Tous les regards se portent sur les "identités discriminées", autochtones, communautés ethniques, homosexuels, transgenres, etc. Tous revendiquent des droits et demandent réparation pour les torts subis dans le passé. Cela n'est pas un mal en soi, bien au contraire. Cependant, cette course à la "reconnaissance de mon identité" a deux effets pervers : elle entraîne un morcellement de la société en autant de petits groupes plus ou moins repliés sur eux-mêmes, rendant ainsi de plus en plus hasardeuse une pensée du bien commun et elle laisse dans l'ombre la question des inégalités économiques qui ont explosé à la faveur du néolibéralisme.
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29 novembre 2017
La course à la reconnaissance
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
23 novembre 2017
Finalité réductrice pour la science
Contrairement à ce que certains prétendent, nous n'aimons pas les sciences, nous adorons seulement les technologies qu'elles permettent de produire.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Posture réactive
Nous ne voulons plus de normes a priori. Aux problèmes qui se posent à nous comme société, nous préférons apporter des réponses pragmatiques de sorte que nous sommes, pour l'essentiel, figés dans une posture réactive plutôt que proactive.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
22 novembre 2017
Larbins
Les puissants trouvent toujours des larbins pour défendre leurs intérêts.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Des intérêts bien compris
Il y a trop de "pragmatiques", de "réalistes" et de "lucides" en ce bas monde. Nous leur avons donné le pouvoir et on voit bien où cela nous a conduit. Nous avons simplement oublié que ce que ces gens appellent "raison" n'est le plus souvent que l'expression de leurs intérêts.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Maladie grave
Nos démocraties sont malades de tous les maux que Platon avait déjà diagnostiqués en son temps.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Des gens intéressés
Il n'y a pas plus empressés à trouver des arguments pour le statu quo que ceux qui en profitent pleinement.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Georges Leroux : un intellectuel à lire
Nadeau, C. (2017). Georges Leroux. Entretiens. Montréal : Boréal.
Leroux, Georges (2016). Différence et liberté. Enjeux
actuels de l’éducation au pluralisme. Montréal : Boréal.
Leroux, Georges (2014). Wanderer. Essai sur le Voyage
d’hiver de Franz Schubert. Avec une suite photographique de Bertrand Carrière.
Montréal : Nota Bene. 1ère édition parue en 2011.
Leroux, Georges (2007). Partita pour Glenn Gould. Musique et
forme de vie. Montréal : Les Presses de l’Université de Montréal.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Inculture
Notre inculture a atteint un tel niveau que nous sommes en passe de ne plus avoir ne serait-ce qu'une toute petite idée de ce que nous avons perdu.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Tristesse
Nous sommes des amnésiques qui se divertissent à en mourir.
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21 novembre 2017
Déplorable dérive
Les professeurs d'université ont adopté trop facilement les critères d'évaluation des dossiers de recherche imposés par les organismes de recherche, critères essentiellement quantitatifs basés sur l'obtention de subventions de recherche et la publication dans des revues scientifiques arbitrées. Un bon chercheur est d'abord quelqu'un qui récolte de l'argent et, ensuite, qui publie principalement dans un type de format. Alignement de la recherche sur le productivisme.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
20 novembre 2017
Travailler sur soi
La recherche de l'érudition, si critiquée de nos jours, est d'abord un travail profond sur soi.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Dramatique privation
L'économisme prive la jeunesse de la richesse culturelle accumulée depuis des siècles.
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Plaire aux donateurs
Avec le système des recherches subventionnées - au demeurant utile - trop de chercheurs universitaires n'ont plus qu'un désir : plaire aux donateurs.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Nostalgie conservatrice
Il est facile de critiquer l'école actuelle au nom d'une nostalgie conservatrice. Mais ces conservateurs ont rarement quelque chose de constructif et de pertinent à proposer.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
18 novembre 2017
Triste monde
Il est triste le monde universitaire que j'habite. Il est à l'image du monde extérieur...bêtement économiste, bêtement utilitariste.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Le passé ?
Nous avons tellement tourné le dos au passé que nous ne savons plus d'où nous venons.
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17 novembre 2017
L'idéologie individualiste
Le succès des neurosciences n'est pas étonnant car, en quelque sorte, ces sciences confortent dans leur croyance ceux qui adhèrent à l'idéologie individualiste, laquelle présente les individus comme «uniques auteurs de leur vie». Les neurosciences fournissent ainsi des arguments pour naturaliser des différences qui, pour l'essentiel, relèvent en fait de la socialisation.
