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10 septembre 2024

L'idéalisme objectif (prise 2)

L'idéalisme objectif est une doctrine philosophique qui postule que la réalité fondamentale est de nature idéelle. Cette doctrine reconnaît tout de même l'existence d'une réalité matérielle indépendante de la perception humaine. Ses principales caractéristiques sont :

  • L'être matériel est fondé sur un être spirituel (à ne pas concevoir ici au sens religieux).
  • Opposition ontologique au matérialisme.
  • Acceptation de la posture réaliste à savoir que les objets matériels ont une existence indépendante du sujet connaissant.
  • Rejet de l'idée que l'accès à la vérité passe uniquement par l'observation.
  • L'idéalisme objectif est une tentative de concilier l'existence d'une réalité idéelle fondamentale avec la reconnaissance d'un monde matériel objectif; ce qui le distingue tout autant du matérialisme que de l'idéalisme subjectif.

Les principales critiques envers le positivisme

Critiques épistémologiques

Limites de l'observation pure !

Le positivisme soutient que seule l'observation directe des faits permet un réel accès à la connaissance. Les critiques avancent qu'aucune observation n'est purement objective et qu'il y a toujours une part d'interprétation.

L'idéalisme objectif s'oppose au positivisme en refusant de faire de l'observation l'unique viatique vers la connaissance.


Rejet de la métaphysique !

En refusant toute réflexion métaphysique, le positivisme se prive de questionnements fondamentaux sur la nature de la réalité et du savoir.

Cette posture est jugée réductrice par ses détracteurs.

Critiques éthiques et sociales


Amoralité et effacement des valeurs

Le positivisme met de l'avant une neutralité axiologique qui peut être perçue comme une forme d'amoralité. 

En voulant séparer totalement les faits des valeurs, le positivisme court le risque de conduire à un relativisme éthique.

Critiques philosophiques


Impossibilité d'un point de vue neutre

Le constructivisme s'oppose à l'idée positiviste qu'il serait possible d'avoir un accès direct et neutre à la réalité. Il y aurait toujours médiation par le langage et la culture. 

Conception réductrice de la vérité

La vérité comme correspondance exacte avec la réalité est remise en cause soit au profit d'une conception plus pragmatique, comme effort collectif pour donner du sens à l'expérience soit au profit d'un accès transcendantal comme dans l'idéalisme objectif.

06 septembre 2024

Idéalisme objectif (prise 1)

Les tenants de l'idéalisme objectif soutiennent non pas que certaines idées sont infaillibles. 

Ils soutiennent plutôt qu'une connaissance « non hypothétique » est possible et que cette connaissance n'est pas du même type que celle développée par les sciences axiomatico-déductives.

Voir les travaux du philosophe Vittorio Hösle.

05 septembre 2024

Vérité

Il est de bon ton depuis des décennies d'affirmer qu'il ne peut y avoir de vérité absolue. 

Or, cela est pour le moins discutable. Explication rapide...

Suivant Royce, une vérité absolue est une vérité dont la négation implique la ré-assertion de la même vérité. 

De la même manière, les propositions qui ont une fondation ultime sont des proposition dont la négation est une contradiction pragmatique. 

Par exemple, dire «la fondation ultime est impossible» est une contradiction dans les termes puisque par sa forme (ici négative), cette proposition revendique une fondation ultime. 

Il en va de même pour l'énoncé «toute vérité est relative» qui, en s'énonçant, affirme quelque chose qui se veut absolu (ou universel).

Références :

Hösle, V. (2004). La crise du temps présent et la responsabilité de la philosophie. Paris : Éditions champ social.

Hösle, V. (2001). L’idéalisme objectif. Paris : Du Cerf. Paru originellement en allemand en 1987.

Royce, J. (1911). The problem of truth in the light of recent discussion. In J. Royce, William James and other essays on the philosophy of life (pp. 187–254). MacMillan Co. https://doi.org/10.1037/11610-003

04 septembre 2024

Un changement dans la profession

Il fut un temps où la tâche la plus importante d'un professeur d'université était de réfléchir. Aujourd'hui, un professeur d'université réfléchit quand ses autres tâches lui en laissent le temps.

Petitesse

 Un petit esprit est déjà moins petit s'il se sait petit.

Science réduite

Quand la science est réduite à résoudre des problèmes pratiques (économiques, éducatifs, techniques, etc.), elle paraît extraordinaire mais en fait, elle devient une simple ingénierie. 

Temps

Dans un monde épris de vitesse, cela prend du temps d'apprendre à prendre son temps.

Relativisme

Le relativisme se contredit lui-même lorsqu'il affirme qu'il ne peut être dépassé.

