Une école ouverte à toutes les innovations est une école qui a renoncé à sa mission de conservation de la culture.
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28 février 2014
École et conservation
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
27 février 2014
Moyens et fins
En matière d'éducation il est toujours dangereux de limiter notre réflexion à la seule question des moyens en escamotant celle des fins.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Mystique du nombre
Les médias font souvent usage de l'argument du nombre pour justifier - implicitement ou explicitement - la pertinence et la qualité de quelque chose ou d'un événement ou encore pour en montrer l'importance : «les ventes ont explosé»; «25000 personnes assistaient au spectacle»; «les cotes d'écoute sont de plus de 1 000 000»; «les sondages démontrent que 65 % des gens sont en accord»; etc. Or, le nombre en lui-même ne saurait indiquer la pertinence, la qualité ou l'importance d'une chose, il en indique tout au plus la popularité. Il faut toujours se méfier de cette mystique du nombre et savoir que ce qui est populaire n'est pas forcément bon ou souhaitable.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Contre le colonialisme numérique
Réflexion en profondeur sur la cohabitation du numérique et du livre papier. Point de vue très intéressant qui évite les clichés de l'angélisme et du catastrophisme.
Casati, Roberto (2013). Contre le colonialisme numérique. Manifeste pour continuer à lire.
Paris : Albin Michel. Paru originellement en italien.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
26 février 2014
L'idéologie des droits individuels et le gouvernement des juges
L'idéologie des droits individuels et le gouvernement des juges, conjointement, sont en train de réduire à n'être plus rien la société et la souveraineté populaire.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Modestie
À voir l'immense lègue de culture, de savoirs et le génies de l'humanité, à réaliser l'ampleur et la valeur des productions passées et présentes dans tous les domaines de l'activité humaine, comment peut-on ne pas être modeste?
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Apprécier sa valeur
Peut-on apprécier véritablement notre valeur si on ne reconnait aucune transcendance (cette notion signifiant la croyance en quelque chose de plus grand que nous...qui n'est pas nécessairement un Dieu) ?
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Enseigner c'est témoigner
Enseigner c'est témoigner, cela va donc bien au delà de la simple transmission. L'enseignant est (ou devrait être) un témoin de la culture.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Réfléchir
Réfléchir lentement, posément, prudemment, cela peut se faire si nous nous déconnectons du tourbillon du monde pour un temps.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
25 février 2014
Nietzsche et le fascisme
Depuis belle lurette il existe une controverse autour de l'oeuvre du philosophe allemand F. Nietzsche à savoir si celle-ci entretient ou non un lien avec l'idéologie fasciste. Le philosophe québécois Laurent-Michel Vacher (1944-2005) soutient que c'est le cas et tente de le démontrer dans cet ouvrage polémique. Son exposé, clair et bien structuré, suscite l'intérêt. Reste à savoir s'il a raison ou pas !
Vacher, Laurent-Michel (2004). Le crépuscule d’une idole. Nietzsche et la pensée fasciste. Montréal :
Liber
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
24 février 2014
Littérature
«La littérature est le contraire du dogme.»
Alberto Manguel
Référence :
Alberto Manguel
Référence :
Manguel, A.
(2009). La cité des mots. Paris / Montréal : Actes Sud / Leméac. Paru
originellement en anglais en 2007, p. 147.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
21 février 2014
Objectivité et rigueur
Il est si facile d'exiger l'objectivité et la rigueur chez les autres et si difficile de se l'imposer à soi-même.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Réflexions à partir de la littérature
Quand il ne se prononce pas sur les événements politiques au quotidien et qu'il écrit plutôt sur et à partir de la grande littérature, Alain Finkielkraut écrit de belles choses.
À Lire :
À Lire :
Finkielkraut, A.
(2011). Et si l’amour durait. Paris : Stock
Finkielkraut, A.
(2009). Un cœur intelligent. Lectures. Paris : Gallimard.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
20 février 2014
Obstacle
Quand plus aucun obstacle ne se dresse devant soi, on devient son propre obstacle.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Ignorance
S'il manque quelque chose à l'ignorant c'est souvent moins des connaissances que des questions.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Dimensions de l'action humaine
La modernité a autonomisé des dimensions de l'action humaine qui étaient dans les sociétés antérieures imbriquées les unes dans les autres :
- dimension éthique (prescriptif / normatif);
- dimension esthétique (l'expressif);
- dimension cognitive (connaissance);
- dimension pragmatique (efficacité et efficience).
De plus, sous l'impulsion du capitalisme, notre modernité a tendance à privilégier fortement la dimension pragmatique au détriment des trois autres dimensions de l'action humaine.
