Dans tout éthique, la tradition comporte une grande importance car en la matière, notre réflexion s'appuie sur une culture.
Qu'elle soit collective ou personnelle, notre éthique est une reconnaissance que l'on appartient à une tradition car on ne pense aucun problème éthique en dehors d'une tradition de pensée (même si c'est pour s'en détacher).
Si en matière d'éthique il s'avère capital d'être à la fois congruent et authentique, cela ne saurait suffire. Il nous faut aussi la volonté.
Dit autrement, en matière d'éthique, savoir ne signifie pas savoir agir (savoir théorique) ou pouvoir agir (compétence). L'essentiel est dans la volonté.
Le savoir éthique n'est pas un savoir théorique non plus qu'un savoir faire. Il est engagement.
La notion de Phronèsis développée par Aristote rend bien cela.
La Phronèsis est inséparable de l'action, elle n'est donc pas théorie, encore moins instinct ou doxa. La Phronèsis - le savoir éthique - est essentiellement mise en discussion continuelle de l'action.
Ainsi, le savoir éthique n'est pas un savoir technique (il ne peut donc être une compétence).
Le savoir éthique est le fruit d'une éducation, d'une formation (Bildung), d'une expérience.
Il est le savoir en jeu dans la compréhension de soi.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire