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23 octobre 2020

Sur une certaine tendance du discours anti-raciste

Dans un certain discours anti-raciste (car il n'y a pas un seul discours anti-raciste, là comme ailleurs, on constate de multiples variantes), une chose me chicotte ! Le clivage noirs / blancs ! Outre la pensée racialiste que ce clivage reprend, je trouve questionnable cette vision manichéenne qui semble faire de tous les blancs des fils et des filles d'oppresseurs. Peut-être ai-je tort, mais dans ce clivage, tout blanc semble être invité à expier les fautes de ses ancêtres en raison de l'esclavage (et dois-je préciser au passage, que je récuse cette idée que les descendants doivent expier). Le problème avec cette position, c'est qu'historiquement ce ne sont pas tous les pays habités par des blancs (et donc pas tous les blancs) qui se sont livrés à l'esclavage des noirs : Hongrois, Roumains, Lithuaniens, Finlandais, Albanais, Bulgares, Estoniens, Lettoniens, Russes, Ukrainiens (et j'en oublie certainement), pour tout ces peuples l'esclavage - quand il y en avait et il y en avait car il y a eu de l'esclavage partout - était d'abord une affaire entre blancs. La position soutenue ne serait-elle pas alors comme si les Juifs disaient qu'en raison des crimes nazis, sachant que les nazis étaient des blancs occidentaux, tous les blancs occidentaux doivent expier pour la mise à mort massive de leur compatriotes en 1939-1945 et seraient invités à se taire sur tout ce qui concerne cette période horrible. Or, nous savons tous qu'un grand nombre d'Européens étaient antinazis et ont sauvé des Juifs. Et, les descendants des camps d'extermination n'ont jamais demandé aux autres de se taire et n'ont jamais revendiqué l'exclusivité du discours sur cette horreur absolue. D'ailleurs, est-ce que les Juifs demandent aux Allemands d'aujourd'hui d'expier ? Ce que je soulève ici comme questionnement ne délégitime en rien l'extrême souffrance qu'ont ressenti et ressentent encore les personnes racisées et ne cautionne en aucun cas le racisme dont elles sont souvent les victimes. Mais, leur peine et leur colère justifient-elles des amalgames qui me paraissent assez problématiques ? Ne se livre-t-on pas ici à une surgénéralisation ?

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