Une génération se lève, prend de plus en plus de place et se sent constamment offensée. Se posant en victime, elle est vindicative. Partout où elle jette son regard, elle censure et harcèle. Certaine de son bon droit et de sa supériorité morale, elle défend qu'on la contredise. La liberté d'expression n'est pour elle qu'une arme dans les mains des puissants. Elle fait donc tout ce qu'elle peut pour la juguler.
Bienvenue
29 décembre 2021
Cette génération moralisatrice
20 décembre 2021
Les trois visages du mal
Distinctions classiques en philosophie :
- Le mal moral (volonté de nuire);
- Le mal physique (souffrance physique);
- Le mal métaphysique (la finitude du vivant).
14 décembre 2021
Quand la quantité prime sur la qualité
Dans les universités, de moins en moins de gens semblent se préoccuper de la rigueur et de la qualité de ce qui se produit. On en a que pour la quantité de la production.
Abdication
Dans les universités, les professeurs courent sans relâche après les subventions et les projets de toute sorte, et ce, toujours en fonction de ce qui est à la mode chez les décideurs. Ce faisant, ils ont abdiqué leur rôle de penseurs.
Dégénéréscence
À force d'être réduites à la gestion des différents aspects relevant du vivre ensemble, les sciences sociales en sont réduites à être de simples techniques de management.
Le doute
L'attitude vraiment scientifique (mais aussi philosophique) est celle du doute. Il s'agit là d'une posture vraiment rationnelle. Trop de gens sont sûrs de leur savoir et, de ce fait, adoptent une position irrationnelle.
13 décembre 2021
Hypocrisie du Canada anglais
L'ouverture supposée du Canada anglais envers les groupes dits « racisés » cache en réalité une certaine hypocrisie. Certain du ralliement des « non occidentaux » à la culture anglaise, le Canada anglophone n'a rien à craindre pour sa pérennité. Le Québec, infime minorité en Amérique du Nord, ne peut s'offrir ce luxe car l'immigration non contrôlée peut contribuer au déclin du français en raison de l'attraction de l'anglais. Habitué à être critiqué et regardé de haut, le Québec essuie chaque année son lot d'invectives. Pour ajouter l'insulter à l'injure, le Canada anglais juge toute mesure de protection du français au Québec comme un geste xénophobe ou raciste. A beau être ouvert celui qui ne craint rien.
06 décembre 2021
L'amour de ceux qui ne sont pas humains
Nous pouvons tellement apprendre de l'amour que nous porte un animal. Il y a dans son amour pour nous quelque chose de pur et de simple à la fois. C'est un amour sans condition et sans limite se traduisant par un total abandon et une fidélité sans faille.
03 décembre 2021
Petit mot aux ennemies québécois de l'indépendance du Québec
À tous les fédéralistes du Québec, je dis ceci :
Vous n’aurez jamais rien fait d’autre que de nuire à notre nation par votre soumission honteuse au Canada, soumission motivée par vos intérêts mesquins de colonisés. Pour vous le Québec doit rester assujetti au Canada. Au fond, vous détestez le Québec et les québécois (à tout le moins les québécois francophones).
Mais, soyez heureux, le français n’a jamais été autant en danger au Québec et au Canada et le gouvernement fédéral n’a jamais tant bafoué les francophones que depuis quelques années.
Fédéralistes québécois, vous êtes vraiment les héritiers de Lord Durham qui méprisait tant les francophones du Canada !
Je vous félicite car vous êtes sur le point de gagner définitivement la partie : l'indépendance du Québec est devenue un rêve à toute fin pratique inatteignable et nous sommes plus que jamais en voie de perdre le peu de pouvoir que nous avions.
Dans l’histoire, le type de mentalité qui est la vôtre, mentalité lâche, méprisable et vil aura toujours été de celles qui participent de la mort des peuples. En Grèce antique, vous auriez été de ceux qui auraient prôné le ralliement à l'Empire Perse plutôt que le combat héroïque pour la liberté.
02 décembre 2021
L'influence de Wagner sur Hitler
Pour une plongée dans la vie et le destin de deux personnages majeurs de l'histoire allemande où l'un (le grand compositeur Richard Wagner) a été l'idole de l'autre (le dictateur Adolf Hitler) et a influencé sa pensée politique.
Chassain-Pichon, F. (2020). De Wagner à Hitler. Portrait en miroir d’une histoire allemande. Paris : Passés/Composés.
30 novembre 2021
L'homme chez Marx
Pour (re)découvrir la pensée d'un auteur incontournable :
Fromm, E. (2010). La conception de l’homme chez Marx. Paris: Petite bibliothèque Payot. Paru pour la 1ère fois en 1961.
Raison et mystification des masses
Pour qui veut comprendre l'industrie de la culture de masse et ses effets sur les individus et la société, bien que rédigé il y a plus de 70 ans, le petit ouvrage de Adorno et Horkeimer reste un incontournable :
Adorno, T., Horkeimer, M. (2015). Kulturindustrie. Raison et mystification des masses. Paris : Allia. Paru originellement en 1947.
26 novembre 2021
Ce qui est propre à l'humain
•
Ce qui est le propre de l’être humain :
• c'est son inscription dans le symbolique.
• En effet, tout sujet évolue dans un ordre symbolique qui
lui pré-existe.
•
Cet ordre préexistant est en fait ce que nous appelons la société.
•
N’étant ni des monades (totalement libres), ni
des automates (totalement déterminés), les humains sont liés à la société par
un «rapport d’objectivation symbolique» comme le dirait Michel Freitag.
• Si des structures supra-individuelles orientent
l’action des sujets, ceux-ci en retour modèlent les structures.
•
En somme, l’intériorisation du symbolique est ici conçue comme étant la rencontre d’une structure transcendantale (la société) à
priori et d’un sujet.
•
C'est dire que les structures sociales sont
constitutives de l’identité et de la sociabilité.
•
Ces structures apparaissent donc comme les
conditions ontologiques essentielles à l’existence humaine.
• Enfin, contrairement à ce que croit une certaine métaphysique
libérale, les médiations ne sont pas vues ici comme des freins mais comme des
conditions à la liberté.
La mémoire non biologique et non individuelle de l'être humain
Il existe quelque chose que l'on peut nommer « mémoire non biologique et non individuelle de l'être humain ».
Cette mémoire est déposée notamment dans des structures logiques et linguistiques, des institutions, mais aussi, dans les relations des sujets avec le monde physique et social.
Un bilan mitigé
Si Internet a permis une diffusion sans précédent des connaissances, cela a permis tout autant (sinon davantage) la diffusion des pensées toxiques (notamment par les réseaux sociaux). Le bilan est donc plus que mitigé.
19 novembre 2021
Course
Nous courons tous sans arrêt et sans but. Nous allons vite et voulons aller toujours plus vite. La course est devenue une fin en soi, la destination, elle, plus ou moins accessoire.
Un chercheur aujourd'hui
Un chercheur universitaire aujourd'hui, c'est quelqu'un qui cherche sans cesse des subventions.