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Inégalités
Plus on monte dans l'échelle sociale, plus l'on croit que les inégalités sont le fruit de la nature.
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Un essentialisme utile
Le dominant a toujours intérêt à être essentialiste, à savoir que ça lui sert bien de croire que ce que nous sommes relève de potentialités innées. Cela justifie à ses yeux la hiérarchie sociale !
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Le dominant
On reconnait un «dominant» à cette vision individualiste et satisfaite qu'il a de lui-même.
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Je suis mon groupe
Quoi qu'en pensent les dominants - qui se perçoivent toujours comme affranchis de leur groupe - l'identité d'une personne est l'expression de son appartenance au groupe dont elle fait partie.
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14 novembre 2017
Michel Meyer
Quatre ouvrages d'un philosophe qui - que l'on soit en accord ou pas avec ses propos - est toujours intéressant à lire...
Meyer, M. (2013). Qu’est-ce que l’Histoire ? Progrès ou
déclin ? Paris : PUF.
Meyer, M. (2012). Qu’est-ce que le refoulement ?
Paris : Éditions de l’Herne.
Meyer, M. (2005). Comment penser la réalité ? Paris :
PUF.
Meyer, M. (1997). Qu'est-ce que la philosophie ? Paris : Le
Livre de Poche.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
13 novembre 2017
Discours du privilégié
À quoi reconnaît-on un privilégié ? À son discours, qui justifie avec force que tout doit demeurer en l'état.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Justifier le statu quo
La meilleure façon de justifier le statu quo, c'est de faire croire à tous qu'il serait trop complexe de changer les choses.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Aliénation
Celui qui ne s'indigne plus de rien est nécessairement soumis aux pouvoirs qui l'aliènent.
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Immoralité légalisée
Quand les puissants se votent des lois sur mesure, ils légalisent l'immoralité.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Amnésie
L'être humain se veut sans racine. Il est juste amnésique.
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Monde sauvage
Nous en sommes arrivés - influencés par les penseurs néolibéraux - à tout voir comme un marché, à considérer que tout doit être pensé sous l'angle du rapport marchand, de sorte que toutes les institutions doivent se vendre et entrer en compétition les unes contre les autres. Ce monde où les plus forts gagnent nécessairement (il a été pensé par et pour eux), en est un que l'on peut qualifier de sauvage car il valorise la force au détriment de la justice, de la morale et du partage.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Dénaturation
Quand on applique une causalité imitée des sciences de la nature aux phénomènes sociaux, on les dénature.
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09 novembre 2017
Des futurs enseignants : anticipation de la collaboration en milieu scolaire
Introduction
Ce court
texte s’attarde aux représentations que de futurs
enseignants ont de la collaboration, entre les différents membres de
l’équipe-école et l’enseignant débutant, et des conditions afférentes. Il rend
compte des résultats préliminaires d’une partie des données d’une des recherches
menées par l’équipe du laboratoire
d’analyse de l’insertion professionnelle enseignement (LADIPE, UQTR). Les données qui suivent proviennent d’un
questionnaire administré aux finissants de trois programmes de formation à
l’enseignement à l’UQTR. Au total, 267 étudiants des cohortes de 2004-2005 et
2005-2006 y ont répondu, dont 111 du baccalauréat en éducation préscolaire et
enseignement primaire (BÉPEP), 88 du baccalauréat en enseignement secondaire
(BES) et 68 du baccalauréat en adaptation scolaire et sociale (BASS). Précisons
que cette recherche s’est continuée en 2006-2007 et se continuera encore en
2007-2008.
Mise en contexte
On sait que
le soutien offert à l’enseignant durant ses premières années d’exercice de la
profession joue un rôle crucial dans sa capacité à construire son efficacité
professionnelle. On sait aussi que la contribution du débutant aux activités
d’une équipe enseignante peut représenter une condition favorable à son
insertion professionnelle. La question de la collaboration entre l’enseignant
novice et ses collègues expérimentés s’avère ainsi d’un intérêt particulier et
il est pertinent de s’interroger sur les
représentations qu’ont les futurs enseignants de la collaboration dans le
contexte de l’entrée dans la profession. Le concept de collaboration fait ici
référence à un investissement dans ses relations interprofessionnelles. La
collaboration est plus exigeante que la collégialité, spontanée ou contrainte. Elle
se manifeste dans son rapport au travail et aux collègues, elle exclut la
concurrence et la compétition tout autant que l’indifférence (Portelance et
Durand, 2006).
