NOTES À PARTIR DE L'ARTICLE DE C.M. CLARK ET M. LAMPERT (université de l'État du Michigan), Quel savoir sur l'enseignement pourrait être utile aux maîtres ? Quelques réflexions inspirées des recherches sur les aspects cognitifs des processus d'enseignement, in L'ART ET LA SCIENCE DE L'ENSEIGNEMENT; hommage à Gilbert De Landsheere, (sous la direction de Marcel Crahay et Dominique Lafontaine), Editions Labor, 1986, 185-198.
Bien qu'il s'agisse d'un texte qui date de plus de 20 ans, il n'est pas sans intérêt car il nous informe sur un courant de recherche qui a été - et est encore - très populaire en sciences de l'éducation.
L'article porte en effet sur le TEACHER'S THINKING : Ce courant d'étude se définit comme un ensemble de recherches sur les processus cognitifs mis de l'avant par les enseignants pour accomplir leur fonction.
On peut y relever quatre champs d'investigation :
1) La préparation de l'enseignement;
2) Les prises de décisions en cours d'enseignement;
3) Les jugements portés par les enseignants sur les élèves;
4) Les théories implicites des enseignants.
Une date à retenir : 1983, la création de l'I.S.A.T.T. : International Study Association on Teacher Thinking (réseau de chercheurs).
Le but des recherches sur les processus cognitifs des enseignants n'est pas de trouver des recettes toutes faites ou de dicter ce qu'il faut faire. En quelque sorte, on veut informer les enseignants sur ce qui se passe en général dans leur tête. De telles recherches peuvent conduire à «asseoir» le statut PROFESSIONNEL du métier d'enseignant.
L'analyse du processus d'enseignement, selon la perspective cognitive, a enrichi la connaissance de ce domaine de l'activité humaine dans trois directions:
1) Enseigner c'est quelque chose de complexe;
2) Renseigner sur les connaissances des enseignants;
3) Réflexion sur les méthodes utilisées pour la recherche.
1- La complexité
Les recherches montrent que les enseignants expérimentés adoptent une planification de la matière sur LE MODE CYCLIQUE ET ITÉRATIF. La phase de planification est cruciale pour l'enseignement en classe. L'enseignant doit gérer le contenu, le contenant, le temps, le travail à faire et les individus. À noter que les auteurs passent en revue, de façon très succincte, les diverses recherches en ce domaine.
À propos des recherches sur les procédures cognitives entre routines et nouvelles informations, on apprend que les enseignants expérimentés "se distinguent par leur capacité à obtenir et retenir de nouvelles informations au cours de leur interaction avec les étudiants, tout en maintenant le cap de la leçon." (p.189)
À propos des recherches sur la relation entre décisions en interaction et comportements des élèves, les auteurs nous disent que les enseignants efficaces "se caractérisent par la rapidité du jugement, la capacité de garder en mémoire de nombreux événements et indices, en les classant dans un petit nombre de catégories, l'aptitude à distinguer l'importance relative des indices et événements et leurs tentatives de changer le cours des interactions en classe, si cela s'avère nécessaire." (p.189)
2- Les connaissances
Les enseignants ont besoins de connaissances CONTEXTUALISÉES (cf., p.191).
La connaissance utilisée est INTERACTIVE (cf., p.192).
La réflexion des enseignants a un caractère SPÉCULATIF (cf., p.193).
3- Les méthodes
Les recherches sur les processus cognitifs des enseignants ont aidé à développer et à perfectionner les méthodes d'observation et d'enregistrement et aussi, les cadres interprétatifs.
Quelques techniques utilisées :
1) le rappel stimulé;
2) la réflexion parlée;
3) la rédaction structurée d'un journal.
L'objectif poursuivi est le suivant : rendre apparent les aspects formellement latents de l'acte d'enseignement.
En terminant, les auteurs attirent notre attention sur le fait que les méthodes utilisées en ethnographie permettent de découvrir les systèmes de signification partagés par les professeurs et les élèves.
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