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30 juin 2023

Sur l'écriture inclusive

Par la systématisation de l’usage de la double flexion, même lorsqu'une telle spécification n’est pas pertinente et donc absolument pas nécessaire, l’écriture inclusive ne va pas dans le sens de l’égalité entre femmes et hommes. Plutôt, elle travaille à une politique identitaire qui nie l’universel (cher à l’humanisme). L'écriture inclusive produit en fait une prédiction autoréalisatrice car elle inclut un « biais identitaire sexiste », qui nous habitue à penser que le genre des mots renvoie nécessairement au sexe.

21 juin 2023

Concepts et enseignement en histoire

Comme l’analyse Altet (2002), bien que fondamentalement interactif (Malo, 2005), enseigner est un acte éminemment personnel, s’inscrivant par ailleurs dans un contexte social avec, en toile de fond, un programme d’enseignement comprenant des éléments prescriptifs. Toujours selon Altet (2002) - en accord avec Tardif et Lessard (1999) - la pratique enseignante est multidimensionnelle; elle comporte des dimensions épistémique, pédagogique, didactique, psychologique et sociale. L’enseignant doit harmoniser à la fois les caractéristiques des élèves, le contenu de son enseignement tout comme ses modes et modalités d’enseignement. Pour Marcel (2002), les pratiques pédagogiques sont centrées sur les besoins de l’élève, les objectifs pédagogiques et le cadre scolaire, c’est-à-dire qu’elles doivent tenir compte de l’environnement physique et humain. En amont de l’acte d’enseignement, on retrouve les représentations sociales (Moscovici, 1976) du pédagogue, mais aussi une intentionnalité (Noël, 1993). L’intentionnalité serait une caractéristique de l’enseignant qui fait preuve de conscience professionnelle (Lantheaume et Hélou, 2008). Selon ces auteurs, elle réfère à ce qu’un enseignant peut verbaliser sur sa pratique. Par ailleurs, les intentions d’enseignement sont parfois inconscientes. Une fois le processus de prise de conscience mis en marche, la mise en mots de la rationalité et des intentions (Gauthier, Desbiens, Malo, Martineau, Simard, 1997; Tardif et Lessard, 1999) est possible. D’autres auteurs associent les intentions à des raisons d’agir, des mobiles d’action et des arguments pratiques (Fenstermacher, 1996; Fenstermacher et Richardson, 1994; Morgan, 1993; Vasquez-Lévy, 1993). Les actions pédagogiques, bien qu’elles soient influencées par les conceptions de l’enseignement et de l’apprentissage, sont guidées par des intentions propres à l’enseignant. Dans un processus aussi complexe que l’enseignement des concepts, l’intentionnalité de l’enseignant est primordiale et marquante. Elle peut toutefois être entravée par l’absence d’un sentiment de compétence ou d’efficacité, défini par Bandura (1986) comme le jugement de l’individu sur sa capacité à organiser et réaliser des actions, mais aussi par la réticence à adhérer aux changements prescrits (Ouadahi, 2008).

