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26 novembre 2018
Ce qui nous habite
Nous sommes habités de faiblesses et, parfois, fugacement, illuminés de forces éphémères.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Réfléchir et juger
Qui juge rapidement n'a pas réfléchi suffisamment !
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Une ignorance à ne plus ignorer
Ne plus ignorer notre double ignorance, cela serait un grand progrès !
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Un gros manque
Notre monde manque cruellement d'humilité !
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Inaccessible sagesse
La sagesse ne se trouve jamais, elle doit toujours être (re)cherché.
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Un monde qui se défait
Écartelé entre fanatisme et relativisme, déboussolé par la surenchère d'informations contradictoires, aliéné par des forces incommensurables, notre monde se défait rapidement, entrainant avec lui tous les espoirs de lendemains meilleurs.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
25 novembre 2018
La mort
Face à notre mort nous sommes tous seuls. Mais nous ne la rencontrons jamais vraiment. Même quand elle est imminente, elle ne me touche pas encore et, au moment où elle me prend, je n'y suis plus.
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18 novembre 2018
Le larbin
Plus souvent qu'autrement le politicien aujourd'hui est le larbin d'un système pour qui la liberté est un danger.
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Une noblesse détruite
En soumettant le monde aux règles de la consommation et de la spéculation, le capitalisme détruit tout ce qu'il y a de noble dans l'être humain.
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Un idéal bien pauvre
La société du capitalisme avancé a fait du consommateur l'idéal de l'être humain.
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Le refus de l'altérité
Si notre monde se caractérise par la diversité, il n'en exècre pas moins l'altérité. La diversité ici, n'est qu'une variation sur le même.
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Un soi vide
La mode des selfies est le symptôme d'un soi vide.
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Action réduite
Agir aujourd'hui tend à se réduire à suivre le diktat des données.
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Destruction massive
Notre monde détruit l'imaginaire.
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13 novembre 2018
Albert Ogien, un sociologue à lire
Parmi les nombreux ouvrages du sociologue français (écrits seul ou avec des collègues, dont certains en collaboration avec Louis Quéré), le lecteur peut familier avec ses écrits aura intérêt à commencer avec :
Ogien, A.
(2007). Les règles de la pratique sociologique. Paris : PUF.
Ogien, A.
(2007). Les formes sociales de la pensée. La sociologie après Wittgenstein.
Paris : Armand Colin.
Une pensée profonde et stimulante.
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L'exaspérant je
Il faudra bien un jour que quelqu'un dise haut et fort à tous ces gens qui n'ont que le pronom « je » à la bouche - je pense, je souhaite, je crois, je propose, je veux, je considère, j'aime, je déteste, etc. - qu'on n'en a rien à foutre de leur petit « je ».
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Nous sommes des nains sur des épaules de géants
Cette belle métaphore, attribuée à Bernard de Chartres (XIIe siècle), est utilisée pour montrer l'importance pour tout être humain qui a une ambition intellectuelle de s'appuyer sur les travaux des grands penseurs du passé. Malheureusement, notre époque tant à la renverser car, de nos jours, chacun semble croire qu'il est un géant surplombant les nains du passé.
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Une maxime oubliée
Si Socrate revenait à la vie de nos jours, il constaterait à quel point peu de gens s'appliquent à eux-mêmes sa célèbre maxime : Je sais que je ne sais rien.
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Fausse prétention
Il n'y a pas plus métaphysicien que celui qui prétend que sa pensée échappe toujours à la métaphysique.
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09 novembre 2018
Un néfaste oubli
La faiblesse nous est consubstantielle, nous l'oublions trop souvent.
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Certitude
Une trop grande certitude conduit généralement à la bêtise.
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Vérité à chercher
Le plus important dans la vérité, ce n'est pas de la trouver mais de la chercher.
