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04 décembre 2024

Ce qui distingue la démarche scientifique

La démarche scientifique se distingue de la connaissance commune par le fait qu'elle tend à contrôler systématiquement les rapports qu'elle établit entre les trois moments fonctionnels que sont : 

1- l'usage d'un système opératoire le plus univoque possible (une structure cognitive qui organise et transforme les connaissances)

2- l'abstraction de déterminations empiriques (mise au jour par des procédures soumises à un certain contrôle);

3- la théorisation (construction qui tend vers le mode de pensée déductif).

Déclin de la science

Pas besoin d'être un scientiste à tout crin ou un positiviste acharné pour constater aujourd'hui le déclin de la confiance envers la (ou les) science (s).

Or, ce déclin ne vient pas que de l'extérieur de la science (mouvement sociaux, modes, etc.). Il vient de l'intérieur de la science elle-même. En effet, des représentants de la science ne sont pas toujours au-dessus de tout soupçon en trahissant même souvent la rationalité scientifique qu'ils devraient défendre.

Ainsi, depuis plusieurs années, on constate une montée - au sein des universités et des organismes de subvention - d'une pensée qui va à l'encontre de la rationalité et de la logique scientifique. Il s'agit du courant de pensée que certains nomment « décolonialisme », lequel remet en cause le principe de la recherche d'universalité de la science. Cette dernière est d'ailleurs ramenée à n'être qu'un particularisme culturel.

Le courant de pensée qui remet en cause la connaissance scientifique  - et donc la rationalité dont elle fait usage - se drape dans une conception - pour le moins confuse - de l'équité, de la diversité et de l'inclusion (EDI), conception qui est devenue une véritable doxa dans certains milieux (notamment chez plusieurs dirigeants d'institutions scientifiques et chez certains chercheurs universitaires).

De plus, il est devenu courant d"opposer la spiritualité et les savoirs traditionnels de peuples non occidentaux (car, en la matière, ce ne sont jamais les savoirs traditionnels occidentaux - pour ce qu'il en reste - qui sont valorisés) à la science, jugée irrémédiablement « occidentalo-centrée » (parce que tout est culturel et que rien ne peut être universel semble-t-il). 

Pourtant, la « nature traditionnelle » d'un savoir ne lui confère aucune plus-value de vérité. D'ailleurs, dans les écrits qui font la promotion de savoirs traditionnels, on ne fournit jamais les critères de validité de ces savoirs. On peut ajouter que ces mêmes écrits ne fournissent pas davantage une définition claire de ce qu'ils entendent par savoirs traditionnels; on comprendra qu'on est loin alors d'en préciser les modes de confirmation et les critères de preuve.

Le courant de pensée qui remet en cause la connaissance scientifique confond en fait science, animisme, spiritualité et savoirs traditionnels, tout ça étant mélangé dans un fatras qui manque de rigueur et de logique et qui laisse la pensée critique loin derrière (car il faut adhérer sans réserve à ce nouveau discours tellement ouvert à la « différence »). Ainsi, il semble bien qu'il faut croire sur parole les détenteurs de savoirs traditionnels au risque de leur manquer de respect voir de passer pour un raciste.

En somme, notre époque traverse une période trouble où l'incompréhension de la nature particulière de la connaissance scientifique se propage à large échelle. On peut même dire que nos institutions de haut savoir ne semblent plus savoir comment incarner la rationalité scientifique dont elles devraient être à la fois les gardiennes et les promotrices.