12 novembre 2021
Trop
Trop de gens se croient autorisés à propager leur opinion sur tout. Trop peu sentent qu'ils ont le devoir d'apprendre en profondeur avant de parler.
La morale des riches
La moral des riches n'est que celle de leurs intérêts.
Le feu
Nous chantons et dansons autour du feu qui va nous consumer.
10 novembre 2021
Le pouvoir chez Max Weber
Max Weber est un des pères de la sociologie. Né le 21 avril 1864 et décédé le 14 juin 1920, il a produit une œuvre immense qui inspire encore les penseurs d'aujourd'hui.
Parmi ses nombreuses contributions à la sociologie, on lui doit une théorie du pouvoir sous la forme d'une typologie les fondements de celui-ci :
- Le pouvoir rationnel légal;
- Le pouvoir traditionnel;
- Le pouvoir charismatique.
05 novembre 2021
Nos responsabilités
Nous tolérons des écarts de richesses scandaleux, nous acceptons des dirigeants cupides, nous cautionnons les agissements anti-sociaux de nos supposées élites.
04 novembre 2021
Chronique d'une mort annoncée
Dans le Canada, le Québec français sera toujours méprisé. En tant que province il n'y a pas d'avenir pour le français au Québec. Nous serons assimilés tôt ou tard. Seule l'indépendance aurait pu sauver cette culture unique en Amérique du nord. À moins d'un revirement - fort peu probable - nous ferons parti de ces cultures qui ont rejoint le cimetière des nations. Bravo et merci à tous les fédéralistes, collabos du Canada anglais qui, par égoïsme, opportunisme, lâcheté, machiavélisme ou ignorance, ont contribué activement à nuire au Québec; ils resteront dans l'histoire comme ses bourreaux.
Exigences de la démocratie
La démocratie est un système politique exigeant pour au moins deux raisons :
1- il demande des citoyens éduqués et engagés afin que ceux-ci soient en mesure de comprendre les enjeux de la société et qu'ils puissent ainsi exercer pleinement le pouvoir qui leur revient;
2- il demande aussi tout un ensemble de contre-pouvoirs afin d'éviter la confiscation de celui-ci par un ou certains groupes.
Ces conditions sont aujourd'hui très inégalement rencontrées selon les sociétés dites démocratiques et, après plus de quarante années de néolibéralisme, elles ont même tendance à être de moins en moins présentes.
28 octobre 2021
Recherche de la vérité
La recherche de la vérité est un travail long et patient, toujours incertain et jamais terminé. Pourquoi si peu de gens semblent le comprendre ?
Les insupportables bien-pensants
Si vous êtes comme moi, vous en avez marre de ces pseudo-penseurs qui, dans nos médias, nous font la leçon et nous toisent de leur air supérieur.
Le vrai journalisme n'existe presque plus
Nos médias sont remplis de pseudo-intellectuels qui, chronique après chronique ne nous parlent pas de faits mais nous abreuvent plutôt de leurs opinions. Le journalisme, le vrai, n'existe presque plus.
Objectivité des médias
Croire en l'objectivité des médias c'est comme croire au Père Noël, ça peut faire du bien, mais un jour il faut en revenir et s'ouvrir les yeux.
27 octobre 2021
Lectures pour ceux qui en ont marre des bien-pensants identitaires
Fourest, C. (2020). Génération offensée. Paris : Grasset.
Lilla, M. (2018). La gauche identitaire. L’Amérique en miettes.
Paris : Stock. Paru originellement en anglais en 2017.
Bock-Côté, M. (2021). La révolution racialiste, et
autres virus idéologiques. Paris : Presses de la cité.
Nantel, G. (2021). Le livre offensant. Boucherville :
Entourage.
18 octobre 2021
Contradiction
Affirmer haut et fort qu'il ne saurait y avoir « d'universel » et donc, faire de cette affirmation une règle universelle.
12 octobre 2021
L'humain et le langage
L'humain est un être de langage, lequel non seulement lui permet de s'exprimer avec des subtilités immenses, de penser le monde physique et social, mais lui donne aussi la possibilité d'inventer des univers fictifs. En fait, le langage nous constitue au plus profond de notre être individuel et collectif, il est notre passé, notre présent et notre futur.
07 octobre 2021
Dialogue et écoute
Pour que le dialogue soit possible, il faut que chacun écoute vraiment son interlocuteur. Chose qui semble si simple en apparence mais tellement difficile à faire en réalité.
Réseaux sociaux contre-productifs
En matière de discussion, les réseaux sociaux sont contre-productifs car ils induisent des réactions immédiates et émotives; autant de réflexes nuisibles à une réflexion rationnelle et en profondeur.
La réflexion et le temps
La réflexion exige du temps, souvent beaucoup de temps. Or, la culture actuelle nous demande d'aller vite, d'aller toujours plus vite. Bref, il faut ralentir.
28 septembre 2021
Lectures de fin du mois
Bock-Côté, M. (2021). La révolution racialiste, et autres virus idéologiques. Paris : Presses de la cité.
Gabriel, M. (2019). Le néoexistentialisme. Penser l’esprit humain
après l’échec du naturalisme. Direction et introduction de J. Maclure. Suivi de
Discussion avec C. Taylor, J. Benoist, A. Kern. Québec : PUL. Collection
Kairos.
23 septembre 2021
Deux lectures de mi-septembre
Bérard, F. (2021). La bêtise insiste toujours. Chroniques sur la duplicité, le nombrilisme et autres ignominies. Montréal : Éditions somme toute.
Lilla, M. (2018). La gauche identitaire. L’Amérique en miettes.
Paris : Stock. Paru originellement en anglais en 2017.
22 septembre 2021
Un projet qui divise
Le projet de la gauche identitaire n'est pas rassembleur mais plutôt un facteur de division. Il ne veut pas faire société, il souhaite seulement multiplier les tribus.
Mort des universités
Les universités actuelles sont devenues des entreprises où les disciplines, les savoirs et les professeurs sont des épiphénomènes au service d'une nouvelle bureaucratie institutionnelle, elle-même au service du marché de l'emploi et de «partenaires» socio-économiques.
16 septembre 2021
Lectures du début septembre
Agamben, G. (2006). Profanations. Paris : Payot &
Rivages.
Antelme, R. (2009). L’espèce humaine. Édition revue et corrigée. Paris : Gallimard. Collection Tel. Paru originellement en 1947.
Propp, V. (1968). Morphology Of The Folktale. Austin : Presses de l’Université du Texas. Traduit du russe.
Semprun, J. (1963). Le grand voyage. Paris : Gallimard.
13 septembre 2021
Spécificités humaines
Si l'intelligence de l'humain dépasse celle de tous les autres animaux, sa stupidité et sa malveillance sont aussi au-delà de tout ce qui existe sur Terre.
À bien y penser
À bien y penser, la Terre aurait été bien mieux sans nous.
