheurs », employés par une université qui, étant propriétaires d'une firme privée, se faisaient payer en supplément de leur salaire de professeur par cette même université pour des « services d'expertise » de leur compagnie dans le cadre de cours donnés à cette même institution. En « bons » professeurs, ces chercheurs menaient des « recherches » fort « savantes » sur l'approche pédagogique que leur compagnie privée vendait à fort prix à leur université et aux centres de services scolaires. Et, bien entendu, leurs recherches étaient parfaitement rigoureuses et les données totalement objectives, sans aucun biais; mauvaise langue serait celui qui soulèverait des questions à ce sujet.

Quel bel exemple d'entreprenariat et de rigueur scientifique !

03 octobre 2024

Philosophie du langage

Comme j'ai été influencé par l'herméneutique et, dans une moindre mesure, par la phénoménologie, je me suis toujours intéressé au langage. J'ai donc passablement lu sur la philosophie du langage. J'en livre ici une très brève présentation pour les non-initiés.

La philosophie du langage est une branche de la philosophie générale (devenue fort importante au fil des dernières décennies) qui s'intéresse à la nature et au fonctionnement du langage.

Elle définit le langage comme un système de signes qui permet à la fois la communication et l'expression de la pensée. Le langage comporte bien entendu un vocabulaire (nomination) et une grammaire (structure). Il est considéré comme une faculté spécifique à l'être humain.

Ferdinand de Saussure, un classique, a établi une distinction fondamentale entre le signifiant (image acoustique du mot) et le signifié (concept mental). Il a souligné que leur lien est arbitraire (pas de lien entre le mot chat en français et la petite bête poilue - ou pas - qui vit chez vous). Il distingue également trois concepts : la langue, en tant que système de signes; la parole  en tant qu'acte individuel faisant usage de la langue; et enfin, le langage comme faculté générale que possèdent les humains pour communiquer. 

Deux philosophes importants (Austin et Searle) ont souligné à juste titre que le langage ne sert pas uniquement à décrire, mais il sert aussi à accomplir des actions (on pense au fait de promettre ou d'ordonner). On peut ajouter, à la suite de C. Taylor (autre philosophe important), qu'il sert aussi à donner sens à nos émotions et à les exprimer. 

Quelques questions que soulève la philosophie du langage :

  • Le langage est-il un simple outil d'expression de la pensée ? 
  • Ne joue-t-il pas un rôle dans la formation même de cette pensée ? 
  • Comment les mots se réfèrent-ils aux choses ? 
  • Comment le langage structure notre perception du monde ?
  • D'où vient au juste le sens des mots ? 
  • Que nous indique le fait qu'il ne saurait y avoir un langage purement privé ?

Enfin, on peut ajouter que la philosophie du langage est traversée par quatre grands courants :

  • La philosophie analytique qui analyse logique du langage.
  • La phénoménologie qui étudie du langage en tant que vécu.
  • L'herméneutique qui travaille sur l'interprétation du sens des textes.
  • Le structuralisme qui étudie du langage en tant que système.

Critiques du subjectivisme

En tant que théorie philosophique, le subjectivisme a souvent été soumis à des critiques nombreuses et pertinentes.

En voici quelques-unes...

Il est une forme déguisée de nihilisme

Il s'apparenterait en réalité à une forme de nihilisme axiologique : comme pour le nihilisme, il considère qu'il n'y a pas de valeurs objectives. Pour lui, les valeurs n'existent que dans l'esprit du sujet, de la sorte, il fait du monde un lieu sans valeur intrinsèque.

Son incohérence conceptuelle

Le subjectivisme manque de consistance en tant que doctrine distincte, puisqu'il se réduit, comme on vient de le dire plus haut,  à une forme déguisée de nihilisme.

Relativisme problématique

Il conduit à un relativisme juridique et moral où tout se vaut. 

Ses difficultés épistémologiques

La position subjectiviste ne permet pas d'établir de manière certaine ce qu'est une valeur ou un fait évaluatif.

Contrairement à l'idéalisme objectif, il soulève des problèmes importants quant à la possibilité d'une connaissance objective en éthique.