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09 septembre 2011

L'identité des enseignants : entre compétences et qualification

Dans le cadre d'une activité professionnelle, la question des savoirs et des compétences joue un rôle central en regard de la construction de l'identité professionnelle. Le contrôle et l'autonomie dans la production tout comme dans la diffusion et l'utilisation du savoir sont des aspects primordiaux du pouvoir d'un groupement professionnel. Ainsi, tout groupe professionnel doit créer un lien structurel entre sa formation (savoirs et compétences) et sa position dans la division sociale du travail. Et ce lien n'est possible qu'à la condition de rendre crédible le champ d'expertise de la profession qui met en scène la formation comme lieu d'acquisition d'un savoir hautement spécialisé. Dans le cas des enseignants, c'est justement là que le bât blesse. En effet, l'écart entre la formation initiale dispensée par les universités et les besoins et les demandes des milieux de pratique est un vieux contentieux qui attend toujours d'être surmonté (bien que des avancées notables ont été faites ces dernières années). En tant que groupement professionnel, les enseignants vivent donc un curieux paradoxe : leur identité professionnelle est fracturée au sens où elle repose sur la possession d'une qualification particulière attestée par leur diplôme en enseignement délivré par les universités, et en même temps sur la négation - totale ou partielle - de la pertinence des savoirs qui y sont dispensés. Tout se passe comme si la qualification – mal nécessaire – s’opposait à la compétence; laquelle ne serait construite que par l’exercice même du métier. Ce paradoxe prend racine dans la nature même du métier d’enseignant, dans la place que les enseignants accordent au savoir d’expérience et dans leur croyance quant au mode d’acquisition des compétences. Toutefois, dans le contexte actuel de professionnalisation de la pratique enseignante et de la formation à l’enseignement, contexte qui remet en cause l’identité professionnelle des pédagogues, il apparaît de plus en plus nécessaire de résoudre ce paradoxe. Force est de constater que nous en sommes encore loin.

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