Sociologue
d’origine autrichienne inspiré de Husserl et de Weber.
Fondateur
de la sociologie phénoménologique.
De
1952 à sa mort il est professeur à la New York School
for Social Research.
Opposé
au béhaviorisme, il soutient que les méthodes des sciences de la nature sont
inadéquates pour étudier le social et le culturel.
Entre
l’objectivisme et le subjectivisme, il propose une 3e voie.
Considérer
le monde social comme un univers signifiant pour l’observateur.
Le
langage joue ici un rôle majeur car il met en forme le monde social au travers
des «typifications» (constructions de schèmes interprétatifs).
Champ
d’étude de la sociologie : Les
schèmes d’interprétation mis en œuvre par les individus dans la vie de tous les
jours afin de donner sens à leurs actions et pour comprendre le sens des
actions d’autrui.
Pour
comprendre les actes des autres, je dois connaître leurs motifs qui sont de
deux types : 1- Les motifs en vue de (les fins); 2- Les motifs parce que (les causes).
Cette
connaissance des motifs d’autrui est rendue possible par le fait que je partage une «raison conviviale», une «raison sensible» avec lui.
Concept important chez cet auteur : Stock
de connaissances...
L’individu trouve dans la vie de
tous les jours un stock de connaissances disponibles qui lui sert de schème
d’interprétation de ses diverses expériences passées ou présentes. Le stock de
connaissances disponibles détermine également les anticipations de l’individu
sur les événements à venir.
Sa
théorie s’organise aussi autour de deux grands concepts: 1- L’intersubjectivité; 2- La
typicalité...
INTERSUBJECTIVITÉ : En
tant que sociologue – et non pas philosophe comme Husserl – il ne fonde pas
l’intersubjectivité dans un ego transcendantal (sujet indépendant de toute
référence empirique) mais il la pense comme un fait social, constitutif de
l’expérience du monde social. La
vie quotidienne dans laquelle nous évoluons est faite d’habitudes et nous
agissons très souvent machinalement. Dans
ce contexte, la réalité apparaît «naturelle» et relativement non problématique. Si,
dans l’absolu, nous n’avons pas directement accès à l’expérience subjective
d’autrui, dans les faits, nous pouvons partager avec lui par le biais de deux
formes «d’idéalisations».
Interchangeabilité des points de vue : On peut échanger notre place avec autrui et avoir ainsi le même angle de vue que lui (approximativement à tout le moins).
Conformité du système de pertinence :
Devant une même scène, chacun suppose que les autres pensent comme lui : ont le même intérêt, sont là pour les mêmes raisons, ressentent les mêmes sentiments, etc.
TYPICALITÉ : Inspiré de l’idéal type wébérien, Schütz développe une théorie de la typicalité (qui est en fait une théorie de l’action) :
Même si on ne peut connaître l’acteur intimement, nous sommes en mesure de le comprendre.
Pour ce faire, je dois trouver des motifs typiques d’acteurs typiques qui expliquent des actes comme étant typiques, actes réalisés dans un contexte typique.
Le
concept de typicalité signifie qu’un individu construit des catégories générales, des types
d’expériences, de situations ou de comportements qui constituent des schèmes de
référence (des typifications, sortes d’idéaux types) et qui lui permettent
d’interpréter le social et le culturel.
Le monde extérieur n’est pas vécu
comme un amalgame
d’objets séparés,sans lien dans le temps ou l’espace mais
comme un montage, une organisation plus ou moins cohérente,
voire même une
sorte de système.
Ainsi, la sociologie se pose comme problème
: Comprendre
le cadre herméneutique dans lequel les individus évoluent.
Et pose les questions
:
Que savent-ils des situations dans
lesquelles ils agissent
Quels savoirs communs mettent-ils
en œuvre ?
En quoi ces savoirs communs
sont-ils assimilables ou non au sens commun ?
Que savent-ils de manière
discursive ?
Que savent-ils de manière pratique
?
Quelles sont leurs limites d’action
dans les cadres institutionnels où ils
évoluent ?
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