En classe d’HISTOIRE ET ÉDUCATION ET CITOYENNETÉ (HÉC), les concepts n’ont souvent par eux-mêmes que peu d’aspects précis et concrets et ils s’apparentent à des représentations symboliques imagées de la réalité (Desrosiers-Sabbath, 1984 et Chiasson-Desjardins, 2013). Pour Piéron (1968), le concept correspond plus précisément à une « représentation symbolique [...] utilisée dans le jeu de la pensée abstraite et ayant une signification générale valable pour un ensemble de représentations concrètes dans ce qu’elles ont de commun » (p. 78). L’abstraction et la généralisation sont ainsi inhérentes au processus conceptuel. Dubois (2009) y ajoute l’organisation de la pensée. Il définit le concept comme étant une idée conçue par l’esprit ou acquise par lui et permettant d’organiser les perceptions et les connaissances. Pour caractériser et classer un concept mentalement, l’individu a recours à ses attributs et ses propriétés et à des combinaisons logiques (Lamontagne, 1996). L’apprentissage conceptuel représente donc l’habileté à identifier les caractéristiques essentielles ou les attributs d’un concept afin de les regrouper en catégories (Desrosiers- Sabbath, 1984). Ainsi, l’enseignement par concepts se fait nécessairement par la prise de conscience de leur structuration par l’enseignant, puis le soutien à l’évocation par les élèves de leurs attributs spécifiques (Barth, 2004). L’auteure encourage les enseignants à susciter la construction des savoirs par les élèves et à leur faire découvrir les attributs des concepts. Ce faisant, l’enseignement visé doit clairement rechercher la construction d’un champ sémantique conceptuel chez les élèves (Deleplace et Niclot, 2005). Il va de soi que les opérations mentales demandées aux élèves sont complexes et se situent au niveau supérieur de la hiérarchie des habiletés intellectuelles. L’apprentissage des concepts en HÉC est donc tributaire de ces exigences. À ce sujet, Halldèn (1997) indique que les concepts des sciences sociales sont difficiles à définir, car ils ne réfèrent pas à des attributs conceptuels précis. Ils sont empruntés aux autres sciences et au sens commun, ce qui rend leur compréhension difficile (Lautier, 1994). Le concept historique serait une généralité incomplète, empirique et fortement contextualisée (Passeron, 1992), évolutif et souvent mal défini. En HÉC, les concepts possèdent des attributs probables et des caractéristiques souvent mal identifiées (Lebrun, 1993), ce qui a pour effet d’élever le niveau des défis didactico-pédagogiques auxquels les enseignants novices et chevronnés sont confrontés.

Liste de références utiles

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20 juin 2023

Mes ouvrages publiés à ce jour

 Mes ouvrages rédigés avec des collègues...

Goyette, N., Martineau, S. (Dir.) (2020). Le bien-être en enseignement. Tensions entre espoirs et déceptions. Québec : PUQ. Préface de Maurice Tardif.

Gauthier, C., Martineau, S. (2020). Propos d’un pédagogue. Clermont Gauthier s’entretient avec Stéphane Martineau. Québec : PUL. Collection « Être pédagogue » dirigée par Stéphane Martineau.

Portelance, L., Martineau, S., Mukamurera, J. (Dir.) (2014). Développement et persévérance professionnels dans l’enseignement. Oui, mais comment ? Québec : PUQ.

Lacourse, F., Martineau, S., Nault, T. (Dir.) (2011). Profession enseignante. Démarches et soutien à l’insertion professionnelle. Anjou : CEC.

Maubant, P., Martineau, S. (Dir.) (2011). Fondements des pratiques professionnelles des enseignants. Ottawa : PUO.

Portelance, L., Mukamurera, J., Martineau, S., Gervais, C. (Dir.) (2008). L’insertion dans le milieu scolaire : une phase cruciale du développement professionnel de l’enseignant. Québec : PUL.

Gauthier, C., Martineau, S., Desbiens, J.-F., Presseau, A. (2003). Rediscutindo as prática pedagógicas. Comme Ensinar melhor. Forteleza, Brasil : Editora Brasil Tropical.

Gauthier, C., Desbiens, J.-F., Martineau, S. (2003). Mots de passe pour mieux enseigner. Québec : Les Presses de l'Université Laval, 200 pages. Nouvelle édition revue et augmentée avec un chapitre inédit d’Annie Presseau.

Martineau, S., Simard, D. (2001). Les groupes de discussion. Sainte-Foy : Presses de l’Université du Québec. Collection Formules Pédagogiques.

Beauchesne, A., Martineau, S., Tardif, M. (Dir.) (2001). La recherche en éducation et le développement de la pratique professionnelle. Sherbrooke : CRP.