30 août 2024

Les demi-cultivés

Très majoritairement, ce qui grouille dans les médias - animateurs, chroniqueurs, journalistes - est un ramassis de demi-cultivés dont la capacité de réflexion dépasse rarement celle d'un chien bien dressé.

22 août 2024

Deux tares de la pensée

En matière d'influence sur la pensée, le relativisme et l'irrationalisme sont en train de détruire ce que l'Occident avait construit de mieux et, par la même occasion, nous empêchent de réagir adéquatement aux défis qui sont les nôtres.

Un philosophe à lire Vittorio Hösle

Hösle est un des principaux représentants de l'idéalisme objectif d’inspiration hégélienne. 

Il est aussi connu pour s'inscrire - mais de manière critique - dans le sillage de Karl-Otto Appel en adhérant en partie à la pragmatique transcendantale. 

Enfin, il a développé une philosophie de la nature et son éthique inspirée de Hans Jonas.

  1. Hösle, V. (2004). La crise du temps présent et la responsabilité de la philosophie. Paris : Éditions champ social.
  2. Hösle, V. (2001). L’idéalisme objectif. Paris : Du Cerf. Paru originellement en allemand en 1987.

Deux excellentes lectures

  • Amiel, Annie (1996). Hannah Arendt. Politique et événement. Paris : PUF.

  • Stangneth, Bettina (2019). La pensée mauvaise. Essai philosophique. Paris : Calmann-Lévy. Paru originellement en allemand en 2016.

20 août 2024

Paradoxe de la recherche universitaire

À force de courir après les subventions et de passer d'un projet à un autre, les professeurs d'université - qui font un métier de savoirs -  n'ont plus le temps pour lire en profondeur. Ils ne sont donc plus à même de se cultiver vraiment et ce, non seulement dans leur domaine mais aussi dans les domaines connexes. 

16 août 2024

Dangereux mode de pensée actuel

Quand je suis persuadé que ce que je pense est automatiquement ce que je suis et me constitue entièrement dans mon identité. Quand je considère que le seul savoir valide est celui qui confirme ce que je pense déjà. Alors, tout savoir que je juge extérieur à mon point de vue est perçu comme une menace. Et, l'argumentation avec autrui devient impossible car toute contradiction est vue comme une attaque à ce que je suis.

La dégénérescence d'une belle idée

L'exigence de penser par soi-même (issue des Lumières), est devenue aujourd'hui la certitude que la source de toute vérité réside en soi-même; quelle dégénérescence !

15 août 2024

Recensions

À la demande de diverses revues, j'ai toujours aimé effectuer des recensions d'ouvrages dans mes domaines d'expertise. Voici la liste de celles parues au fil des ans.

Martineau, S. (2023). Qui veut encore des professeurs ? de P. Meirieu (Paris, Seuil, 2023). Revue des sciences de l’éducation49(3).

Martineau, S. (2023). L’Université à l’épreuve du temps. Modèles du Québec et d’ailleurs de L. Maheu Montréal, Québec Amérique, 2023). Revue des sciences de l’éducation49(3).


Martineau, S. (2022). L’esprit de l’éducation de Jean Grondin (Paris, Presses universitaires de France, 2022). Revue des sciences de l’éducation48(3).


Martineau, S. (2022). Une histoire inquiète. Les historiens et le tournant linguistique de S. Loriga et J. Revel (Paris, EHESS/Gallimard/Seuil, 2022). Revue des sciences de l’éducation48(3).


Martineau, S. (2021). Le naufrage de l’université et autres essais d’épistémologie politique de Michel Freitag (Montréal, PUM, 2021). Revue des sciences de l’éducation47(3), p. 272-274.

 

Martineau, S. (2015). Méthodes qualitatives, quantitatives et mixtes. Dans la recherche en sciences humaines, sociales et de la santé de M. Corbière, et N. Larivière (dir.) (Québec, Presses de l’Université du Québec, 2014). Notes de lectures pour la revue scientifique en ligne Approches inductives.

 

Martineau, S. (2012). Les objets dans la formation. Usages, rôles et significations de D. Adé et I. de Saint-Georges (dir.) (Toulouse, Octarès Éditions, 2010). Revue des sciences de l’éducation38(2), p. 423-424.

 

Martineau, S. (2012). Genève : creuset des sciences de l’éducation (fin du XIXe siècle – première moitié du XXe siècle)de R. Hofstetter (Genève, Librairie Droz, 2010). Revue des sciences de l’éducation38(1), p. 219-220.

 

Martineau, S. (2012). L’école en souffrance. Psychodynamique du travail en milieu scolaire de M.-F. Maranda et S. Vivier (dir.) (Québec, PUL. 2011). Recherches sociographiques, 53, no. 2, p. 477-478.

