Bienvenue



Pour me rejoindre :

Stemar63@gmail.com

02 mars 2022

Pour une épistémologie de la pertinence

Dans son ouvrage intitulé « L'anthropologie en l'absence de l'homme », le sociologue et philosophe québécois Fernand Dumont propose une épistémologie de la pertinence pour les sciences humaines et sociales (les SHS qu'il regroupe sous le vocable « anthropologie ») en lieu et place d'une épistémologie axée uniquement sur l'analyse des méthodes et de la construction de l'objet. Pour lui, « l'épistémologie de la vérité » (qui domine presque sans partage le monde scientifique, même en SHS) comporte de sérieuses limites dont celle de trop laisser de côté les questions - pourtant cruciales pour les humains - de l'éthique et de la pertinence. C'est dire que « l'épistémologie de la vérité » relègue au second plan le travail pour la communauté des humains (la pertinence de qui est produit comme savoirs). Ainsi, les savoirs produits sont appréciés sur la seule base de leur vérité indépendamment de leur pertinence pour la communauté humaine. Or, si cela est problématique pour toutes les sciences, cela l'est d'autant pour les SHS. Ces dernières, en assumant explicitement les questions éthiques, donc en adoptant une épistémologie de la pertinence, seraient directement traversées non pas seulement par la question de la vérité des savoirs mais aussi par la question de la pertinence de ceux-ci. Les SHS, alors, travailleraient non seulement à la vérité mais aussi et surtout à une vérité signifiante (pertinente) pour les communautés humaines.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire