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28 novembre 2024

Critique de la GAR en éducation

La Gestion Axée sur les Résultats (GAR) est fortement critiquée en éducation. Ci-après, on trouvera plusieurs aspects négatifs, souvent relevés dans la littérature spécialisée : 

  • La GAR entraîne une sur-responsabilisation des enseignants, qui se sentent contraints de modifier leurs pratiques pédagogiques pour atteindre des objectifs quantitatifs.
  • La GAR limite l'autonomie professionnelle des enseignants en influençant leurs méthodes d'évaluation des élèves et, éventuellement, leurs choix pédagogiques.
  • De nombreux enseignants pensent que les données quantitatives exigées sont de peu d'utilité quand vient le temps d'améliorer réellement les pratiques d'enseignement et d'augmenter la réussite scolaire.
  • La GAR peut diminuer la motivation, l'innovation et la créativité des professionnels de l"éducation car elle centre leur attention sur l'atteinte d'objectifs quantifiables.
  • Elle peut engendrer une certaine une aversion à la prise de risque et un apprentissage limité, focalisé uniquement sur les « bonnes pratiques ».
  • La mise en œuvre de la GAR impose une mobilisation excessive des acteurs du milieu pour produire des rapports sur les résultats.
  • Cela augmente le fardeau administratif ainsi que les coûts opérationnels.
  • On peut dire que le GAR est une avenue de reconduction du néolibéralisme dans le système éducatif.
  • Si elle participe à la reconfiguration du système éducatif dans l'objectif d'en accroître l'efficacité et la performance, cela se fait au détriment d'autres valeurs éducatives.

26 novembre 2024

Les intellectuels imbus d'eux-mêmes

Il s'agit d'un phénomène bien connu.

Dans une vie de professeur d'université, on rencontre plus ou moins souvent ce genre de prototype méprisable.

Ces personnes se distinguent notamment par :
  • Une haute estime de soi qui confine à l'orgueil sans borne.
  • La conviction d'être supérieurs aux autres sur le plan intellectuel.
  • Une tendance à se croire détenteurs de la vérité.
  • Un manque d'ouverture aux opinions divergentes.

Ces intellectuels démontrent leur suffisance par :
  • Des discours condescendants envers ceux qu'ils jugent nécessairement moins savants qu'eux.
  • Une incapacité à admettre leurs erreurs ou à se remettre en question.
  • Une propension à monopoliser les débats et à mépriser les opinions contraires.

20 novembre 2024

L'anti-humanisme

L'anti-humanisme est une position philosophique qui s'oppose aux principes fondamentaux de l'humanisme. 

Ses caractéristiques principales sont :

  • Le rejet de la centralité de l'être humain;
  • La critique de la notion de dignité humaine intrinsèque;
  • La remise en question de l'autonomie et de la rationalité humaines.

L'anti-humanisme représente donc une remise en question (plus ou moins radicale selon ses variantes) des valeurs humanistes traditionnelles et de la place de l'être humain dans le monde.

19 novembre 2024

Freitag : concept de pratique plutôt que celui d'action

Dans sa sociologie, Michel Freitag (décédé en 2009) fait usage du concept de pratique plutôt que celui d'action.

Voyons rapidement pourquoi !

L'usage du concept d'action renvoie aux théories sociales de l'action lesquelles, dans leur analyse des faits sociaux, se centrent exclusivement sur l'individu (les finalités qu'il poursuit, ses interactions, etc.). Ici, la société est réduite à n'être qu'un contexte plus ou moins circonstanciel.

Par l'usage du concept de pratique, Freitag met l'accent sur la dimension dialectique qui lie l'individu à la société. Ainsi, sont mis de l'avant les rapports sociaux et leurs différentes modalités a priori de structuration.

18 novembre 2024

Lire !

« (...) accéder à l'information n'est pas encore lire, lire n'est pas encore comprendre, et comprendre n'est pas encore apprendre. » 

(p. 198)

Référence :

Casati, R. (2013). Contre le colonialisme numérique. Manifeste pour continuer à lire. Paris : Albin Michel. Paru originellement en italien.

Lire et comprendre

On ne peut tout lire. On ne peut tout comprendre. Mais il faut lire le plus qu'on peut afin de comprendre le mieux qu'il est possible.

15 novembre 2024

Arrêter pour un instant

Et si on arrêtait pour un instant d'écouter et de croire toutes les âneries qu'on nous sert sans arrêt dans les médias (sociaux ou pas) ?

09 novembre 2024

La bêtise des médias

Parfois, en voiture, j'ouvre la radio, espérant toujours (vainement) y entendre des propos de qualité. Or, chaque fois je la referme immédiatement, déconfit par les niaiseries et les lieux communs qui s'y étalent.

06 novembre 2024

Différences entre l'étude des objets inertes et des phénomènes humains

L'étude des objets inertes et des phénomènes humains présente de nombreuses différences, lesquelles reflètent la complexité de l'humain par rapport aux objets inanimés.

Nature des sujets d'étude

Objets inertes:

Les objets inertes sont globalement stables et donc, en cela, plutôt prévisibles. Ils obéissent à des lois physiques constantes et peuvent être étudiés de manière relativement directe.