Quelques résultats
Les étudiants conçoivent la
collaboration entre novice et expert comme un partage de connaissances,
d’informations et d’expériences. Les futurs enseignants du secondaire précisent
que les connaissances partagées portent « sur les stratégies et les contenus
d’enseignement, de même que sur le fonctionnement de la classe et de l’école »
(BES 11[1]).
Pour l’ensemble des participants, collaborer signifie partager son expérience «
dans les deux sens » (BASS 17), « partager sa vision de certaines situations »
(BASS 36), « accepter le partage des projets que l’on crée » (BASS 32). Dans
cette dynamique de partage, l’expert apporte avant tout son expérience et le
novice des idées nouvelles. Mais ce partage ne s’effectue pas à parts égales puisque
le statut de l’expert diffère de celui du novice. En effet, l’expert est
considéré comme une personne qui guide, soutient, conseille, aide et encourage
le novice et lui transmet des rétroactions sur son enseignement.
Parmi les gestes jugés essentiels à l’intégration du novice
dans une équipe pédagogique, mentionnons l’accompagnement, la supervision et
l’encadrement par l’enseignant expérimenté ainsi que sa disponibilité, mais
aussi son ouverture aux idées et aux essais du débutant et une certaine
reconnaissance de son bagage professionnel. Les étudiants considèrent que les
enseignants facilitent l’insertion du débutant en « le laissant prendre sa
place » (BASS 11), « lui faisant confiance » (BÉPEP 1), « le prenant comme un
collègue » (BASS 3), « reconnaissant ses compétences » (BÉPEP 16). Une attitude
d’écoute, de compréhension et de respect est souhaitée pas les étudiants du
BASS. Inversement, certains gestes du novice rendent moins difficile son
insertion professionnelle, comme l’apport d’idées novatrices et de nouveaux
savoirs sur les méthodes d’enseignement ainsi qu’une attitude d’ouverture aux
suggestions, aux critiques et aux conseils des autres. Les futurs enseignants
jugent important de s’impliquer dans le milieu, de « participer à tout ce qui
se présente » (BASS 10), de « s’investir pleinement » (BASS 15), de prendre des
initiatives, de « démontrer de l’autonomie par rapport à ce qui est implanté
dans l’école » (BÉPEP 14). Les finissants du BES considèrent avantageux d’être
respectueux de la culture du milieu.
Selon les étudiants, les directions d’établissement
scolaire et les enseignants expérimentés souhaiteraient, avant tout, que le
novice s’implique au sein du milieu scolaire en participant aux diverses
activités, mais aussi en apportant des idées nouvelles, ce qu’un stagiaire
imagine comme la réponse à un besoin de « nouveau souffle » (BASS 17).
Également, elles attendraient des nouveaux enseignants qu’ils agissent de
manière compétente, professionnelle et éthique. Les directions d’école
préféreraient des débutants coopératifs et capables de prendre des initiatives,
capables de s’adapter et qui démontrent de la motivation et du dynamisme.
Notons ici que les attentes du milieu scolaire à l’égard de l’enseignant débutant
à savoir, la connaissance de la matière, l’habileté à créer un climat
d’apprentissage et la capacité d’analyse, ne figurent pas de manière explicite
parmi les principaux éléments de réponses des futurs enseignants.
Les
attentes à l’égard du milieu scolaire ne semblent pas toutes faciles à combler.
En effet, les finissants souhaitent être considérés comme de véritables
enseignants, acceptés tels qu’ils sont, traités d’égal à égal. Ils veulent « se
sentir à part entière dans l’équipe-école » (BES 10). Par ailleurs, ils
apprécieraient aussi être guidés, soutenus, épaulés et encouragés par les
enseignants experts. Ces deux attentes peuvent paraître paradoxales. Toutefois,
les expériences agréables de collaboration avec un enseignant associé
permettent généralement au futur enseignant d’imaginer un agencement entre le
fait d’être guidé et soutenu par un enseignant et celui d’exprimer ses idées et
d’argumenter pour les défendre. En ce sens, les deux attentes ne s’opposent
pas, elles s’harmonisent.
Les étudiants croient qu’ils se révéleront innovateurs en
ce qui concerne la conception de l’enseignement, la modélisation des stratégies
d’apprentissage, les connaissances sur la réforme scolaire, les manières
d’enseigner et l’utilisation des technologies de l’information et de la
communication. Ils apporteront « une vision nouvelle et fraîche » (BASS 32) et
« de nouvelles idées et du nouveau matériel pédagogique » (BES 19). Cette
vision d’eux-mêmes s’inscrit en cohérence avec leurs conceptions de la
collaboration entre novice et expert, leurs représentations des attitudes
favorables à une insertion professionnelle réussie et leurs perceptions des
attentes du milieu scolaire à leur égard. On y retrouve l’expression d’une
grande valeur accordée aux idées nouvelles à transmettre, un apport enrichi
d’une forte dose d’énergie, de dynamisme et d’enthousiasme, de la « fraîcheur »
(BASS 19), et même de la « fougue » et de la « passion » du débutant (BES 2).