09 septembre 2021
Ces ignares qui nous dirigent
Diriger un pays n'est pas une mince affaire, nos sociétés sont complexes et les relations internationales le sont encore davantage. Or, pour tout emploi nous exigeons des connaissances et des compétences spécifiques. Pourtant, la plupart de nos dirigeants sont totalement ignares en matière d'anthropologie, d'histoire, de philosophie, de sociologie, de psychologie. En effet, nous élisons des économistes, des comptables, des entrepreneurs, des avocats, parfois même des médecins. Sans dire, comme Platon, qu'il nous faut un gouvernement d'intellectuels, nous devrions tout de même réfléchir au fait que nous élisons toujours des gouvernements qui, bien qu'ayant le mandat de diriger nos sociétés, sont composés de gens incultes dans les disciplines qui ont fait leur spécialité de la compréhension de l'être humain sous ses divers aspects.
05 septembre 2021
Une recherche dévoyée
Chercher, chercher, inventer, inventer, trouver, trouver, publier, publier encore, course folle consécutive à l'organisation de la recherche scientifique sur le modèle du marché...et c'est le savoir qui en pâtit.
Rareté
L'humilité en sciences est une vertu et, comme toutes les vertus, elle est toujours trop rare.
Combats de coqs
En recherche scientifique comme ailleurs, il y a des combats de coqs qui nuisent terriblement à la nécessaire collaboration dans la production de savoirs.
03 septembre 2021
Mes lectures d'août 2021
Ayçoberry, P. (1998). La société allemande sous le IIIe Reich.
1933-1945. Paris : Seuil. Collection Points.
Butler, J., Worms, F. (2021). Le vivable et l’invivable. Une conversation à l’initiative d’Arto Charpentier et Laure Barillas. Paris : PUF. Collection Questions de soin.
Fussell, P. (1992). À la guerre. Psychologie et comportements
pendant la Seconde Guerre mondiale. Paris : Seuil. Paru originellement en
anglais en 1989.
Lenoir, F. (2017). Le miracle Spinoza. Une philosophie pour
éclairer notre vie. Paris : Fayard.
Poitevin, M. (2019). Georges Dumézil. L’enchanteur érudit. Rennes :
Éditions Apogée.
Roy, P.-É. (2011). L’évolution religieuse du Québec d’après le roman de 1940 à 1965. Ontario : Éditions Le Chardon bleu. Collection Veritas.
01 septembre 2021
Course vers nulle part
Nous courons après des chimères pour finalement réaliser que notre course nous a fait faire du surplace.
31 août 2021
Régime politique exigeant
La démocratie nécessite une population éduquée et informée, capable d'analyse et de hauteur éthique mais aussi en mesure de mobiliser une pensée critique. Autant dire que la démocratie est un régime politique fort exigeant. Autant dire également que ces conditions ne sont pour ainsi dire jamais vraiment rencontrées.
30 août 2021
La démagogie
La démagogie tue la démocratie. Elle se fait donc l'allier objectif des puissants pour qui la démocratie n'est souvent qu'un mal nécessaire qu'on tolère dans la mesure où on peut en diminuer les effets.
24 août 2021
Être désespéré
Être désespéré aujourd'hui ce n'est pas se laisser envahir par des pensées irrationnelles, c'est au contraire avoir pris la pleine mesure de la bêtise de l'humain.
Le constructeur construit
Nous avons construit des technologies qui maintenant nous construisent.
Maturité et indépendance
Il en va des nations comme des humains. On ne devient adulte que par l'indépendance. Le refus de l'indépendance c'est le refus de la maturité et, par conséquent c'est demeurer dans un état infantile.
Perte de confiance
À écouter ses ennemies, lesquels lui répètent sans cesse qu'il est méprisable, le Québec se déteste de plus en plus. Cela entraîne une perte de confiance en lui, confiance qu'il avait péniblement construite à partir des années soixante.
22 août 2021
Une société qui se cherche doublement
16 août 2021
Sortie ratée
À force de croire qu'on peut défier le temps, on finit par manquer sa sortie.
Mauvaise vision
À force de se gonfler, l'ego finit par ne plus voir que lui-même.
Le monde va mal
Nous avons laissé les arrivistes, les décadents, les fourbes, les pervers et les sadiques prendre le pouvoir et nous nous étonnons que le monde va mal ?
Trop !
Trop de prétentieux se croient humbles et trop d'ignorants se croient érudits.
Si peu de temps
Il y a tant à connaître et à comprendre et si peu de temps pour le faire.
11 août 2021
Insondable naïveté
08 août 2021
Néfaste admiration
Aujourd'hui, les savoirs qui sont les plus admirés sont ceux qui servent le moins à faire grandir l'humain.
De l'argent mal placé
Les pays qui explorent l'espace (et y dépensent des fortunes colossales) ne sont pas - en fait ne souhaitent pas - éradiquer la pauvreté sur leur territoire et dans le monde.
Nos choix
Je ne peux m'émouvoir devant les prouesses techniques de mes contemporains, sachant que pour être créées et commercialisées celles-ci ont nécessité le détournement de fonds qui auraient pu soulager la misère humaine.
La chose humaine
Les différentes sciences qui étudient l'humain comme une chose ne nous disent aucunement ce qu'il est mais uniquement ce dont il est fait.
Révoltant
Le plus révoltant est que nous ne nous révoltons pas !
Le contrôle plutôt que la connaissance
Nous n'admirons pas les sciences pour ce qu'elles apportent en terme de connaissances mais davantage pour ce qu'elles nous permettent de contrôler.
03 août 2021
Anomalie linguistique
On dit souvent que le français est une anomalie en Amérique du nord (manière de dire que ses locuteurs devraient accepter de s'assimiler...à l'anglais bien entendu). En fait, c'est l'Amérique du nord (de même pour l'Amérique du sud) qui est une anomalie sur le globe de part le peu de variété linguistique qu'elle présente. Partout en Afrique, en Asie et en Europe on retrouve une immense variété de langues différentes.
30 juillet 2021
Inquiétante habitude
De nos jours, quand ils évoquent leurs recherches, un trop grand nombre d'universitaires parlent de leurs subventions plutôt que des savoirs qu'ils sont supposés avoir construits. Inquiétant !
Science en péril
Lorsque la recherche de la notoriété, du financement et de l'avancement en carrière prime sur la recherche de la vérité, la science est en péril, Autant dire qu'elle l'est effectivement de nos jours.
Liberté jugulée
Il semble y avoir de moins en moins de chercheurs libres et de plus en plus chercheurs tenus en laisse.
27 juillet 2021
Sans équivalent
En tant qu'animal nuisible l'humain n'a aucun équivalent.
14 juillet 2021
Apprendre de l'histoire
On apprend de l'histoire quand on ne fait pas tout pour l'ignorer. En fait, ignorer l'histoire c'est s'ignorer soi-même.
Connaissance et information
La connaissance procède sur le long terme, l'information sur le court terme. Notre société privilégie cette dernière au détriment de la première.
