Bienvenue



Pour me rejoindre :

Stemar63@gmail.com

18 décembre 2024

Critiques de la possibilité d'établir des critères univoques en recherche

On trouvera ici quelques critiques que l'on peut faire sur l'idée qu'il serait possible d'établir des critères univoques dans le domaine de la recherche en sciences humaines et sociales :

Relativité contextuelle : La valeur accordée à un objet ou à un critère peut varier en fonction de l'échelle d'analyse (micro, meso, macro par exemple), ce qui complexifie l'application de critères homogènes. Cette variation d'échelle peut induire des changements dans l'importance accordée à certains éléments (ce qui rend ardu l'établissement de critères applicables universellement). 

Subjectivité et interprétation : Comme l'a bien montré l'herméneutique, malgré les efforts pour établir des critères objectifs, il existe toujours une part de subjectivité (au sens large) dans leur interprétation et leur application. Les chercheurs peuvent avoir des perspectives différentes, ce qui peut influencer leur compréhension et leur utilisation des critères.

Complexité des objets étudiés : Les objets d'étude sont souvent complexes et multidimensionnels, ce qui rend problématique l'établissement de critères simples et univoques.

Variations méthodologiques : Aucune méthodologie n'est parfaite. Dans certains types de recherche, les outils méthodologiques sont évolutifs durant la collecte des données.

Évolution des connaissances : Tout critère considéré comme univoque à un moment donné peut devenir problématique en fonction de l'avancement des connaissances scientifiques ainsi que selon l'évolution des méthodologies.

17 décembre 2024

Une vision rétrécie du monde

En science, quand on ne recherche que « ce qui marche », on ne voit plus vraiment le monde comme un scientifique mais surtout comme un technicien. Ce n'est pas mal en soi; tout dépend de ce qu'on laisse alors dans l'ombre. Mais, une chose est certaine, c'est prendre une posture pour le moins réductrice vis à vis le monde.

Posture non scientifique

S'il y a bien quelque chose qui n'est pas scientifique, c'est assurément de faire de la science une icône ou un fétiche. 

16 décembre 2024

Phénoménologie opposée fondamentalement au positivisme

 La phénoménologie est fondamentalement opposée au positivisme et ce, pour une raison évidente : 

  • son principe fondateur est que tout activité (qu'elle soit le fait d'un animal ou d'un humain) a un caractère foncièrement intentionnel.

Le symbolique

Central dans la conception de nombreux penseurs en sciences humaines et sociales, le symbolique (dans les choses de l'humain) englobe tout le domaine ontologique de la représentation (idées, concepts). Au fond, il renvoie à tout ce qui est spécifique à la vie humaine.

En plus d'être une faculté psychique de l'être humain, le symbolique prend forme dans les institutions.

C'est dire que le symbolique est objectivé dans le langage et la culture.

Bien qu'il joue en quelque sorte le rôle d'un a priori transcendantal, il est en fait le produit des interrelations - significatives et contingentes - entre les êtres humains, interrelations qui se sont fixées de manière plus ou moins objectives.

Donc, la position de transcendantalité du symbolique ne peut être fixe, pas plus qu'elle ne peut être universelle. Elle est en fait « dialectiquement » évolutive, relative, au gré de l'action humaine. 

Les demi-savants

Les demi-savants encombrent nos médias. 

Ils y déversent leurs certitudes et leurs idéologies. 

Certains que leur pensée est la meilleure, ils conspuent ceux qui ne pensent pas comme eux.

Et, les médias en redemandent.

15 décembre 2024

Poursuite sans fin

Quand on croit posséder la sagesse, elle nous échappe. Quand on la cherche sans fin, on la trouve parfois, fugacement. Mais, il faut immédiatement repartir à sa recherche.

12 décembre 2024

Quelques arguments contre l'usage du concept de racisme systémique

Au fil de mes lectures, je suis tombé sur divers arguments contre le concept de racisme systémique.

Voici les principaux que j'ai retenus.

Le concept de racisme systémique manque de clarté et de définition précise. Il repose sur des bases qu'on peut qualifier de pseudo-scientifiques sans compter qu'il est utilisé de manière très large; ce qui va à l'encontre d'un usage scientifique d'un concept.

Ce concept assimile toute disparité statistique entre des groupes à une preuve directe de discrimination systémique. Or, cette preuve n'est jamais démontrée, on en reste la plupart du temps aux anathèmes prononcés de manière incantatoire.