Les futurs praticiens ne semblent pas s’imaginer que leurs tentatives
d’innovation et leur volonté de s’impliquer activement pourraient être freinées
par certaines contraintes quotidiennes qui les placeraient dans des conditions
de survie plutôt que de satisfaction professionnelle ou qui les forceraient à
délaisser leurs idéaux relatifs à l’apprentissage pour les remplacer par la
préoccupation de maintenir un climat de classe convenable. Ils anticipent
pourtant les difficultés des débuts. Parmi les principaux obstacles à une
insertion professionnelle réussie, ils indiquent surtout l’enseignement d’une
discipline qui ne correspond pas à son profil de formation, l’enseignement à
des élèves en situation scolaire particulière, un statut d’emploi précaire et
le travail avec des élèves d’un ordre d’enseignement différent de celui pour
lequel ils sont préparés. À ceci, ils ajoutent les nombreuses heures de
planification des cours, le manque de matériel didactique, l’appartenance à une
équipe pédagogique peu intéressée au travail d’équipe. En somme, les étudiants
prévoient que leur insertion professionnelle pourrait ressembler à un parcours
semé d’embûches. Sauront-ils rechercher l’aide dont ils auront besoin ou seront-ils
portés à éviter d’en demander? Seront-ils enclins à envisager l’insertion sous
un angle quelque peu fataliste, considérant que la seule stratégie pour surmonter
les problèmes consiste à attendre qu’ils passent (Martineau et Presseau, 2003)
ou décideront-ils de changer leur choix de carrière?
Conclusion
Les futurs enseignants semblent porteurs d’un
véritable désir de collaboration avec les autres acteurs scolaires. De plus,
ils se font une image assez juste des exigences de la collaboration, insistant
sur la nécessité de la reconnaissance de leur apport possible au milieu. En
fait, les futurs enseignants semblent se percevoir comme des agents de
changement. Cependant, cette vision ne prend pas suffisamment en compte les
contraintes du milieu. Enfin, les répondants font preuve d’un certain réalisme
lorsqu’ils identifient les obstacles qu’ils pourraient rencontrer au cours de
leur insertion professionnelle. En somme, cette recherche laisse entendre que
les futurs enseignants ont su développer, tout au long de leur formation, une
vision somme toute assez juste de ce qui les attend sur le terrain.
Références
Martineau,
S. et Presseau, A. (2003). Le sentiment d’incompétence pédagogique des
enseignants débutants et le soutien à l’insertion professionnelle :
phénomènes de système et logiques d’acteurs. In N. Delobbe, G. Karnas et C.
Vandenberghe (éds.). Développement des
compétences, investissement professionnel et bien-être des personnes, tome
1. Louvain-la-Neuve : Presses Universitaires de Louvain, 359-368.
Portelance, L. et Durand, N. (2006). La collaboration entre novice
et expert en enseignement : nature, modalités et impacts perçus, Journal of the Canadian Association for
Curriculum Studies, vol. 4, no 2, 77-99.
[1] Le numéro accolé au
programme d’enseignement indiqué en majuscules, comme BES 11, correspond au
numéro attribué à l’étudiant qui a répondu au questionnaire. Ce numéro a été
attribué de façon aléatoire.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
QUELQUES BRÈVES RÉFLEXIONS DANS L’ESPOIR DE REMETTRE À L’ORDRE DU JOUR LA QUESTION DU PÉDAGOGUE CULTIVÉ
INTRODUCTION
Dans la cadre des réformes entreprises
au Québec depuis quelques années en éducation – et notamment en ce qui concerne
la réforme des programmes de formation à l’enseignement – il semble bien que le
modèle du pédagogue cultivé en tant qu’héritier, interprète et critique ait été
quelque peu oublié au profit du discours sur les compétences. Ce modèle se
voulait en quelque sorte une balise pour la construction de la professionnalité
de l’enseignant et, partant, de son identité professionnelle (MEQ, 2001). Cet
oubli est d’autant plus déplorable que, dans le contexte qui est le nôtre, il
semble de plus en plus important de réfléchir sur la question de l’identité
professionnelle et de proposer aux novices un cadre « facilitateur » (Martineau
et Presseau, 2005). C’est pourquoi nous proposons ici une réflexion à cet
égard. S’y exprime notre vision de ce que peut vouloir dire des actions qui
visent à former un pédagogue cultivé (Simard et Martineau, 1996), c’est-à-dire
un héritier, un interprète et un critique.