13 juillet 2021
Quelques notes sur la 1ère croisade
Les croisades ont eu lieu entre 1095 et 1291
Le théâtre des opérations :
Proche-Orient, Constantinople, Égypte, Tunisie
Contexte général :
a- Expansion
des Turcs seldjoukides musulmans au Proche-Orient et en Asir Mineure qui
entrent en conflit direct avec l’Empire byzantins chrétiens les populations
arabes locales.
b- Projet
du pape Urbain II qui veut libérer le Saint-Sépulcre (tombeau de Jésus-Christ.
Première croisade
Le pape Urbain II (né en 1042 en
France), élu en 1088, est le premier à voir prêché les croisades. Il l’a fait à
la suite de la demande de l’empereur byzantin Alexis Comnène dont l’empire est
en difficulté en raison des attaques des Turcs.
À la suite de son discours en
novembre 1095, le pape réussit à mobiliser des milliers de chrétiens qui
prennent la route pour Constantinople dans un premier temps, puis, ensuite vont
à Jérusalem. C’est une sorte de
pèlerinage armé.
Au-delà des raisons religieuses,
le pape veut aussi en profiter pour « moraliser » la chevalerie en mettant fin
aux guerres entre seigneurs en Europe. Afin d’aider au recrutement, le pape
promet le salut éternel à toute personne qui participe à la croisade.
La première croisade va mobiliser
environ 30 000 hommes répartis en quatre armées de chevaliers. Ceux qui
dirigent ces armées sont Godefroy de Bouillon, Baudoin de Boulogne (frère de
Godefroy), Bohémond de Tarente.
Parallèlement à cette croisade de
chevaliers, une autre expédition se met en branle à l’instigation de Pierre
l’Ermite. Cette expédition est nommée croisade du peuple en commence en 1096.
Autour de 40 000 pèlerins y participent. Partout où ils passent – y
compris en terres chrétiennes – ces pèlerins sèment le trouble. Lorsqu’ils
arrivent sur les terres de l’Empire byzantin, les soldats de l’Empire déciment
un grand nombre de pèlerins car ceux-ci tentaient de s’emparer des trésors de
l’Empire. On estime que 25 % des pèlerins sont tués par les byzantins. Ceux qui
restent sont battus par les Turcs de sorte que, parmi ceux qui sont partis de
l’Europe, peu survivront.
En ce qui concerne les armées de
chevaliers, celles-ci vont recevoir l’aide de l’Empire byzantin, notamment pour
traverser le détroit du Bosphore. Durant leur avancée, les croisés prennent les
villes de Nicée et d’Antioche avant d’arriver devant Jérusalem le 7 juin 1099.
Les croisés mettent le siège
devant la ville. Ce siège va durer environ 40 jours.
Jérusalem est prise par les
croisés le 15 juillet 1099. À la fin de ce mois, le pape meurt.
Choqués par le long siège de plus
d’un mois, les chevaliers vont massacrer la population de Jérusalem.
À la suite de cette victoire, les
territoires conquis vont être répartis entre les grands seigneurs et vont
devenir les États latins d’Orient.
Godefroy de Bouillon a été le
premier avoué du Saint-Sépulcre. Il est né en 1061 en Belgique (ou en France,
les sources sont contradictoires). Il a une réputation de bravoure et
d’humilité. C’est lui qui conduit les croisés lors de la prise de Jérusalem. Il
devient le souverain du nouveau royaume ainsi créé. Il ne prend toutefois pas
le titre de roi et refuse de porter la couronne par humilité.
Son règne ne dure toutefois qu’un
an car il meurt le 18 juillet 1100 (les historiens pensent qu’il a été
empoisonné). C’est son frère Baudoin de Boulogne (qui meurt en 1118) qui lui
succède à la tête du royaume chrétien de Jérusalem.
Ce n’est qu’à la suite de la
première croisade que l’ordre des Templiers va être fondé par Hugues de Payns
(né autour de 1070). Le mandat de cet ordre est de défendre les États chrétiens
et de protéger les pèlerins qui se rendent à Jérusalem. Leur nom vient du
Temple de Salomon situé à Jérusalem. L’ordre des Templiers sera anéanti par le
roi de France Philippe le Bel (1268-1314) car, selon lui, il était devenu trop
puissant et échappait au contrôle de la royauté.
Il est à noter que le célèbre
Saladin – qui a commandé les troupes musulmanes contre les croisés durant la 3e
croisades – n’a pas participé à la première croisade car il est né en 1138
(donc bien après). Son nom veut dire : « le restaurateur de la religion ».
Il va combattre un autre célèbre chef militaire : Richard Cœur de Lion
(roi d’Angleterre). Bien qu’ennemis, les deux chefs se vouaient mutuellement un
profond respect. Ils finiront d’ailleurs par trouver un accord pour mettre fin
aux combats opposant musulmans et chrétiens.
Quatre idées à retenir dans la rédaction scientifique
Quelques remarques sur le stress et l'adolescence
L’adolescence représente un moment de la vie qui requiert beaucoup d’adaptation tant sur le plan biologique, psychologique que social. Un adolescent, comme n'importe qui, va ressentir du stress dans certaines situations. L'adolescent rencontre beaucoup de situations où il doit s'adapter - pensons simplement au contexte scolaire. Or, l’adaptation réfère aux pensées et comportements nécessaires lorsqu’un individu est confronté à une situation représentant une menace (stress) afin d’éviter les répercussions négatives pour son bien-être. Dans ce cas, le stress se transforme en composante essentielle pour le développement d'une personne. Puisqu’il est impossible de faire disparaître le stress, mieux vaudrait apprendre à l’apprivoiser et à le négocier. Un mauvais choix adaptatif entre un adolescent et des stresseurs sera nuisible au fonctionnement cérébral nécessaire à ses apprentissages académiques et à son bien-être. Le stress deviendra problématique lorsqu’ il atteint des niveaux trop élevés pour être négocié. On parle alors de stress toxique. Dans ces conditions, la production chronique d’hormones de stress crée un état physiologique nuisible (toxique) à la fois pour le corps et le cerveau.
Soulignons que c’est à l’adolescence que le lobe frontal se réveille et commence à dialoguer avec les autres régions du cerveau, dont l’amygdale et l’hippocampe. Le lobe frontal en plein développement à ce stade joue un rôle crucial dans l’inhibition de l’amygdale, région du cerveau chargé de détecter les dangers et d’envoyer un signal positif au système de stress, afin de freiner des détections répétitives de peurs et de danger menant à l'apparition de désordre anxieux (le travail s'effectue en collaboration avec l’hippocampe). Certes, l’adolescent est maintenant capable d’inhiber l’activation de l’amygdale lorsque cela est nécessaire mais le système n’est pas encore totalement configuré. C’est pourquoi on retrouve une certaine vulnérabilité au stress puisque son développement est incomplet provoquant ainsi des irrégularités hormonales lorsque vient le temps de contrôler sa réponse de stress et régulariser ses émotions. Le processus d’apprentissage de l’inhibition des réponses de stress de l’amygdale est un pas essentiel vers l’âge adulte.