 

Martineau, S. (2011). Le système éducatif du Québec. De la maternelle à l’université de J.-P. Proulx (Montréal, Chenelière éducation, 2009). Revue d’histoire de l’éducation, vol. 23, no. 2, automne 2011, p. 141-142.

 

Martineau, S. (2010). Repères pour l’éthique professionnelle des enseignants de F. Jutras et C. Gohier (dir.) (Québec, PUL, 2009). Recherches sociographiques, 51, no. 3, p. 521-523.

 

Martineau, S. (2009). La souffrance des enseignants. Une sociologie pragmatique du travail enseignant de F. Lantheaume et C. Hélou (Paris, PUF, 2008). Éducation et sociétés. Revue internationale de sociologie de l’éducation,24, 2009 / 2, p. 187-189.

 

Martineau, S. (2008). Le curriculum de l’enseignement primaire : regards critiques sur ses fondements et ses lignes directrices de Y. Lenoir, F. Larose et C. Lessard (Dir.) (Sherbrooke, CRP, 2005). Revue des sciences de l’éducation,34(1), p. 235-236.

 

Martineau, S. (2008). Pédagogie, contrôle symbolique et identité de Basil Bernstein (Québec, PUL, 2007). Formation et Profession, Vol. 15, no. 1, mai 2008, p. 46-47.

 

Martineau, S. (2008). 300 ans de manuels scolaires au Québec de P. Aubin (Dir.) (Québec, La bibliothèque des archives nationales du Québec, Université Laval, 2006). Recherches sociographiques, Vol. XLIX, No. 1, p. 177-179.

 

Martineau, S. (2007). Éducation et liberté. Tome 1, 1793 et 1918 de Normand Baillargeon, (Montréal, Fux, 2005). Revue des sciences de l’éducation, 33(3), p. 784-785.

 

Martineau, S. (2007). Les réformes curriculaires. Regards croisés de P. Jonnaert et de A. M’Batika (dir.) (Bruxelles, De Boeck, 2005). Revue des sciences de l’éducation, 33(2), p. 515-516.

 

Martineau, S. (2007). L’obligation de résultats en éducation de C. Lessard et P. Meirieu (dir.) (Québec, Les Presses de l’Université Laval, 2004). Recherches sociographiques, Vol. XLVIII, no. 1, p. 189-191.

 

Martineau, S. (2005). Parcours identitaire de jeunes francophones en milieu minoritaire de Diane Gérin-Lajoie (Sudbury, Prise de Parole, 2003). Canadian Ethnic Studies Journal, vol. XXXVII, no. 1, p. 147-149.

 

Martineau, S. (2005). Nouveaux espaces de développement professionnel et organisationnel de Danielle Raymond (dir.) (Sherbrooke, CRP, 2001). Revue des sciences de l’éducation33(1), p. 204-205.

 

Martineau, S. (2004). Empire et métissage : Indiens et Français dans les Pays d’en Haut 1660-1715 de Gilles Havard (Paris, Presses de l’Université de Paris-Sorbonne, 2002). Canadian Ethnic Studies Journal, vol. XXXVI, no. 1, p. 125-126.

 

Martineau, S. (2003). Immigration et diversité à l’école de Marie McAndrew (Montréal, PUM, 2001). Revue des sciences de l’éducation29(1), p. 212-214.

 

Martineau, S. (2003). Les défis du pluralisme en éducation. Essais sur la formation interculturelle de Fernand Ouellet (Québec, PUL, 2002. Canadian Ethnic Studies Journal, vol. XXXV, no. 1, p. 187-188.

 

Martineau, S. (2002). Educating citizens for a pluralistic society de Rosa Bruno-Jofré et Natalia Aponiuk (dir.) (Calgary, CES, 2002). Canadian Ethnic Studies Journal, vol. XXXIV, no. 2, p. 123-124.

 

Martineau, S. (2002). Les défis du pluralisme en éducation. Essais sur la formation interculturelle de Fernand Ouellet (Québec, PUL, 2002). Formation et Profession, vol. 9, no. 1, décembre 2002, p. 18-20.

 

Martineau, S. (1999). L’enseignement en milieu scolaire de Marc Durand (Paris, PUF, 1996). Formation et Profession, vol. 5, no. 4, juin 1999, p. 15-20.

 

Martineau, S. (1999). Les frères éducateurs 1920-1965. Promotion des études supérieures. Modernisation de l'enseignement public de Georges Croteau (Ville LaSalle, Hurtubise/HMH, 1996). Recherches Sociographiques, vol. XL, no. 1, p. 168-171.

 

Martineau, S., Gauthier, C. (1998). L'efficacité des enseignants de Georges Felouzis (Paris, PUF, 1997). Revue des sciences de l'éducation24(2), p. 416-418.

