L’histoire est une discipline herméneutique,
c’est-à-dire une discipline qui vise à interpréter des événements du passé, à
leur donner du sens. Cette donation de sens se fait toujours en fonction de nos
interrogations présentes à savoir que celui qui questionne le passé le fait à
partir de son inscription dans le présent. Dit autrement, nos questions ne sont pas neutres,
elles reflètent nos intérêts (au sens large). Cependant, si elles s’inscrivent
dans nos intérêts présents, ces questions se rattachent aussi à une tradition
de questionnements, à une tradition d’interprétation. On peut se demander alors : À quels intérêts présents
et à quelle tradition interprétative notre enseignement de l’histoire
renvoie-t-il?
L’enseignement de l’histoire est donc plus que
l’enseignement de dates et de noms. Il est une construction du sens du passé.
C’est dire que cet enseignement présente un enjeu social majeur. Ainsi, le
contenu et la manière d’enseigner l’histoire sont une proposition de sens, une
interprétation de cette histoire. S’il s’agit, dans nos écoles secondaires, de
permettre aux élèves d’appréhender le passé en pratiquant la méthode
historique, la situation didactico-pédagogique qu’on leur propose n’est pas
neutre et leurs apprentissages en seront nécessairement teintés. Sommes-nous en
mesure de faire de nos élèves des interprètes compétents du passé ? Est-ce que
nous leur fournissons des outils de lecture de ce passé qui, tout en prenant
acte des questionnements du présent, s’inscrivent dans une tradition
interprétative féconde ? Et, en accord avec l’herméneutique, sommes-nous en
mesure développer chez eux la nécessaire pensée critique, consubstantielle de
tout approche herméneutique au sens où une tradition n’est jamais fixation mais
processus évolutif?
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