Des niveaux de stress élevés à l’adolescence sont associés à des problèmes adaptatifs se manifestant de façon intériorisée (retrait, évitement, plaintes somatiques, troubles anxieux et dépression) ou de façon extériorisée (agressivité réactive, trouble d’opposition et crise de colère). De plus, on sait que les premiers troubles de santé mentale apparaissent vers l’âge de 14 ans. Parmi les plus fréquents, on retrouve les troubles anxieux qui se manifestent sous plusieurs symptômes : émotionnels (sensibilité accrue, nervosité, irritation tristesse, faible estime de soi), cognitifs (difficulté de concentration, désorganisation, procrastination), physiques (problèmes de sommeil, maux de tête, fatigue), comportementales (trouble alimentaire, violence, absentéisme, consommation accrue de tabac, sucre, chocolat, alcool, drogues). L’exposition aux différents facteurs de stress peut s’avérer problématique pour les adolescents d’un point de vue académique et comportemental nuisant de ce fait à leurs apprentissages.
Pour aller plus loin :
Lupien, S. (2020). Par amour du stress.
(2e éd.) Montréal, Québec: Éditions Va Savoir.
29 juin 2021
Une époque peu philosophique
Si, comme l’a dit Montaigne, PHILOSOPHER, C’EST APPRENDRE À MOURIR, alors notre époque est la moins philosophique de toutes les époques!
23 juin 2021
Cerveaux lessivés
Le capitalisme nous a à ce point lavé le cerveau que nous en sommes venus à croire qu'il n'existe aucune alternative en dehors de lui.
Les exécutants
Pieds et poings liés par leur propre volonté, nos gouvernements sont en grande partie de simples exécutants des diktats des puissances financières.
Ensauvagement
L'ensauvagement du monde, constatée depuis quelques décennies, est en très grande partie due au néolibéralisme.
Croyance erronée
Croire que les puissants de ce monde nous veulent du bien, c'est croire aux licornes.
Conformité
Une organisation se reproduit en sélectionnant les plus conformes à ses intérêts, non pas en appelant les meilleurs.
13 juin 2021
C'est une question de principe
Malheureusement, l'expression « c'est une question de principe » est souvent ce qu'on utilise pour masquer ses intérêts personnels.
Le sommeil du peuple
Quand un peuple ne cesse de sommeiller, c'est qu'il est déjà mort.
Crispation
En science comme ailleurs, la crispation sur une idée est le plus souvent le signe d'une faiblesse.
Héritage fragile
La culture est un héritage fragile qui peut disparaître comme neige au printemps.
Un malin sot
On ne trouve jamais plus sot que celui qui se trouve plus malin que les autres.
Tolérance et folklore
La plupart du temps, les sociétés sont tolérantes envers la différence si, et seulement si, cette dernière est réduite à des traits folkloriques sans conséquence. C'est exactement ce que souhaite le Canada anglais envers le Québec francophone.
03 juin 2021
Choix de société
La plupart du temps derrière l'expression « choix de société » se cache le choix d'un groupe en particulier, celui qui domine.
Méfiance
Je me méfie toujours des gens qui sont satisfaits d'eux-mêmes.
Progression ralentie
Souvent, courir c'est le meilleur moins de ralentir sa progression.
Expertise
De nos jours, l'expertise est trop souvent synonyme de dépossession pour les autres.
Se conformer
À trop vouloir se conformer, on finit par ne plus pouvoir se réformer.
Sagesse
Il ne peut y avoir de sagesse que dans la certitude de ne jamais la posséder.
Danger
À force de se centrer sur l'individu, nos sociétés se tuent à petit feu.
Deux compagnes
La connaissance, la vraie, s'accompagne d'humilité.
26 mai 2021
L'esprit réduit à rien
Parlant de la tendance de la psychologie, Canguilhem précisait qu' "en faisant de l'esprit un petit appareil à part, on fait de l'esprit une chose, c'est à dire qu'on l'enterre comme esprit" (CANGUILHEM, 1929, p. 192).
Georges Canguilhem est né le 4 juin 1904 à Castelnaudary et il est mort le 11 septembre 1995 à Marly-le-Roi. Français, normalien agrégé et docteur en médecine.
21 mai 2021
Message aux anglophones du Canada
Bizarre d'être humain
Étrange animal que l'être humain : l'inculture, c'est toujours celle de l'autre, jamais la mienne; l'intolérance c'est toujours celle de l'autre, jamais la mienne, la lâcheté c'est toujours celle de l'autre, jamais la mienne...et on pourrait continuer comme ça pendant des pages longtemps.
Une province canadienne qu'on aime détester
Le Québec est l'État fédéré au Canada qui est, et ce de très loin, le plus bilingue. Il est aussi celui qui traite avec le plus d'égard sa minorité de langue officielle. L'État du Québec a présenté un projet de loi en mai 2021 pour mieux protéger la langue française qui, très minoritaire en Amérique du Nord, en a bien besoin. Ce projet de loi ne retire AUCUN droit aux Anglo-Québécois. Pourtant, comme à l'habitude, dès que le Québec souhaite légiférer pour se protéger de l'attraction de l'anglais sur son propre sol, le reste du Canada (anglophone) le dépeint immédiatement comme étant fermé aux autres, crie à la tentative de détruire la minorité anglo-québécoise, le présente comme xénophobe, voire raciste. Le Canada anglais aime le Québec s'il se laisse assimilé et rentre dans le rang.
Sacrifice
En matière de connaissance, ce qui est sacrifié le plus dans notre monde épris d'efficacité, de rentabilité et de vitesse, c'est la profondeur.
16 mai 2021
Débalancement
Notre monde regorge de penseurs prétentieux et nous offre si peu de penseurs faisant preuve de sincère humilité.
Rareté
Trouver un intellectuel dont les actes sont en accord avec les paroles, c'est comme chercher une aiguille dans une botte de foin.
Méprise sur soi
Il n'y a pas plus borné que celui qui se croit supérieurement ouvert.
J'aurai...
J'aurai vécu toute ma vie dans un coin du monde où on méprise le français et ceux qui le parlent.
J'aurai aussi assisté au son déclin de cette langue en terre d'Amérique.
Triste.
09 mai 2021
Dialogues de sourds
Dans son ouvrage « Dialogues de Sourd », Marc Angenot avait raison. Les conditions d'un authentique dialogue ne sont jamais vraiment rencontrées.
ANGENOT, M. (2008). DIALOGUES DE SOURDS : TRAITÉ DE RHÉTORIQUE ANTILOGIQUE. ÉDITIONS MILLE ET UNE NUITS.
Course à la victimisation
Depuis quelque temps, notre époque connait une accélération fulgurante de la course à la victimisation. C'est à qui aura souffert le plus dans l'histoire et souffre le plus au présent. Délétère !
Culture de l'insulte et du mépris
Quelque chose comme une culture de l'insulte et du mépris se répand rapidement. Les réseaux sociaux en favorisent l'expansion. Cette culture est l'antithèse d'une culture du respect et de l'argumentation. Très dommageable!
