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22 septembre 2024

Idéalisme objectif : synthèse

Les tenants de l'idéalisme objectif soutiennent non pas que certaines idées sont infaillibles. 

Ils soutiennent plutôt qu'une connaissance « non hypothétique » est possible et que cette connaissance n'est pas du même type que celle développée par les sciences axiomatico-déductives.

 

L'idéalisme objectif est une doctrine philosophique qui postule que la réalité fondamentale est de nature idéelle. 


Cette doctrine reconnaît tout de même l'existence d'une réalité matérielle indépendante de la perception humaine. Ses principales caractéristiques sont :


  • L'être matériel est fondé sur un être spirituel (à ne pas concevoir ici au sens religieux).
  • Opposition ontologique au matérialisme.
  • Acceptation de la posture réaliste à savoir que les objets matériels ont une existence indépendante du sujet connaissant.
  • Rejet de l'idée que l'accès à la vérité passe uniquement par l'observation.
  • L'idéalisme objectif est une tentative de concilier l'existence d'une réalité idéelle fondamentale avec la reconnaissance d'un monde matériel objectif; ce qui le distingue tout autant du matérialisme que de l'idéalisme subjectif.

 

Le philosophe allemand Vittorio Hösle est une des figures actuelles les plus importantes de l'idéalisme objectif.


Voyons rapidement quelques aspects fondamentaux de la pensée de ce philosophe :

 

Il a cherché à moderniser le courant philosophique de l'idéalisme objectif (qui remonte à Platon). Il est fortement inspiré par Hegel tout en étant critique de sa pensée. 

 

Voici certains éléments importants de la pensée de Hösle :


  1. Il défend donc un idéalisme objectif, à savoir que la réalité ultime est de nature idéelle ou conceptuelle et existe indépendamment des esprits finis.
  2. Il cherche à concilier l'idéalisme avec les avancées des sciences modernes, entre autres, en intégrant des éléments de la théorie de l'évolution et de la cosmologie contemporaine.
  3. Il ne considère pas que l'histoire est un processus nécessaire et rationnel (en cela il s'éloigne de Hegel). Il reconnaît une part de contingence dans le devenir historique.
  4. Il accorde une place importante à l'intersubjectivité, pour lui les relations entre sujets jouent un rôle crucial dans la constitution de la réalité.
  5. Il cherche à fonder rationnellement l'éthique et les valeurs morales sur la base de l'idéalisme objectif. Il défend ainsi l'idée qu'il y a des vérités morales objectives.
  6. Il vise à dépasser l'opposition entre naturalisme et idéalisme car il propose une forme de "naturalisme idéaliste".


L'idéalisme objectif de Vittorio Hösle - en préservant l'idée d'une réalité idéelle objective - est une tentative stimulante pour renouveler cette tradition philosophique (vieille de plus de 2000 ans) tout en maintenant un dialogue avec la science et les enjeux contemporains.

 

La question de la vérité occupe une place fondamentale dans l'idéalisme objectif : 

 

Il est de bon ton depuis des décennies d'affirmer qu'il ne peut y avoir de vérité absolue. 


Or, cela est pour le moins discutable. 


Explication rapide...


Suivant Royce, une vérité absolue est une vérité dont la négation implique la ré-assertion de la même vérité. 


De la même manière, les propositions qui ont une fondation ultime sont des propositions dont la négation est une contradiction pragmatique. 


Par exemple, dire «la fondation ultime est impossible» est une contradiction dans les termes puisque par sa forme (ici négative), cette proposition revendique une fondation ultime. 


Il en va de même pour l'énoncé «toute vérité est relative» qui, en s'énonçant, affirme quelque chose qui se veut absolu (ou universel).

 

Références :


Hösle, V. (2004). La crise du temps présent et la responsabilité de la philosophie. Paris : Éditions champ social.

Hösle, V. (2001). L’idéalisme objectif. Paris : Du Cerf. Paru originellement en allemand en 1987.

Royce, J. (1911). The problem of truth in the light of recent discussion. In J. Royce, William James and other essays on the philosophy of life(pp. 187–254). MacMillan Co. https://doi.org/10.1037/11610-003

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