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16 septembre 2024

À propos de Fernand Dumont

Fernand Dumont (1927-1997) fut un sociologue, philosophe et théologien qui a durablement marqué le paysage intellectuel du Québec.  

J'ai eu le grand plaisir de suivre un séminaire avec lui au début des années '90 à l'Université Laval.

Quelques aspects de sa pensée...

La culture 

Pensée comme distance et mémoire. Il développe les concepts de culture première (celle de la famille) et culture seconde (celle notamment de l'école).

Conception de la sociologie


Pour lui, elle est une discipline ouverte aux autres disciplines : anthropologie, philosophie, etc, et s'inscrit dans une réflexion large sur la société. Elle est aussi une "science des conflits" (lesquels se manifestent notamment à travers les idéologies)

Compréhension de la société québécoise 

Une grande partie de l'œuvre de Dumont a été consacrée à l'étude de la culture 
et de l'identité québécoises.

Épistémologie des sciences humaines

Il a développé une réflexion profonde sur les fondements épistémologiques en sciences humaines.

12 septembre 2024

Critiques fréquentes envers le libertarisme

Certaines critiques philosophiques

Une conception étriquée de la liberté

Il fait la promotion d'une vision très limitée de la liberté, pensée uniquement comme une absence de contrainte. De la sorte, les conditions matérielles nécessaires pour exercer concrètement sa liberté sont totalement passées sous silence.

Un individualisme radical

Le libertarisme adhère à un individualisme extrême et ce, au détriment du lien social et de la solidarité. Cet individualisme radical est avantageux principalement - sinon exclusivement - pour les nantis.

Critiques pratiques

Inégalités et injustices

En s'opposant à toute redistribution des richesses par l'État, le libertarisme favorise 
les inégalités économiques et sociales et peut donc nuire sérieusement à la cohésion sociales.

Rôle réducteur de l'État

La volonté de réduire l'État au minimum est pour le moins problématique car cela peut nuire aux plus vulnérables et au partage des biens communs.

11 septembre 2024

Quelques aspects fondamentaux de la pensée du philosophe allemand Vittorio Hösle

Il a cherché à moderniser le courant philosophique de l'idéalisme objectif (qui remonte à Platon). Il est fortement inspiré par Hegel tout en étant critique de sa pensée.  

Voici certains éléments importants de la pensée de Hösle :

  1. Il défend donc un idéalisme objectif, à savoir que la réalité ultime est de nature idéelle ou conceptuelle et existe indépendamment des esprits finis.
  2. Il cherche à concilier l'idéalisme avec les avancées des sciences modernes, entre autres, en intégrant des éléments de la théorie de l'évolution et de la cosmologie contemporaine.
  3. Il ne considère pas que l'histoire est un processus nécessaire et rationnel (en cela il s'éloigne de Hegel). Il reconnaît une part de contingence dans le devenir historique.
  4. Il accorde une place importante à l'intersubjectivité, pour lui les relations entre sujets jouent un rôle crucial dans la constitution de la réalité.
  5. Il cherche à fonder rationnellement l'éthique et les valeurs morales sur la base de l'idéalisme objectif. Il défend ainsi l'idée qu'il y a des vérités morales objectives.
  6. Il vise à dépasser l'opposition entre naturalisme et idéalisme car il propose une forme de "naturalisme idéaliste".
L'idéalisme objectif de Vittorio Hösle - en préservant l'idée d'une réalité idéelle objective - est une tentative stimulante pour renouveler cette tradition philosophique (vieille de plus de 2000 ans) tout en maintenant un dialogue avec la science et les enjeux contemporains.

Principaux aspects de la pensée de Michel Freitag

Une sévère critique de la postmodernité

Freitag voyait dans la postmodernité un phénomène historique problématique :
  • Une absence d'intériorité et de réflexivité;
  • Une conception mécaniste de l'être et de la société;
  • La fin de l'altérité et des idéaux communs.
Freitag craignait que ces tendances mènent à une dissolution des formes sociales et à une perte de sens.

Une analyse vitriolique du capitalisme contemporain

Il critiquait vivement le capitalisme néolibéral globalisé  :
  • Réduction de tout à la rentabilité et à l'utilité;
  • Son caractère prédateur menaçant la planète et l'humanité;
  • Le fait qu'il échappe au contrôle politique et démocratique;

La défense du politique

Face à ces différentes menaces, Freitag soutenait la nécessité de  :
  • D'une résistance devant s'appuyer sur le politique comme mode d'action réfléchi et collectif;
  • Repenser la mondialisation basée sur des idéaux communs et la convivialité;
  • Redonner au politique sa capacité à réguler l'économie.