06 mai 2021
Étrange pays que le Canada
Les gens de cultures différentes au Québec semblent fort attachés à leur culture d’origine, rien de plus normal. Par contre, selon plusieurs, le québécois francophone ne devrait pas être attaché à sa culture, plutôt, il devrait la mépriser au point de s'autodétruire culturellement parlant. D'ailleurs, le Canada (et son multiculturalisme) semble aimer toutes les cultures sauf celle des francophones qu'il détruit à petit feu. Ouverture et valorisation à géométrie variable.
05 mai 2021
S'adapter dans le contexte scolaire
L’élève que l'on considère adapté en classe est toujours celui qui fait ce qu’on lui dit.
Par contre, celui qui résiste, qui conteste l’ordre scolaire est rapidement jugé de manière négative:
«c'est un insolent, un trouble fête, un arrogant, une tête forte, etc.».
En somme, s'adapter dans le contexte scolaire, c'est se soumettre.
Deux moments éducatifs
En éducation, il y a nécessairement un moment pour débattre et un moment pour contraindre. Mais, il faut savoir que la bonne contrainte c'est assurément celle qui libère.
29 avril 2021
L'argent
Nous laissons la beauté se perdre pour de l'argent.
Nous laissons la morale se perdre pour de l'argent.
Nous laissons la bonté se perdre pour de l'argent.
Nous laissons notre liberté se perdre pour de l'argent.
Nous laissons notre humanité se perdre pour de l'argent.
Mais nous faisons tout pour ne pas perdre de l'argent.
Devenir étudiant
Coulon, dans son ouvrage intitulé Le métier d’étudiant : l’entrée dans la vie universitaire, a jeté un éclairage sur les taux d’échecs et d’abandons des étudiants français (premier cycle). Coulon conçoit l’entrée à l’université comme étant un passage au cours duquel l’étudiant fait un apprentissage fondamental. Cet apprentissage lui permet d’acquérir peu à peu son « métier d’étudiant ».
Ce passage se ferait en trois temps :
- Le temps de l’étrangeté : au cours duquel l’étudiant se retrouve dans un univers inconnu, où la réalité est différente des anciennes pratiques.
- Le temps de l’apprentissage : celui-ci est marqué par une adaptation progressive durant laquelle l’étudiant se conformer à son nouveau milieu.
- Le temps de l’affiliation : l’étudiant est ici capable d'interpréter les règles de sa nouvelle réalité.
Coulon tente de démontrer que la réussite universitaire passe nécessairement par un processus d’affiliation, et donc qu'elle « dépend dans une large mesure de la capacité d’insertion active des étudiants dans leur nouveau milieu (Coulon, 1997, p. 2).
RÉFÉRENCE :
Coulon, A. (1997). Le. métier d’étudiant : l’entrée dans la vie universitaire. Paris : PUF.
22 avril 2021
Conception de la science chez des professeurs d'universités
Je suis toujours atterré de constater qu'un très (trop) grand nombre de collègues professeurs universitaires - toutes disciplines confondues - ont une vision de la science dépassée, directement ancrée dans le 19e siècle. L'ignorance épistémologique en est probablement la cause. Or, comme le constatait déjà Socrate il y a 2500 ans, il n'y a rien de plus convaincu qu'un double ignorant (celui qui ignore qu'il ignore), de sorte que ces collègues sont toujours complètement persuadés d'avoir une vision juste de leur science.
La culture du bannissement
Dans la foulée du mouvement « woke » et de la censure que ses membres veulent imposer aux universitaires:
« L’université n’est pas un espace sécurisé, elle en est même l’antithèse par excellence. Elle n’a jamais été ce lieu où l’étudiant doit être couvé et protégé des opinions contradictoires. Il est urgent d’ouvrir les yeux : si nous voulons que la démocratie reste notre demeure, il ne faut céder en rien aux revendications régressives de la culture du bannissement. »
( Refuser le débat qui offense, c’est amputer la liberté de tous, Michel Leclerc, La Presse, 4 avril 2021)
18 avril 2021
Se laisser mourir collectivement
Nation francophone conquise en 1760 par l'Angleterre, soumise au dominant anglophone pendant plus de deux siècles, le Québec a relevé la tête dans les années 1960 avec sa révolution tranquille, mais depuis la perte du 2e référendum en 1995 (sur l'indépendance vis-à-vis du Canada), il se laisse mourir à force de ne plus s'affirmer. Il faut toutefois souligner qu'ils sont légions dans ce pays à lui dire sans arrêt que s'affirmer c'est être intolérant, xénophobe, raciste, moralement condamnable, que les francophones ne peuvent être honorables que s'ils cessent de se vouloir différents et de vouloir vivre à leur manière.
Une nation suicidaire
Le Québec est une nation suicidaire, fatiguée de sa différence et qui écoute de plus en plus ceux qui lui disent « soi comme tout le monde » (être comme tout le monde, c'est nécessairement parler anglais)... une autre manière de dire «speak white» (expression autrefois utilisée au Canada pour sommer les francophones de parler anglais).
Un lieu spécial
Le Québec est un lieu fort spécial sur cette planète : l'ouverture à l'autre y passe obligatoirement par la négation de soi.
13 avril 2021
Empathie
L’empathie se définit comme étant le partage et la compréhension de l'état émotionnel ou du contexte d'une autre personne résultant de l'expérience de l'état émotif (empathie affective) et de la compréhension des émotions (empathie cognitive) de l’autre.
On reconnaît deux principaux modèles de conceptualisation de l’empathie :
Le modèle à deux facteurs : Les deux facteurs sont l’empathie émotionnelle et l’empathie cognitive. L’empathie émotionnelle est définie comme la compétence à ressentir une réponse émotionnelle lorsqu’une personne est confrontée à l’état mental et émotionnel d’une autre personne. L’empathie cognitive est définie par la compétence à comprendre l’état émotionnel d’une autre personne.
Le modèle à trois facteurs : Ici l’empathie est pensée en trois facteur : contagion émotionnelle, empathie cognitive et déconnexion émotionnelle. La contagion émotionnelle est la réplication inconsciente des émotions d’une autre personne. L’empathie cognitive est la compétence à comprendre et à mentaliser les émotions de quelqu'un d'autre. Finalement, la déconnexion émotionnelle correspond au facteur régulateur qui permet la protection de soi face aux impacts émotionnels qu'entraînent chez soi les émotions de quelqu'un d'autre.
11 avril 2021
Quatre grands thèmes de la culture masculine
R. Brannon (1985) a défini quatre grands thèmes de la culture masculine.
Le premier est l'antiféminité, qui correspond à refuser tout comportement, trait de personnalité et intérêt associés au monde féminin.
En deuxième il y a le thème de la réussite et du statut qui correspond à la valorisation du succès et de la performance.
Le troisième thème renvoie à l'indépendance et au stoïcisme, c'est-à-dire, rester en contrôle.
Le quatrième thème est l'agressivité et la témérité, à savoir la valorisation de l'audace et de la prise de risque.
Bien entendu, ces thèmes ne sont pas mutuellement exclusifs et très souvent on les retrouvent amalgamés.
RÉFÉRENCE
Brannon, R. (1985). Dimensions of the male sex
role in America Dans A. G. Sargent (Dir.),
Beyond sex roles (2 ed., pp. 296-316). New York: West.
