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16 janvier 2018

Histoire : un enjeu idéologique

L’histoire fait toujours l’objet d’enjeux idéologiques forts. Ce faisant, on ne la retrouve pas uniquement dans les livres ou les manuels de classe. Présente dans tous les arts, elle joue un rôle identitaire comme ce fut le cas au Québec dans les années 1960-1970. À travers les chansons ou la poésie – pensons à la mythique Nuit de la poésie du 27 mars 1970 où se sont succédés sur la scène du théâtre Gesù à Montréal de grands poètes québécois, Gaston Miron, Michèle Lalonde, Raôul Duguay, Denis Vanier, Paul Chamberland, Pierre Morency et bien d'autres – l’histoire du Québec était alors non seulement mobilisée mais aussi revue en fonction d’un projet social et politique. En parallèle, les historiens professionnels revoyaient l’histoire de la Nouvelle-France et de la province du Québec pour la sortir des sentiers tracés par le clergé et son nationalisme conservateur de survivance. Ainsi, durant la révolution tranquille, par la musique, le cinéma, la poésie ou le roman, le Québec tentait de redéfinir son identité et cela ne pouvait se faire sans revisiter son histoire. Mouvements de femmes, mouvements de jeunes, mouvements, de gauche, le Québec voyait différents groupes de la société civile prendre la parole pour non seulement pour changer le présent mais aussi pour définir le futur. Et cela, passait nécessairement par un questionnement du passé, par sa réinterprétation, par l’interrogation de la tradition et donc par une réécriture des récits jusque-là admis. Les « sans grades », les minorités, les absents de l’histoire officielle, voulaient parler et se faire entendre, ils voulaient que l’histoire porte leurs voix. Désormais, il ne serait plus possible d’écrire l’histoire sans parler d’eux.

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