- dimension éthique (prescriptif / normatif);
- dimension esthétique (l'expressif);
- dimension cognitive (connaissance);
- dimension pragmatique (efficacité et efficience).
De plus, sous l'impulsion du capitalisme, notre modernité a tendance à privilégier fortement la dimension pragmatique au détriment des trois autres dimensions de l'action humaine.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Sur les savoirs pour enseigner
Un constat : relative inefficacité des savoirs produits par la recherche.
Un problème : éclatement conceptuel, théorique, paradigmatique et méthodologique des recherches.
Des enjeux :
- Critique de la prégnance de la psychologie et, de plus en plus, des neurosciences.
- Lier véritablement savoirs pour enseigner et apprentissage des élèves.
- Développer une certaine convergence des approches de recherches.
Un problème : éclatement conceptuel, théorique, paradigmatique et méthodologique des recherches.
Des enjeux :
- Critique de la prégnance de la psychologie et, de plus en plus, des neurosciences.
- Lier véritablement savoirs pour enseigner et apprentissage des élèves.
- Développer une certaine convergence des approches de recherches.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Dérive des sciences humaines et sociales
D'un projet de connaissance essentiellement critique qui pouvait déboucher sur un processus de justification et de légitimation d'un état du social, les sciences humaines et sociales sont passées en bonne partie à un projet de gestion technocratique du social ayant pour finalité la production de l'unité de la société. Ce passage signifie en quelque sorte l'abandon de la distance critique qui les caractérisait. Les SHS semblent ainsi avoir grand mal à produire autre chose qu'un discours gestionnaire.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
19 février 2014
En manque de scientificité ?
Il faut renoncer à différencier les sciences
humaines et sociales des
sciences naturelles sur la base de ce qui manque aux premières.
Il faut plutôt renverser cette idée du
manque...
Ce sont peut-être les sciences naturelles qui sont
porteuses d’un manque:
elles sont trop souvent des sciences inhumaines et asociales.
Quant à elles, les sciences humaines et sociales le sont à un double titre :
1) par leurs sujets de recherche;
2) par la réflexivité qu’elles
ont menée sur elles-mêmes en
tant que pratiques sociales et humaines (cela permet d’éviter, dans
une certaine mesure à tout le moins, l’illusion de
l’omniscience et l’irresponsabilité).
tant que pratiques sociales et humaines (cela permet d’éviter, dans
une certaine mesure à tout le moins, l’illusion de
l’omniscience et l’irresponsabilité).
Référence :
Lévy-Leblond, J.-M. (1996). La pierre de touche. La science à
l'épreuve...Paris : Gallimard.
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L'éthique comme apprentissage du dialogue
Apprendre
l’éthique c’est apprendre le dialogue,
l’analyse du dialogue et l’analyse de soi et
d’autrui dans le dialogue.
Référence :
Malherbe, J.-F. (1997). La conscience en liberté.
Apprentissage de l’éthique et création
de consensus. Montréal : Fides.
l’analyse du dialogue et l’analyse de soi et
d’autrui dans le dialogue.
Référence :
Malherbe, J.-F. (1997). La conscience en liberté.
Apprentissage de l’éthique et création
de consensus. Montréal : Fides.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Débat
La démocratie ce n'est pas le consensus, ni les invectives, c'est le débat raisonné.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
17 février 2014
Un danger pour la société
L'individu qui croit que toute contrainte collective n'est qu'un fâcheux empêchement à sa liberté représente en quelque sorte un danger pour la société. Si on multiplie cet individu par millions, la société cesse d'exister.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Ego
L'être humain fut un membre dans une tribu, puis une personne dans une communauté, ensuite un citoyen dans un État, aujourd'hui il est un ego idiotement identifié à ce qu'il consomme sur un marché.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Horizon
La sagesse est un horizon, un éternel horizon.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
16 février 2014
Changement de Dieu
Nous avons trocqué la domination de Dieu pour la domination de l'argent!
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
15 février 2014
Pétrole
Voilà, pour "quelques dollars de plus", le Québec devient un État pétrolier. Honte !