Le concept favorise une vision victimaire des relations sociales car il attribue les inégalités à un système oppressif invisible.

Le concept de racisme systémique encourage de manière évidente la culpabilisation des groupes dit « dominants » (le dominant étant toujours présenté de manière caricaturale comme un « occidental, blanc, hétérosexuel ».

Certains avancent l'argument fort raisonnable que les « poches résiduelles de racisme » au sein d'une société ne signifient pas que l'ensemble du système est raciste.

En mettant systématiquement l'accent sur les divisions raciales et en segmentant la société en groupes plus ou moins distincts, l'usage du concept renforce à l'évidence les tensions sociales et nuit à la cohésion sociale.

Il faut aussi noter l'instrumentalisation du concept dans l'optique de promouvoir un agenda politique lié à une idéologie qui semble avoir perdue complètement le sens du vivre-ensemble.

Les tenants du concept n'expliquent jamais vraiment quand, comment et selon quels critères on pourrait dire qu'un système n'est plus systématiquement raciste. Il semble donc que l'on puisse accuser « le système » à jamais.

Enfin, l'usage du concept s'accompagne d'une tendance lourde à traiter de racistes tout ceux qui le questionnent. Utilisé de manière réthorique, il vise à discréditer tout opposant (même les opposants « légers »).

11 décembre 2024

Pourquoi les approches méthodologiques issues des sciences de la nature sont limitatives et donc problématiques en SHS

Les approches méthodologiques issues des sciences de la nature présentent certaines limites en sciences humaines et sociales et ce, pour plusieurs raisons :

  1. La complexité et l'instabilité de l'objet d'étude : Contrairement aux phénomènes naturels, les faits sociaux sont complexes, changeants et difficilement reproductibles. Les comportement, les actions et les pratiques des humains sont hétérogènes et se laissent difficilement enfermés dans des modèles standardisés.
  2. La dialectique du rapport entre la recherche et son objet : Les savoirs produits par les SHS exercent une influence sur « l'objet » même qu'elles étudient; ce qui le transforme.
  3. Le chercheur impliqué dans son objet : Les chercheurs en SHS ne sont pas extérieurs à leur objet, mais y participent toujours eux-mêmes d'une certaine façon; de sorte que la distance ne peut y être indique à celle qu'on observe en science de la nature.
  4. L'étude du symbolique : Les sciences humaines et sociales analysent des « objets » dont l'existence est très souvent symbolique (bien qu'ils s'objectivent en partie dans des institutions) ce qui rend difficile l'application directe des méthodes des sciences de la nature.
  5. Le risque d'essentialisation : Transférer les méthodologies des sciences de la nature vers les SHS comporte un réel danger de réduire la complexité des phénomènes sociaux à un seul paramètre; ce qui peut conduire à des simplifications outrancières.
  6. La difficulté d'établir des liens de causalité : Dans les SHS, l'expérimentation est la plupart du temps impossible voire contraire à l'éthique; ce qui laisse peu de place et de pertinence pour la recherche de rapports causaux.
  7. Le contexte historique et culturel : Les phénomènes sociaux (et le chercheur lui-même) sont ancrés dans des contextes spécifiques; ce qui rend souvent hasardeux la généralisation des résultats.

04 décembre 2024

Ce qui distingue la démarche scientifique

La démarche scientifique se distingue de la connaissance commune par le fait qu'elle tend à contrôler systématiquement les rapports qu'elle établit entre les trois moments fonctionnels que sont : 

1- l'usage d'un système opératoire le plus univoque possible (une structure cognitive qui organise et transforme les connaissances)

2- l'abstraction de déterminations empiriques (mise au jour par des procédures soumises à un certain contrôle);

3- la théorisation (construction qui tend vers le mode de pensée déductif).

Déclin de la science

Pas besoin d'être un scientiste à tout crin ou un positiviste acharné pour constater aujourd'hui le déclin de la confiance envers la (ou les) science (s).

Or, ce déclin ne vient pas que de l'extérieur de la science (mouvements sociaux, modes, etc.). Il vient de l'intérieur de la science elle-même. En effet, des représentants de la science ne sont pas toujours au-dessus de tout soupçon en trahissant même souvent la rationalité scientifique qu'ils devraient défendre.