Gauthier, C., Desbiens, J.-F., Martineau, S. (1999). Mots de passe pour mieux enseigner. Ste- Foy : Les Presses de l'Université Laval.

Gauthier, C., Martineau, S., Desbiens, J.-F., Malo, A. et Simard, D. (1998). Por uma Teoria da Pedagogia : Pesquisas contemporâneas sobre o saber docente. Ijui, Rio Grande do Sul, Brazil : Editora UNIJUI, colaçao Fronteiras da Educaçao.

Gauthier, C., Desbiens, J.-F., Malo, A., Martineau, S., Simard, D. (1997). Pour une théorie de la pédagogie. Recherches contemporaines sur le savoir des enseignants. Québec : Les Presses de l'Université Laval, collection Formation et Profession / Bruxelles, Éditions De Boeck pour l’Europe.

Martineau, S., Gauthier, C. et Tardif, M. (1993). Évolution des programmes d'éducation physique de 1861 à nos jours. Québec : Les Cahiers du LABRAPS, série études et documents, vol. 14, Université Laval, Faculté des sciences de l'éducation.


12 juin 2023

Il y a subjectivité et subjectivité

Les critiques des approches qualitatives soutiennent souvent que celles-ci sont trop subjectives. Ce faisant, ils se réfèrent implicitement à une vision de la subjectivité comme folie débridée.

Or, en sciences humaines et sociales, les approches qualitatives sont des manières de discipliner la subjectivité.

En recherches qualitatives, les dispositions subjectives du chercheur - par exemple, l'empathie qu'il faut à un historien, un sociologue ou un anthropologue pour aborder et comprendre son sujet - font parties des dimensions mêmes de l'objectivité.

09 juin 2023

Naïveté des positivistes en sciences de l'éducation

Les positivistes pensent qu'ils se trouvent dans la même situation que le mathématicien qui dénomme et, par se mouvement même de dénommer, détermine exactement ce qui est dénommé. En sciences de l'éducation - comme dans toutes les sciences humaines et sociales - le chercheur n'est jamais « en face » d'un objet dont il aura totalement délimité les contours en le dénommant.

08 juin 2023

Quand la recherche souhaite intervenir sur l'humain...

Quand la recherche souhaite intervenir sur l'humain - comme en éducation - trois questions doivent s'articuler : 1- la question des valeurs; 2- la question de la rationalité; 3- la question de la faisabilité.
Les résultats devraient à la fois être dans le vrai, viser une certaine efficacité et concourir au juste. Dit autrement, les recherches doivent s'intéresser au logos, s'ancrer dans l'ethos et s'enraciner dans le pathos.

C'est dire que la scientificité ne peut être ici dissociée de son projet émancipateur car la recherche est alors finalisée en premier lieu par l'usage social qu'elle permet.

Donc, la seule recherche de la preuve ou de l'efficacité ne peut faire foi de tout, la recherche de sens est tout aussi nécessaire.

On comprend alors que se pose ici la question des valeurs comme éléments régulateurs de l'action.

Les recherches qui prétendent intervenir sur l'humain doivent toujours naviguer entre le vrai et le bien sans sacrifier l'un pour l'autre.

Une chose vraie n'est pas nécessairement souhaitable. Mais, une chose souhaitable n'est pas obligatoirement valide (vraie). Et, le vrai et le bien ne sont pas nécessairement faisables (ou efficaces).

En somme, tout en proposant des modèles d'intelligibilité du réel (qui tentent de dire le vrai), le chercheur suggère aussi des modèles propositionnels qui respectent le bien, le juste et le faisable.

Une idéologie : le scientisme...

La plupart des positivistes adhèrent au scientisme, lequel se caractérise par les croyances suivantes :
- Tout problème peut trouver une solution par la science.

- Toute solution scientifique à un problème est préférable à une autre qui ne serait pas scientifique.

- Seule la science peut tenir un discours de vérité.

- La science est donc le mode de connaissance suprême.

