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23 décembre 2015

Jean-Jacques Rousseau et l’éducation

 Introduction
Ce petit billet se veut une brève présentation de la pensée éducative du célèbre philosophe suisse Jean-Jacques Rousseau. Penseur original et aux multiples talents, Rousseau est une figure incontournable de la pensée en éducation depuis la parution de son maître livre en la matière Émile ou de l’éducation. Dans les paragraphes qui suivent, nous poserons d’abord le contexte dans lequel le philosophe helvétique évolue, soit le 18e siècle, celui des Lumières. Puis, suivra une courte présentation de l’auteur lui-même. À cette occasion, nous situerons l’œuvre éducative de Rousseau dans le cadre d’un triptyque où le philosophe a proposé sa philosophie politique. Enfin, nous détaillerons les grandes lignes de ses idées éducatives. Enfin, nous discuterons des influences de la pensée rousseauiste sur l’éducation aujourd’hui.

Le siècle des Lumières

L’expression «siècle des Lumières» signifie le triomphe de la Raison, de la rationalité (Cassirer, 2001). Elle renvoie à un courant de pensée – aux multiples facettes – regroupant les principaux penseurs de l’époque. Ces penseurs se veulent critiquent. Trois champs de l'activité humaine seront remis en question par la philosophie des Lumières : la science, les arts et la technique. C’est aussi à cette même époque qu’apparaît en quelque sorte l’idée du progrès. Plusieurs noms célèbres sont associés au siècle des lumières. En France, on pense à Diderot, à Montesquieu, à Voltaire. En Angleterre, on songe à Newton et à Locke. En Allemagne, les noms de Wolff et de Lessing nous viennent à l’esprit. Même le grand Kant sera influencé par ce mouvement. Critique nous avons dit. En effet, les Lumières s’opposent à la religiosité aveugle, à l’autorité illégitime et à l’ignorance. Ces tares pourront disparaître grâce à la. Raison. Celle-ci, universellement partagée par tous les êtres humains, est considérée comme une réalité positive. C’est sur elle que doit s’appuyer la définition des droits humains. Le progrès s'appuie aussi sur l'idée que la Raison ne sert pas seulement à connaître mais sert également – et peut-être surtout - à agir sur le monde. Le Progrès signifie alors une possibilité d'action sur la nature et une possibilité de contrôle sur le monde social. Les progrès des sciences de la nature sont le noyau dur de ce rationalisme. Ce progrès serait par nature un apport positif pour l'être humain et la société.
Le dix-huitième siècle se caractérise non seulement par la puissance du courant des Lumières mais aussi par le fait qu’il est traversé par des bouleversements politiques et deux révolutions majeures. La révolution américaine (1776-1783) prend la forme d'une guerre de libération coloniale contre l'Empire britannique. Afin de renflouer ses coffres vidés par la guerre de Sept Ans, l'Angleterre impose à ses treize colonies d'Amérique des impôts et des taxes notamment sur le thé. Les colons refusent de payer. Suit alors un long conflit juridique (1765-1773) qui entraînera une rupture entre la métropole et ses colonies. Après une première déclaration des droits par le Congrès de Philadelphie (1774), laquelle revendique l'indépendance des colonies américaines, la guerre éclate. Le Congrès américain vota le 4 juillet 1776 la «Déclaration d'Indépendance des États-Unis d'Amérique» mais ce ne fut qu'à la signature du traité de Versailles en 1783 que cette indépendance fut reconnue par l'Angleterre. La révolution française (qui débute en 1789) est une révolution menée par la nouvelle classe montant, la bourgeoisie, contre les privilèges de la noblesse et l'arbitraire de la monarchie absolue. Elle a entraîné de grandes transformations dans la société française. Ce n'est plus le roi mais la nation tout entière qui devient le fondement de la souveraineté. Le régime monarchique n'existe plus, il fait place à la république où les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire sont séparés.