 

Martineau, S., Tardif, M. (1997). Sociologie de l'éducation de M. Cacouault, F. Oeuvrard (Paris, La Découverte, 1995). Revue canadienne de l'éducation / Canadian Journal of Education, vol. 22, no. 1, hiver 1997, p. 115-117.

      

Martineau, S., Gauthier, C. (1995). Vingt Formules pédagogiques de G. Chamberland, L. Lavoie et D. Marquis (Québec, PUQ, 1995). Cahiers de la recherche en éducation, vol. 2, no. 3, Université de Sherbrooke, p. 585-587.

 

Duchesne, S., Martineau, S. (1995). L'enseignant expert de F.V. Tochon (Paris, Éditions Nathan, 1993). Cahiers de la recherche en éducation, vol. 2, no. 2, Université de Sherbrooke, p. 413-416.

 

Gauthier, C., Martineau, S. (1995). La pédagogie du vide. Critique du discours pédagogique contemporain de H. Boillot et M. Le Du (Paris, PUF, 1993). Revue des sciences de l'éducation22(2), p. 413-414.

 

Duchesne, S., Martineau, S. (1995). Peut-on former les enseignants ? de Michel Develay (Paris, Éditions ESF, 1994). Vie Pédagogique, no. 93, mars-avril, p. 49-50.

Danger de la centration entière sur l'identité

« C'est la concentration sur l'identité considérée comme pierre de touche de l'existence vraie, qui non seulement mène à une moralisation de tout ce qui concerne l'être humain, mais fait aussi que la personne affectée conçoit inéluctablement toute opinion divergente, et même, à la fin, tout soupçon d'une opinion de ce type ou d'une simple absence d'intérêt, comme une agression personnelle. »

Stangneth, Bettina (2019). La pensée mauvaise. Paris : Calmann-Lévy, paru originellement en allemand, p. 198-199.

14 août 2024

Le mal et la raison

 Le mal n'est pas nécessairement absence de raison. En fait, il peut loger au coeur même de la cette dernière.

13 août 2024

Perfectibilité

Un des plus grand danger de l'humanité est de croire sa nature perfectible. Que de crimes n'ont-ils pas été commis au nom de cette idée de perfectibilité de la « nature humaine » ?

08 août 2024

Mes lectures de juillet

 






03 août 2024

Moralisateurs et donneurs de leçons

 Il n'y a souvent pas plus moralisateurs et donneurs de leçons que ceux qui dénoncent les curés d'autrefois.

02 août 2024

Une tare du monde intellectuelle

Une tare de notre monde intellectuel : prétendre tout savoir et tout expliquer plutôt que d'avouer son ignorance. Notre scène intellectuelle est remplie de ces prétentieux qui pensent qu'aucun mystère ne leur résiste.

28 juillet 2024

Communication difficile

Nous n'avons jamais tant eu de moyens pour communiquer pourtant la communication n'a jamais semblé aussi difficile.

25 juillet 2024

Inculture et décadence

 Notre époque se caractérise par le fait que nos « élites » sont incultes et décadentes.

23 juillet 2024

Réduction

Y a-t-il de quoi de plus réducteur que la vision de l'humain proposée par la pensée économique, c'est être égoïste, entièrement tourné vers son intérêt matériel.

Rareté du débat

 Débattre est exigeant, calomnier et invectiver est facile. C'est pourquoi il y a si peu de vrais débats.

Sottise

 Il n'y a pas plus sot que celui qui est certain d'être le seul à ne pas être sot.

Bêtise et indécence

 La bêtise des fanatiques n'a d'égal que l'indécence des puissants.

15 juillet 2024

Confusion

On confond souvent aujourd'hui l'idéologue et le savant. Il est vrai que ce dernier se comporte parfois comme le premier.

L'écoute

 Quand je rencontre quelqu'un qui n'écoute pas autrui, je sais que je suis devant un prétentieux.

Vive le doute !

On mesure souvent la bêtise d'un individu à la quantité de certitudes qu'il a...plus il possède de certitudes, plus il est bête.

Vieil adage toujours vrai

 Il en va de la connaissance comme de la confiture, moins on en a, plus on l'étend.

Objectivité

 L'objectivité est un idéal régulateur davantage qu'un état atteignable.

06 juillet 2024

Crier au loup

 Nous crions sans cesse au loup...donc plus personne ne porte attention.

01 juillet 2024

Médias

Les médias divertissent et parfois informent mais, dans ce cas, toujours avec des biais qui nuisent finalement à la compréhension de nos sociétés.

26 juin 2024

Sentiment de supériorité

Nous sommes à ce point persuadés d'être meilleurs que tous ceux qui nous ont précédés que nous nous tournons vers le passé que pour confirmer notre supériorité.

22 juin 2024

Alain Deneault (prise deux)

Au début du mois de juin, j'ai rédigé un petit billet incitant à lire plusieurs oeuvres du philosophe Alain Deneault.

