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30 mars 2012

Certaines de mes lectures récentes

Lecteur impénitent, j'ai toujours un livre en cours de lecture. Je propose ici quelques titres lus depuis le début de l'année 2012:

Antiseri, D. (2004). La Vienne de Popper. L’individualisme méthodologique autrichien. Paris : PUF.

Bourdieu, P. (2002). La domination masculine. Édition augmentée d’une préface. Paris : Seuil. Paru originellement en 1998.

Costelle, D., Clarke, I. (2011). Apocalypse. Hitler. Paris : Acropole.

Dadoun, R. (1993). La violence. Essai sur l’«homo violens». Paris : Hatier. Collection Optiques philosophiques.

David, F. (2011). De colère et d’espoir. Carnets. Montréal : Écosociété.

Haenel, Y. (2009). Jan Karski. Paris : Gallimard. Folio.

Hausmann, R. (2004). Hourra ! Hourra ! Hourra ! 12 satires politiques. Publié pour la 1ère fois en 1921. Paris : Allia.

Hesse, H. (2004). Siddhartha. Paris : Grasset. Livre de poche. Paru originellement en allemand en 1922.

Houellebecq, M. (2010). La carte et le territoire. Paris : Flammarion.

Lisée, J.-F. (2012). Comment mettre la droite K.O. en 15 arguments. Montréal : Stanké.

Lyon, A. (2011). Le juste milieu. Québec : Alto.

Malatesta, E. (2004). L’anarchie. Montréal : Lux. Publié originellement à la fin du 19e siècle.

Mavrikakis, C. (2010). Omaha Beach. Oratorio. Montréal : Héliotrope.

Memmi, A. (1998). L’exercice du bonheur. Paris : Arléa.

Misrahi, R. (1994). Le bonheur. Essai sur la joie. Paris : Hatier. Collection Optiques philosophiques.

Morin, E. (2011). Dialogue sur la connaissance, entretiens avec des lycéens. Paris : Éditions de l’aube. Paru pour la 1ère fois en 2002.

Nancy, J.-L. (2007). Juste impossible. Paris : Bayard. Collection «Les petites conférences».

Riemen, R. (2011). L’éternel retour du fascisme. Paris : Nil éditions.

Sénèque (2010). De la vie heureuse suivi de De la tranquilité de l’âme. Paris : Librio. Textes parus au premier siècle après J.-C.

Sophocle (1991). Antigone. Traduction de Paul Mazon. Introduction, notes et commentaires de Paul Demont. Paris : Le livre de poche classique. Œuvre qui remonte à 442 avant J.-C.

Voltaire (2011). Lettres philosophiques (ou lettres anglaises). Édition électronique : Les Échos du Maquis. Paru originellement en 1734.

Zinn, H. (2011). La bombe. De l’inutilité des bombardements aériens. Traduit de l’anglais par Nicolas Calvé. Montréal : LUX.

Zizek, S. (2011). De la croyance. Paris : Éditions Jacqueline Chambon. Paru originellement en allemand en 2009.

Les pathologies sociales

Les pathologies sociales ne se résument pas à aux injustices (bien qu'elles les impliquent). Elles renvoient également à tout ce qui peut porter atteinte aux conditions sociales nécessaires à l'autoréalisation individuelle.

Référence :

Honneth, A. (2008). La société du mépris. Vers une nouvelle Théorie critique. Paris : La Découverte. Première édition française parue en 2006.

28 mars 2012

Deux manières de comprendre l'âme humaine

Chez les Grecs de l'Antiquité, pour comprendre l'âme humaine, il faut regarder vers l'extérieur, regarder le monde, le cosmos.

Chez les romantiques du 19e siècle, comprendre l'âme humaine implique de se tourner vers notre propre intérieur.

Culture individualiste

Notre culture individualiste se caractérise notamment par :

- une grande valorisation de l'autonomie;
- une place importante accordée à l'exploration de son être (se connaître et «s'écouter»);
- une place également importante accordée aux sentiments et à leur expression;
- une conception de la vie bonne qui repose sur l'engagement personnel.

Morale et action

La morale ne saurait se réduire à n'être qu'un simple guide de l'action. Elle a rapport avec ce qui donne sens à notre vie.

La vie et la narration

Concevoir la vie c'est lui donner une forme narrative.

Confusion et valeur

L'être humain dans nos sociétés hypermodernes ressent de la confusion face à ce qui doit avoir de la valeur.

Morale et instinct

Qui dit pensée morale, réfère obligatoirement à une action non instinctive.

27 mars 2012

L'âme contemporaine

«L'âme contemporaine se veut résolument grégaire, elle exhibe sans retenue ses émotions».