10 avril 2021
Phénomène inquiétant chez les jeunes : le perfectionnisme
Les résultats d’une méta-analyse de Curran et Hill (2019) faite auprès de 41 641 collégiens provenant du Canada, des États-Unis et de la Grande-Bretagne ont montré que les niveaux de perfectionnisme seraient en augmentation constante depuis une trentaine d’années.
De la même manière des recherches ont mis au jour une prévalence inquiétante du perfectionnisme chez les adolescents alors qu’on estime que trois jeunes sur dix présenteraient des tendances perfectionnistes dites malsaines (Sironic et Reeve, 2015).
Différents facteurs sociaux sont pointés du doigt, notamment le néolibéralisme et la compétition tout azimut qui privilégie, l’augmentation de la méritocratie et certains changements dans les pratiques parentales lesquelles seraient de plus en plus empreintes d’anxiété et du désir de contrôle.
Cette augmentation du taux de perfectionnisme serait en lien avec la montée de la détresse psychologique chez les jeunes (Curran et Hill, 2019).
Les recherches montrent que les jeunes seraient plus exigeants envers eux-mêmes mais aussi envers autrui. Ils percevraient aussi que les autres sont aussi plus exigeants envers eux.
Références :
Curran, T., et Hill, A. P. (2019). Perfectionism is increasing over time: A meta-analysis of birth cohort differences from 1989 to 2016. Psychological Bulletin, 145(4), 410-429. https://doi.org/10.1037/bul0000138
Sironic,
A., et Reeve, R. A. (2015). A combined analysis of the Frost Multidimensional
Perfectionism Scale (FMPS), Child and Adolescent Perfectionism Scale (CAPS),
and Almost Perfect Scale—Revised (APS-R): Different perfectionist profiles in
adolescent high school students. Psychological Assessment, 27(4),
1471-1483. https://doi.org/10.1037/pas0000137
09 avril 2021
Différence entre la psychologie et la sociologie
Petit clin d'oeil critique envers la psychologie qui se centre presqu'exclusivement sur l'individu et qui fait l'impasse sur la source des problèmes.
Psychologie : il y a une infestation de coquerelles dans la maison, vous devez apprendre à gérer votre phobie des insectes.
Sociologie : il y a une infestation de coquerelles dans la maison, il faut les exterminer et s'attaquer à la source qui a pu provoquer cette infestation.
😏
07 avril 2021
Tordre la réalité historique
Réduire la nation québécoise, surtout sa majorité historique francophone, à un peuple de colonisateurs et d'oppresseurs blancs, sans tenir compte des données historiques est d'un simplisme proprement stupide.
06 avril 2021
Démesure rationnelle
Quand on délaisse l'émotion au seul profit de la raison, on risque de sombrer dans la démesure rationnelle.
Démesure affective
Quand on délaisse la raison au seul profit de l'émotion, on risque de sombrer dans la démesure affective.
05 avril 2021
Soumission
Au Québec, les fédéralistes - partisans du maintien du Québec dans le Canada - ont toujours une multitude d'arguments pour justifier la soumission du Québec à la volonté canadienne. Tout se passe comme si la soumission leur semblait la meilleure posture à adopter pour une nation.
Discours culpabilisant
Certains parlent au Canada de racisme systémique et critiquent le gouvernement québécois de ne pas en reconnaître la légitimité. Ces mêmes personnes, tiennent aussi un discours systématiquement culpabilisant envers les québécois francophones, discours qui peut se résumer ainsi :
- soyez fiers de vos origines sauf si vous êtes de descendance française;
- soyez fiers d'être canadiens mais ayez honte d'être québécois d'expression française;
- soyez fiers de parler anglais mais ayez honte d'être francophones;
- soyez fiers d'être ce que vous êtes sauf si vous êtes blancs.
01 avril 2021
Sur le français au Québec
Le Québec se bat depuis toujours pour conserver sa culture et sa langue. Et, depuis toujours des gens le lui reprochent. Leur raisonnement fataliste cherche toujours à faire passer celui qui défend sa propre langue pour un ringard passéiste, un imbécile, qui ne comprend rien au changement (et ce changement c'est bien entendu l'anglicisation, synonyme de progrès). Le refus de perdre sa culture et sa langue est alors présenté comme de l'inadaptation voire de l'intolérance.
29 mars 2021
Éducation supérieure : passage de l’institution à l’organisation
L’université a
plus de mille ans d’histoire. Bien entendu il est quelque peu hasardeux de
vouloir réduire une si longue durée à des modèles qui, nécessairement seront
toujours quelque peu réducteurs. Néanmoins, en suivant les pas de Michel Freitag
(1995) et sur la base de leur finalité ultime, nous pouvons identifier deux
grands modèles d’université : l’institution et l’organisation.
Sans en faire de grands idéaux-types (Weber, 1918), il semble qu'une
tendance lourde se soit installée et qu'il n'y ait plus que quelques facultés,
groupes de recherche ou professeurs qui portent à bout de bras cette vocation
institutionnelle des universités, fortement négligée au profit du volet
organisationnel. Comme une
institution se définit par la nature de sa finalité qui se rapporte à
l’ensemble de la société, elle participe au développement des valeurs à
prétention universelle. Par contre, une organisation se définit de manière
instrumentale. Elle relève de l’adaptation des moyens pour atteindre des
objectifs circonscrits.
Jusqu’à
la deuxième moitié du 20e siècle, les universités, ayant,
jusqu'à cette période, développé quasi exclusivement leur vocation
institutionnelle, ont
été – globalement – des états dans l’État, à savoir qu’elles bénéficiaient
d’une très grande souveraineté sur ce qui les concernaient (le savoir savant) et
qu’elles se gouvernaient de manière autonome. Cela a permis une prise en charge
réflexive d’un idéal civilisationnel à orientation universaliste. L’idée de l’université
était alors étroitement liée à deux autres idées fondamentales en Occident
: celle de la transcendance du monde de l’esprit et celle de l’exigence d’une
unité réfléchie. L’Europe a été le berceau de ce type d’université.
Cependant, les
États-Unis vont développer un modèle d’université qui s’éloigne de cet idéal. Il
ne s’agit plus de participer à l’élaboration d’une synthèse universaliste mais
plutôt de produire du savoir à objectifs restreints. Après de la Seconde guerre
mondiale, à faveur de la reconstruction de l’Europe et du Japon, le modèle
américain va s’étendre au monde entier. Comme organisation, l’université est pensée
et gérée en vue de la prestation de service. L’accent est mis sur les
recherches instrumentales, pragmatiques et fonctionnelles. Il s’agit de
répondre aux besoin de différents groupes dans la société : État,
entreprises privées, associations de toutes sortes, etc. Dit autrement, la
recherche a moins pour objectif de connaître la nature des choses que de
prévoir et contrôler les effets de l’intervention humaine (Freitag, 1995).
