Deux aspects de l'individualité qui peuvent être vus comme étant universels :
- aptitude à agir;
- l'évaluation.
Ce qui fait dire à Bruner que l'efficacité-active et l'auto-évaluation font l'estime de soi.
Trois antinomies en éducation : 1- la réalisation de soi opposée à la préservation de la culture; 2- démarche mettant au centre le talent inné opposée à celle qui considère que ce sont les outils qui priment; 3- particularisme opposé à universalisme.
Selon Bruner, accroître notre conscience, donner plus de sens au monde, passe par la mise en récit de l'expérience. En retour, la mise en récit permet une relecture de l'expérience qui en accroît le sens. On donne sens au monde à partir d'une grille mouvante (changeante) faite de notions pré-établies. Nous mettons le monde en récit afin de le partager. Nous le partageons afin de lui donner un sens. On construit un monde dans son esprit (signification) et on partage ce monde avec autrui (transaction). En quelque sorte, l'esprit crée la culture qui crée l'esprit dans un mouvement dialectique. La culture n'est donc pas quelque chose qui s'ajoute à l'esprit mais ce qui le constitue, le rend «humainement opérant». À travers le langage, nous exprimons et ressentons un «réseau d'attentes mutuelles» où vit, se reconstruit, se perpétue, se transforme la culture.
Quelques citations de Bruner (2005) :
«J'ai fait l'hypothèse que c'est grâce au récit que nous parvenons à créer et recréer notre personnalité, que le Moi est le résultat de nos récits et non une sorte d'essence que nous devrions découvrir en explorant les profondeurs de la subjectivité». (p. 104)
«Nos histoires font en fait mieux que raconter : elles imposent leur structure, leur réalité contraignante à ce que nous vivons. Elles nous imposent même une attitude philosophique». (p. 109).
«Concevoir une histoire, c'est le moyen dont nous disposons pour affronter les surprises, les hasards de la condition humaine, mais aussi pour remédier à la prise insuffisante que nous avons sur cette condition». (p. 110)
«Nos relations sont constitutives de nos identités, mais nous serons toujours quelque chose de plus : nous-mêmes ! Et cette identité-là, unique, nous vient en grande partie des histoires que nous nous racontons à nous-mêmes pour rassembler tous ces fragments épars». (p. 120)
Références :
Bruner, J. (1996). L'éducation, entrée dans la culture. Les problèmes de l'école à la lumière de la psychologie culturelle. Paris : Retz.
Bruner, J. (2005). Pourquoi nous racontons-nous des histoires. Le récit au fondement de la culture et de l'identité individuelle. Paris : Pocket.
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