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19 juin 2012
Quand l'école et la société ne veulent pas voir la cause des problèmes
Sans discréditer toute approche médicale (ce serait ridicule et contre productif), force est de constater que celle-ci est devenue hégémonique dans le «traitement» des enfants «à problème» dans les écoles. Or, cette approche médicale a pour conséquence, en quelque sorte, de «naturaliser» les effets de la pauvreté. En effet, ce sont les enfants qui proviennent de milieux défavorisés qui sont le plus souvent «diagnostiqués» comme présentant des «troubles» de ceci ou de cela. Or, un grand nombre de «troubles» constatés chez ces enfants sont en réalité des effets produits par les situations difficiles vécues dans la famille et dans le milieu. Bien que l'on se réfère au modèle médical pour «gérer» ces cas, on s'en éloigne paradoxalement car ici - contrairement à une véritable approche médicale - on traite seulement les effets sans jamais travailler sur les causes profondes. La place prépondérante qu'occupe cette approche dans le milieu scolaire s'explique peut-être par le fait qu'elle offre une solution simple - voire simpliste - aux «problèmes» que représentent les élèves qui «fonctionnent mal dans le système». En effet, il est plus facile de médicamenter les enfants et de se dire qu'ils ont des troubles (au fond c'est biologique, neurologique ou génétique) que de questionner les inégalités sociales qui sont, ultimement, à la source de nombre de ces «troubles». Il est plus facile de tenter de faire tenir tranquilles ces enfants dans la classe en leur administrant des traitements médicaux que de questionner les failles du système scolaire quant à sa capacité et à sa volonté de prendre réellement en compte la diversité des élèves, sans discrimination.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
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Cela fait si longtemps que j'attends un tel questionnement. Ayant eu un enfant confronté à ce problème, j'ai toujours refusé la médication. Aujourd'hui, il est adulte et fontionnel. L'école, sous sa forme actuelle, n'était tout simplement pas faite pour lui. Il avait besoin de bouger, de toucher et de vivre pleinement !
RépondreSupprimerNadine
Bien entendu, il ne faut pas condamner en bloc toute intervention de type médical, dans certains cas, cela est approprié. Cependant, ce genre d'approche est devenu automatique, ces dernières années, et bien trop «facile». Avec son aura de scientificité - donc de neutralité, neutralité bien illusoire en fait - elle fait l'impasse sur des questionnements qui, dans notre contexte néolibéral, sont perçus comme peu légitimes.
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