À
partir de la notion de “dialogisme”, Taylor (1994) montre que l’identité d’un
individu se constitue au contact d’autrui et à partir d’un dialogue avec l’autre
qui permet au moi de se structurer et de se définir par comparaison et par
différenciation. Ainsi, l’auteur nous rappelle le rôle capital joué par
l’intersubjectivité dans la constitution du moi. Par conséquent, il situe même
la fondation du sujet dans l’interaction avec autrui. Autrement dit, la
capacité d’un individu à se percevoir comme un individu et à établir les
caractéristiques de cette individualité est en grande partie déterminée par ses
contacts avec autrui. Le moi est donc construit et négocié à travers les
interactions avec l’autre. En somme, Taylor, développe une théorie
intersubjective de l’individu qui tient compte de l’importance de
l’enracinement et l’appartenance dans la structuration du moi. Il s’éloigne
donc d’une philosophie qui conçoit le sujet comme un être moral et un esprit
rationnel, sujet qui serait autonome du contexte, des liens sociaux, de
l’affectivité. Sa conception du moi comme structure qui ne prend forme que par
le dialogue avec l’autre, accorde une place déterminante à l’éducation en tant
que base sur laquelle se construit l’individu. C’est en effet l’éducation qui
donne à l’individu un système de normes et de valeurs lui permettant
d’interpréter le monde et de comprendre la place qu’il y occupe.
Référence : Taylor,
C. (1994). Multiculturalisme. Différence et démocratie. Paris, Flammarion.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire