Plusieurs chercheurs et formateurs en sciences de l'éducation ont oublié que le professionnalisme exige une maîtrise technique.
En cela la formation des enseignants devrait peut-être prendre exemple sur la formation musicale.
Pas de grand musicien en musique classique sans une maîtrise technique parfaite.
Or, la technique est faite de répétitions, de trucs, de routines, de stratégies mais aussi de traditions qui ont fait leurs preuves.
Dans nos facultés d'éducation, on se refuse souvent à montrer cette base de savoirs éprouvés au nom de la liberté du professionnel. Le professionnel doit être réflexif et la formation ne doit pas être utilitariste. Bien entendu, former un enseignant ne peut se limiter à l'apprentissage d'un modèle «clé en main». Toutefois, on peut s'interroger sur le trop grand refus de cette dimension technique.
C'est un peu comme si le maître de musique refusait de montrer le solfège, les gammes et autres éléments de base de la technique musicale au nom de l'interprétation personnelle; le jeune pianiste lui demandant comment faire une gamme parfaite au piano quand le maître lui dit d'oublier ça et de se concentrer uniquement sur l'interprétation personnelle du nocturne de Chopin.
Pourtant, pas d'interprétation de qualité en musique classique sans des milliers d'heure de pratique de «la base» (même pour les virtuoses reconnus; qui continuent d'ailleurs à faire leurs gammes tous les jours).
On ne peut jouer Chopin admirablement sans la maîtrise adéquate de la technique musicale. Il s'agit d'une base partagée par tous les musiciens classiques du monde (avec des variantes ça va de soi).
La touche personnelle (l'interprétation au plein sens) ne peut s'épanouir que si la technique est entièrement maîtrisée.
En fait, technique et professionnalisation ne s'opposent pas. Plutôt, la première est préalable en quelque sorte à la seconde.
En formation à l'enseignement, l'apprentissage de techniques de base devrait aller de soi et cet apprentissage, comme en musique, devrait permettre l'accès à une culture plus profonde du domaine. Lorsque la technique est maîtrisée, on peut penser à personnaliser son jeu (pédagogique ou musical).
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