Depuis, j'ai eu le plaisir de lire en rafale cinq autres ouvrages de ce penseur des plus intéressant.

Je recommande donc chaudement la lecture de sa série d'ouvrages « feuilleton théorique »:  

  • L’économie de la nature : feuilleton théorique I, Montréal, LUX, paru en 
  • L’économie de la foi : feuilleton théorique II, Montréal, LUX, paru en 
  • L'économie esthétique: feuilleton théorique III, Montréal, LUX, paru en 2020.
  • L'économie psychique: feuilleton théorique IV, Montréal, LUX, paru en 2021.
  • L'économie de la pensée: feuilleton théorique V, Montréal, LUX, paru en 2024.

Comme toujours avec Deneault, on y trouvera une réflexion profonde, soutenue et particulièrement pertinente pour comprendre notre monde contemporain.

À mon humble avis, il s'agit de contributions majeures à la pensée actuelle.

Bêtise

La seule chose qui est plus bête qu'un « savant » qui se croit plus savant que les autres, c'est un « savant » qui ne se rend pas compte qu'il ne fait plus de science à force de s'en croire seul possesseur.

Réduction de la science

La science qui se réduit à de l'ingénierie (sociale, politique, économique, pédagogique, etc.) cesse souvent d'être science.

La pensée rationnelle et scientifique

La pensée rationnelle et scientifique est faite de nuances. La pensée idéologique n'est souvent faite que de sophismes et de demi-vérités. Parfois, ce qui se prétend pensée rationnelle et scientifique n'est en fait qu'idéologie.

21 juin 2024

Logique bancale en éducation

En éducation, depuis quelques années, sévissent des « chercheurs » qui ont développé une pensée dont la logique (si tant est que l'on peut parler de logique) est des plus discutable. 

Pour eux :

  • Les problèmes de l'éducation au Québec sont dus à une mauvaise pédagogie implantée dans les classes;
  • Cette mauvaise pédagogie est due essentiellement à un courant de pensée ; le socio-constructivisme;
  • En tant que courant de pensée le socio-constructivisme a colonisé tous les chercheurs en éducation au Québec (sauf quelques-uns);
  • Cette colonisation se traduit par une formation des enseignants de piètre qualité;
  • Cette colonisation par le socio-constructivisme est en fait le facteur le plus marquant - sinon le seul - qui explique les faiblesses de la formation des enseignants;
  • Si la pédagogie dans les écoles et la formation des enseignants sont de piètre qualité c'est parce que les socio-constructivistes (qui ont pris de contrôle de l'éducation) font de la mauvaise recherche;
  • Ces chercheurs sont en fait des idéologues irrationnels, corporatistes et incompétents;
  • Il faudrait donc s'en débarrasser au plus vite.
  • Tous les maux de l'éducation seront enfin réglés lorsqu'on implantera une méthode d'enseignement issue d'un type de recherche.

Ce qui précède est un bel exemple de pensée délirante !


19 juin 2024

Pays artificiel : le Canada

J'habite un pays qui s'est élaboré sans la volonté des peuples qui le constituaient, un pays artificiel pensé uniquement pour satisfaire la volonté d'un marché pour la grande bourgeoise d'affaire liée à l'Empire britannique.

Réflexion soutenue

Il ne peut y avoir de réflexion soutenue dans une discipline académique sans une solide connaissance des écrits fondamentaux de cette discipline.

14 juin 2024

Piètre valeur

On entend souvent dire « nous avons les gouvernements que nous méritons ». Faut croire que nous ne valons pas grand chose !

Beau cocktail !

 Notre époque est tout à la fois amnésique, inculte, moraliste et vulgaire...beau cocktail !

Connerie

 Rien de plus con qu'un « petit vendeur de camelote » qui se prend pour un grand chercheur.

Pseudo-menace

Si nos médias et nos journalistes menaçaient vraiment le pouvoir des puissants, il y a longtemps qu'ils auraient été interdits. 

Éphémères

 Nous sommes d'éphémères créatures qui vivent comme si elles étaient éternelles.

13 juin 2024

Quelques ouvrages qui m'ont marqué (prise trois)

Forquin, J.-C. (1989). École et culture. Le point de vue des sociologues britanniques. Bruxelles : De Boeck. 

Freund, J. (1990). Philosophie philosophique. Paris : La Découverte. 

Gabriel, M. (2016). Pourquoi je ne suis pas mon cerveau. Paris : JC Lattès. Paru originellement en allemand en 2015.

Gingras, Y. (2014). Les dérives de l'évaluation de la recherche. Du bon usage de la bibliométrie. Paris : Raisons d'Agir.

Goblot, E. (1967). La barrière et le niveau. Paris : PUF. 1ère édition parue en 1925. 

