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23 septembre 2019

Le vide

À se nourrir du vide que nous propose l'industrie du diverstissement, on devient vide soi-même.

Le temps qui manque

Le temps nous manque tout le temps jusqu'à ce que le temps soit écoulé totalement.

Une carrière qui va mal

De plus en plus la carrière de professeur d'université n'a que peu avoir avec la recherche désintéressée de la connaissance.

Ineptie

Il y a dans la folie humaine quelque chose de grandiose mais aussi de profondément inepte.

20 septembre 2019

Un oubli majeur

À force de se prendre pour objet d'étude, l'être humain a oublié qu'il n'est pas une chose.

18 septembre 2019

Bousiller

En voulant tout dominer, l'être humain en est venu à tout bousiller.

12 septembre 2019

Herméneutique et recherche savante

L’herméneutique – à tout le moins celle proposée par Gadamer – nous apprend que la compréhension d’un phénomène est fonction de notre situation présente où s’expriment nos intérêts. C’est dire que la compréhension ne part jamais de rien, car elle se produit sur la base d’une précompréhension, ce que Gadamer nomme une structure d’anticipation. Cette dernière repose sur une tradition de pensée et cette tradition modèle les préjugés de chacun. Selon le philosophe allemand, en vertu du principe du « travail de l’histoire », nous appartenons à une tradition historique, et c’est à partir d’elle que nous abordons le monde. Nos interprétations ne sont donc pas neutres, mais toujours influencées par la tradition à laquelle nous appartenons et qui forme la substance de nos préjugés. En fait, la tradition est à la fois ce qui limite notre compréhension et ce qui la rend possible. Elle est la condition de notre compréhension du monde dans le sens où nous ne comprenons quelque chose qu’à partir d’une précompréhension, laquelle renvoie à notre inscription dans une histoire. Or, cette histoire n’est pas neutre, elle a un effet dans le temps qui se fait sentir et qui modèle notre manière de percevoir et de ressentir. En ce sens, notre histoire (individuelle et collective) conditionne d’avance ce qui sera un objet digne d’attention. Par exemple, en recherche, certains objets d’études, certains questionnements, s’imposent comme légitimes, comme particulièrement pertinents. Une véritable tradition de recherche se construit alors autour de ces objets et de ces questionnements. Ainsi, pour Gadamer, avant d’être un processus subjectif, la compréhension est essentiellement une insertion dans une tradition. L’histoire et la tradition ne sont toutefois pas des freins à la pensée, elles sont plutôt des tremplins à partir desquels nous dialoguons avec le monde. La compréhension du monde est fondamentalement dialogique. Plus précisément, la compréhension et le langage présentent la structure dialogique de la question et de la réponse. Alors, comprendre apparaît comme un processus de dépassement d’une compréhension préalable afin de proposer une nouvelle interprétation d’un phénomène. Ce dépassement vient s’inscrire lui-même dans la tradition. Se noue alors un dialogue entre la tradition et soi, dialogue qui, conduit par la raison, mène à l’élaboration de nouveaux savoirs. Dans un certain sens, c’est de cette façon qu’émergent de nouveaux phénomènes à investiguer, que se construisent de nouvelles disciplines de recherche, que se développent des théories inédites et, partant, que se bâtissent des traditions d’écriture scientifique spécifiques. On l’aura compris, à la suite de Gadamer, nous ne pouvons adhérer à une vision positiviste de la science, car notre relation à la culture, à l’histoire, au social est fondamentalement celle d’une appartenance. Nous sommes exposés à l’histoire; le passé se conserve malgré ses transformations et nous parle à travers la tradition (qui ne doit pas être confondue avec la nostalgie d’un monde ancien). Cette tradition doit être passée au crible de l’analyse critique, car elle englobe aussi les idéologies parfois aliénantes, comme le disait judicieusement Habermas. Nous pensons le monde à partir de notre situation, notre vision est donc toujours finie, mais l’horizon qui est le nôtre se déplace avec nous.  Ce qui fut horizon du passé peut rencontrer l’horizon du présent : ce que Gadamer appelait « fusion des horizons ». En proposant l’idée de fusion des horizons, Gadamer réfute à la fois l’objectivisme, qui ne se pense pas comme conscience historiquement ancrée, et l’idéalisme de type hégélien, qui pense l’histoire comme horizon unique, l’histoire comme avènement de la Raison. Cette fusion des horizons est possible du fait que l’individu est conscient d’être exposé aux effets du monde et que les productions concernant ce monde agissent dans ses actes de compréhension. La tradition est continuellement comprise à partir de l’horizon du présent, elle est réinterprétée par rapport à notre situation présente. Pour nommer ce processus, Gadamer parle d’application. Bien qu’elle agisse sur nous, nous ne subissons pas simplement la tradition, nous agissons plutôt sur elle et, ce faisant, nous agissons sur nous (l’application au sens où l’entend Gadamer). De la sorte, si nous ne sommes jamais de parfaits innovateurs, nous ne sommes pas non plus de simples suiveurs. En définitive, si la compréhension est conditionnée par une tradition historique et celle-ci vient à nous à travers une langue, la langue n’est donc pas un outil neutre, extérieur à l’interprète, mais le vecteur par lequel passent les traditions interprétatives (et cela se vérifie tout particulièrement dans les approches qualitatives). Certes nous parlons une langue, mais on peut dire aussi que celle-ci parle en nous. Dans la langue, nous retrouvons le patrimoine de connaissances avec lequel nous pouvons questionner et penser le monde. Le langage détermine à la fois le processus et l’objet de la compréhension. Il détermine le processus car comprendre c’est, pour l’essentiel, donner du sens au moyen des mots à notre disposition. Le langage détermine aussi l’objet de la compréhension car un objet ne peut être appréhendé qu’en ayant recours au langage. Si on applique ce qui précède à la recherche qualitative, on comprend que l’écriture de celle-ci est bien plus qu’une question d’outils. Écrire la recherche – et la problématique qu’elle implique – c’est adhérer – et donc proposer – une certaine vision de la science, voire du monde ; c’est aussi, nécessairement, produire du sens en sachant que celui-ci se construit dans et par le langage.

