Le projet de constituer une science de l’éducation, c’est-à-dire une
pédagogie scientifique de type « applicationniste » et garante du
succès de l’action éducative s’est considérablement refroidi dans les années 80 et surtout 90 (mais, notons-le, le rêve demeure encore vivant chez certains). Un bon nombre de chercheurs en
éducation ont de plus en plus douté de la pertinence du modèle de la rationalité scientifique et
technique pour rendre compte de la compétence professionnelle des enseignants
en contexte d’action et de leur capacité à faire face à des situations
problématiques marquées par la complexité, l’incertitude et le conflit de
valeurs. En fait, on a peu à peu pris conscience qu'on ne pouvait tirer directement des
théories scientifiques de l’apprentissage ou du développement de l’enfant des
prescriptions pédagogiques, des buts et des finalités d’éducation. En effet, la science,
on l’oublie trop souvent, est impuissante à prescrire l’action. Ainsi, le rapport
descriptif/prescriptif est l’un des cas de figure que nous devons garder à
l’esprit lorsque nous nous engageons dans
une réflexion sur les rapports théorie et pratique en éducation.
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