1- L’émergence d’une nouvelle identité de
l’enseignant
Remontons
quelque peu dans le temps afin d’identifier les transformations de ce que nous
appelons aujourd’hui l’identité professionnelle des enseignants et mieux
entrevoir certaines relations entre le savoir et le travail enseignant. Nous
nous référons ici notamment à l’article de Gauthier et Martineau paru en 1998
dans la revue Pédagogie collégiale.
Avant le
XVIIe siècle le maître peut être qualifié de “naturel”. Ce dernier n'a pas
conscience de lui-même. Pour lui, son savoir enseigner se réduit au contenu à
transmettre dans un rapport pédagogique de “un à un”. Il reçoit à tour de rôle chacun des élèves
pour leur inculquer un contenu culturel donné. Comme il sait lire, il peut,
sans aucun autre artifice, montrer à lire; seule la logique de la matière
préside évidemment à son enseignement.
Au maître naturel succède le maître
comme “artisan”. Toute la période qui s'étend du XVIIe au XXe siècle va voir
apparaître et se consolider ce nouveau rapport au métier. Ce maître a reçu une
formation pédagogique qu'il a apprise par imitation notamment auprès des
communautés religieuses enseignantes. Le
savoir pédagogique est du type recette et formalisé à partir des usages et de
l'expérience. On assiste alors non seulement à la naissance de la pédagogie
mais aussi au début de la mise en place d'une tradition pédagogique qui prendra
par la suite une connotation très péjorative avec l'appellation “pédagogie
traditionnelle”.
Tout le XXe siècle a été une tentative
pour renverser la pédagogie traditionnelle. Un nouveau discours domine les
débats, celui de la pédagogie nouvelle centrée sur les besoins de l'élève. Diverses tendances la traversent. Le maître est
vu d'abord comme un “scientifique” et la pédagogie comme une application de la
psychologie. On voit chez certains auteurs le désir de faire de l'enseignant un
spécialiste des lois de l'apprentissage. Les recherches portent sur le
développement de l'enfant et sur l'apprentissage. La pédagogie prend une couleur expérimentale
et technocratique. Mais le maître de la pédagogie nouvelle est vu parfois aussi
comme “animateur-thérapeute”. Alimenté cette fois par la psychologie clinique,
il se met à l'écoute des besoins de l'élève.
La pédagogie se centre sur l'intérêt de l'enfant et se conjugue au temps
du socio-affectif. La recherche de Soi
prévaut et la pédagogie devient expérientielle et vécucentriste.
Or,
une nouvelle figure du maître, une nouvelle identité professionnelle de
l’enseignant, semble en émergence depuis quelques années. Il s'agit de la
naissance de l'enseignant comme “professionnel”. Enserré dans une situation
complexe, une classe avec environ trente étudiants à instruire, à éduquer et à
qualifier, il doit constamment prendre une multitude de décisions. Pour ce faire, il peut prendre appui sur
certains résultats de la recherche pédagogique qui l'informent et nourrissent
son jugement. En tant qu'acteur rationnel il est capable de justifier publiquement
ses choix en s'appuyant sur autre chose que le sens commun.
Plus
que jamais, ce professionnel doit savoir juger. Plus que jamais, la formation
qu’il reçoit doit nourrir son jugement. Plus que jamais, il doit développer un
sain rapport aux savoirs et à la culture.
2- Le savoir et la
culture comme rapport
Le
professionnel dont nous venons de présenter brièvement l’émergence est un
acteur qui a su développer un triple rapport au savoir et à la culture (MEQ,
2001). Rappelons ici brièvement de quelle manière se caractérise ce triple
rapport.
2.1 Rapport au monde
Le
sujet n’aborde pas le monde tel qu’il est mais à partir des catégories du
langage dont il hérite. Plus encore, il intériorise des représentations qui
renvoient à ses positions sociales (classe, sexe, âge, etc.). Par ailleurs, sa
trajectoire personnelle influe sur sa compréhension du monde. C’est pourquoi on
peut dire que le savoir et la culture sont un rapport au monde en ce sens
qu’ils agissent comme grilles de lecture du monde.