Jean-Jacques Rousseau et sa pensée politique 

Né le 28 juin 1712 en Suisse, dans la ville de Genève, Rousseau est mort à Ermenonville en France le 2 juin 1778. Les apports intellectuels de Rousseau à son siècle sont immenses et multiples. Il est l'un des fondateurs de la pensée politique moderne, un innovateur en matière de littérature (autobiographie), un compositeur et un théoricien de la musique de même qu’un critique de son siècle.
Selon Rousseau, la Raison, la Science et le Progrès sont certes de bonnes choses mais non en elles-mêmes. En réalité, pour lui, c'est la conscience droite, qui importe le plus. Devant un monde qu’il considère dégénéré et un courant de pensée – les Lumières – qu’il trouve trop rationaliste, Rousseau propose une philosophie politique originale que l’on retrouve dans deux de ses œuvres majeures : Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes (paru en 1755) et Du contrat social ou Principes du droit politique (paru en 1772).
Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes propose en quelque sorte une histoire de l'humanité. Il ne s'agit pas, bien entendu, d'un ouvrage basé sur des recherches scientifiques. En fait, Rousseau met de l’avant une interprétation de l'histoire qui n’a de prétention que sa vraisemblance. Cette interprétation est en mesure de fournir une explication du malheur qui afflige les êtres humains. Elle se divise en trois principales périodes. La première est celle de l’être humain de la nature que l'on peut définir comme «un animal présociable». Il vit seul, ne possède aucun langage et est animé par l’amour de soi. Cet être humain satisfait ses besoins à partir des ressources que lui fournit la nature. Être perfectible, il s'adapte aux changements de son environnement en se joignant à ses semblables pour créer les premières sociétés. Ce regroupement était nécessaire pour la survie de l'espèce. La deuxième période se caractérise par l'acquisition de l'ensemble des différentes qualités propres aux humains, notamment la pitié et le langage. L’humain vit alors en totale harmonie à la fois avec les membres de la société et avec la nature qui l'entoure. Pour Rousseau il s'agit là d'un véritable âge d'or de l'humanité, un monde qui ne connaît pas la corruption. On le devine, cet état de grâce n'a pas duré. L'inégalité physique entre les individus (phénomène naturel) entraîne en effet une détérioration des relations et la perversion des qualités humaines. C’est ici que commence la troisième période définie par Rousseau, celle de la société du paraître. Dans cette société, on ne peut plus parler de l’être humain à l’état de nature. Nous sommes ici en face d’un nouvel être humain, un être social. Son apparition s'expliquerait par l'incapacité des êtres humains à exercer un contrôle adéquat des effets négatifs de la nature elle-même. C'est ici que, pour le penseur suisse, commence l'aliénation et son cortège d'effets négatifs : le mensonge, la jalousie, l'amour-propre, etc. En politique cette décadence se traduit par un régime tyrannique.
Une fois ce décor planté, Rousseau fait paraître son ouvrage Du contrat social, ou Principes du droit politique. Dans celui, ci, il postule que le fondement de la société repose sur l'autorité paternelle, la volonté divine ou encore la force brute, Rousseau se donne alors comme objectif d'établir la légitimité d'un pouvoir politique dont le fondement prendrait racine dans un pacte d'association où chaque individu s'engagerait volontairement envers l'ensemble de ses semblables, renonçant ainsi à sa liberté individuelle naturelle. En retour, la société lui assurerait le statut de citoyen. Ce statut se caractériserait par l'égalité juridique et morale et la liberté civile. De cette façon, serait possible le passage de l'indépendance originelle à la liberté politique. Par la même occasion il serait possible de développer une véritable morale répondant aux besoins et aux désirs de la volonté générale. Cette volonté générale ne correspondrait d'ailleurs pas à la somme des volontés individuelles et des intérêts particuliers mais plutôt à l'expression de la souveraineté du peuple (dont le législateur est l'interprète). Parce que cette souveraineté demeure à la fois inaliénable et indivisible, les pouvoirs ne devraient être que l'émanation du corps social.

La pensée éducative de Rousseau

Dans Émile ou de l'éducation (paru en 1762)  Rousseau affirme la spécificité de l'enfance et de sa mentalité. L'ouvrage est étroitement associé au Contrat social (on remarquera que les deux sont parus la même année) en ce qu'il propose un programme éducatif adapté à une véritable société politique. L'éducation comme politique revoie à l’opposition entre nature et culture. La nature est bonne et parfaite, la société est corrompue. Donc, si on veut éduquer de la meilleure manière, il faut suivre la nature et non pas les caprices de tout un chacun. Le sens de sa pensée est à l’effet que le développement doit nécessairement faire un retour involutif sur quelque chose d'archaïque, c'est-à-dire, revenir à un principe fondamental et premier. Ce principe premier auquel Rousseau nous invite à revenir c'est la nature. La tâche de l'éducation sera justement de réaliser ce retour par le biais de deux principes : 1) l'être humain n'est pas un moyen mais une fin et 2) il faut préserver la nature dans l’être humain.