Goffman, E. (1968). Asiles. Études sur la condition sociale des malades mentaux. Paris : Minuit.

Grondin, J. (2022). L’esprit de l’éducation. Paris : PUF.

Gusdorf, G. (1963). Pourquoi des professeurs ? Paris : Payot.

Hedges, C. (2012). La mort de l’élite progressiste. Montréal : Lux. Paru originellement en anglais en 2010.

Hedges, C. (2012). L’Empire de l’illusion. La mort de la culture et le triomphe du spectacle. Montréal : Lux. Paru originellement en anglais en 2009.

Honneth, A. (2008). La société du mépris. Vers une nouvelle Théorie critique. Paris : La Découverte. Première édition française parue en 2006.

Honneth, A. (2007). La réification. Petit traité de Théorie critique. Paris: Gallimard. Paru originellement en allemand en 2005.

Jolibert, B. (1987). Raison et éducation. L’idée de raison dans l’histoire de la pensée éducative. Paris : Klincksieck.

11 juin 2024

Quelques ouvrages qui m'ont marqué (prise deux)

Angenot, M. (2001). D’où venons-nous? Où allons-nous ? La décomposition de l’idée de progrès. Montréal : Éditions Trait d’union. Collection Spirale.

Arendt, H. (1993). La crise de la culture. Paris : Gallimard. Traduit en français pour la première fois en 1972. 

Aubenque, P. (2002). La prudence chez Aristote. Paris : PUF. Première édition parue en 1963.

Baudrillard, J. (1970). La société de consommation. Paris: Denoël. 

Beauchemin, J. (2004). La société des identités. Éthique et politique dans le monde contemporain. Outremont : Athéna.

Berger, P. L. (1986). Comprendre la sociologie. Paris : Du Centurion. 2e édition. 

Bourdieu, P. (1980). Le sens pratique. Paris : Minuit.

Bronner, G. (2007). L’empire de l’erreur. Éléments de sociologie cognitive. Paris : PUF.

Buytendijk, F.J.J. (1965). L’homme et l’animal. Essai de psychologie comparée. Paris : Gallimard. 

Chalmers, A.F. (1988). Qu'est-ce que la science ? Récents développements en philosophie des sciences: Popper, Kuhn, Lakatos, Feyerabend. Paris : La Découverte.

Chesterton, G.K. (2010). Orthodoxie. Paris : Climats. Paru originellement en anglais en 1908.

Crozier, M., Friedberg, E. (1977). L'acteur et le système. Paris : Seuil.

De Bruyne, P., Herman, J., De Schoutheete, M. (1974). Dynamique de la recherche en sciences sociales. Paris : PUF.

Delsol, C. (2021). La fin de la chrétienté. L’inversion normative et le nouvel âge. Paris : Cerf.

Dubar, C. (1996). La socialisation. Construction des identités sociales et professionnelles. Paris : Armand Colin. 2e édition.

Dubet, F. (1994). Sociologie de l'expérience. Paris : Seuil.

Dumez, H. (2013). Méthodologie de la recherche qualitative. Les 10 questions clés de la démarche compréhensive. Paris : Vuibert.

Durkheim, É. (1963). Les règles de la méthode sociologique. Paris : PUF. 15e édition. 

07 juin 2024

Quelques ouvrages qui m'ont particulièrement marqué

J'ai toujours lu dans différents domaines, anthropologie, histoire, philosophie, sociologie (notamment). 

Ci-après, dans le désordre, je présente quelques livres qui m'ont particulièrement marqué.

  • Vérité et méthode de H.-G. Gadamer;
  • Le lieu de l'homme de Fernand Dumont; 
  • L'oubli de la société de Michel Freitag; 
  • Les sources du moi de Charles Taylor; 
  • L'homme pluriel de Bernard Lahire; 
  • Le savant et le politique de Max Weber; 
  • Sociologie de l'esprit de Patrick Pharo;
  • Maîtres et disciples de George Steiner;
  • Une histoire de la lecture d'Alberto Manguel.

Ignorance

 Il faut une bonne dose d'ignorance pour se croire au-dessus de l'ignorance.

Fâcheuse habitude

Trop de « savants » ont la fâcheuse habitude de prendre leurs idéologies pour des vérités démontrées.

Rationaliste

 Il n'y a pas plus irrationnel qu'un rationaliste qui se croit seul possesseur de la rationalité.

05 juin 2024

Les médias participent aussi du problème

Les médias traditionnels sont certes essentiels pour informer les citoyens et pour alimenter les débats mais il est faux de croire qu’ils ne participent pas de la spoliation générale de la pensée par les élites politico-économiques; plus souvent qu’autrement, ils ne font que diffuser le discours dominant.

04 juin 2024

Alain Deneault

Intellectuel prolifique, penseur aux idées profondes et percutantes, il faut le lire...notamment :

Deneault, A. (2022). Moeurs. De la gauche cannibale à la droite vandale. Montréal : Lux. Collection « Lettres libres ».

Deneault, A. (2018). Faire l’économie de la haine. Essais sur la censure. Montréal : Écosociété.

Deneault, A. (2016). Politiques de l’extrême centre. Prologue graphique de Clément de Gaulejac. Montréal : Lux. Collection « Lettres libres ».

Deneault, A. (2015). La médiocratie. Montréal : Lux. Collection « Lettres libres ».

Deneault, A. (2013). Gouvernance. Le management totalitaire. Montréal : Lux. Collection « Lettres libres ».

Deneault, A. (2010). Offshore. Paradis fiscaux et souveraineté criminelle. Montréal : Écosociété.

03 juin 2024

Un langage qui nous pré-existe

Bien entendu, il n'y a aucun écrit qui ne soit le produit du langage. C'est donc dire qu'aucun écrit n'échappe aux règles, aux conventions mais aussi aux non-dits du langage. En ce sens, aucun auteur - même scientifique - n'a le total contrôle du langage car ce dernier nous pré-existe et nous détermine en grande partie.

Censure

La censure, ce n'est pas seulement ce qui, grossièrement, condamne une parole prononcée. C'est aussi tout ce qui empêche la parole de se dire.

Rareté

La vérité est toujours une rareté.

30 mai 2024

28 mai 2024

Les technologies informatiques vues par Michel Freitag

Les technologies informatiques nous déchargent de la nécessité de retenir, de mémoriser, voire parfois, de comprendre.Nous sommes alors centrés sur le présent et cela nous amène à nous passer des grands du passé, ceux-ci n'étant plus des modèles, des maîtres. Le passé est donc plus ou moins évacué. Tout peut s'inventer sans égard aux pesanteurs de l'histoire. L'éphémère est devenu la norme. Nous sommes en adaptation continuelle, «réactifs».Ainsi, comprendre ne veut plus dire interpréter le monde à l'aide de ceux qui nous ont précédé mais simplement «surfer» sur l'information, sélectionner «ce qui fait notre affaire». Dans l’informatique, la conscience ne peut être qu’opératoire. Au projet d’une connaissance positive de la réalité – projet issu des Lumières – se substitue un projet de maîtrise directe des effets produits artificiellement par l’utilisateur – effets calculables et prévisibles – dans un environnement spécifique. Ainsi, le monde n’est plus une totalité de ce qui est, il devient plutôt l’ensemble de tout ce qui peut être fait par l’utilisateur i.e. tout ce qui peut être contrôlé et transformé dans un environnement donné. Ce monde est totalement centré sur la «puissance» d’agir de l’utilisateur; il en est le résultat. Or, justement, cette puissance d’agir nous échappe dans la mesure où elle s’objective et résulte de la production d’outils qui nous échappent. S’efface alors la différence entre réel et possible, entre l’imaginaire et l’objet en soi. Dans l’informatique : «s’abolit la distinction entre connaître et faire, entre la nature et la culture, entre l’objet et le sujet» (Freitag, 2002, p. 390). L'informatisation entraîne donc des conséquences pour notre capacité à juger ...Rappelons qu'un jugement est toujours en quelque sorte synthétique par nature. Dans tout jugement, la part processuelle ne peut donc être détachée – sans dénaturer le jugement – de l’acte de juger lui-même. Or, l’informatique réduit le jugement une «processualité contrôlée» en soumettant tout à des algorithmes. Dans ce cas, tout jugement synthétique devient difficile voire impossible. Ce qui s’affaiblit alors – ou même disparaît – c’est l’engagement existentiel du sujet dans l’acte même de juger. Sa conscience sensible, symbolique, culturelle se trouve alors reportée en dehors de cette «processualité contrôlée». Ainsi, l’ensemble des activités de communication – activités réduites à de l’information par le contrôle informatique – n’est pas plus mesuré que de manière opérationnelle. «Ce qui s’objective et s’extériorise dans l’informatique, c’est donc virtuellement la totalité de l’ordre symbolique, qui comprend les dimensions de la connaissance (le vrai et le faux), de la normativité (le juste et l’injuste, le bien et le mal) et de l’expressivité (l’identité et la beauté)» (Freitag, 2002, p. 392). Dans nos sociétés, l’informatique ainsi est devenu le langage universel dans lequel tout est décomposable analytiquement en paramètres opérationnels…ce qui veut dire aussi que tout est recomposable de façon purement stratégique. C’est dire que l’informatisation participe de la réduction analytique de toute la dimension représentative et synthétique essentielle au symbolique. Contrairement aux médiations culturelles issues du langage «naturel», l’informatique n’est pas produite à travers une expérience du monde mise en commun mais par un arbitraire technologique tourné vers l’efficacité et l’efficience. Toute finalité idéale doit désormais être traduite en objectif mesurable. Tous les principes généraux - parfois incommensurables - doivent se traduire en procédures opérationnelles. En somme, il ne s’agit plus d’un «arraisonnement« du monde - comme Heidegger le disait de la technique (de son temps) - mais bien d’un procès de «transsubstantiation» des anciens langages et de la réalité que l’informatique voulait justement représenter.