Cinq modes de validation des énoncés scientifiques

Par la méthode hypothético-déductive (par exemple en mathématiques);

Par la méthode expérimentale ou quasi-expérimentale;

Par la méthode corrélationnelle;

Par observation et modélisation;

Par la méthode argumentative (par exemple en histoire).

Petite précision au sujet de 2 paradigmes en sciences

Positivisme et postpositivisme : le langage est transparent, non problématisé, la théorie dit le monde tel qu’il est. Deux variantes :
- Réalisme structural : la théorie reflète la structure du réel.
- Réalisme ontologique : la théorie met au jour des entités qui existent tels quels.

Compréhensif/constructivisme : le langage est problématisé car il possède le pouvoir de «constituer» le monde, la théorie est un outil pour donner sens au réel.

Trois types de vérité en science


- Vérité correspondance (est vrai ce qui correspond le mieux à la réalité);

- Vérité cohérence (est vrai ce qui est le plus cohérent);

- Vérité consensus (est vrai ce qui fait l'objet d'un consensus ou à tout le moins d'une large entente dans la communauté scientifique).
Les positivistes pur jus adhèrent à la première conception de la vérité.
Les constructivistes adhèrent, selon le cas, à l'une ou l'autre des deux autres types de vérité

07 juin 2023

Brefs commentaires personnels sur le débat entourant la création d'un Institut national de l'excellence en éducation (INEÉ)

En mai et juin 2023, un débat fait rage en éducation autour d'un projet de loi voulant notamment créer un Institut national de l'excellence en éducation (INEÉ)

Les positions des tenants de l'INEÉ dénotent une analyse biaisée des sciences de l'éducation, de la formation des enseignants et des formateurs.

Ils parlent comme si les formateurs étaient déconnectés de la réalité scolaire. Or, il n'y a jamais eu autant de recherches de terrain faites en partenariat avec les enseignants. De plus, les facultés et départements d'éducation ont embauché ces dernières décennies de plus en plus de professeurs qui ont obtenu le brevet d'enseignement. Par ailleurs, autour de 80 % des activités/cours des programmes de formation à l'enseignement au Québec sont donnés par des chargés de cours dont la vaste majorité sont des enseignants de métier (sont-ils aussi déconnectés ?).

Les tenants de l'INEÉ souhaitent étendre le modèle médical à l'éducation sans questionner sa pertinence pour une profession fort différente des professions médicales. Ajoutons à cela qu'ils font constamment un procès d'intention aux opposants à l'INEÉ, lesquels ne seraient que de vils corporatistes. Bien entendu, si plus de 300 formateurs/chercheurs s'opposent à l'INEÉ ce ne peut être que pour des mauvaises raisons et des motifs inavouables. En fait, jamais ils ne répondent aux très nombreux arguments des opposants, ils s'en tiennent seulement à des accusations non fondées et vicieuses. Leur vision de l'excellence semble aussi fort questionnable et limitée à la réussite scolaire (et non éducative). Enfin, ils ne prennent pas en compte le fait qu'une multitude de professions ne font pas reposer leur pratique sur des «evidence-based practices».

La vision du constructivisme présentée par les adeptes de l'INEÉ est caricaturale et en bonne partie fausse" Ceux-ci savent-ils qu’ils n’y a à toute fin pratique plus de positivistes (au sens du 19e siècle) même en science de la nature et que cela ne signifie pas que ceux-ci considèrent que la connaissance est un construit personnel. Aussi, ils semblent confondre approches méthodologiques et paradigmes épistémologiques rendant synonymes approche qualitative et constructivisme; ce qui est faux. Par exemple, la majeure partie des anthropologues de la 1ère moitié du 20e siècle étaient positivistes et travaillaient tous en qualitatif. La grande majorité des historiens actuels ont une vision assez classique du savoir scientifique, c’est à dire objectiviste (qui n’est pas le positivisme radical), et travaillent essentiellement avec des approches qualitatives issues de l’herméneutique.

