Le sujet de la modernité tardive ne
s'inscrit plus désormais dans un ordre qui le dépasse, qui lui donne place et
sens dans la direction de sa vie. À chaque nouvelle étape, à chaque nouveau
carrefour, le sens de la vie peut faire l'objet d'une remise en question
fondamentale. Chaque pas est une nouvelle aventure qui peut conduire le sujet
vers des horizons insoupçonnés. Rien n'est totalement donné, rien n’est acquis,
le sujet est un devenir sans fin. La désacralisation des institutions
(mais aussi de la raison et des valeurs) met à mal le sens du social et, dans
une certaine mesure, laisse le sujet relativement solitaire devant l’obligation
de donner du sens aux événements, aux phénomènes, aux faits, à son expérience.
Le sujet se révèle ainsi dans la distance à l’expérience. Parce que la société
n’a plus de centre, parce que l’action ne répond plus à une seule logique,
parce que les institutions sont affaiblies, le sujet se construit à travers la
recomposition significative de son expérience personnelle.
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