Chez les pédagogues qui précédèrent Rousseau, tous les principes d'éducation avaient comme caractéristique de vouloir former un être humain en vue de quelque chose. Ainsi, on éduquait dans le but de rendre l’être humain savant ou croyant, pour en faire un citoyen, un érudit, un lettré, un prêtre, etc. L'éducation «travaillait» l'enfant en vue de le rendre conforme à un modèle idéal répondant à des normes sociales. Dans l'optique de Rousseau la situation doit changer du tout au tout. Selon lui, il ne faut pas traiter l'enfant comme un moyen mais plutôt comme une fin absolue. Pour lui l'éducation ne doit pas chercher à former un type d'homme ou de femme en particulier mais bien l'homme et la femme dans leur essence même. Puisqu’il faut redécouvrir l'être humain naturel, l'éducation ne doit pas superposer à l'enfant une culture comme seconde nature artificielle, mais laisser l'enfant se développer librement sans entraver son développement.
De ces principes éducatifs rousseauistes découlent trois «lois» : La première loi est de nature psychologique : La nature a fixé les règles nécessaires du développement de l'enfant. Le corollaire éducatif de la première loi est que l'enseignant doit respecter la marche de l'évolution mentale de l'enfant. La deuxième loi psychologique veut que l’exercice de la fonction la développe et prépare l'éclosion de fonctions ultérieures. Cette loi renvoie également à un corollaire pédagogique : L'enseignant doit laisser la fonction agir selon son mode. Il peut la contrôler, la guider, mais ne doit pas l’écraser par des raisonnements livresques et théoriques autant que prématurés. Dans la troisième loi psychologique on apprend que l'action naturelle est celle qui tend à satisfaire l'intérêt ou le besoin du moment. En fonction de cette loi, l'éducateur doit motiver l'élève à l'apprentissage.
Les conséquences éducatives des principes et des «lois» rousseauistes sont multiples. Une première conséquence est que l'enfant devient un modèle à connaître. L'enfance est ici état fondamental de la vie, un état distinct de l'existence adulte que l’éducateur doit respecter. Une deuxième conséquence éducative est à l’effet que l’enfant doit être actif et responsable de son éducation. En fait, l'enfant, tout autant que l'adulte, possède une liberté qui demande à être respectée. Cela signifie que son rôle dans l'éducation ne doit pas se résumer à celui d'un être passif qui reçoit la connaissance de l'extérieur. Tout au contraire, l'éducateur doit en faire un être actif dont l'action contribue fondamentalement à sa propre formation. La troisième conséquence éducative est que le but de l'éducation doit être de former un être humain libre. Il ne s’agit donc pas de former un type d’être humain en particulier mais bien l’être humain lui-même. Ce n’est qu’à cette condition que l’éducation «produira» des êtres libres et équilibrés. En quelque sorte, ce que nous dit le philosophe c'est que, si on ne peut apprendre à être libre -  car la liberté est inscrite dans la nature même de l'être humain – l’éducation doit se faire accompagnatrice de cette liberté fondamentale et non pas son geôlier.
Rousseau propose une manière originale d'éduquer : l'éducation négative. Il s’agit d’une éducation par la nature, une éducation qui refuse les opinions et la morale; une éducation qui n’est pas basée sur les connaissances déclaratives car l'apprentissage doit venir de l'expérience des choses et non de la connaissance par les mots. L'éducation négative laisse donc la nature agir. L'enfant apprend par sa propre expérience face aux choses. C’est pourquoi il ne doit pas être confronté au discours théorique ni aux discours moraux. Dans la perspective de Rousseau, le rôle de l'éducateur consiste principalement à protéger son élève contre les méfaits de la société, contre les influences néfastes de la culture et son cortège de corruptions et de préjugés. On l’aura compris, si l’éducateur laisse la nature agir, il n'est pas pour autant réduit à un rôle totalement passif. En réalité, tout en suivant scrupuleusement la nature, c'est tout de même lui qui choisit à la fois le contenu (expériences et observations) et le moment propice pour le mettre à la disposition de l’enfant. En fin de compte, la pédagogie de Rousseau peut être qualifiée de négative dans la mesure où elle propose d'intervenir le moins possible auprès de l'enfant afin de le laisser réaliser ses propres expériences.
Rousseau a donc élaboré une pédagogie active, à savoir une pédagogie où l'enfant participe entièrement au processus d'apprentissage. Cette pédagogie est également concrète parce qu’elle recourt à l'observation. Elle est aussi essentiellement utilitaire. En ce sens, elle prépare à la vie parmi les membres de la société. La pédagogie rousseauiste est en outre axée sur l'expérimentation et non sur l'étude livresque ou les exposés magistraux. À travers les différentes étapes de son développement, l'enfant apprend directement au contact des choses et non des mots ou des idées. C'est de cette manière que sa raison naturelle pourra se développer sainement, évitant ainsi la contamination par les préjugés. La pensée éducative de Rousseau - sinon uniquement à tout le moins principalement fonctionnelle - repose sur un certain nombre de notions fondamentales dont nous avons fait l'examen plus haut. Résumons-nous rapidement :
