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23 septembre 2019
Le vide
À se nourrir du vide que nous propose l'industrie du diverstissement, on devient vide soi-même.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Le temps qui manque
Le temps nous manque tout le temps jusqu'à ce que le temps soit écoulé totalement.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Une carrière qui va mal
De plus en plus la carrière de professeur d'université n'a que peu avoir avec la recherche désintéressée de la connaissance.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Ineptie
Il y a dans la folie humaine quelque chose de grandiose mais aussi de profondément inepte.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
20 septembre 2019
Un oubli majeur
À force de se prendre pour objet d'étude, l'être humain a oublié qu'il n'est pas une chose.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
18 septembre 2019
Bousiller
En voulant tout dominer, l'être humain en est venu à tout bousiller.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
12 septembre 2019
Herméneutique et recherche savante
L’herméneutique – à tout le moins celle proposée
par Gadamer – nous
apprend que la compréhension d’un phénomène est fonction de notre situation
présente où s’expriment nos intérêts. C’est dire que la
compréhension ne part jamais de rien, car elle se produit sur la base d’une
précompréhension, ce que
Gadamer nomme une
structure d’anticipation. Cette dernière repose sur une tradition de
pensée et cette tradition modèle les préjugés de chacun. Selon le philosophe allemand, en vertu du principe
du « travail de l’histoire », nous appartenons à une tradition
historique, et c’est à partir d’elle que nous abordons le monde. Nos
interprétations ne sont donc pas neutres, mais toujours influencées par la
tradition à laquelle nous appartenons et qui forme la substance de nos
préjugés. En fait, la tradition est à la
fois ce qui limite notre compréhension et ce qui la rend possible. Elle est la
condition de notre compréhension du monde dans le sens où nous ne comprenons
quelque chose qu’à partir d’une précompréhension, laquelle renvoie à notre
inscription dans une histoire. Or, cette histoire n’est pas neutre, elle a un
effet dans le temps qui se fait sentir et qui modèle notre manière de percevoir
et de ressentir. En ce sens, notre histoire (individuelle et collective)
conditionne d’avance ce qui sera un objet digne d’attention. Par exemple, en recherche, certains objets
d’études, certains questionnements, s’imposent comme légitimes, comme particulièrement
pertinents. Une véritable tradition de recherche se construit alors autour de
ces objets et de ces questionnements. Ainsi, pour Gadamer, avant d’être un processus
subjectif, la compréhension est essentiellement une insertion dans une
tradition. L’histoire
et la tradition ne sont toutefois pas des freins à la pensée, elles sont plutôt
des tremplins à partir desquels nous dialoguons avec le monde. La compréhension du monde est fondamentalement
dialogique. Plus précisément, la compréhension et le langage
présentent la structure dialogique de la question et de la réponse. Alors,
comprendre apparaît comme un processus de dépassement d’une compréhension
préalable afin de proposer une nouvelle interprétation d’un phénomène. Ce dépassement
vient s’inscrire lui-même dans la tradition. Se noue alors un dialogue entre la
tradition et soi, dialogue qui, conduit par la raison, mène à l’élaboration de
nouveaux savoirs. Dans un certain sens, c’est de cette façon qu’émergent
de nouveaux phénomènes à investiguer, que se construisent de nouvelles
disciplines de recherche, que se développent des théories inédites et, partant,
que se bâtissent des traditions d’écriture scientifique spécifiques. On l’aura compris, à la suite de Gadamer,
nous ne pouvons adhérer à une vision positiviste de la science, car notre
relation à la culture, à l’histoire, au social est fondamentalement celle d’une
appartenance. Nous sommes exposés à l’histoire; le passé se conserve malgré ses
transformations et nous parle à travers la tradition (qui ne doit pas être
confondue avec la nostalgie d’un monde ancien). Cette tradition doit être
passée au crible de l’analyse critique, car elle englobe aussi les idéologies
parfois aliénantes, comme le disait judicieusement Habermas. Nous pensons le
monde à partir de notre situation, notre vision est donc toujours finie, mais
l’horizon qui est le nôtre se déplace avec nous. Ce qui fut horizon du passé peut rencontrer
l’horizon du présent : ce que Gadamer appelait « fusion des horizons ». En
proposant l’idée de fusion des horizons, Gadamer réfute à la fois
l’objectivisme, qui ne se pense pas comme conscience historiquement ancrée, et
l’idéalisme de type hégélien, qui pense l’histoire comme horizon unique,
l’histoire comme avènement de la Raison. Cette fusion des horizons est possible
du fait que l’individu est conscient d’être exposé aux effets du monde et que
les productions concernant ce monde agissent dans ses actes de compréhension.
