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25 janvier 2011

SUR LE RELATIVISME ET L’UNIVERSALISME

On fait souvent l’équation interculturel = relativisme …et… relativisme = particularisme.
Tout se passe comme si la promotion des différences devait s’accompagner d’une négation de l’universel et, en conséquence, d’une glorification du relativisme.
Il s’agit là d’une position réductrice. S’il est évident que certains tenants de l’interculturel ont eu la naïveté ou l’imprudence de se vouer au culte du relativisme à tout crin, il demeure que cela n’est pas la position de tous et que l’on ne sacrifie pas obligatoirement l’universel sur l’autel de la différence.
Il n’y a en effet pas d’antagonisme irréductible entre l’universel et le particulier. Dans la culture humaine l’universel ne peut s’incarner que par le truchement de manifestations particulières. L’universel se construit ainsi à travers des particularismes et se nourrit de l’hétérogène. Nous n’avons qu’à penser aux grandes oeuvres de l’humanité en droit, en art, en sciences, nées à des époques particulières, dans des sociétés spécifiques, et réalisées par des femmes et des hommes distincts pour s’en convaincre. Il n’y a pas quelque chose comme d’un côté l’universel et de l’autre le particulier en matière de culture humaine. Cela ne saurait être tranché de la sorte. Dans l’histoire, le particulier devient souvent universel et l’universel particulier.
Bien sûr tout dépend de ce que l’on entend par universel. Si l’on désigne par là un état original de l’humanité ou un contenu spécifique de la culture, ce qui dépasserait les particularismes (au sens de meilleur), on fait fausse route. Cette manière de concevoir l’universel ne peut que verser dans l’ethnocentrisme dans la mesure où les critères pour désigner ce qui est digne de figurer dans l’universel ne seront jamais définis dans un vide social et culturel. En général, c’est le plus fort qui dispose du pouvoir de définir la situation et de dire ce qui est légitime ou non. Dans ce cas, l’universel se réduit trop souvent à n’être que la culture du plus fort (en arme, en gueule, en argent).
Si, par contre, on entend par universel un projet perpétuel (et non pas un état à conserver ou à reconquérir), alors là, on ne parle plus de la même chose. En effet, définir l’universel comme un projet, une quête, un idéal, toujours devant, jamais atteint, c’est accepter que la culture commune à tous les êtres humains ne saurait être définie une fois pour toute. Au contraire, ce qui est digne de figurer dans la culture universelle de l’humanité donne lieu à un constant débat obligeant chacun d’entre nous à maintenir le dialogue avec l’altérité. En quelque sorte on peut dire que l’universel ainsi conçu est non pas un état mais plutôt une pétition de principe, un pari, une position éthique ou morale envers l’humanité.

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