1) L’éducation doit être fondée sur l'observation de l'enfant et reliée à une théorie générale de la nature humaine.
2) Il existe une nature propre à l'âme enfantine.
3) Il faut distinguer les étapes successives du développement naturel.
4) L'éducation par les choses doit primer sur celle par les mots et, par conséquent, les méthodes sensitives, intuitives et actives doivent être privilégiées.
5) L'apprentissage n'est valable que dans la mesure où il mobilise la motivation de l'enfant.
6) Il ne peut y avoir de révolution des institutions et des moeurs sans une révolution de l'éducation.
Rousseau aujourd’hui
À leur époque les idées de Rousseau ne se sont pas traduites en action concrètes dans les écoles. Seul Pestalozzi (1746-1827) en a tenté une application auprès d’enfants mais ses tentatives échoueront et il se détournera des idées de son maître à penser (Minois, 2006). Il faudra attendre le courant hétérogène de la «pédagogie nouvelle» au tournant du 20e siècle pour que les idées du philosophe suisse reprennent vie et inspirent les penseurs et les praticiens de l’éducation (Resweber, 1999).
Que reste-t-il aujourd’hui de cette pensée ? Rien de bien concret, il faut l’avouer. Rousseau lui-même se défendait d’ailleurs d’avoir proposé une méthode au sens stricte. Son œuvre éducative demeure celle d’un philosophe. Pourtant, certains éléments de sa pensée semblent avoir traversé les âges. Ainsi, son insistance sur la prise en compte de la spécificité de l’enfance comme âge de la vie est de nos jours une idée admise. Sa mise en évidence que l’apprentissage advient d’autant mieux que l’élève est motivé par la tâche est aussi une idée partagée par tous. On pense aussi au fait que pour Rousseau les sens doivent être sollicités par les situations d’apprentissage qui ne sauraient donc reposer uniquement sur la lecture. Ainsi, l’idée rousseauiste que l’élève doit expérimenter, manipuler, sentir, toucher est devenue un lieu commun en éducation. Bref, le paysage du 21e siècle paraît bien avoir retenu quelques grandes intuitions de Rousseau.
Toutefois, au-delà de ces grandes idées, force est de constater que l’éducation d’aujourd’hui est bien peu rousseauiste. Qui croit encore que l’enfant est naturellement bon ? Que pour l’éduquer adéquatement il faut l’isoler de la société ? Que l’éducation est une affaire qui doit prendre son temps, l’éducateur attendant que l’élève soit prêt ? Nos systèmes d’éducation, soumis entre autres à la pression d’une pensée utilitariste issue du néolibéralisme, sont plutôt obnubilés par le rendement et la vitesse (il faut terminer son parcours scolaire dans les temps). Ils contrôlent par ailleurs étroitement des contenus à apprendre. Ils ont aussi des visées autres que celles proposées par Rousseau (la beauté, la liberté), visées essentiellement tournées vers la formation d’une main-d’œuvre qualifiée.
Conclusion 
Notre petit parcours nous a permis de constater – trop vite nous le savons – la richesse de la pensée éducative de Jean-Jacques Rousseau. Il nous a aussi permis de mettre en lumière un aspect essentiel des idées rousseauistes à savoir que l’éducation joue un rôle fondamental non seulement dans la formation d’un être humain mais aussi dans la constitution d’une société. Chez le penseur suisse il ne serait en effet y avoir de réforme de la société sans réforme de l’éducation. Cette leçon, nous l’avons apprise certes mais en oubliant cependant que Rousseau nous mettait en garde contre les idées reçues, les préjugés, les stéréotypes, enfin, contre toutes dérives propres à une époque donnée. Par son concept d’être humain naturel, par son postulat de la bonté naturelle inscrite dans le cœur de chaque personne, Rousseau voulait en quelque sorte nous avertir du danger qu’il y a d’accorder l’éducation au diapason de toutes les modes du moment et surtout, de la définir à partir des diktats des puissants. Cela, semble-t-il, nous ne l’avons pas retenu.
Références

Cassirer, E. (2011). Rousseau, Kant, Goethe. Paris : Belin. Paru originellement en anglais en 1945.

Cassirer, E. (2001). La philosophie des Lumières. Paris : Fayard. Paru originellement en allemand en 1932.

Jolibert, B. (1987). Raison et éducation. Paris : Klincksieck.

Minois, G. (2006). Les grands pédagogues de Socrate aux cyberprofs. Paris : Éditions Louis Audibert.

Resweber, J.-P. (1999). Les pédagogies nouvelles. Paris : PUF. 5e édition.

Rousseau, J.-J. (1966). Émile ou de l'éducation. Paris: Flammarion. Première publication en 1762.


Turmel, A. (2013).  La nouvelle sociologie de l’enfance au prisme de Rousseau et de Locke. Dans A.M. Drouin-Hans, M. Fabre, D. Kambouchner et A. Vergnioux (Dir.) L’Émile de Rousseau : regards d’aujourd’hui. (p.99-110).Paris : Hermann.

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