2.2 Rapport à soi
Le
savoir et la culture expriment aussi un rapport à soi. Le sujet n’accède pas
directement à lui-même d’une manière purement intuitive ou immédiate. La
connaissance de soi est toujours un processus de compréhension à travers la
culture et la tradition qui la porte. Se comprendre c’est comprendre qui on est
non pas comme entité abstraite ou épistémique mais comme sujet inscrit dans
l’histoire. À travers l’apprentissage c’est aussi une image de soi qui se
construit (processus identitaire).
2.3 Rapport à autrui
Le rapport au savoir et à la culture
est aussi un rapport à autrui dans la mesure où le sujet est toujours en
relation avec d’autres sujets. Comprendre quelque chose c’est comprendre pour
soi certes mais c’est aussi accéder à un monde partagé avec d’autres sujets qui
comprennent (pareillement ou différemment). Le rapport à autrui est donc
également un rapport identitaire.
Développer un triple rapport d’une
manière saine c’est en quelque sorte se donner les outils pour juger.
3- LE SAVOIR, LA
CULTURE ET LE JUGEMENT
Pour
former un enseignant en tant qu'héritier, interprète et critique (un pédagogue
cultivé) comme nous y invite le MELS, il faut que celui-ci sache de quoi il
hérite, ce qu'il a à interpréter (et comment le faire) et qu'il puisse
développer une pensée critique. Donc, la formation initiale à l’enseignement et
la formation continue posent les questions suivantes :
De quoi suis-je l'héritier ?
Comment j'assume cet héritage ?
Qu'ai-je ainsi à interpréter ?
Comment puis-je le faire ?
Qu'est-ce qui est objet de critique
dans cet héritage et que me donne à voir mon interprétation?
Comment cette critique peut-elle
s'inscrire dans mon projet pédagogique ?
Former
à être un héritier, un interprète et un critique nécessitera alors le développement
du jugement (Simard, Gauthier, Martineau, 2001). Or, le jugement ne s'apprend
pas, il s'exerce. Mais, si le jugement ne s'apprend pas il se nourrit. Sa principale
nourriture c'est la culture. L'enseignant comme héritier, interprète et
critique c'est donc le pédagogue cultivé. Mais alors se pose aussi la question
: En quoi la culture permet-elle de développer le jugement ? Elle le permet
parce qu'elle donne à voir. La culture est en effet outil pour voir, matrice
pour comprendre. La culture alimente le jugement en ceci qu'elle permet de
lier, de distinguer, de classer; elle fait apparaître des objets de pensée là
où il n'y avait que de l'indifférencié.
La culture, donc, fournit :
- l'outil pour juger;
- l'objet à juger;
- l'occasion de juger
La
culture en effet me donne les savoirs pour distinguer, classer, lier bref, les
savoirs sur lesquels repose mon jugement. Mais elle donne aussi l'objet à juger
car elle «donne à voir» là ou l'autre ne voit rien à juger (indifférenciation).
La culture est invitation au classement, donc au jugement. Enfin, en donnant à voir, en fournissant l'objet, elle
donne l'occasion d'exercer son jugement donc de développer sa compétence à
juger. La culture développe ainsi le jugement sur la triple dimension de
l'outil, de l'objet et de l'occasion.
Bref,
un enseignant héritier, interprète et critique en tant que pédagogue cultivé,
c’est celui qui sait juger car il sait lire les situations. Il est compétent au
sens où non seulement il sait agir, mais il peut agir et il veut agir. Sa
capacité à juger lui vient de ses savoirs et de sa culture.
CONCLUSION
En somme, cette question du pédagogue
cultivé demeure, nous semble-t-il, au cœur de la problématique de l’identité
professionnelle de l’enseignant même si le discours sur les compétences l’a
occultée. En fait, elle est intimement liée à la professionnalité de
l’enseignant c'est-à-dire à sa capacité à intervenir avec efficacité et
efficience dans les situations complexes qui sont celles de l’enseignement
d’aujourd’hui (Martineau et Gauthier, 2000). En ce qui concerne les enseignants
en insertion professionnelle, les études démontrent que ceux-ci sont non
seulement à la recherche de savoirs et de stratégies pour mieux intervenir en
classe mais aussi à la recherche des modèles de professionnalité afin de
consolider leur identité professionnelle (Martineau et Portelance, 2005).
Malheureusement, trop souvent, dans ce dernier cas, le nouvel enseignant est
laissé à lui-même et doit se bricoler une identité au gré de ses expériences
sans soutien spécifique. Or, si les programmes de formation à l’enseignement
sont tenus de favoriser la construction d’une identité professionnelle positive
(MEQ, 2001), le milieu universitaire ne saurait y arriver seul. Là comme
ailleurs en matière de formation des enseignants, une action concertée, un
partenariat, une synergie entre les formateurs universitaires et les acteurs du
milieu scolaire demeurent les meilleures avenues pour agir avec succès.