Phénomènes humains:

Les faits humains sont produits activement et sont donc en constante évolution. Ils sont aussi caractérisés par leur complexité, leur variabilité et leur haut quotient d'imprévisibilité.

Méthodologie d'étude

Objets inertes:

L'étude des objets inertes repose principalement sur des approches expérimentales contrôlées, où les variables peuvent être isolées et manipulées de manière assez précise.

Phénomènes humains:

L'étude des phénomènes humains nécessite des approches adaptées à un objet changeant qui tiennent compte du contexte social, culturel, historique, etc.

Interprétation et subjectivité

Objets inertes:

L'interprétation des données concernant les objets inertes est plus facilement objective et donc, règle générale, moins sujette à des biais issus de l'appartenance culturelle du chercheur.

Phénomènes humains:

L'étude des phénomènes humains implique une part importante d'interprétation, laquelle est fortement influencée par la culture du chercheur.  Le chercheur doit donc porter une attention particulière à ses possibles biais.

Causalité et intentionnalité

Objets inertes:

Les relations de cause à effet sont plus évidentes et plus faciles à mettre au jour dans le cas des objets inertes.

Phénomènes humains:

Les phénomènes humains impliquent nécessairement des intentions, des motivations et des états mentaux plus ou moins complexes. La causalité (s'il y a lieu) est toujours multifactorielle et nettement plus difficile à déterminer.

Éthique

Objets inertes:

L'étude des objets inertes soulève généralement moins de questions directement éthiques.

Phénomènes humains:

L'étude des phénomènes humains oblige le chercheur à porter une attention particulière aux considérations éthiques, par exemple en ce qui concerne les questions liées au consentement, à la confidentialité et au bien-être des sujets de la recherche.

05 novembre 2024

Produire de la connaissance en sciences humaine et sociale

Bien que ce soit vrai pour toutes les sciences, la production de théories en sciences humaine et sociale requiert une attention particulière pour la raison suivante :

Contrairement à ce que prétend un certain courant de pensée positiviste (pour qui la prise en compte de la seule l'objectivité de la démarche de recherche est suffisante), les théories (et plus globalement les recherches) sur l'humain ne peuvent répondre uniquement à des objectifs de description et d'explication car elles servent toujours à « nous » définir et cette définition de soi structure nécessairement la pratique sociale.

Dit autrement, toute recherche sur l'humain comporte - dans la production et la diffusion des résultats - des dimensions sociale, éthique, politique, symbolique, culturelle, voir économique qui changent le regard que l'humain porte sur lui-même. Prétendre, comme le font certains chercheurs, qu'on n'a pas à se préoccuper de ces aspects est non seulement réducteur mais aussi irresponsable.

Prédiction et sciences

Dans le domaine des sciences de la nature et, en partie, de la santé, la prédiction est rendue possible par le fait que tous les états d'un système - que ce soit ceux du passé, du présent ou du futur - peuvent être prédits avec les mêmes concepts car l'objet reste grosso modo le même ou se modifie mais à l'intérieur des règles qui elles ne changent pas (ou très peu). Bien entendu, cela ne représente pas une condition suffisante pour réaliser une prédiction exacte mais, cela est assurément une condition nécessaire.

Dans les sciences humaines et sociales, on ne peut rencontrer cette condition dans une grande mesure parce que l'objet se transforme sans cesse et que, la connaissance qu'on en a, influe sur son état. C'est pourquoi ces sciences sont peu - ou pas - prédictives et ne comprennent la plupart du temps les phénomènes qu'après coup. Dans un autre langage, on pourrait dire que les phénomènes humains s'inscrivent dans un système ouvert qu'il est impossible d'étudier en profondeur sans prendre en compte les interférences externes : « (...) l'homme est un animal qui se définit lui-même » (Charles Taylor, 1999).


04 novembre 2024

Vous avez dit ethnométhodologie ?

L'ethnométhodologie est une approche de recherche développée par le sociologue américain Harold Garfinkel au courant des années 1960.

Elle se concentre sur l'étude des méthodes que les acteurs utilisent pour donner un sens à leur vie quotidienne et organiser leurs interactions sociales. Elle se veut une alternative à la sociologie dite conventionnelle en remettant en question l'idée d'objets d'étude stables et de structures sociales fixes et en critiquant la tendance en recherche à négliger la capacité des acteurs à donner un sens à leurs agissements.

Elle s'intéresse aux "ethnométhodes", c'est-à-dire aux règles de conduite et aux pratiques que les acteurs utilisent naturellement et de manière souvent implicite au quotidien. Elle soutient que l'ordre social est constamment créé (construit et négocié) à travers les interactions entre les acteurs. En fait, les membres d'un même groupe ont accès aux règles implicites et au langage utilisé dans leurs interactions. Ainsi, chaque groupe accomplit son organisation sociale de manière différente. Les acteurs donc anticipent les réactions mutuelles basées sur leur connaissance partagée. C'est pourquoi, en recherche, la compréhension des interactions des acteurs nécessite la prise en compte de leur contexte spécifique. On comprendra alors que l'ethnométhodologie met l'accent sur l'observation directe et l'analyse des accomplissements quotidiens des acteurs.

RÉFÉRENCE :

Garfinkel, H. (2007). Recherches en ethnométhodologie. Paris : PUF. Collection Quadrige. Ouvrage paru en anglais pour la première fois en 1967.