Georges Steiner

Référence :

Steiner, G. (2000). Dans le château de Barbe-Bleue. Notes pour une redéfinition de la culture. Paris : Gallimard. Première édition en anglais parue en 1971.

(p. 136)

Un danger

Un danger qui nous guette sans cesse : la familiarité et l'acceptation de l'horreur.

Une langue

Chaque langue parlée sur Terre est un trésor, une fenêtre qui donne accès à un monde, un univers de possibilités. La mort d'une langue entraîne une perte sur le plan de l'imaginaire humain.

La pensée et l'étonnement

Pour penser, vraiment, il faut être dans un état d'étonnement.

La nécessaire hospitalité

« (...) nous devons apprendre à être les invités les uns des autres sur cette terre !»

Georges Steiner

Référence :

Steiner, G., Spire, A. (2000). Barbarie de l’ignorance. Paris : Éditions de l’Aube.

(p. 27)

23 mars 2012

L'originalité

L'originalité consiste moins en une création ex nihilo que dans l'agencement inédit, la reprise innovante, la manière singulière d'entrer en rapport avec la culture, de la vivre aussi, sur le fond commun d'une tradition toujours changeante.

La pensée instrumentale

La pensée instrumentale qui ne réfléchit qu'aux moyens est essentiellement une pensée de la reproduction du système. Elle n'est pas une pensée du changement.

La vie bonne

La vie bonne - au sens où l'entendent les philosophes de l’antiquité grecque - a nécessairement un prolongement dans le collectif.

Objet et conscience

Un objet est un objet que parce qu'il y a une conscience qui le vise.

La raison raisonnable

La raison est raisonnable lorsqu'elle se sait fragile.

Un printemps québécois

Au Québec depuis février, les étudiants des cégeps et des universités protestent contre la hausse des frais de scolarité que le gouvernement veut imposer pour les prochaines années. Ce mouvement étudiant, qui se traduit par des grèves et des manifestations, est très bien organisé et fort persévérant. Il fait mentir ceux qui présentent les jeunes comme uniformément dépolitisés et apathiques. Indépendamment de l'issue de cet affrontement, il s'agit d'un beau moment de la démocratie où des citoyens font entendre leur voix.

22 mars 2012

Une idéologie actuelle

Dans un monde soumis à une pensée orientée vers l'individualisme et l'oubli de la société (Freitag, 2002), le mode de pensée sociologique trouve difficilement à s'exprimer sur la place publique et influence peu les consciences individuelles. Il est en effet plus «confortable», semble-t-il, de croire que nous nous faisons par notre propre volonté, que nous nous produisons comme individu sans influence, librement, et que nous maîtrisons entièrement ce processus de production de soi. Pensée naïve mais populaire car «rentable» : en cas de succès, tout le mérite en revient à soi...en cas d'échec, la société ne peut être blâmée. Bref, cette pensée au psychologisme niais fait pleinement l'affaire d'un monde dominé par le néolibéralisme pour qui les expressions responsabilité collective, partage, justice sociale sont des injures.

RÉFÉRENCE :

Freitag, M. (2002). L’oubli de la société. Pour une théorie critique de la postmodernité. Québec : Les Presses de l’Université Laval.

Une recherche de moins en moins libre

Les dirigeants économiques et politiques orientent de plus en plus le regard des chercheurs en fonction de leurs intérêts de sorte que la recherche est de moins en moins menée en fonction des intérêts du savoir lui-même.

Référence :

Lajoie, A. (2009). Vivre la recherche libre ! Les subventions publiques à la recherche en sciences humaines et sociales au Québec. Montréal : Liber.

21 mars 2012

Deux maladies à combattre

L'intégrisme et le relativisme sont deux maladies de notre postmodernité. Le meilleur «remède» pour s'en défendre réside dans la réflexion critique que permettent les savoirs savants et la culture.

Collaboration au travail

Si en contexte de travail la collaboration ne saurait se réduire aux échanges dialogiques, elle ne saurait s'en passer. À tout le moins dans des activités professionnelles telles l'enseignement. Car, il faut se souvenir que le dialogue est plus que ce qui permet l'échange de savoirs en vue de la pratique, il est aussi ce qui permet d'instituer l'autre, voire de l'introniser lorsque cet autre est un nouveau venu.

19 mars 2012

Les dangers de la survalorisation du savoir d'expérience

Dans la vie courante comme au travail, bien des gens survalorisent l'expérience et le savoir que celle-ci permettrait d'acquérir. Or, s'il est vrai que l'expérience permet de développer certains savoirs, elle n'est pas sans dangers. Nommons-en deux :
1- ignorer le poids du conformisme (l'expérience a souvent tendance à conduire à un simple alignement sur «ce que font et pensent les autres»);
2- sous-estimer les illusions du réalisme simpliste (croire que le sens d'un phénomène se laisse appréhender par la seule expérience concrète).