RÉFÉRENCES
Gauthier, C.,
Martineau, S. (1998). Naissance
et reconnaissance d'une nouvelle figure du maître. Pédagogie Collégiale, vol. 12, no. 2, décembre 1998, p. 15-20.
Martineau, S., Gauthier, C. (2000). La place des
savoirs dans la construction de l’identité professionnelle collective des
enseignants ou le paradoxe de la qualification contre la compétence. Dans Enseignant-Formateur :
la construction de l’identité professionnelle, sous la direction de C.
Gohier et C. Alin. Paris : L’Harmattan. p. 85-110.
Martineau,
S., Portelance, L. (2005). L’insertion professionnelle : un tour d’horizon
des recherches. L’Écho du RÉS.É.A.U., vol. 5, no.1, p. 7-17.
Martineau, S., Presseau, A. (2005). L’identité
professionnelle et l’entrée dans la carrière des professeurs : entre la
crise des institutions et la nécessité de créer du sens. Actes 3e
Colloque Questions de pédagogies dans
l’enseignement supérieur : nouveaux contextes, nouvelles compétences,
École Centrale de Lille, France, Lille. p. 13-18.
Ministère de
l’Éducation (2001). La formation à
l’enseignement. Les orientations, les compétences professionnelles.
Québec : Gouvernement du Québec.
Simard, D.,
Gauthier, C., Martineau, S.
(2001). Le rôle de la culture dans l’exercice du jugement professionnel :
un défi pour la formation fondamentale des enseignants. Dans Entre culture,
compétence et contenu. La formation fondamentale, un espace à redéfinir, sous
la direction de C. Gohier et S. Laurin. Montréal : Logiques. p. 111-140.
Simard, D., Martineau, S. (1996). Le pédagogue
cultivé et la crise de la culture : problématique et repères. (le) Télémaque, no. 7-8, octobre 1996,
p. 61-71.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Socrate, Jésus et Bouddha
Si Socrate, Jésus et Bouddha revenaient dans notre monde, de quel côté seraient-ils ? Celui des néolibéraux et des managers de droite en tout genre ? Assurément pas !
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Marcher au pas
L'esprit lessivé par les médias, nous marchons au pas pour le plus grand bien des puissants.
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08 novembre 2017
Recherche qualitative
La recherche qualitative s’appuie
sur plusieurs courants théoriques (l’interactionnisme
symbolique, la phénoménologie, l’herméneutique, le constructivisme, entre autres). Elle
s’exprime également à travers de multiples approches (la théorie ancrée, l’ethnographie,
les études de cas, notamment). Il
n’y a donc pas une forme unique de recherche qualitative. Il y a plutôt des approches variées qui
s’entendent sur certains principes généraux dont : l’importance de la relation entre le chercheur et le participant; le caractère évolutif du déroulement de
la recherche; la dimension interprétative de l’analyse des données; la mise en place d'un système
de validation des résultats de la recherche cohérent avec ce type de recherche (la recherche qualitative possède ses propres critères de rigueur). De plus, la recherche qualitative est ancrée dans une épistémologie dont la finalité est essentiellement la compréhension d’un
phénomène. Cette compréhension est conçue comme évolutive plutôt que
figée comme dans la vision positiviste de la science.
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07 novembre 2017
Science
Trop de scientifiques adhèrent à une vision non scientifique de la science.
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Vivre
Pour l'humain, vivre c'est nécessairement espérer.
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Le sens
Avant d'être cherché et exprimé, le sens est pressenti.
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La méthode des sciences sociales
La méthode spécifique des sciences sociales est par nature interprétative. Elle participe de la structure d'ensemble des interactions significatives et des différentes interprétations dont est faite la société.
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06 novembre 2017
Limites des neurosciences
Si les neurosciences peuvent décrire ce qui se passe dans le cerveau humain quand celui-ci se représente une image ou forme une idée, elles ne disent rien sur la signification de l'image en tant qu'image et sur l'idée en tant qu'idée.
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02 novembre 2017
Critique et pensée critique
Si la critique est une chose facile, la
pensée critique, elle, ne l’est pas. La première est une posture «du sens
commun» non critique justement de ses prémisses. La seconde est une posture
nourrit et fondée sur des savoirs solides et passée au crible de la critique
elle-même. En effet, la pensée critique n’est pas critique de la seule pensée
«des autres» mais aussi critique d’elle-même, elle est un processus de questionnement ouvert et
continuel.