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
12 février 2014
Principe d'incertitude de Heisenberg (physique)
En physique quantique (physique de l'infiniment petit), le principe d'incertitude (ou principe d'indétermination) soutient que, pour une particule donnée, on ne peut connaître simultanément sa position et sa vitesse. Ce principe a été énoncé en 1927 par le physicien allemand Werner Karl Heisenberg (1901-1976). Or, il a été «exporté» en sciences sociales. Et bien mal ! En effet, à tort, on y dit parfois que ce principe signifie que l'observation influence (ou perturbe) le phénomène observé. Il s'agit d'une interprétation inexacte du principe de Heisenberg. En fait, si ce principe peut s'appliquer dans certains phénomènes humains - et cela reste à voir car il n'a jamais été énoncé comme principe universel concernant toutes les sciences et s'appliquant à tous les phénomènes - il signifierait plutôt que l'observation détermine toujours un point de vue qui rend aveugle à un autre point de vue (il n'existerait pas de point de vue «totalisant», sans angle mort).
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Prédateur
Le plus grand prédateur que la terre a porté n'a pas de griffes ni de cornes mais porte un complet sombre et une cravate assortie.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Fédération ?
Le Canada est de moins en moins une fédération, le pouvoir des provinces diminuant au fil des multiples empiétements du gouvernement fédéral.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
10 février 2014
Exploration des cultures humaines
Bien que son contenu soit à bien des égards critiquable et qu'à bon droit sa publication ait provoqué une certaine controverse, l'ouvrage de Jared Diamond (biologiste évolutionniste, physiologiste et géonomiste américain) est une plongée passionnante dans la diversité des cultures humaines.
En identifiant et en analysant certaines caractéristiques des sociétés traditionnelles, il fait notamment ressortir les défauts de notre monde moderne. Ouvrage qui fait réfléchir, ce qui, on en conviendra, est une grande qualité.
Diamond, Jared (2013). Le monde jusqu’à hier. Ce que nous apprennent les sociétés
traditionnelles. Paris : Gallimard.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Garder espoir
L'espoir en l'être humain est toujours à renouveler car ce dernier donne constamment à désespérer de lui.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Invitation
Le froid de l'hiver, l'apaisement, le blanc qui recouvre le monde et cette nuit qui vient si vite....tout concourt à la lecture dans le silence d'une maison endormie.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Immanence et transcendance de la raison
La raison est à la fois en nous et en dehors de nous, immanente et transcendante.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Actualité
Que peut-on attendre d'un monde où la seule fidélité qui prévaut est celle envers l'actualité ?
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
07 février 2014
Fanatisme idéologique
Le fanatisme idéologique est fondamentalement antidémocratique.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Pouvoir et violence
Un pouvoir certain d'être porteur de la «Vérité» conduit inévitablement à la violence.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Instruction, éducation et transmission entre générations
Afin de préciser sa position,
Flahault mentionne que l’éducation et la socialisation constituent une base
nécessaire pour l’acquisition de connaissances. Ajoutons qu’une part importante
des connaissances dispensées par l’école se justifie par leur utilité (réelle
ou supposée).
Le chercheur soulève le problème
suivant :
L’acquisition de connaissances
implique la relation entre deux générations. La transmission éducative qui
s’opère de l’une à l’autre, les processus relationnels et sociaux qui sont en
cause sont très éloignées des relations dites marchandes… C’est pourquoi le cadre
de pensée utilitariste ne s’avère pas approprié.
« En effet, la position de
donateurs que les membres d’une génération assument ainsi au bénéfice de la
suivante ne les intègre pas à un cycle d’échanges dont ils bénéficieraient en
retour, mais fait d’eux les maillons de la transmission culturelle irréversible
qui va de pair avec la reproduction biologique et la mort. » (Flahaut,
2006, p. 295)
L’humain se façonne grâce à deux types de transmission :
-
Génétique
-
Culturelle
La transmission de connaissances a lieu par le biais du
milieu de vie (au quotidien) et de l’enseignement. L’enfant assimile de
diverses façons :
-
Transmission de connaissances
-
Mimétisme des manières d’être, des pratiques
relationnelles et des savoir-faire.
« Cette transmission qui s’opère dans
l’expérience quotidienne du rapport avec les adultes constitue la base de
l’existence de l’enfant et de sa socialisation. Si ces acquisitions fondatrices
se mettent en place convenablement, elles favorisent ensuite l’acquisition des
connaissances. D’où la nécessité de distinguer entre instruction et éducation. »
(Flahault, 2006, p. 295).
Flahaut commence cette section en
donnant une définition de l’instruction et une définition de l’éducation:
« L’instruction, c’est l’acquisition de
connaissances grâce à l’enseignement. » (Flahault, 2006, p. 296).
