Depuis l’amorce de
la Révolution tranquille en 1960 avec l’élection du gouvernement du parti libéral
dirigé par Jean Lesage, le Québec a connu une pléthore de politiques, de
règlements, de réformes en éducation (Charland, 2005 ; Proulx, 2009) lesquelles
ont profondément transformé les structures administratives, les programmes
scolaires et la formation des enseignants et leurs conditions de travail
(Lessard et Tardif, 1996 et 2003 ; Tardif et Lessard, 1999 ; Tardif, 2013).
Rappelons ici quelques grandes dates. En 1964 débute les travaux de la Commission
royale d’enquête sur l’enseignement dans la Province de Québec d’où sortira de
fameux Rapport Parent publié en cinq tomes en 1966. Ce rapport sonnait le glas
de l’ancien système d’éducation ce qui conduisit à la mise en place du système
actuel (Després-Poirier, 1999 ; Lemieux, 1999). En 1975, fut publié le Livre blanc : L’École
québécoise. Énoncé de politique et plan d’action. Il amorçait le passage des programmes – cadres (qui avaient
vus le jour à la suite du Rapport Parent) lesquels accordaient une grande
autonomie aux enseignants et aux commissions scolaires, à des programmes dits
par objectifs, plus précis et détaillés, et encadrant davantage le travail des
enseignants.
Ce livre blanc mettait aussi de l’avant une volonté de «centralisation des programmes», appelait les enseignants et les parents à bâtir
un projet éducatif spécifique pour leur école et recommandait l’instauration de politiques d’aide et
d’éducation appropriées pour les élèves en difficulté et pour ceux issus de
milieux défavorisés. Dans les années 1980, ce sont une trentaine de programmes
par objectifs qui sont élaborés et implantés. En 1994, deux avis importants
furent publiés : cela du Conseil supérieur de l’éducation Rénover le curriculum du primaire et du
secondaire et le Rapport Corbo Préparer
les jeunes au 21e siècle. Deux ans plus tard, en 1996, ce fut au tour du Rapport
de la Commission des états généraux sur l’Éducation de voir le jour
aboutissement d’une vaste consultation de la population. L’année suivante sous
la gouverne de la ministre de l’éducation de l’époque, Pauline Marois, un
document capital est publié : L’école,
tout un programme : énoncé de politique éducative. Ce document amorce
la vaste réforme des programmes scolaires qui seront structurés non plus autour
d’objectifs mais de compétences. Cette réforme en profondeur commença d’abord
au niveau primaire, à l’aube des années 2000 et se poursuivit en 2004 au
secondaire avec la publication du Programme
de formation de l’école québécoise pour le secondaire. Depuis ce temps,
souvent à la suite de multiples controverses, de nombreux ajustements ont été
faits à ce qui est devenu coutume de nomme « la réforme », ajustements qui n’ont
pas uniquement portés sur les programmes scolaires mais ont touchés des aspects
administratifs et pédagogiques.
Références
Charland,
J.-P. (2005). Histoire de l’éducation au
Québec. De l’ombre du clocher à l’économie du savoir. Montréal : Erpi.
Després-Poirier,
M. (1999). Le système de l’éducation du
Québec. 3e édition. Avec la collaboration de Philippe Dupuis.
Montréal : Gaëtan Morin.
Lemieux, A.
(dir.). (1999). L’organisation de l’enseignement
au Québec. Manuel de références pour la profession enseignante. Montréal :
Éditions Nouvelles.
Lessard, C.,
Tardif, M. (2003). Les identités
enseignantes. Analyse de facteurs de différenciation du corps enseignant
québécois1960-1990. Sherbrooke : Éditions du CRP.
Lessard, C.,
Tardif, M. (1996). La profession
enseignante au Québec 1945-1990. Histoire, structures, système. Montréal :
Les Presses de l’Université de Montréal.
Proulx,
J.-P. (2009). Le système éducatif du
Québec. De la maternelle à l’université. Avec la collaboration de J.-P.
Charland. Montréal : Chenelière.
Tardif, M.
(2013). La condition enseignante au
Québec du XIXe au XXIe siècle. Une histoire cousue de fils rouges. Précarité,
injustice et déclin de l’école publique. Québec : Les Presses de l’Université
Laval.
Tardif, M,
Lessard, C. (1999). Le travail enseignant
au quotidien. Contribution à l’étude du travail dans les métiers et les
professions d’interactions humaines. Québec : Les Presses de l’Université
Laval.
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