La tradition est continuellement comprise à partir de l’horizon du présent,
elle est réinterprétée par rapport à notre situation présente. Pour nommer ce
processus, Gadamer parle d’application. Bien qu’elle agisse sur nous, nous ne subissons pas simplement
la tradition, nous agissons plutôt sur elle et, ce faisant, nous agissons sur
nous (l’application au sens où l’entend Gadamer). De la sorte, si nous ne sommes
jamais de parfaits innovateurs, nous ne sommes pas non plus de simples
suiveurs. En définitive, si la compréhension est conditionnée par une
tradition historique et celle-ci vient à nous à travers une langue, la langue
n’est donc pas un outil neutre, extérieur à l’interprète, mais le vecteur par
lequel passent les traditions interprétatives (et cela se vérifie tout particulièrement dans les approches
qualitatives). Certes nous parlons une
langue, mais on peut dire aussi que celle-ci parle en nous. Dans la langue,
nous retrouvons le patrimoine de connaissances avec lequel nous pouvons
questionner et penser le monde. Le langage détermine à
la fois le processus et l’objet de la compréhension. Il détermine le processus car
comprendre c’est, pour l’essentiel, donner du sens au moyen des mots à notre
disposition. Le langage détermine aussi l’objet de la compréhension car un
objet ne peut être appréhendé qu’en ayant recours au langage. Si on applique ce
qui précède à la recherche qualitative, on comprend que l’écriture de celle-ci
est bien plus qu’une question d’outils. Écrire la recherche – et la
problématique qu’elle implique – c’est adhérer – et donc proposer – une
certaine vision de la science, voire du monde ; c’est aussi,
nécessairement, produire du sens en sachant que celui-ci se construit dans et
par le langage.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
11 septembre 2019
Complicité et indifférence
«Les hommes sont complices de ce qui les laisse indifférents.»
Steiner, Georges (2010). Langage et silence. Paris : Les Belles Lettres. Nouvelle édition revue et augmentée. Édition originale parue en anglais en 1967, p. 147.
Steiner, Georges (2010). Langage et silence. Paris : Les Belles Lettres. Nouvelle édition revue et augmentée. Édition originale parue en anglais en 1967, p. 147.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
09 septembre 2019
La parlote généralisée
« Notre culture est le règne de la parlote. »
Steiner,
Georges (2010). Langage et silence. Paris : Les Belles Lettres. Nouvelle édition revue et augmentée. Édition
originale parue en anglais en 1967, p. 75.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Sans avenir
Un monde qui se croit revenu de tout est un monde sans avenir.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Science et sagesse
Il ne peut y avoir de science que dans le questionnement, il ne peut y avoir de sagesse que dans l'humilité.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
06 septembre 2019
Les nouveaux oripeaux de l'hybris
Le transhumanisme n'est qu'une des nouvelles formes que prend la folie qui habite l'être humain; cette folie que les Grecs anciens nommaient l'hybris.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Besoin de sagesse
Ce n'est pas tant de plus de science que nous avons besoin mais plutôt de davantage de sagesse.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
05 septembre 2019
Deux figures contrastées
Les vrais penseurs sont modestes, ont des idées nuancées et savent que leur ignorance est immense. Les charlatans sont arrogants, ont des idées tranchées et sont imbus de leur connaissance.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Proportion inversée
La profondeur des écrits d'un intellectuel est la plupart du temps inversement proportionnelle à sa visibilité médiatique.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Hyper-production des idées
Il en va des idées comme des biens de consommation, leur production à la chaîne n'est pas un gage de qualité, bien au contraire.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Transformation de la pensée
Plus un universitaire devient « médiatique », plus sa pensée devient simpliste.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
04 septembre 2019
Un mythe à déboulonner
« Dans un essai qui sera publié le 5 septembre, dont on pouvait lire un extrait dans The Guardian hier (We Need New Stories : Challenging the Toxic Myths Behind Our Age of Discontent), l’auteure et chroniqueuse Nesrine Malik fait valoir que le syndrome « on ne peut plus rien dire » est un mythe. Sous le couvert de la défense de la liberté d’expression, ce mythe contribue en réalité à normaliser des discours haineux et à museler ceux qui voudraient y répondre. »
Extrait de la chronique de Rima Elkouri intitulée Maxime et Greta, parue le 4 septembre 2019 dans La Presse à l'adresse suivante :
Extrait de la chronique de Rima Elkouri intitulée Maxime et Greta, parue le 4 septembre 2019 dans La Presse à l'adresse suivante :
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
03 septembre 2019
Fosse septique
Notre économie néolibérale, nos gouvernements à sa solde, nos élites cupides, nos médias populistes et aveugles sur demande, tout cela n'est qu'une immense fosse septique qui pourrit le monde.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Magistral ratage
Le rêve des Lumières c'était une société démocratique où le peuple, cultivé, éduqué, faisant preuve de raison, exercerait son pouvoir pour se diriger lui-même au mieux de l'intérêt général. Le moins qu'on puisse dire c'est que ce rêve ne s'est jamais réalisé et qu'à cet égard, nos sociétés sont un magistral ratage.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
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