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Sens et intrigue
La crise des institutions et la multiplicité des logiques du
social, ne laissent d’autre choix aux acteurs que de créer du sens à partir de
leur propre expérience. Cette création de sens s’avère alors être un processus
de mise en récit de soi, création personnelle ayant pour finalité la mise en
ordre de l’expérience. C’est Ricoeur (1986) qui fournit des pistes pour
comprendre ce phénomène. Dans son ouvrage Du contexte à l’action, il
situe l’herméneutique par rapport à la question du temps. Le temps échappe
toujours à toutes les tentatives pour le conceptualiser. On ne peut conceptualiser
le temps, il fuit, il s’échappe sans arrêt. Subséquemment, comment rendre le
temps qui passe cohérent ? Comment éviter de se sentir noyé dans le flot des
événements privés de sens ? Comment donner sens au temps ? Ricoeur
répond : par l’intrigue !
Une intrigue c’est ce qui permet de transformer le
flot des événements multiples en une suite cohérente de faits. L’intrigue
c’est la mise en récit de soi dans le temps, c’est rendre le temps
intelligible, c’est identifier un départ, un développement, une fin au récit.
Chaque étape du déroulement de l’intrigue devient un élément qui participe du
sens du récit et conduit d’une manière cohérente à la fin. Si on suit la pensée
de Ricoeur, on en arrive à dire que le sens d’une action n’est pas un donné
immédiat mais un construit a posteriori. Alors, l’acteur, qui agit au
travers de logiques souvent contradictoires dans des institutions, s’il
souhaite « faire du sens » avec ses expériences, n’a d’autre option que de
construire un récit de soi. Dans ce cas, comprendre une pratique (comme celle
de l’enseignement par exemple) c’est nécessairement l’interpréter et la situer par rapport
à d’autres pratiques ou à la pratique des autres. Plus encore, comprendre sa
pratique c’est aussi se comprendre comme acteur et donc se construire une
identité (en contexte de travail, une identité professionnelle).
RÉFÉRENCE :
Ricoeur,
P. (1986). Du contexte à l’action. Paris : Seuil.
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Double exigence
On ne peut exiger beaucoup des autres sans s'exiger beaucoup à soi-même.
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08 novembre 2018
Pitoyable
L'histoire humaine est faite d'exploitations, de guerres et de trahisons. Quel pitoyable animal nous faisons !
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04 novembre 2018
Identité professionnelle des enseignants
L’identité professionnelle des enseignants n’est plus
une donnée stable et immuable et nombre d’auteurs s’entendent sur ce
point : Azzi et Klein, 1998; Baugnet, 1998; Blin, 1997; Cohen-Scali, 2000;
Fraisse, 2000; Gohier et Alin, 2000; Gohier et Schleifer, 1993; Lang, 1999;
Lessard, 1986; Malet, 1998; Moessinger, 2000. Elle apparaît plutôt comme un
processus dynamique et interactif (Gohier, Anadon, Bouchard, Charbonneau,
Chevrier, 2001; Martineau, 2005). C’est en effet dans l’action que se
structurent et se valident les représentations de soi, les représentations
d’autrui, les représentations du travail (Gohier, Anadon, Bouchard,
Charbonneau, Chevrier. 1997, 1999; Sainsaulieu, 1977; Turner, Oakes et Haslam,
1994) à la base de l’identité professionnelle. En d’autres termes, l’identité
professionnelle émerge en quelque sorte des expériences du sujet et des
interactions produites dans le contexte de travail (Cooper et Olson, 1996;
Kerby, 1991). Ici, vécu subjectif et contraintes objectives se conjuguent
(Allouche-Benayoun et Pariat, 2000; Dubar, 1996). C’est dire que l’identité
professionnelle, non seulement varie d’un groupe à l’autre, mais également d’un
individu à l’autre (Gohier et al., 2001; Tap, 1986; Turcot, 1991). Dans
ce contexte, l’identité professionnelle apparaît avant tout comme un construit
expérientiel (qui peut en partie être mis en discours), toujours mouvant,
plutôt qu’un statut hérité, stable (Beijaard, Verloop, Vermunt, 2000). Selon
Maclure (1993), l’identité peut alors se définir comme étant «something that
they (les enseignants) use, to justify, explain and make sense of themselves in
relation to other people, and to the contexts in which they operate» (p. 312).
Références
Allouche-Benayoun, J. et M. Pariat (2000). La fonction de formateur. Identités professionnelles
– méthodes pédagogiques. Pratiques de formation, Paris, Action Sociale.
Azzi, A.E. et O. Klein
(1998). Psychologie
sociale et relations intergroupes. Paris : Dunod.
