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09 novembre 2024

La bêtise des médias

Parfois, en voiture, j'ouvre la radio, espérant toujours (vainement) y entendre des propos de qualité. Or, chaque fois je la referme immédiatement, déconfit par les niaiseries et les lieux communs qui s'y étalent.

06 novembre 2024

Différences entre l'étude des objets inertes et des phénomènes humains

L'étude des objets inertes et des phénomènes humains présente de nombreuses différences, lesquelles reflètent la complexité de l'humain par rapport aux objets inanimés.

Nature des sujets d'étude

Objets inertes:

Les objets inertes sont globalement stables et donc, en cela, plutôt prévisibles. Ils obéissent à des lois physiques constantes et peuvent être étudiés de manière relativement directe.

Phénomènes humains:

Les faits humains sont produits activement et sont donc en constante évolution. Ils sont aussi caractérisés par leur complexité, leur variabilité et leur haut quotient d'imprévisibilité.

Méthodologie d'étude

Objets inertes:

L'étude des objets inertes repose principalement sur des approches expérimentales contrôlées, où les variables peuvent être isolées et manipulées de manière assez précise.

Phénomènes humains:

L'étude des phénomènes humains nécessite des approches adaptées à un objet changeant qui tiennent compte du contexte social, culturel, historique, etc.

Interprétation et subjectivité

Objets inertes:

L'interprétation des données concernant les objets inertes est plus facilement objective et donc, règle générale, moins sujette à des biais issus de l'appartenance culturelle du chercheur.

Phénomènes humains:

L'étude des phénomènes humains implique une part importante d'interprétation, laquelle est fortement influencée par la culture du chercheur.  Le chercheur doit donc porter une attention particulière à ses possibles biais.

Causalité et intentionnalité

Objets inertes:

Les relations de cause à effet sont plus évidentes et plus faciles à mettre au jour dans le cas des objets inertes.

Phénomènes humains:

Les phénomènes humains impliquent nécessairement des intentions, des motivations et des états mentaux plus ou moins complexes. La causalité (s'il y a lieu) est toujours multifactorielle et nettement plus difficile à déterminer.

Éthique

Objets inertes:

L'étude des objets inertes soulève généralement moins de questions directement éthiques.

Phénomènes humains:

L'étude des phénomènes humains oblige le chercheur à porter une attention particulière aux considérations éthiques, par exemple en ce qui concerne les questions liées au consentement, à la confidentialité et au bien-être des sujets de la recherche.

05 novembre 2024

Produire de la connaissance en sciences humaine et sociale

Bien que ce soit vrai pour toutes les sciences, la production de théories en sciences humaine et sociale requiert une attention particulière pour la raison suivante :

Contrairement à ce que prétend un certain courant de pensée positiviste (pour qui la prise en compte de la seule l'objectivité de la démarche de recherche est suffisante), les théories (et plus globalement les recherches) sur l'humain ne peuvent répondre uniquement à des objectifs de description et d'explication car elles servent toujours à « nous » définir et cette définition de soi structure nécessairement la pratique sociale.

Dit autrement, toute recherche sur l'humain comporte - dans la production et la diffusion des résultats - des dimensions sociale, éthique, politique, symbolique, culturelle, voir économique qui changent le regard que l'humain porte sur lui-même. Prétendre, comme le font certains chercheurs, qu'on n'a pas à se préoccuper de ces aspects est non seulement réducteur mais aussi irresponsable.

Prédiction et sciences

Dans le domaine des sciences de la nature et, en partie, de la santé, la prédiction est rendue possible par le fait que tous les états d'un système - que ce soit ceux du passé, du présent ou du futur - peuvent être prédits avec les mêmes concepts car l'objet reste grosso modo le même ou se modifie mais à l'intérieur des règles qui elles ne changent pas (ou très peu). Bien entendu, cela ne représente pas une condition suffisante pour réaliser une prédiction exacte mais, cela est assurément une condition nécessaire.

Dans les sciences humaines et sociales, on ne peut rencontrer cette condition dans une grande mesure parce que l'objet se transforme sans cesse et que, la connaissance qu'on en a, influe sur son état. C'est pourquoi ces sciences sont peu - ou pas - prédictives et ne comprennent la plupart du temps les phénomènes qu'après coup. Dans un autre langage, on pourrait dire que les phénomènes humains s'inscrivent dans un système ouvert qu'il est impossible d'étudier en profondeur sans prendre en compte les interférences externes : « (...) l'homme est un animal qui se définit lui-même » (Charles Taylor, 1999).