Le règne de l'observé dans l'analyse du travail

À ceux qui croient trouver dans l'observation du travail les «lois» qui le régissent, il faut faire remarquer que dans toute pratique humaine (et le travail en est une), il y a plus que ce qu'on peut observer. De sorte que, l'observé ne peut devenir immédiatement «le prescrit», sans être questionné, critiqué, englobé dans une analyse plus large et plus profonde du travail prenant notamment en compte le sens que les travailleurs lui donnent.

17 mars 2012

Dérive économiste

Nous avons fait de l'économie le champ de l'activité humaine le plus important, le seul qui compte vraiment, celui qui doit dicter sa logique aux autres champs de l'activité humaine. D'un moyen, l'économie est devenue une fin, réduisant drastiquement l'horizon de l'humanité.

16 mars 2012

Vertu et bonheur

«C'est donc sur la vertu que repose le vrai bonheur».

Sénèque

Référence :

Sénèque (2010). De la vie heureuse suivi de De la tranquilité de l’âme. Paris : Librio. Textes parus au premier siècle après J.-C.

BIBLIOTHÈQUE

«Toute bibliothèque est une autobiographie».
(p. 200)

ALBERTO MANGUEL

Manguel, A. (2009). La bibliothèque, la nuit. Paris : Babel. Paru originellement en anglais en 2006.

Information et culture

Le cumul de beaucoup d'informations ne fait pas une culture.

Interprétation et neutralité

Certains tentent de nous faire croire qu'ils sont capables de faire une lecture neutre, totalement objective, d'un phénomène. Or, aucune interprétation d'un phénomène n'est totalement neutre.

L'empirisme

Bien que ses limites ont été démontrées et que les scientifiques ne peuvent plus y souscrire, dans la vie quotidienne, bien des gens pensent encore dans les limites de l'empirisme.

Le principe de base de ce courant de pensée est le suivant :

La connaissance humaine ne procède pas d'a priori. Les principes de l'entendement et de la raison résultent exclusivement de l'expérience.

Deux célèbres représentants de ce courant, les britanniques :

John Locke (1632-1704)

David Hume (1711-1776)

Oisiveté

De nos jours, on associe oisiveté à paresse. Or, l'oisiveté n'est pas synonyme de farniente. Elle peut être un moment nécessaire à la sagesse.

Présent et futur

Nous vivons soit trop dans le présent soit trop dans le futur, négligeant de penser à demain ou oubliant de profiter du moment actuel.

15 mars 2012

Vérité et certitude

La vérité nous est nécessaire, pourtant elle est toujours incertaine.

14 mars 2012

Une démocratie en danger au Canada

Au Canada depuis 2006 - et encore plus depuis 2011 - les parlementaires, ceux des partis d'opposition, perdent des droits, les travailleurs perdent des droits, les journalistes perdent des droits, les artistes perdent des droits, les scientifiques perdent des droits, enfin, les citoyens perdent des droits. Mais, les grandes entreprises en gagnent et l'appareil répressif de l'État en gagne aussi. La démocratie est malade en ce pays. Bien qu'elle n'ait jamais été sans lacune, elle n'a jamais été autant bafouée que depuis l'avènement au pouvoir du parti conservateur et, surtout, depuis son accession à la majorité en chambre des communes.

13 mars 2012

Le doute

Douter de tout est nihiliste et prétentieux mais ne douter de rien est ridicule et naïf. Le doute est nécessaire à la sagesse; la certitude aussi.

12 mars 2012

Liberté de choix

La liberté de choix dans notre monde se résume trop souvent à un petit exercice de «consommateur averti». La grande liberté, celle qui peut remettre en question l'équilibre social et les idéologies dominantes, demeure un phénomène très rare; pour le plus grand plaisir des puissants qui la redoute tant.

11 mars 2012

Mystification du néolibéralisme

Une des mystifications du néolibéralisme est de tenter de nous faire croire que le démantèlement de l'État-providence se traduira par un accroissement des libertés individuelles.

10 mars 2012

Un accès médiatisé au monde

Toute pensée qui affirme naïvement que nous avons un accès immédiat à la réalité est dans l'erreur.

09 mars 2012

Horizon de précompréhension

Tout ce que nous pensons est surdéterminé par un horizon de précompréhension. Bien que nous puissions parcourir le territoire de nos pensées et finir par bien le connaître, il faut savoir que cet horizon, comme tout horizon, ne peut être atteint; il demeure horizon à jamais et donc impénétrable.

