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11 septembre 2025

Quelques critiques de l'omniprésence du ressenti dans notre culture actuelle

 

Des critiques sociologiques et politiques

  • Individualisation extrême : La montée en puissance du ressenti coïncide avec une individualisation grandissante, au détriment des cadres collectifs (communautés, institutions, traditions), ce qui entraîne notamment l’effritement des repères, des médiations et du sens collectif.

  • Fragilisation du débat public : Dans le champ politique, la primauté accordée au vécu individuel et à l’émotion nuit souvent à la recherche de solutions rationnelles et argumentées, remplaçant l’analyse des faits par la confrontation des perceptions subjectives.

  • Inflation du narcissisme et de l’“égocène” : La société du “moi” où la validation sociale, la plainte, la victimisation et la revendication de reconnaissance individuelle prennent le pas sur l’engagement collectif et la responsabilité partagée.

Des limites cognitives et épistémiques

  • Relativisme généralisé: Le ressenti, érigé en critère suprême de vérité, tend à brouiller la différence entre perception et réalité, affaiblissant la possibilité d’un langage commun et de la recherche du vrai.

  • Conflits d’interprétation : La multiplication des “ressentis” contradictoires rend ardu l’arbitrage démocratique : “toutes les vérités se valent”, menant au risque d’une impasse du vivre-ensemble ou d’une polarisation accrue.

  • Disqualification du rationnel : La survalorisation du ressenti se traduit régulièrement par une forte défiance envers l’expertise, le dialogue argumenté et l’analyse structurée, au profit d’une émotivité vue comme guide suprême.

  • Fatigue sociale et saturation : Cette omniprésence du ressenti dans l’espace médiatique et social génère aussi une forme d’usure collective : la “surtension affective” fragilise la capacité de prise de distance et d’élaboration critique.

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