Cette logique marchande où s'est engluée l'université

De tout temps les universités ont été soumises à des forces sociales extérieures; elles n'ont en effet jamais été totalement indépendantes. Ainsi, de nos jours, c'est moins les influences extérieures - financements privés, exigences de l'État par exemples - qui ont transformé l'université que son inféodation au néolibéralisme où tout est marchandise, tout est marché, tout doit être géré sur le même mode qu'une entreprise qui vise des bénéfices. Ce faisant, l'université a perdu son âme, certains diront que l'université a vécu, qu'elle est morte. Depuis les années 1990, j'ai vu les effets délétères de cette logique marchande où s'est engluée l'université. Triste spectacle aujourd'hui que ce monde universitaire devenu fou, à la recherche de toujours plus d'étudiants, où la valeur d'un chercheur est mesurée d'abord à la valeur des fonds qu'il obtient, où les professeurs sont toujours d'avantage réduits à n'être qu'un petit rouage d'une machine pour laquelle la qualité du savoir n'est plus qu'une question de marketing. De sorte que maintenant, on peut presque dire que la vie intellectuelle se construit moins grâce à l'université qu'en dépit d'elle.