11 septembre 2019

Complicité et indifférence

«Les hommes sont complices de ce qui les laisse indifférents.»

Steiner, Georges (2010). Langage et silence. Paris : Les Belles Lettres.  Nouvelle édition revue et augmentée. Édition originale parue en anglais en 1967, p. 147.

09 septembre 2019

La parlote généralisée


« Notre culture est le règne de la parlote. »

Steiner, Georges (2010). Langage et silence. Paris : Les Belles Lettres.  Nouvelle édition revue et augmentée. Édition originale parue en anglais en 1967, p. 75.

Sans avenir

Un monde qui se croit revenu de tout est un monde sans avenir.

Science et sagesse

Il ne peut y avoir de science que dans le questionnement, il ne peut y avoir de sagesse que dans l'humilité.

06 septembre 2019

Les nouveaux oripeaux de l'hybris

Le transhumanisme n'est qu'une des nouvelles formes que prend la folie qui habite l'être humain; cette folie que les Grecs anciens nommaient l'hybris.

Besoin de sagesse

Ce n'est pas tant de plus de science que nous avons besoin mais plutôt de davantage de sagesse.

05 septembre 2019

Deux figures contrastées

Les vrais penseurs sont modestes, ont des idées nuancées et savent que leur ignorance est immense. Les charlatans sont arrogants, ont des idées tranchées et sont imbus de leur connaissance.

Proportion inversée

La profondeur des écrits d'un intellectuel est la plupart du temps inversement proportionnelle à sa visibilité médiatique.

Hyper-production des idées

Il en va des idées comme des biens de consommation, leur production à la chaîne n'est pas un gage de qualité, bien au contraire.

Transformation de la pensée

Plus un universitaire devient « médiatique », plus sa pensée devient simpliste.

04 septembre 2019

Un mythe à déboulonner

« Dans un essai qui sera publié le 5 septembre, dont on pouvait lire un extrait dans The Guardian hier (We Need New Stories : Challenging the Toxic Myths Behind Our Age of Discontent), l’auteure et chroniqueuse Nesrine Malik fait valoir que le syndrome « on ne peut plus rien dire » est un mythe. Sous le couvert de la défense de la liberté d’expression, ce mythe contribue en réalité à normaliser des discours haineux et à museler ceux qui voudraient y répondre. »

Extrait de la chronique de Rima Elkouri intitulée Maxime et Greta, parue le 4 septembre 2019 dans La Presse à l'adresse suivante :



03 septembre 2019

Fosse septique

Notre économie néolibérale, nos gouvernements à sa solde, nos élites cupides, nos médias populistes et aveugles sur demande, tout cela n'est qu'une immense fosse septique qui pourrit le monde.

Magistral ratage

Le rêve des Lumières c'était une société démocratique où le peuple, cultivé, éduqué, faisant preuve de raison, exercerait son pouvoir pour se diriger lui-même au mieux de l'intérêt général. Le moins qu'on puisse dire c'est que ce rêve ne s'est jamais réalisé et qu'à cet égard, nos sociétés sont un magistral ratage.