Mettant désormais, dans une part importante de celles-ci, l'accent sur
le volet organisationnel,
les universités se font maintenant concurrence non seulement pour attirer les
étudiants mais aussi pour offrir leurs services de recherche et développement
aux « utilisateurs » de la société. Ce faisant, elles tendent à devenir des
entreprises gérées de manière managériale dans un souci d’efficacité et dans
une perspective d’adaptation continue à la demande sociale et économique. Cette
fonction contraste fortement avec l’idée de développement d’un héritage à
valeur transcendantale et civilisationnelle poursuit historiquement dans les
universités conçues comme institution. Dans les organisations que sont devenues
les universités, la science a cessé d’être d’abord le lieu où se réalise la
volonté de connaître le monde pour devenir « (…) le déploiement tous azimuts de
notre capacité démiurgique de produire tous les artifices qui peuvent nous
convenir à n’importe quelle fin » (Freitag, 1995, p. 42-43).
En somme, devenues ni plus ni moins que des
organisations, les universités ont abandonné toute finalité de compréhension
synthétique du monde (physique et social) et, partant, toute visée de
production d’une connaissance pouvant répondre à un idéal universel. Laissons
le dernier mot à Freitag :
«
En tant d’êtres humains, nous ne nous étudions plus, réflexivement, pour savoir
qui nous sommes, quelle est notre place dans le monde et ce que nous pouvons
espérer; nous ne faisons plus que de la « recherche » sur les mille
conséquences de tout ce que nous faisons; la prévision, la programmation et le
contrôle de ces conséquences sont devenues les conditions mêmes de notre
existence » (1995, p. 51).
Bien que cette
lecture corporatiste ne puisse être appliquée à toutes les universités et à
toutes les facultés et les groupes de recherche qui les composent, le Canada,
par la prolifération des programmes dits "appliqués", à titre
d'exemple, illustre très bien notre propos. Il ne suffit que de penser aux
universités telles que l’Université d’Ottawa, l’Université de Guelph,
l’Université Queen, l’Université Ryerson, l’Université de Sherbrooke et bien
d’autres, ainsi qu’à leurs programmes de sciences pures et appliquées, d’arts
appliqués, de politique appliquée, d’éthique et d’épistémologie pratique, de
sciences sociales et appliquées, afin de constater l’étendue de cette
transformation. D’ailleurs, selon Michel
Seymour (2013), l’orientation entrepreneuriale est fortement implantée dans nos
universités, et quelques éléments le démontrent sans ambiguïté.
1-
Les universités
sont le plus en plus souvent gérées par des gens qui ne sont pas des
universitaires de carrière.
2-
Les salaires des
dirigeants des universitaires tendent à s’aligner sur ceux des emplois
similaires dans les entreprises privées.
3-
La gouvernance des
universités tend à réduire les professeurs à diminuer leur pouvoir
d’autogestion et à n’être que de simples employés.
4-
Le rapport des
universités vis-à-vis des étudiants est celui d’une entreprise face à une
clientèle qu’elle doit attirer à tout prix.
5-
Selon cette
logique, les universités dépensent de fortes sommes d’argent (des millions) en
publicité.
6-
La notion de
rentabilité – des chercheurs, des programmes, etc. – est partout.
7-
Le savoir est perçu
comme une marchandise à produire et à vendre.
8-
La recherche
vraiment libre est devenue de plus en plus rare (Lajoie, 2009).
Par exemple, au
Québec, les conseils d’administration des universités, font une large place aux
milieux socioéconomiques. D'ailleurs, et ce depuis les années '80, on a vu se
multiplier le financement de recherche où les chercheurs n'ont plus une entière
liberté. En effet, les différents fonds de subventions du Québec imposent
désormais des problématiques de recherche jugées prioritaires. Ils créent ainsi
des programmes qui orientent systématiques les chercheurs vers tels ou tels
problèmes à résoudre. Ces programmes exigent que les chercheurs aient des «
partenaires » des milieux socio-économiques et qu'ils rendent compte de leurs
résultats auprès d'eux et auprès de l'organisme subventionnaire. Ainsi, comme
le souligne Lajoie (2009), les chercheurs ont vu leur liberté de recherche
fondre comme de la neige au printemps. Ce qui est légitime d'interroger, ce qui
est pertinent de scruter, ce qui exige réponses, ce sont maintenant en grande
partie l'État et les partenaires socio-économiques qui le décident.
Lajoie déplore
cette dérive de la recherche libre et met en lumière les dangers que cela
représente pour la qualité et la profondeur des recherches qui sont effectuées.
Dans ce contexte où la recherche est arraisonnée pour des intérêts qui ne
sont pas endogènes, les sciences de la nature et les sciences de la santé tirent
plus facilement leur épingle du jeu dans la mesure où « productions »
s'alignent plus aisément sur des impératifs pratiques : créer un meilleur
alliage de béton; développer un nouveau vaccin, etc. Par contre, la
littérature, les humanités ainsi que les sciences sociales - plus
traditionnellement axées sur la pensée critique - sont sur la sellette. On les
somme de prouver leur « utilité ».
Parfois, comme au
Japon (lequel a mis de l'avant un projet de loi visant la fermeture des
facultés de lettres,
arts, sciences humaines et sciences sociales accusées de produire des
travailleurs inutiles) l'attaque est frontale; ce qui a le mérite de mettre au
grand jour la vision de la formation et de la recherche
universitaires mise de l'avant par le néolibéralisme : celles-ci
doivent produire des travailleurs performants pour l'économie et servir les
intérêts de l'État et du capital. Cette décision, découlant d’une affirmation
tenue le 8 juin 2019, du ministre japonais de l’éducation, Hakubun Shimomura,
dans laquelle il demandait « d’abolir ou de convertir ces
départements pour favoriser des disciplines qui servent mieux les besoins de la
société. » (Fizazi, 2019) Fort heureusement, certaines universités nippones ont refusé
d'obtempérer et ont maintenu leurs programmes et continuent ainsi à former des
citoyens « inutiles ».
Bien évidemment, les recteurs, les
gestionnaires et les professeurs ne peuvent être dégagés de toute
responsabilité face à cet accroissement du corporatisme universitaire, alors
qu'ils ont, dans certains cas, eux-mêmes largement bénéficié de cette posture
d'intellectuels et des avantages pouvant découler de telles ramifications,
aurait pu rendre plus difficile la transmission à grande échelle du savoir.
Cependant, le constat demeure cinglant et c’est pourquoi il importe de nous y
attarder. L’influence des universités sur la façon dont se développe nos
sociétés et se déploie la culture, la connaissance et les différentes
compétences est telle que l’influence des entreprises sur les universités
représente un lien d’influence direct de ces mêmes entreprises sur le
vivre-ensemble.
RÉFÉRENCES :
Freitag, M. (1995). Le naufrage de l'Université. Et autres essais
d'épistémologie politique. Québec/Paris : Nuit Blanche/La Découverte.
Lajoie, A. (2009). Vive
la recherche libre ! Montréal : Liber.
Seymour, M. (2013). Une idée de l’université. Propositions d’un professeur militant. Montréal : Boréal.