Une vision philosophique bien articulée

La pensée de Freitag s'ancrait dans :
  • L'idéalisme critique;
  • La défense du "monde de la vie" concret et sensible;
  • Une approche dialectique de la société.
En somme, Freitag a développé une théorie sociologique globale pour comprendre les transformations sociales contemporaines. Il 
a élaboré une critique juste et profonde de la société postmoderne et du capitalisme globalisé et défendu une vision résolument humaniste de la vie en société.

10 septembre 2024

L'idéalisme objectif (prise 2)

L'idéalisme objectif est une doctrine philosophique qui postule que la réalité fondamentale est de nature idéelle. Cette doctrine reconnaît tout de même l'existence d'une réalité matérielle indépendante de la perception humaine. Ses principales caractéristiques sont :

  • L'être matériel est fondé sur un être spirituel (à ne pas concevoir ici au sens religieux).
  • Opposition ontologique au matérialisme.
  • Acceptation de la posture réaliste à savoir que les objets matériels ont une existence indépendante du sujet connaissant.
  • Rejet de l'idée que l'accès à la vérité passe uniquement par l'observation.
  • L'idéalisme objectif est une tentative de concilier l'existence d'une réalité idéelle fondamentale avec la reconnaissance d'un monde matériel objectif; ce qui le distingue tout autant du matérialisme que de l'idéalisme subjectif.

Les principales critiques envers le positivisme

Critiques épistémologiques

Limites de l'observation pure !

Le positivisme soutient que seule l'observation directe des faits permet un réel accès à la connaissance. Les critiques avancent qu'aucune observation n'est purement objective et qu'il y a toujours une part d'interprétation.

L'idéalisme objectif s'oppose au positivisme en refusant de faire de l'observation l'unique viatique vers la connaissance.


Rejet de la métaphysique !

En refusant toute réflexion métaphysique, le positivisme se prive de questionnements fondamentaux sur la nature de la réalité et du savoir.

Cette posture est jugée réductrice par ses détracteurs.

Critiques éthiques et sociales


Amoralité et effacement des valeurs

Le positivisme met de l'avant une neutralité axiologique qui peut être perçue comme une forme d'amoralité. 

En voulant séparer totalement les faits des valeurs, le positivisme court le risque de conduire à un relativisme éthique.

Critiques philosophiques


Impossibilité d'un point de vue neutre

Le constructivisme s'oppose à l'idée positiviste qu'il serait possible d'avoir un accès direct et neutre à la réalité. Il y aurait toujours médiation par le langage et la culture. 

Conception réductrice de la vérité

La vérité comme correspondance exacte avec la réalité est remise en cause soit au profit d'une conception plus pragmatique, comme effort collectif pour donner du sens à l'expérience soit au profit d'un accès transcendantal comme dans l'idéalisme objectif.

06 septembre 2024

Idéalisme objectif (prise 1)

Les tenants de l'idéalisme objectif soutiennent non pas que certaines idées sont infaillibles. 

Ils soutiennent plutôt qu'une connaissance « non hypothétique » est possible et que cette connaissance n'est pas du même type que celle développée par les sciences axiomatico-déductives.

Voir les travaux du philosophe Vittorio Hösle.

05 septembre 2024

Vérité

Il est de bon ton depuis des décennies d'affirmer qu'il ne peut y avoir de vérité absolue. 

Or, cela est pour le moins discutable. Explication rapide...

Suivant Royce, une vérité absolue est une vérité dont la négation implique la ré-assertion de la même vérité. 

De la même manière, les propositions qui ont une fondation ultime sont des proposition dont la négation est une contradiction pragmatique. 

Par exemple, dire «la fondation ultime est impossible» est une contradiction dans les termes puisque par sa forme (ici négative), cette proposition revendique une fondation ultime. 

Il en va de même pour l'énoncé «toute vérité est relative» qui, en s'énonçant, affirme quelque chose qui se veut absolu (ou universel).

Références :

Hösle, V. (2004). La crise du temps présent et la responsabilité de la philosophie. Paris : Éditions champ social.

Hösle, V. (2001). L’idéalisme objectif. Paris : Du Cerf. Paru originellement en allemand en 1987.

Royce, J. (1911). The problem of truth in the light of recent discussion. In J. Royce, William James and other essays on the philosophy of life (pp. 187–254). MacMillan Co. https://doi.org/10.1037/11610-003

04 septembre 2024

Un changement dans la profession

Il fut un temps où la tâche la plus importante d'un professeur d'université était de réfléchir. Aujourd'hui, un professeur d'université réfléchit quand ses autres tâches lui en laissent le temps.

Petitesse

 Un petit esprit est déjà moins petit s'il se sait petit.

Science réduite

Quand la science est réduite à résoudre des problèmes pratiques (économiques, éducatifs, techniques, etc.), elle paraît extraordinaire mais en fait, elle devient une simple ingénierie. 

Temps

Dans un monde épris de vitesse, cela prend du temps d'apprendre à prendre son temps.

Relativisme

Le relativisme se contredit lui-même lorsqu'il affirme qu'il ne peut être dépassé.