Ainsi, depuis plusieurs années, on constate une montée - au sein des universités et des organismes de subvention - d'une pensée qui va à l'encontre de la rationalité et de la logique scientifique. Il s'agit du courant de pensée que certains nomment « décolonialisme », lequel remet en cause le principe de la recherche d'universalité de la science. Cette dernière est d'ailleurs ramenée à n'être qu'un particularisme culturel.

Le courant de pensée qui remet en cause la connaissance scientifique  - et donc la rationalité dont elle fait usage - se drape dans une conception - pour le moins confuse - de l'équité, de la diversité et de l'inclusion (EDI), conception qui est devenue une véritable doxa dans certains milieux (notamment chez plusieurs dirigeants d'institutions scientifiques et chez certains chercheurs universitaires).

De plus, il est devenu courant d"opposer la spiritualité et les savoirs traditionnels de peuples non occidentaux (car, en la matière, ce ne sont jamais les savoirs traditionnels occidentaux - pour ce qu'il en reste - qui sont valorisés) à la science, jugée irrémédiablement « occidentalo-centrée » (parce que tout est culturel et que rien ne peut être universel semble-t-il). 

Pourtant, la « nature traditionnelle » d'un savoir ne lui confère aucune plus-value de vérité. D'ailleurs, dans les écrits qui font la promotion de savoirs traditionnels, on ne fournit jamais les critères de validité de ces savoirs. On peut ajouter que ces mêmes écrits ne fournissent pas davantage une définition claire de ce qu'ils entendent par savoirs traditionnels; on comprendra qu'on est loin alors d'en préciser les modes de confirmation et les critères de preuve.

Le courant de pensée qui remet en cause la connaissance scientifique confond en fait science, animisme, spiritualité et savoirs traditionnels, tout ça étant mélangé dans un fatras qui manque de rigueur et de logique et qui laisse la pensée critique loin derrière (car il faut adhérer sans réserve à ce nouveau discours tellement ouvert à la « différence »). Ainsi, il semble bien qu'il faut croire sur parole les détenteurs de savoirs traditionnels au risque de leur manquer de respect voir de passer pour un raciste.

En somme, notre époque traverse une période trouble où l'incompréhension de la nature particulière de la connaissance scientifique se propage à large échelle. On peut même dire que nos institutions de haut savoir ne semblent plus savoir comment incarner la rationalité scientifique dont elles devraient être à la fois les gardiennes et les promotrices. 

28 novembre 2024

Critique de la GAR en éducation

La Gestion Axée sur les Résultats (GAR) est fortement critiquée en éducation. Ci-après, on trouvera plusieurs aspects négatifs, souvent relevés dans la littérature spécialisée : 

  • La GAR entraîne une sur-responsabilisation des enseignants, qui se sentent contraints de modifier leurs pratiques pédagogiques pour atteindre des objectifs quantitatifs.
  • La GAR limite l'autonomie professionnelle des enseignants en influençant leurs méthodes d'évaluation des élèves et, éventuellement, leurs choix pédagogiques.
  • De nombreux enseignants pensent que les données quantitatives exigées sont de peu d'utilité quand vient le temps d'améliorer réellement les pratiques d'enseignement et d'augmenter la réussite scolaire.
  • La GAR peut diminuer la motivation, l'innovation et la créativité des professionnels de l"éducation car elle centre leur attention sur l'atteinte d'objectifs quantifiables.
  • Elle peut engendrer une certaine une aversion à la prise de risque et un apprentissage limité, focalisé uniquement sur les « bonnes pratiques ».
  • La mise en œuvre de la GAR impose une mobilisation excessive des acteurs du milieu pour produire des rapports sur les résultats.
  • Cela augmente le fardeau administratif ainsi que les coûts opérationnels.
  • On peut dire que le GAR est une avenue de reconduction du néolibéralisme dans le système éducatif.
  • Si elle participe à la reconfiguration du système éducatif dans l'objectif d'en accroître l'efficacité et la performance, cela se fait au détriment d'autres valeurs éducatives.

26 novembre 2024

Les intellectuels imbus d'eux-mêmes

Il s'agit d'un phénomène bien connu.

Dans une vie de professeur d'université, on rencontre plus ou moins souvent ce genre de prototype méprisable.

