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03 mai 2019

Penser l'histoire avec le philosophe allemand H.-G. Gadamer


À la suite de Gadamer, nous ne pouvons adhérer à une vision positiviste de l’histoire.

Car, notre relation à l’histoire est fondamentalement celle d’une appartenance.

Notre historisme, contrairement à celui que critiquait Gadamer, ne postule pas une succession de mondes clos sur eux-mêmes.

Nous sommes exposés à l’histoire; le passé se conserve malgré ses transformations et nous parle à travers la tradition (qui n’est pas nostalgie d’un monde ancien).

Cette tradition doit être passée au crible de l’analyse critique car elle englobe aussi les idéologies parfois aliénantes comme le disait Habermas.

Nous pensons l’histoire à partir de notre situation, notre vision est donc toujours finie, mais l’horizon qui est le nôtre se déplace avec nous. Le passé n’est donc pas altérité absolue.

Ce qui fut horizon du passé peut rencontrer l’horizon du présent : ce que Gadamer appelle fusion des horizons.

Cette fusion des horizons est possible du fait que je suis conscient d’être exposé aux effets de l’histoire et donc que l’histoire agit dans mes actes de compréhension.

En proposant l’idée de fusion des horizons, Gadamer réfute à la fois l’objectivisme (qui ne se pense pas comme conscience historiquement ancrée) et l’idéalisme (de type hégélien) qui pense l’histoire comme horizon unique (l’histoire comme avènement de la Raison).

Le passé est continuellement compris à partir de l’horizon du présent, il est réinterprété par rapport à notre situation présente. Pour nommer ce processus, Gadamer parle d’application.

Bien qu’il agisse sur nous, on ne subit pas simplement le passé, nous agissons sur lui et, ce faisant, nous agissons sur nous.

Si nous ne sommes jamais de parfaits innovateurs, nous sommes pas non plus de simples suiveurs.

En fin de compte, à l’instar de l’herméneutique nous pensons l’histoire comme expérience (celle d’être exposé aux effets de l’histoire).

Ce faisant, nous ancrons l’histoire dans la mémoire « puisque l’action continue du passé qui définit la tradition implique que cette dernière opère comme mémoire (individuelle et collective) » (Vultur, 2017, p. 260).  

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