Malgré ce qu'affirment certains didacticiens, en histoire, il ne saurait y avoir présentation de
la matière sans une certaine mise en récit (Ricoeur,1986). Il s’agit moins de
remplacer l’histoire-récit par quelque chose d’autre que de savoir quelle
histoire-récit est privilégiée. Comme le rappelle judicieusement Bruner (1996,
2005), l’histoire est nécessairement sélection de ce qui est jugé pertinent ou
ne l’est pas (elle implique une forme d’évaluation des événements) et donc,
ultimement, elle est proposition d’un récit; c’est-à-dire présentation d’une
séquence d’événements et de leur raison d’être (pourquoi ce récit plutôt qu’un
autre ou plutôt que le silence), Et, comme il le dit si bien : «Les
modèles narratifs ne se bornent en effet pas à donner forme au monde; ils
façonnent également les esprits qui cherchent à lui donner un sens» (2005, p.
40).
Références :
Bruner, J. (2005). Pourquoi nous racontons- nous des histoires ? Paris : Pocket.
Bruner, J. (1996). L’éducation, entrée dans la culture. Les problèmes de l’école à la
lumière de psychologie culturelle. Paris : Retz.
Ricoeur, P. (1986). Du
contexte à l’action. Paris : Seuil.
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