04 mars 2012

Domination

Toute domination tend à masquer le fait qu'elle est un construit historique au profit d'une naturalisation des caractéristiques de ceux qui la subissent.

03 mars 2012

Le dominant

Le dominant est celui qui impose sa définition de la situation et qui impose également sa spécificité comme étant l'universalité.

Être dominé

Être dominé s'est toujours voir le monde et se voir soi-même, en partie du moins, tel que le dominant le veut.

02 mars 2012

Sur les sciences de l'éducation

Les notes qui suivent reposent sur l'ouvrage suivant :
Michel Develay (2001). Propos sur les sciences de l'éducation. Réflexions épistémologiques. Paris: ESF.
En sciences de l'éducation, on doit articuler trois questions ;
1- la question des valeurs;
2- la question de la rationalité;
3- la question de la faisabilité.
Par ailleurs, les sciences de l'éducation doivent faire cohabiter deux épistémologies :
a- celle de la science qui vise la vérité;
b- celle de la pratique qui cherche l'efficacité.
Ainsi, les sciences de l'éducation peuvent être pensées en tant que :
- sciences de l'explication (nomothétiques);
- sciences de l'interprétation (herméneutiques);
- sciences de l'action juste (pragmatico-praxiques).
Les sciences de l'éducation peuvent s'alimenter de l'expérience pratique mais elles doivent aussi s'en méfier et la critiquer car la connaissance basée sur l'expérience, si elle permet de connaître, peut aussi illusionner (conduire à une méconnaissance); sans compter que, la plupart du temps, elle repose d'avantage sur l'intuition que sur la raison.
Il n'en demeure pas moins que les sciences de l'éducation ne peuvent pas ne pas se situer par rapport à l'expérience (tant valorisée par les enseignants). Or, on se rappellera alors que la connaissance basée sur l'expérience est plutôt utilitaire, centrée sur les faits (qui sont alors faiblement problématisés et pris comme allant de soi), non intégrée dans un système cohérent et assez réfractaire aux changements. Par contre, la connaissance scientifique tend à se centrer sur les relations entre les phénomènes, à s'intégrer dans un système (théorique) et à intégrer le changement.
Les résultats des sciences de l'éducation devraient à la fois être dans le vrai, viser l'efficacité et concourir au juste. Dit autrement, les sciences de l'éducation doivent s'intéresser au logos, s'ancrer dans l'ethos et s'enraciner dans le pathos.
C'est dire que la scientificité des sciences de l'éducation ne peut être dissociée de leur projet émancipateur car la recherche est finalisée en premier lieu par l'usage social qu'elle permet. Or, dans nos sociétés, globalement, l'éducation vise l'accroissement de l'autonomie du sujet. Donc, la seule recherche de la preuve ne peut faire foi de tout en sciences de l'éducation, la recherche de sens est tout aussi nécessaire. On comprend alors qu'en sciences de l'éducation, se pose constamment la question des valeurs comme éléments régulateurs de l'action.
Les sciences de l'éducation doivent donc toujours naviguer entre le vrai et le bien sans sacrifier l'un pour l'autre Une chose vraie n'est pas nécessairement souhaitable en éducation. Mais, une chose souhaitable n'est pas obligatoirement valide (vraie). Et, le vrai et le bien ne sont pas nécessairement faisables (ou efficaces).
Le chercheur en sciences de l'éducation doit donc accepter de vivre des tensions entre des postures souvent difficilement conciliables. Il visera à la fois la vérité sans oublier le bien (les valeurs) et le faisable. Posture inconfortable s'il en est mais au combien stimulante.
En somme, tout en proposant des modèles d'intelligibilité du réel (qui disent le vrai), le chercheur en sciences de l'éducation suggère aussi des modèles propositionnels qui respectent le bien, le juste et le faisable.

Problématiser le monde

Malgré les trésors de savoirs accumulés par les sciences humaines et sociales et la philosophie, nous vivons dans un monde qui refuse de plus en plus de se «problématiser» réellement.

01 mars 2012

Théorie de l'étiquetage

Cette théorie se rapporte surtout aux cas de déviance.

Elle identifie quatre étapes qui conduisent à l'étiquetage d'un sujet comme déviant et où celui-ci s'enfonce en quelque sorte dans cette identité négative :

1- Un sujet pose un geste jugé déviant.

2- On le désigne alors par son geste ....il est déviant !

3- Cet étiquetage fait vivre des problèmes au sujet.

4- Le sujet commet d'autres actes déviants en réaction aux problèmes qu'il rencontre.