• L’enseignement prend place dans une organisation où il y a :
• au minimum un double mandat (socialiser, instruire);
• une organisation du temps imposée (période de cours par
exemple) qui s’ajuste mal au temps d’apprentissage requis par certains élèves);
• des finalités générales et ambitieuses (instruire,
socialiser, qualifier par exemple);
• des moyens imprécis ou même ambigus;
• une autonomie professionnelle du praticien;
• une organisation traversée par des tensions et des
dilemmes.
• Ce
type d’organisation se caractérise entre autres :
• les
matériaux de base de l’école sont des êtres humains;
• la
définition des buts y est généralement problématique et ambiguë;
• les
technologies (au sens des savoirs et des outils) utilisées par l’organisation
scolaire sont largement indéterminées;
• le
noyau dur des activités de l’organisation scolaire est constitué des relations
entre le personnel et les «clients» donc, ici, essentiellement entre les
enseignants et les élèves;
• ce
type d’organisation s’appuie sur un personnel professionnel;
• l’absence
de mesures fiables et valides de l’efficacité et de l’efficience.
• L’école
est donc un lieu où divers acteurs professionnels exécutent des tâches multiples et
différentes. Cette organisation est hiérarchisée en ce sens que ces divers
corps d’emplois entretiennent des rapports inégalitaires. Au fil des décennies,
on a ainsi vu le travail scolaire se spécialiser et se bureaucratiser à mesure
que l’école devenait une institution de masse.
• L’organisation
du travail en milieu scolaire est ainsi une construction sociale qui prend racine
dans les activités des acteurs individuels et collectifs lesquels peuvent
poursuivre des intérêts qui leur sont propres.
• Ils
sont toutefois conduits à collaborer – collaboration qui, très souvent,
s’accompagne de tensions, de conflits voire d’affrontements - dans une même organisation.
• L’enseignement
est donc une activité qui se déroule dans un contexte caractérisé par des
contraintes inhérentes à l’interaction humaine, aux relations de pouvoir, aux
types de connaissances.
• L’enseignement
est par ailleurs façonné par les orientations et les techniques spécifiques à
ce travail, par le rapport aux usagers, les espaces de liberté des praticiens,
leurs compétences ainsi que l’environnement organisationnel.
• Il
présente un statut fragile doublé du fait que l’enseignant doit «jongler» avec
des attentes contradictoires venant de plusieurs milieux.
• La
question du statut est étroitement liée à celle de l’identité. L’identité de
l’enseignant est façonnée par les interactions qu’il entretient avec les autres
acteurs scolaires. L’enseignant ne reçoit pas une identité au moment de
l’obtention de son diplôme ou de celle d’un poste. Il doit plutôt aujourd’hui
construire cette identité à partir de son expérience personnelle. Ici l’expérience
est cruciale.
• Or,
on peut concevoir l’expérience en tant que processus d’apprentissage. En ce
sens, le travail enseignant est une expérience d’apprentissage de savoirs et de
construction de compétence. En ce cas, l’expérience est perçue sous l’angle
cognitif et repose sur la répétition des faits.
• On
peut aussi concevoir l’expérience en tant que situation vécue. L’expérience est
conçue ici sur la base de l’intensité et de la signification. Ce deuxième type
d’expérience est essentiellement de nature identitaire.
• Le
travail enseignant se fait dans un contexte et une structure où cohabitent au
moins deux dimensions contradictoires :
• l’autonomie;
• le
contrôle.
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