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Brève présentation de l'herméneutique selon Gadamer
Rappelons ici brièvement quelques aspects essentiels de
l’herméneutique (principalement gadamérienne). La conception herméneutique de l'interprétation accorde de
l'importance à quatre facteurs : 1- un sujet qui interprète et qui est toujours
situé socialement, culturellement, historiquement; 2- une pratique sociale de
l'interprétation qui est toujours historiquement ancrée; 3- une temporalité de
l'interprétant et de l'interprété; 4- donc, une interprétation qui est toujours
située. La compréhension d’un phénomène est fonction de notre situation
présente où s’expriment nos intérêts (situation herméneutique). Lorsqu’on tente
de comprendre un phénomène, certaines questions ou préoccupations sont
évidentes alors que d’autres nous sont inaccessibles (horizon herméneutique). L’histoire
n’est pas neutre, elle a un effet dans le temps qui se fait sentir et modèle
notre manière de percevoir. «L’efficace de l’histoire» détermine toujours
d’avance ce qui sera pour moi objet de recherche et de questionnement (l’effet
de l’histoire). C’est ainsi que Gadamer proposera de réhabiliter le concept de
préjugé. On se comprend toujours, au départ, de manière spontanée et ce,
avant toute forme de réflexion. C’est pourquoi nos préjugés – plus que nos
jugements – constituent notre réalité. En fait, il n’y a pas d’être hors
préjugé. Par conséquent, l’horizon herméneutique – nos questions sur le monde –
est formé de préjugés. Ces derniers, parce qu’ils nous fournissent des
questions, rendent accessible ce qui est à comprendre. C’est par la
compréhension que l’on départage les préjugés féconds de ceux qui ne le sont
pas.
Dans ce cadre, la tradition est conçue comme une condition de la
compréhension car on ne comprend quelque chose qu’à partir d’une
pré-compréhension, laquelle renvoie à notre inscription dans une histoire, donc
une culture. La tradition n’est alors pas un savoir figé mais doit être
envisagée comme des réponses à des problèmes vécus (dialectique
question/réponse). Ajoutons que, selon la tradition de pensée phénoménologique
et herméneutique, nous ne construisons pas de sens, plutôt, nous le
co-constituons en dialogue avec la chose visée (ici l’histoire). Cette manière
de comprendre le sens qui advient évite ainsi un psychologisme naïf où l'ego
apparaît comme souverain sur le monde. Je comprends un monde qui a déjà été
compris et, le comprenant, je me comprends davantage participant alors d’une
compréhension renouvelée du monde (cercle herméneutique) car, comme le souligne
Gadamer (1996), dès que l’on comprend, on comprend autrement.
Référence :
Gadamer, H.-G. (1996). Vérité
et méthode. Les grandes lignes d’une herméneutique philosophique.
Paris : Seuil.
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Sur l'enseignement de l'histoire
Malgré ce qu'affirment certains didacticiens, en histoire, il ne saurait y avoir présentation de
la matière sans une certaine mise en récit (Ricoeur,1986). Il s’agit moins de
remplacer l’histoire-récit par quelque chose d’autre que de savoir quelle
histoire-récit est privilégiée. Comme le rappelle judicieusement Bruner (1996,
2005), l’histoire est nécessairement sélection de ce qui est jugé pertinent ou
ne l’est pas (elle implique une forme d’évaluation des événements) et donc,
ultimement, elle est proposition d’un récit; c’est-à-dire présentation d’une
séquence d’événements et de leur raison d’être (pourquoi ce récit plutôt qu’un
autre ou plutôt que le silence), Et, comme il le dit si bien : «Les
modèles narratifs ne se bornent en effet pas à donner forme au monde; ils
façonnent également les esprits qui cherchent à lui donner un sens» (2005, p.
40).
Références :
Bruner, J. (2005). Pourquoi nous racontons- nous des histoires ? Paris : Pocket.
Bruner, J. (1996). L’éducation, entrée dans la culture. Les problèmes de l’école à la
lumière de psychologie culturelle. Paris : Retz.
Ricoeur, P. (1986). Du
contexte à l’action. Paris : Seuil.
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01 novembre 2017
Une pensée bête
Le « winner », dans notre monde néolibéral, est bêtement convaincu qu'il s'est construit lui-même.
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Questionnement
Si la compréhension est étroitement liée à la capacité de questionnement comme l'a si bien démontré le grand philosophie allemand Gadamer, que penser du fait que tant de gens ne se questionnent jamais?
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Ignorant cultivé
Rien de plus arrogant que l'ignorant cultivé !
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