Baugnet,
L. (1998). L’identité sociale. Paris : Dunod.
Beijaard, D., N.
Verloop et J.D. Vermunt (2000). «Teachers’ perceptions of professional identity : an exploratory
study from a personal knowledge perspective», Teaching and Teacher Education, (16), p. 749-764.
Blin,
J.-F. (1997). Représentations, pratiques et identités
professionnelles.
Paris : L’Harmattan.
Cohen-Scali, V. (2000). Alternance et identité professionnelle. Paris : PUF.
Cooper,
K. et M.R. Olson (1996). «The multiple “I's' of teacher identity», dans M. Kompf, W. R. Bond, D.
Dworet, et R. T. Boak (dir.), Changing research and practice: Teachers+ professionalism,
identities and knowledge, London, Falmer Press, p. 78-89.
Dubar, C. (1996). La
socialisation. Construction des identités sociales et professionnelles. 2e
édition, Paris : Armand Colin.
Fraisse, B. (2000). «La saisie des représentations pour comprendre
la construction des identités», Revue des
sciences de l’éducation, 26(3),
p. 651-676.
Gohier, C. et C. Alin (dir.) (2000). Enseignant-Formateur. La
construction de l’Identité professionnelle. Recherche et Formation.
Paris : L’Harmattan.
Gohier, C., M. Anadon, Y. Bouchard, B.
Charbonneau et J. Chevrier (2001). «La construction identitaire de l’enseignant
sur le plan professionnel : un processus dynamique et interactif», Revue
des sciences de l’éducation, 27(1), p. 3-32.
Gohier, C., M. Anadon, Y. Bouchard, B.
Charbonneau et J. Chevrier (1999). «Vers une vision renouvelée de la
professionnalisation de l’enseignement et de la construction de l’identité
professionnelle de l’enseignant», dans C. Gohier, N. Bednarz, L. Gaudreau, R.
Pallascio et G. Parent (dir.), L’enseignant
un professionnel, Québec, Presses de l’Université du Québec, p. 21-56.
Gohier, C, M. Anadon, Y. Bouchard, B.
Charbonneau et J. Chevrier (1997). «Vers l’élaboration d’un modèle de
l’identité professionnelle et de sa construction pour les maîtres en
formation», dans M. Tardif et H. Ziarko (dir.), Continuités et ruptures dans la formation des maîtres au Québec,
Québec, Les Presses de l’Université
Laval, p. 280-299.
Gohier,
C. et M. Schleifer (dir.)
(1993). La question de l’identité. Qui
suis-je ? Qui est l’autre ? Montréal : Logiques.
Kerby,
A. (1991). Narrative and the self. Bloomington : Indiana University Press.
Lessard, C. (1986). «La profession enseignante : multiplicité des identités
professionnelles et culture commune», Repères,
essais en éducation, no. 8, Montréal, Université de Montréal, p. 135-189.
Maclure, M. (1993). «Arguing for yourself:
Identity as an organising principle in teachers’ jobs and lives», British Educational Research Journal, 19(4),
p. 311–322.
Malet, R. (1998). L’identité en formation. Phénoménologie du devenir enseignant. Paris : L’Harmattan.
Martineau, S. (2005). «Le discours identitaire d’enseignants
intervenant auprès de jeunes en difficultés : «on n’est pas juste des
enseignants», The Journal of Educational Thought, 39(3), p. 265-286.
Moessinger, P. (2000). Le jeu de l’identité. Paris : PUF.
Sainsaulieu, R. (1977). L’identité
au travail. Paris : Presses des Sciences politiques.
Tap, P. (dir.) (1986). Identité
individuelle et personnalisation. Paris : Privat.
Turcot, M. (1991). Les formes
d’identité professionnelle chez les enseignantes et enseignants
d’électrotechnique au niveau collégial, Mémoire de maîtrise en sociologie,
Montréal, Université du Québec à Montréal.
Turner, J., P. Oakes, A., Haslam (1994). Stereotyping and social reality. Oxford:
Blackwell Publishers.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
01 novembre 2018
Étudier le social
Parce que la réalisation du social est toujours contextualisée, une étude décontextualisée du social sera toujours réductrice.
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