L’informatisation participe donc de la désymbolisation du social.
Elle réalise une véritable «conversion» de notre mode d’être au monde.

Référence 
Freitag, M. (2002). L’oubli de la société. Pour une théorie critique de la postmodernité. Québec : Les Presses de l’Université Laval. 

24 mai 2024

Un royaume

 Nous vivons dans le royaume de la futilité, un royaume de désespérés.

Question

 L'art peut-il exister dans un monde qui n'espère plus rien ?

15 mai 2024

Écriture et science

La représentation de l'écriture de la science s'est construite sur la négation de l'écriture comme médiateur et organisateur de la pensée.

Périodisation de l'État au Québec depuis 1960

  • 1960-1983 : État-Providence;
  • 1984-1990 : État en changement qui se réaligne sur les plans idéologique et économique;
  • 1991 à aujourd'hui : État managérial sous l'emprise du néolibéralisme.

14 mai 2024

Principes de base de l'ethnométhodologie


L’ethnométhodologie a pour visée de faire l’étude des connaissances et des activités pratiques de la vie ordinaire des individus dans leurs interactions et leur rapport à la société. Elle étudie donc des phénomènes sociaux observables à la fois dans les discours et dans les actions.

La situation, les données sont collectées par un observateur participant qui se place à l’intérieur du contexte observé. 

La richesse, l’observateur étudie des actions dans toutes leurs manifestations. De cette façon, les données sont recueillies à partir de nombreuses sources, y compris les interviews, les discussions informelles, les documents et les interactions non-verbales.

L’autonomie du participant, les observés ne doivent pas chercher à se conformer à des arrangements pré-établis pour l’étude. 


L’ouverture, l’observateur doit rester ouvert à la découverte de nouveaux questionnements inattendus qui peuvent appuyer la progression de l’étude.


La personnalisation, l’observateur note ses propres impressions en relation avec les situations pendant l’analyse et la récolte des données.


La réflexivité repose sur une idée de dynamique puisque les situations changent, dès lors, des répercussions s’opèrent sur les acteurs sociaux, leur manière de raisonner. Réciproquement, ceux-ci créent également les situations, de par l’influence qu’ils exercent sur les actions pratiques. 


Le concept de membre de la société vient du fait que les personnes sont membres d’un groupe, en fonction de leurs pratiques et de l’utilisation du langage qui forme leur appartenance sociale.

 

Pour l’ethnométhodologie, la notion de membre est capitale, car elle insiste sur le fait que pour étudier un groupe, il faut intégrer l’ensemble de ses procédures, de son indexicalité, de ses savoir-faire et de ses “allant de soi”. La compréhension de ces “allant de soi” est fondamentale à l’observateur, pour analyser ce qui se dit dans le groupe. 


L’“indifférence” ou distanciation permet à l’observateur de rester objectif. Elle condamne ainsi tout jugement de valeur, toute morale, quelle que soit la position de l’acteur social et du contexte. 


La racontabilité, l’observateur transcrit un langage d'un groupe spécifique en un discours permettant la compréhension de celui-ci par les autres. Les messages non-verbaux et les non-dits constituent une partie de l'implicite qui va rendre la racontabilité intelligible, lorsqu'elle se situe dans l'action.


Les actions pratiques se caractérisent par une volonté d'étudier les activités les plus communes de la vie quotidienne, comme des processus à ne pas négliger et dignes d'intérêt. Le danger pour l’observateur est de ne pas s'immerger et de ne pas prendre en compte les actions pratiques, ainsi que du risque de vouloir figer en un modèle immuable ce qui a été constaté à un moment donné. 


Dans le même sens, les actions observées doivent être "mises en scène" pour être re-décrit en permettant d'en saisir le plus possible le mouvement, l'évolution.


L’auto-réflexion, l’observateur doit savoir que chacun de ses actes interprétatifs est influencé par la tradition à laquelle il appartient. 


L’intensité, les observations sont intensives et à long-terme mais elles ne doivent pas conduire l’observateur à perdre de vue qu'il n'est pas un membre de la communauté observée.


L’historique, l’observateur doit avoir pour objectif de connecter les observations à des contingences historiques et culturelles