Par cette expression, le philosophe et sociologue allemand Max Weber (1864-1920), faisait référence au fait que la culture de son temps - l'oeuvre en question date de 1919 - voyait son unité se disloquer. Selon lui, si dans les sociétés antérieures, les composantes cognitives, morales et expressives de la culture étaient vues et vécues comme indissociables, le début du 20e siècle voit l'accentuation du mouvement de distinction qui tend à en faire trois sphères de l'activité et de la pensée humaine séparées. Ainsi, les sciences se réservent le domaine du cognitif, la morale le champ du normatif et, enfin, les arts la composante expressive de la culture.
Cette séparation des trois sphères est l'expression - toujours selon Weber - de l'autonomisation de la science, de la morale et de l'art au sein de la culture occidentale.
Pour Weber, ces trois sphères de valeurs prétendent désormais posséder une validité universelle selon un registre propre à chacune. C'est ainsi que la science prétend à la vérité, la morale à la justesse normative et l'art à l'authenticité expressive. Il faut voir là, selon le célèbre penseur, l'expression du déclin de l'universalité de la raison et la montée du risque de destruction du fondement rationnel du lien social.
Le moins que l'on puisse dire c'est que l'histoire du 20e siècle et celle du début du 21e semblent lui donner pleinement raison.
Référence :
Weber, M. (1963). Le savant et le politique. Paris : 10 / 18.
Bonjour :)
RépondreSupprimerMerci pour cette contribution synthétique Ô combien d'actualité
yvanovpopov
Merci à vous pour ce commentaire encourageant.
SupprimerMerci, aide précieuse pour mon cours de sociologie :)
RépondreSupprimerHeureux que cela vous soit utile
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