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29 septembre 2025

Conception du développement professionnel des enseignants

Ma conception du développement professionnel s’inscrit dans une optique dynamique et intégrative, qui articule la croissance individuelle des enseignants et la professionnalisation continue, notamment par la réflexion critique sur la pratique et la construction identitaire.

Principes de base

Je distingue essentiellement deux grandes perspectives :

  • Une perspective « développementale » : le développement professionnel est vu comme un processus évolutif marqué par des étapes et des transitions, où le sujet traverse différents stades dans sa trajectoire professionnelle.

  • Une perspective « professionnalisante » : il s’agit d’un processus continu d’acquisition, de renouvellement et de consolidation des compétences par l’analyse réflexive sur la pratique, qui implique la recherche constante d’amélioration et d’évolution professionnelle.

Dans cette optique, le développement professionnel ne se limite pas à la formation initiale mais s’étend tout au long de la carrière grâce à la formation continue, l’insertion professionnelle et l’analyse de pratiques réflexives. L’enseignant est perçu comme un agent actif, engagé dans une démarche d’auto-apprentissage et de remise en question permanente.

Dimensions identitaires et bien-être

J'intègre la dimension identitaire à ma conception : le développement professionnel, c’est aussi, et surtout, la construction d’une identité professionnelle positive qui articule savoirs, compétences, aptitudes personnelles et émotionnelles. J'insiste sur l’importance d’une posture réflexive permettant à l’enseignant de trouver du sens à son action, à travers le développement du « soi professionnel » (actual, ought et ideal self).

Le processus vise ainsi, simultanément :

  • L’efficacité professionnelle accrue.

  • L’augmentation du bien-être au travail.

  • L’intégration des émotions et du rapport subjectif à la profession.

Pratique réflexive et dispositif de formation

Le développement professionnel s’alimente d’espaces de dialogue, de questionnement sur les savoirs d’action, de dispositifs de soutien à l’insertion et de collaborations professionnelles, pour favoriser l’autonomisation et la persévérance des enseignants, en particulier en début de carrière.

Enjeux et apports

La qualité du développement professionnel est déterminante pour prévenir l’abandon précoce de la profession, assurer la résilience et la motivation, et soutenir la réussite éducative. Je plaide donc pour des interventions ciblées dès l’insertion professionnelle, fondées sur l’analyse des besoins et la valorisation du travail collégial et interprofessionnel.

26 septembre 2025

Limites des dispositifs de soutien à l'insertion professionnelle en enseignement


Accessibilité inégale

Une première limite majeure réside dans le fait que les dispositifs d’insertion ne sont pas accessibles à tous les enseignants débutants. Souvent, seuls les enseignants en poste à temps plein bénéficient de soutien, ce qui exclut les suppléants occasionnels et ceux sous contrat court, alors que ces statuts précaires caractérisent fréquemment l’entrée réelle dans le métier.

Absence d’évaluation

La plupart des dispositifs ne font l’objet d’aucune évaluation systématique permettant de juger leur efficacité réelle. Cela signifie qu’il est difficile d’améliorer ces programmes ou d’identifier ceux qui répondent mieux aux besoins spécifiques des novices.

Surcharge et manque de temps

Les programmes d’insertion peuvent générer une surcharge de travail et un manque de temps pour mener à bien les tâches professionnelles courantes. Les enseignants débutants rapportent souvent que leur participation à ces dispositifs peut aggraver le stress et rendre difficile le développement de leur propre style d’enseignement.

Uniformité discutable des mesures

La tendance à privilégier des mesures standardisées (ex. mentorat axé surtout sur la gestion de classe), qui négligent la diversité des besoins propres à chaque enseignant et à chaque contexte scolaire est plutôt discutable. Certains dispositifs, comme le mentorat, restent parfois trop prescriptifs et laissent peu de latitude à l’enseignant débutant pour adapter l’accompagnement à sa réalité.

Nécessité de mieux articuler l’accompagnement

Il faut améliorer la cohérence entre la formation initiale, le contexte d’accueil dans l’école, et le type de dispositif proposé, afin de ne pas réduire l’insertion à la seule maîtrise des tâches techniques mais d’en faire une étape authentique de développement professionnel.