À lire les tenants de l'INEÉ, les sciences de l'éducation se résument (ou devraient se résumer) à la pédagogie (recherches sur l'enseignement). Or, les sciences de l'éducation regroupent non seulement des chercheurs de différentes disciplines mais comportent également de multiples objets d'étude : les politiques scolaires, les programmes scolaires, les directions d'établissement, le rapport parents - écoles; le développement de l"enfant, le travail enseignant (insertion professionnelle, décrochage, évolution de la profession, etc.), l'histoire de l'éducation et j'en passe. Critiquer les sciences de l'éducation sous le seul angle de la production des savoirs pour enseigner est très réducteur.

Une des différences entre le positivisme et le constructivisme

Pour le positivisme ....

Le langage est vu comme un moyen de représentation du monde; il est neutre. La signification est le produit d’un processus de décontextualisation.

Pour le constructivisme...

Langage est vu comme un moyen de communication; il n'est pas neutre. Le sens est le produit d’une interprétation contextualisée.

La question de la scientificité en recherche qualitative...

Une thèse souvent entendue :« Les approches compréhensives/interprétatives (donc qualitatives) – sont moins scientifiques que les recherches quantitatives et expérimentales - parce qu’elles sont plus subjectives ».
Premier argument contre cette affirmation : Le fait de travailler «sur l’humain» par une approche qualitative n’implique pas plus de biais subjectifs que le fait de travailler sur des données quantitatives ou acquises par une approche expérimentale. Les biais potentiels sont les mêmes quelque soit les approches de recherche. L’objectivité repose sur la conduite de la recherche donc sur la démarche méthodologique et sur la collectivité des chercheurs dans un domaine qui évalue la qualité des productions; l'objectivité est donc très largement un construit collectif et varie selon la discipline. L’objectivité repose ainsi in fine sur la tradition critique de la science. Autrement dit, l’objectivité est très majoritairement une question sociale.
Deuxième argument contre cette affirmation : Comme dans les approches quantitatives et expérimentales, les approches compréhensives, qualitatives, reposent d’abord sur un questionnement, un problème. Toute démarche scientifique commence non pas par une observation mais par une question. Dans quelque discipline que ce soit, dans quelque démarche méthodologique que ce soit, l’important est d'abord de savoir poser le problème. L'Esprit scientifique = toute connaissance est une réponse à une question. Les approches quantitatives n'ont aucunement le monopole de cet esprit scientifique.
Troisième argument contre cette affirmation : Dans les approches compréhensives/interprétatives, donc qualitatives, une bonne recherche est celle où la tentative de compréhension est susceptible d’être vraie ou fausse. Une démarche rigoureuse permet la vérification de la vérité (laquelle peut-être comprise de différentes manières) ou de la fausseté des interprétations, de la théorie. La vérification n'est pas le propre des recherches quantitatives ou expérimentales. Sans compter que les modes de vérification sont variés selon les approches et disciplines (on ne vérifie pas en histoire comme en chimie).
En somme : les approches compréhensives, qualitatives, partagent avec les approches expérimentales, quasi-expérimentales, corrélationnelles, le même idéal de scientificité (qui est justement un idéal régulateur davantage qu'un état dans lequel on s'installe). Cet idéal se joue dans un face à face entre la théorie et l’empirie d’une part, et entre la théorie et les autres théories d’autre part.

01 juin 2023

Suffisance

 La suffisance, un mal qui atteint trop de supposés «penseurs».

Fin de la bêtise

 La bêtise cessera d'exister sur cette planète lorsque l'humain ne sera plus.

Sophistes modernes

Ceux qui aiment draper leur discours dans les oripeaux de la science sont bien souvent de petits rhéteurs insignifiants.

Commencement de la sagesse

 La sagesse commence par le sentiment que nous ne la possédons pas.

Double ignorance

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