Introduction
Dans le domaine de l’enseignement, la notion d’apprentissage est incontournable que ce soit à propos des élèves ou des enseignants eux-mêmes qui sont toujours en formation tout au long de leur carrière. C’est pourquoi, j’ai cru bon de rédiger ce petit texte afin de rappeler les grandes lignes de notre compréhension actuelle de ce processus éminemment complexe. Les éléments qui suivent peuvent s’appliquer tout autant en ce qui concerne l’apprentissage des élèves au primaire et au secondaire qu’en ce qui concerne l’apprentissage de professionnels en formation continue en début comme en cours de carrière.
L’apprentissage dans l’enseignement ou la formation classique
La
conception traditionnelle de l’enseignement ou de la formation professionnelle
concevait essentiellement l’apprentissage dans les termes suivants :
-
enseigner
consistait avant tout à informer par le discours;
-
les
apprenants devaient avoir les connaissances préalables et le vocabulaire pour
suivre l’exposé;
- chaque
apprenant devait être en mesure d’organiser seul l’information afin de
comprendre;
-
dans
ce modèle on ignorait ainsi les conceptions initiales des apprenants;
-
on
postulait qu’un discours bien organisé était en lui-même transparent pour tous;
- on postulait aussi que l’apprenant allait mémoriser chacune des informations reçues.
En somme, ce modèle d’enseignement ou de formation concevait l’apprentissage d’une manière qui apparaît aujourd’hui assez simpliste.
Que savons-nous de l’apprentissage ?
De
nos jours, chacun sait que l’apprentissage est un processus multiforme et
complexe (Tardif, 1992). Cependant, même si nous en savons plus qu’avant, nous
ne comprenons pas encore tous les rouages de ce processus. Ainsi, ce que nous
entendons comme apprentissage prend souvent diverses formes. Par exemple, on
assimile l’apprentissage à plusieurs autres notions :
-
comprendre;
-
connaître;
-
mémoriser;
-
découvrir;
-
acquérir
de l’expérience;
- mobiliser un savoir ou une compétence.
Toutefois,
deux processus essentiels semblent présents et incontournables dans
l’apprentissage :
-
l’élaboration
d’un savoir;
- sa mobilisation.
En fait, on peut dire qu’apprendre c’est en quelque sorte agir, faire, questionner, se confronter (à la réalité et à autrui), s’exprimer, argumenter, mettre en relation. Apprendre c’est tout cela à la fois et plus encore. Apprendre est donc un acte – un processus – plutôt complexe et multiforme.
Une vision de l’apprentissage
Les recherches des dernières années (Giordan, 1998) nous apprennent que l’apprentissage est :
Un processus actif et constructif où les connaissances antérieures jouent un rôle important. C’est aussi un processus où le sujet organise ces connaissances. En ce sens, apprendre nécessite la mobilisation de stratégies. Ces stratégies sont parfois efficaces, parfois non. Il faut donc y réfléchir si on veut améliorer sa façon d’apprendre. Cette amélioration passe notamment par ce qu’on appelle aujourd’hui la métacognition. Enfin, dans l’apprentissage, l’environnement social et physique ainsi que la motivation de l’apprenant jouent un grand rôle.
Quelques conditions pour favoriser l’apprentissage
Les recherches en psychologie, en pédagogie et en didactique nous apprennent qu’apprendre se fait mieux si le processus est :
-
fondé
sur la participation des apprenants;
-
s’il
est vraiment un processus où les apprenants sont actifs;
-
s’il
est réalisé à l’intérieur d’un travail en commun qui implique tous les
apprenants;
- s’il donne la préférence à la co-construction des significations plutôt qu’à leur simple réception.
Ainsi, comme nous le rappelle Jerome Bruner (1996), les quatre maîtres mots en apprentissage pourraient bien être :
-
agir;
-
réfléchir;
-
collaborer;
- se cultiver (agir en tenant compte de la culture où prend forme l’action).
Conclusion
En somme, notre conception de l’apprentissage ne saurait être sans incidence sur les dispositifs de formation et d’accompagnement du personnel enseignant mis en place dans nos Commissions Scolaires. Dans le cas des enseignants en insertion professionnelle, il apparaît urgent que le milieu se dote de programmes d’insertion en harmonie avec les conceptions actuelles de l’apprentissage.
Références
Bruner, J. (1996). L’éducation, entrée dans la culture. Paris : RETZ.
Giordan, A. (1998). Apprendre ! Paris : Belin.
Tardif,
J. (1992). Pour un enseignement
stratégique. L’apport de la psychologie cognitive. Montréal :
Logiques.
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