Ces personnes se distinguent notamment par :
  • Une haute estime de soi qui confine à l'orgueil sans borne.
  • La conviction d'être supérieurs aux autres sur le plan intellectuel.
  • Une tendance à se croire détenteurs de la vérité.
  • Un manque d'ouverture aux opinions divergentes.

Ces intellectuels démontrent leur suffisance par :
  • Des discours condescendants envers ceux qu'ils jugent nécessairement moins savants qu'eux.
  • Une incapacité à admettre leurs erreurs ou à se remettre en question.
  • Une propension à monopoliser les débats et à mépriser les opinions contraires.

20 novembre 2024

L'anti-humanisme

L'anti-humanisme est une position philosophique qui s'oppose aux principes fondamentaux de l'humanisme. 

Ses caractéristiques principales sont :

  • Le rejet de la centralité de l'être humain;
  • La critique de la notion de dignité humaine intrinsèque;
  • La remise en question de l'autonomie et de la rationalité humaines.

L'anti-humanisme représente donc une remise en question (plus ou moins radicale selon ses variantes) des valeurs humanistes traditionnelles et de la place de l'être humain dans le monde.

19 novembre 2024

Freitag : concept de pratique plutôt que celui d'action

Dans sa sociologie, Michel Freitag (décédé en 2009) fait usage du concept de pratique plutôt que celui d'action.

Voyons rapidement pourquoi !

L'usage du concept d'action renvoie aux théories sociales de l'action lesquelles, dans leur analyse des faits sociaux, se centrent exclusivement sur l'individu (les finalités qu'il poursuit, ses interactions, etc.). Ici, la société est réduite à n'être qu'un contexte plus ou moins circonstanciel.

Par l'usage du concept de pratique, Freitag met l'accent sur la dimension dialectique qui lie l'individu à la société. Ainsi, sont mis de l'avant les rapports sociaux et leurs différentes modalités a priori de structuration.

18 novembre 2024

Lire !

« (...) accéder à l'information n'est pas encore lire, lire n'est pas encore comprendre, et comprendre n'est pas encore apprendre. » 

(p. 198)

Référence :

Casati, R. (2013). Contre le colonialisme numérique. Manifeste pour continuer à lire. Paris : Albin Michel. Paru originellement en italien.

Lire et comprendre

On ne peut tout lire. On ne peut tout comprendre. Mais il faut lire le plus qu'on peut afin de comprendre le mieux qu'il est possible.

15 novembre 2024

Arrêter pour un instant

Et si on arrêtait pour un instant d'écouter et de croire toutes les âneries qu'on nous sert sans arrêt dans les médias (sociaux ou pas) ?

09 novembre 2024

La bêtise des médias

Parfois, en voiture, j'ouvre la radio, espérant toujours (vainement) y entendre des propos de qualité. Or, chaque fois je la referme immédiatement, déconfit par les niaiseries et les lieux communs qui s'y étalent.

06 novembre 2024

Différences entre l'étude des objets inertes et des phénomènes humains

L'étude des objets inertes et des phénomènes humains présente de nombreuses différences, lesquelles reflètent la complexité de l'humain par rapport aux objets inanimés.

Nature des sujets d'étude

Objets inertes:

Les objets inertes sont globalement stables et donc, en cela, plutôt prévisibles. Ils obéissent à des lois physiques constantes et peuvent être étudiés de manière relativement directe.

Phénomènes humains:

Les faits humains sont produits activement et sont donc en constante évolution. Ils sont aussi caractérisés par leur complexité, leur variabilité et leur haut quotient d'imprévisibilité.

Méthodologie d'étude

Objets inertes:

L'étude des objets inertes repose principalement sur des approches expérimentales contrôlées, où les variables peuvent être isolées et manipulées de manière assez précise.

Phénomènes humains:

L'étude des phénomènes humains nécessite des approches adaptées à un objet changeant qui tiennent compte du contexte social, culturel, historique, etc.

Interprétation et subjectivité

Objets inertes:

L'interprétation des données concernant les objets inertes est plus facilement objective et donc, règle générale, moins sujette à des biais issus de l'appartenance culturelle du chercheur.

Phénomènes humains:

L'étude des phénomènes humains implique une part importante d'interprétation, laquelle est fortement influencée par la culture du chercheur.  Le chercheur doit donc porter une attention particulière à ses possibles biais.

