L’identité professionnelle des enseignants n’est plus
une donnée stable et immuable et nombre d’auteurs s’entendent sur ce
point : Azzi et Klein, 1998; Baugnet, 1998; Blin, 1997; Cohen-Scali, 2000;
Fraisse, 2000; Gohier et Alin, 2000; Gohier et Schleifer, 1993; Lang, 1999;
Lessard, 1986; Malet, 1998; Moessinger, 2000. Elle apparaît plutôt comme un
processus dynamique et interactif (Gohier, Anadon, Bouchard, Charbonneau,
Chevrier, 2001; Martineau, 2005). C’est en effet dans l’action que se
structurent et se valident les représentations de soi, les représentations
d’autrui, les représentations du travail (Gohier, Anadon, Bouchard,
Charbonneau, Chevrier. 1997, 1999; Sainsaulieu, 1977; Turner, Oakes et Haslam,
1994) à la base de l’identité professionnelle. En d’autres termes, l’identité
professionnelle émerge en quelque sorte des expériences du sujet et des
interactions produites dans le contexte de travail (Cooper et Olson, 1996;
Kerby, 1991). Ici, vécu subjectif et contraintes objectives se conjuguent
(Allouche-Benayoun et Pariat, 2000; Dubar, 1996). C’est dire que l’identité
professionnelle, non seulement varie d’un groupe à l’autre, mais également d’un
individu à l’autre (Gohier et al., 2001; Tap, 1986; Turcot, 1991). Dans
ce contexte, l’identité professionnelle apparaît avant tout comme un construit
expérientiel (qui peut en partie être mis en discours), toujours mouvant,
plutôt qu’un statut hérité, stable (Beijaard, Verloop, Vermunt, 2000). Selon
Maclure (1993), l’identité peut alors se définir comme étant «something that
they (les enseignants) use, to justify, explain and make sense of themselves in
relation to other people, and to the contexts in which they operate» (p. 312).
Références
Allouche-Benayoun, J. et M. Pariat (2000). La fonction de formateur. Identités professionnelles
– méthodes pédagogiques. Pratiques de formation, Paris, Action Sociale.
Azzi, A.E. et O. Klein
(1998). Psychologie
sociale et relations intergroupes. Paris : Dunod.
Baugnet,
L. (1998). L’identité sociale. Paris : Dunod.
Beijaard, D., N.
Verloop et J.D. Vermunt (2000). «Teachers’ perceptions of professional identity : an exploratory
study from a personal knowledge perspective», Teaching and Teacher Education, (16), p. 749-764.
Blin,
J.-F. (1997). Représentations, pratiques et identités
professionnelles.
Paris : L’Harmattan.
Cohen-Scali, V. (2000). Alternance et identité professionnelle. Paris : PUF.
Cooper,
K. et M.R. Olson (1996). «The multiple “I's' of teacher identity», dans M. Kompf, W. R. Bond, D.
Dworet, et R. T. Boak (dir.), Changing research and practice: Teachers+ professionalism,
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Dubar, C. (1996). La
socialisation. Construction des identités sociales et professionnelles. 2e
édition, Paris : Armand Colin.
Fraisse, B. (2000). «La saisie des représentations pour comprendre
la construction des identités», Revue des
sciences de l’éducation, 26(3),
p. 651-676.
Gohier, C. et C. Alin (dir.) (2000). Enseignant-Formateur. La
construction de l’Identité professionnelle. Recherche et Formation.
Paris : L’Harmattan.
Gohier, C., M. Anadon, Y. Bouchard, B.
Charbonneau et J. Chevrier (2001). «La construction identitaire de l’enseignant
sur le plan professionnel : un processus dynamique et interactif», Revue
des sciences de l’éducation, 27(1), p. 3-32.
Gohier, C., M. Anadon, Y. Bouchard, B.
Charbonneau et J. Chevrier (1999). «Vers une vision renouvelée de la
professionnalisation de l’enseignement et de la construction de l’identité
professionnelle de l’enseignant», dans C. Gohier, N. Bednarz, L. Gaudreau, R.
Pallascio et G. Parent (dir.), L’enseignant
un professionnel, Québec, Presses de l’Université du Québec, p. 21-56.
Gohier, C, M. Anadon, Y. Bouchard, B.
Charbonneau et J. Chevrier (1997). «Vers l’élaboration d’un modèle de
l’identité professionnelle et de sa construction pour les maîtres en
formation», dans M. Tardif et H. Ziarko (dir.), Continuités et ruptures dans la formation des maîtres au Québec,
Québec, Les Presses de l’Université
Laval, p. 280-299.
Gohier,
C. et M. Schleifer (dir.)
(1993). La question de l’identité. Qui
suis-je ? Qui est l’autre ? Montréal : Logiques.
Kerby,
A. (1991). Narrative and the self. Bloomington : Indiana University Press.
Lessard, C. (1986). «La profession enseignante : multiplicité des identités
professionnelles et culture commune», Repères,
essais en éducation, no. 8, Montréal, Université de Montréal, p. 135-189.
Maclure, M. (1993). «Arguing for yourself:
Identity as an organising principle in teachers’ jobs and lives», British Educational Research Journal, 19(4),
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Malet, R. (1998). L’identité en formation. Phénoménologie du devenir enseignant. Paris : L’Harmattan.
Martineau, S. (2005). «Le discours identitaire d’enseignants
intervenant auprès de jeunes en difficultés : «on n’est pas juste des
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Moessinger, P. (2000). Le jeu de l’identité. Paris : PUF.
Sainsaulieu, R. (1977). L’identité
au travail. Paris : Presses des Sciences politiques.
Tap, P. (dir.) (1986). Identité
individuelle et personnalisation. Paris : Privat.
Turcot, M. (1991). Les formes
d’identité professionnelle chez les enseignantes et enseignants
d’électrotechnique au niveau collégial, Mémoire de maîtrise en sociologie,
Montréal, Université du Québec à Montréal.
Turner, J., P. Oakes, A., Haslam (1994). Stereotyping and social reality. Oxford:
Blackwell Publishers.
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