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30 mai 2024

28 mai 2024

Les technologies informatiques vues par Michel Freitag

Les technologies informatiques nous déchargent de la nécessité de retenir, de mémoriser, voire parfois, de comprendre.Nous sommes alors centrés sur le présent et cela nous amène à nous passer des grands du passé, ceux-ci n'étant plus des modèles, des maîtres. Le passé est donc plus ou moins évacué. Tout peut s'inventer sans égard aux pesanteurs de l'histoire. L'éphémère est devenu la norme. Nous sommes en adaptation continuelle, «réactifs».Ainsi, comprendre ne veut plus dire interpréter le monde à l'aide de ceux qui nous ont précédé mais simplement «surfer» sur l'information, sélectionner «ce qui fait notre affaire». Dans l’informatique, la conscience ne peut être qu’opératoire. Au projet d’une connaissance positive de la réalité – projet issu des Lumières – se substitue un projet de maîtrise directe des effets produits artificiellement par l’utilisateur – effets calculables et prévisibles – dans un environnement spécifique. Ainsi, le monde n’est plus une totalité de ce qui est, il devient plutôt l’ensemble de tout ce qui peut être fait par l’utilisateur i.e. tout ce qui peut être contrôlé et transformé dans un environnement donné. Ce monde est totalement centré sur la «puissance» d’agir de l’utilisateur; il en est le résultat. Or, justement, cette puissance d’agir nous échappe dans la mesure où elle s’objective et résulte de la production d’outils qui nous échappent. S’efface alors la différence entre réel et possible, entre l’imaginaire et l’objet en soi. Dans l’informatique : «s’abolit la distinction entre connaître et faire, entre la nature et la culture, entre l’objet et le sujet» (Freitag, 2002, p. 390). L'informatisation entraîne donc des conséquences pour notre capacité à juger ...Rappelons qu'un jugement est toujours en quelque sorte synthétique par nature. Dans tout jugement, la part processuelle ne peut donc être détachée – sans dénaturer le jugement – de l’acte de juger lui-même. Or, l’informatique réduit le jugement une «processualité contrôlée» en soumettant tout à des algorithmes. Dans ce cas, tout jugement synthétique devient difficile voire impossible. Ce qui s’affaiblit alors – ou même disparaît – c’est l’engagement existentiel du sujet dans l’acte même de juger. Sa conscience sensible, symbolique, culturelle se trouve alors reportée en dehors de cette «processualité contrôlée». Ainsi, l’ensemble des activités de communication – activités réduites à de l’information par le contrôle informatique – n’est pas plus mesuré que de manière opérationnelle. «Ce qui s’objective et s’extériorise dans l’informatique, c’est donc virtuellement la totalité de l’ordre symbolique, qui comprend les dimensions de la connaissance (le vrai et le faux), de la normativité (le juste et l’injuste, le bien et le mal) et de l’expressivité (l’identité et la beauté)» (Freitag, 2002, p. 392). Dans nos sociétés, l’informatique ainsi est devenu le langage universel dans lequel tout est décomposable analytiquement en paramètres opérationnels…ce qui veut dire aussi que tout est recomposable de façon purement stratégique. C’est dire que l’informatisation participe de la réduction analytique de toute la dimension représentative et synthétique essentielle au symbolique. Contrairement aux médiations culturelles issues du langage «naturel», l’informatique n’est pas produite à travers une expérience du monde mise en commun mais par un arbitraire technologique tourné vers l’efficacité et l’efficience. Toute finalité idéale doit désormais être traduite en objectif mesurable. Tous les principes généraux - parfois incommensurables - doivent se traduire en procédures opérationnelles. En somme, il ne s’agit plus d’un «arraisonnement« du monde - comme Heidegger le disait de la technique (de son temps) - mais bien d’un procès de «transsubstantiation» des anciens langages et de la réalité que l’informatique voulait justement représenter.

L’informatisation participe donc de la désymbolisation du social.
Elle réalise une véritable «conversion» de notre mode d’être au monde.

Référence 
Freitag, M. (2002). L’oubli de la société. Pour une théorie critique de la postmodernité. Québec : Les Presses de l’Université Laval. 

24 mai 2024

Un royaume

 Nous vivons dans le royaume de la futilité, un royaume de désespérés.

Question

 L'art peut-il exister dans un monde qui n'espère plus rien ?

15 mai 2024

Écriture et science

La représentation de l'écriture de la science s'est construite sur la négation de l'écriture comme médiateur et organisateur de la pensée.

Périodisation de l'État au Québec depuis 1960

  • 1960-1983 : État-Providence;
  • 1984-1990 : État en changement qui se réaligne sur les plans idéologique et économique;
  • 1991 à aujourd'hui : État managérial sous l'emprise du néolibéralisme.

14 mai 2024

Principes de base de l'ethnométhodologie


L’ethnométhodologie a pour visée de faire l’étude des connaissances et des activités pratiques de la vie ordinaire des individus dans leurs interactions et leur rapport à la société. Elle étudie donc des phénomènes sociaux observables à la fois dans les discours et dans les actions.

La situation, les données sont collectées par un observateur participant qui se place à l’intérieur du contexte observé. 

La richesse, l’observateur étudie des actions dans toutes leurs manifestations. De cette façon, les données sont recueillies à partir de nombreuses sources, y compris les interviews, les discussions informelles, les documents et les interactions non-verbales.

L’autonomie du participant, les observés ne doivent pas chercher à se conformer à des arrangements pré-établis pour l’étude. 