En résumé, la réussite de l’insertion professionnelle nécessite des dispositifs inclusifs, diversifiés et évalués régulièrement, qui dépassent le soutien technique pour favoriser l’appropriation de l’identité professionnelle et la persévérance dans le métier.

Insertion professionnelle des enseignants

L’insertion professionnelle des enseignants est un processus complexe, multidimensionnel et évolutif qui va bien au-delà de la simple maîtrise de la pratique pédagogique.

Processus de l’insertion professionnelle

L’insertion professionnelle est une phase cruciale dans le développement professionnel de l’enseignant, marquée par plusieurs enjeux interdépendants. 

Ces enjeux incluent :

  • La transition entre la formation initiale et le travail réel en classe, souvent accompagnée de difficultés et du sentiment d’incompétence chez les débutants.

  • L’apprentissage du métier par l’action, ainsi que le développement professionnel, l’acculturation au milieu scolaire, l’intégration à l’équipe-école et la reconnaissance sociale et professionnelle.

  • La construction et la consolidation de l’identité professionnelle par l’interaction entre les dimensions personnelle et sociale, chaque situation vécue permettant au sujet de se (re)connaître comme enseignant et de construire du sens à son rôle.

Mesures de soutien et dispositifs

Des dispositifs concrets peuvent soutenir l’insertion :

  • Le mentorat individuel ou collectif, conçu pour accompagner la prise de responsabilités et le transfert des acquis de la formation initiale à la réalité du terrain.

  • Les groupes de soutien et les réseaux d’entraide, permettant la mise en commun des expériences, la narration des difficultés et la construction collective d’un savoir professionnel.

Obstacles et défis

Au Québec, l’offre de programmes d’insertion reste inégale, parfois inaccessible à ceux en situation précaire ou en suppléance, et trop rarement évaluée quant à son efficacité réelle. Il faudrait améliorer ces dispositifs pour répondre pleinement aux besoins variés des enseignants débutants, notamment ceux non-légalement qualifiés.

Notion d’identité professionnelle

L'insertion professionnelle est étroitement liée à la construction d’une identité professionnelle dynamique, construite en interaction avec le contexte et l’expérience. Cette identité n’est pas stable, mais évolue selon les situations, les relations et la réflexivité sur la pratique.

En somme, l’insertion professionnelle des enseignants est un processus expérientiel et social, nécessitant un accompagnement multiple pour soutenir à la fois la pratique, l’intégration institutionnelle et la consolidation identitaire.

25 septembre 2025

Mon idée de la tradition au sens de Gadamer

 Bien humblement je modifie quelque peu la notion de tradition chez Gadamer en la réinterprétant à travers une perspective plus critique et dynamique, particulièrement dans le contexte de la recherche en éducation et de la pensée critique. 

Chez Gadamer, la tradition est comprise comme ce qui nous est transmis, un horizon historique qui nous fonde et nous conditionne, mais aussi comme un processus où le passé, bien qu'oublié en partie, reste vivant pour permettre la compréhension.

Je conserve bien entendu cette compréhension de la tradition comme fait historique et horizon de compréhension, mais j'insiste davantage sur la dimension critique et transformative de la relation à la tradition.

Pour moi, la tradition n'est pas seulement un héritage à accueillir et à interpréter, mais un dialogue actif où l'interprète s'inscrit dans la tradition pour la réinterpréter certes, mais aussi pour la questionner et la transformer au regard de la pensée critique.

La tradition devient alors un cadre vivant, toujours à revisiter, non seulement permettant un dépassement des préjugés "féconds"  mais nécessitant ce dépassement en vue d'une recomposition renouvelée du sens.

Ainsi, je modifie la notion de tradition chez Gadamer en la rendant un peu moins statique et peut-être plus dialectique, car j'insiste sur la capacité du sujet à intervenir, à critiquer et à réactualiser cette tradition dans une optique non seulement de renouveler la compréhension (comme chez Gadamer) mais aussi à penser dans une perspective d'émancipation et d'innovation. 

Ma conception intègre donc la réflexivité sur les conditions historiques et culturelles de la compréhension, toujours dans une perspective d'ouverture et de transformation critique.