Causalité et intentionnalité

Objets inertes:

Les relations de cause à effet sont plus évidentes et plus faciles à mettre au jour dans le cas des objets inertes.

Phénomènes humains:

Les phénomènes humains impliquent nécessairement des intentions, des motivations et des états mentaux plus ou moins complexes. La causalité (s'il y a lieu) est toujours multifactorielle et nettement plus difficile à déterminer.

Éthique

Objets inertes:

L'étude des objets inertes soulève généralement moins de questions directement éthiques.

Phénomènes humains:

L'étude des phénomènes humains oblige le chercheur à porter une attention particulière aux considérations éthiques, par exemple en ce qui concerne les questions liées au consentement, à la confidentialité et au bien-être des sujets de la recherche.

05 novembre 2024

Produire de la connaissance en sciences humaine et sociale

Bien que ce soit vrai pour toutes les sciences, la production de théories en sciences humaine et sociale requiert une attention particulière pour la raison suivante :

Contrairement à ce que prétend un certain courant de pensée positiviste (pour qui la prise en compte de la seule l'objectivité de la démarche de recherche est suffisante), les théories (et plus globalement les recherches) sur l'humain ne peuvent répondre uniquement à des objectifs de description et d'explication car elles servent toujours à « nous » définir et cette définition de soi structure nécessairement la pratique sociale.

Dit autrement, toute recherche sur l'humain comporte - dans la production et la diffusion des résultats - des dimensions sociale, éthique, politique, symbolique, culturelle, voir économique qui changent le regard que l'humain porte sur lui-même. Prétendre, comme le font certains chercheurs, qu'on n'a pas à se préoccuper de ces aspects est non seulement réducteur mais aussi irresponsable.

Prédiction et sciences

Dans le domaine des sciences de la nature et, en partie, de la santé, la prédiction est rendue possible par le fait que tous les états d'un système - que ce soit ceux du passé, du présent ou du futur - peuvent être prédits avec les mêmes concepts car l'objet reste grosso modo le même ou se modifie mais à l'intérieur des règles qui elles ne changent pas (ou très peu). Bien entendu, cela ne représente pas une condition suffisante pour réaliser une prédiction exacte mais, cela est assurément une condition nécessaire.

Dans les sciences humaines et sociales, on ne peut rencontrer cette condition dans une grande mesure parce que l'objet se transforme sans cesse et que, la connaissance qu'on en a, influe sur son état. C'est pourquoi ces sciences sont peu - ou pas - prédictives et ne comprennent la plupart du temps les phénomènes qu'après coup. Dans un autre langage, on pourrait dire que les phénomènes humains s'inscrivent dans un système ouvert qu'il est impossible d'étudier en profondeur sans prendre en compte les interférences externes : « (...) l'homme est un animal qui se définit lui-même » (Charles Taylor, 1999).


04 novembre 2024

Vous avez dit ethnométhodologie ?

L'ethnométhodologie est une approche de recherche développée par le sociologue américain Harold Garfinkel au courant des années 1960.

Elle se concentre sur l'étude des méthodes que les acteurs utilisent pour donner un sens à leur vie quotidienne et organiser leurs interactions sociales. Elle se veut une alternative à la sociologie dite conventionnelle en remettant en question l'idée d'objets d'étude stables et de structures sociales fixes et en critiquant la tendance en recherche à négliger la capacité des acteurs à donner un sens à leurs agissements.

Elle s'intéresse aux "ethnométhodes", c'est-à-dire aux règles de conduite et aux pratiques que les acteurs utilisent naturellement et de manière souvent implicite au quotidien. Elle soutient que l'ordre social est constamment créé (construit et négocié) à travers les interactions entre les acteurs. En fait, les membres d'un même groupe ont accès aux règles implicites et au langage utilisé dans leurs interactions. Ainsi, chaque groupe accomplit son organisation sociale de manière différente. Les acteurs donc anticipent les réactions mutuelles basées sur leur connaissance partagée. C'est pourquoi, en recherche, la compréhension des interactions des acteurs nécessite la prise en compte de leur contexte spécifique. On comprendra alors que l'ethnométhodologie met l'accent sur l'observation directe et l'analyse des accomplissements quotidiens des acteurs.

RÉFÉRENCE :

Garfinkel, H. (2007). Recherches en ethnométhodologie. Paris : PUF. Collection Quadrige. Ouvrage paru en anglais pour la première fois en 1967.