L’ouverture, l’observateur doit rester ouvert à la découverte de nouveaux questionnements inattendus qui peuvent appuyer la progression de l’étude.


La personnalisation, l’observateur note ses propres impressions en relation avec les situations pendant l’analyse et la récolte des données.


La réflexivité repose sur une idée de dynamique puisque les situations changent, dès lors, des répercussions s’opèrent sur les acteurs sociaux, leur manière de raisonner. Réciproquement, ceux-ci créent également les situations, de par l’influence qu’ils exercent sur les actions pratiques. 


Le concept de membre de la société vient du fait que les personnes sont membres d’un groupe, en fonction de leurs pratiques et de l’utilisation du langage qui forme leur appartenance sociale.

 

Pour l’ethnométhodologie, la notion de membre est capitale, car elle insiste sur le fait que pour étudier un groupe, il faut intégrer l’ensemble de ses procédures, de son indexicalité, de ses savoir-faire et de ses “allant de soi”. La compréhension de ces “allant de soi” est fondamentale à l’observateur, pour analyser ce qui se dit dans le groupe. 


L’“indifférence” ou distanciation permet à l’observateur de rester objectif. Elle condamne ainsi tout jugement de valeur, toute morale, quelle que soit la position de l’acteur social et du contexte. 


La racontabilité, l’observateur transcrit un langage d'un groupe spécifique en un discours permettant la compréhension de celui-ci par les autres. Les messages non-verbaux et les non-dits constituent une partie de l'implicite qui va rendre la racontabilité intelligible, lorsqu'elle se situe dans l'action.


Les actions pratiques se caractérisent par une volonté d'étudier les activités les plus communes de la vie quotidienne, comme des processus à ne pas négliger et dignes d'intérêt. Le danger pour l’observateur est de ne pas s'immerger et de ne pas prendre en compte les actions pratiques, ainsi que du risque de vouloir figer en un modèle immuable ce qui a été constaté à un moment donné. 


Dans le même sens, les actions observées doivent être "mises en scène" pour être re-décrit en permettant d'en saisir le plus possible le mouvement, l'évolution.


L’auto-réflexion, l’observateur doit savoir que chacun de ses actes interprétatifs est influencé par la tradition à laquelle il appartient. 


L’intensité, les observations sont intensives et à long-terme mais elles ne doivent pas conduire l’observateur à perdre de vue qu'il n'est pas un membre de la communauté observée.


L’historique, l’observateur doit avoir pour objectif de connecter les observations à des contingences historiques et culturelles


Analyse du discours

Une courte description :

  • Une méthode d'analyse qualitative.
  • Elle s'intéresse à la signification subjective sous-jacente du langage.
  • Elle analyse la structure et l'expression, le contenu et l'utilisation du langage dans la communication écrite ou orale.
  • En prenant en compte les contextes sociaux, culturels, politiques et historiques.

06 mai 2024

Nuance

Développer une pensée nuancée c'est, de nos jours, aller à contre-courant des tendances fortes.

05 mai 2024

Illumination

En recherche, celui qui croit qu'il a tout démontré, tout expliqué, tout résolu n'est pas un scientifique, c'est un illuminé.

Chercher/trouver

 La science cherche, humblement. Elle trouve parfois, mais toujours de manière insuffisante.

04 mai 2024

Bon sens

« Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée » (Descartes). Quand le grand philosophe français a écrit cela ce n'était pas pour suggérer que les gens ont du bon sens mais pour dire que tous croient en avoir, ce qui est bien différent.

Fléaux

 L'auto-promotion et l'auto-contentement sont, de nos jours, de véritables fléaux !

Les vrais grands et les autres

Les grands, les vrais grands, sont humbles, ouverts, conciliants. Les pseudo-grands, sont vantards, fermés et rigides.

Triste époque

Je me demande s'il y a déjà eu une époque aussi égotiste, narcissique et vénale que la nôtre. Je ne crois pas.

L'éthique de la discussion

Dans les débats scientifiques, se comporter à la hauteur des exigences de l'éthique de la discussion est toujours très difficile. Bien vite, les mesquineries, la mauvaise foi et les sophismes prennent le dessus.

03 mai 2024

Idée fausse

Je lis ou j'entends parfois que la croyance religieuse est faite de certitudes. Rien de plus erroné ! Le croyant doute et cherche, c'est l'idéologue qui est certain de tout.

Attitude scientifique

Quand je rencontre des « chercheurs » bardés de certitudes, certains d'avoir raison, n'ayant aucune propension à l'auto-critique, voulant à tout prix imposer leurs vues, je sais que je suis en face de personnes qui n'ont rien compris (ou ne veulent rien comprendre) à l'attitude scientifique.

02 mai 2024

Profondeur du regard

Il y a souvent plus de profondeur dans le regard des chats qui partagent ma vie que dans celui de nombreux humains que je croise.

Oui mais moi !

Oui mais moi, expression qu'on entend partout et sans arrêt, à l'université, dans les médias, sur les réseaux sociaux, dans les partys, etc. Société d'égocentriques qui tournent en rond autour de leur nombril.

Pour qui s'intéresse aux manuels scolaires au Québec

 Je recommande chaudement de visiter le site « Les manuels scolaires québécois » :

https://www.bibl.ulaval.ca/ress/manscol/

Ce site, très riche et des plus intéressant, est l'oeuvre de M. Paul Aubin.

Cela vaut le détour !