Le chercheur précise qu’il est possible d’être éduqué et
socialisé sans être instruit. Toutefois, il est impossible d’être réceptif à
l’instruction s’il y a absence de socialisation. Il souligne que cette
déclaration va littéralement à l’encontre d’une conviction ancrée depuis
longtemps (à l’époque des Grecs) dans la culture occidentale. Cette conviction
enracinée se résume ainsi : l’éducation se ferait par l’instruction. C’est
une erreur de croire que l’instruction est la base de l’éducation.
« On
peut être convenablement éduqué et socialisé sans pour autant être très
instruit. Mais on ne peut pas s’instruire, on ne désire pas apprendre si,
d’abord, on ne bénéficie pas d’une certaine socialisation. » (Flahault, 2006,
p. 296).
« Un professeur est, par définition, quelqu’un
qui a misé sur l’acquisition de connaissances et qui doit à cet investissement
la place qu’il occupe dans la société ; il n’est donc pas étonnant qu’il
partage la conviction que la formation de l’être humain et du citoyen résulte
essentiellement de la transmission du savoir. » (Flahault, 2006, p. 296).
Flahault donne une définition de l’éducation :
« L’éducation, c’est le développement de la
capacité à être soi tout en étant avec les autres, à ménager ses relations avec
eux, à participer à la vie sociale, à intérioriser la culture commune. » (Flahault,
2006, p. 296)
Le chercheur affirme que le processus d’éducation est
fortement lié aux apprentissages. Cependant, il souligne que ces apprentissages
ne passent qu’en partie par l’enseignement. De prime abord, l’éducation
commence par le développement de la communication et du langage (socle commun).
De plus, l’éducation s’orchestre par le biais des relations avec les personnes
de l’entourage. Flahaut décrit le phénomène comme une immersion dans un
environnement social et culturel.
Par rapport au lien social, l’éducation implique un
rapport entre la génération des adultes et la génération des enfants.
L’évolution de l’humanité s’est faite grâce au contact prolongé entre les
générations. Des incontournables :
-
La bienveillance, encouragement (désir de
reconnaissance de la part de l’enfant).
-
La solidité du cadre.
Il est à noter que plus la relation est satisfaisante pour
l’enfant, plus ce dernier aura les habiletés requises pour nouer des relations
avec ses pairs. Si, au contraire, la socialisation se fait mal, le terrain
n’est pas propice à l’acquisition de connaissances.
« Le vivre-ensemble est d’abord le vivre-ensemble
de l’enfant avec les adultes qui s’occupent de lui. Ce rapport ne se limite pas
à une transmission de connaissances ; c’est un lien personnel par lequel un
enfant se trouve encadré, reçoit la possibilité d’exister. » (Flahault,
2006, p. 297).
« Les filles sont plus sensibles aux liens entre
générations dans la mesure où elles portent en elles la possibilité de donner
naissance. Il n’en va pas de même pour les garçons. Chez eux, l’aspiration à
être un homme, liée à des images de virilité, n’a souvent aucun rapport avec
des images de paternité. C’est pourquoi l’adolescence est souvent plus
problématique chez les garçons et peut les enfermer dans une culture mimétique,
une culture d’opposition à celles des adultes, renforçant chez eux le goût de
la transgression qui est inhérent à l’être humain. » (Flahault, 2006, p. 299).
Les enseignants répondent aux
exigences du ministère de l’Éducation. Ils ont sans contredit une importante
responsabilité éducative. Même si les parents sont fortement impliqués dans le
processus de socialisation, l’école y joue également un rôle. Il ne s’agit pas
uniquement d’un lieu de transmission du savoir.
« Réduire l’école à sa fonction de transmission
du savoir, c’est placer au premier plan la fonction informationnelle du langage
en oubliant que celle-ci est enchâssée dans sa fonction
relationnelle-existentielle, ou, pour le dire en termes linguistiques, en
oubliant le fait que tout énoncé est lui-même enchâssé dans un acte
d’énonciation. » (Flahault, 2006, p. 301).
À l’école comme au sein de la vie familiale, la relation
entre les représentants de l’autorité et les enfants ne devrait pas être fondée
sur un contrat.
« Il est pour le moins curieux de voir introduite
à l’école la norme du contrat par ceux-là mêmes qui, souvent, s’inquiètent de
l’emprise du libéralisme économique dans le domaine de l’éducation. » (Flahault,
2006, p. 301).
Par rapport au savoir, le chercheur affirme qu’en donnant
du savoir aux élèves, les enseignants ne sont pas toujours conscients qu’ils
briment le sentiment d’exister des enfants. Ces derniers réagissent
négativement et l’enseignant impute la réaction à la mauvaise volonté, à
l’ignorance ou encore aux difficultés d’apprentissage. Il suffit d’écouter les
élèves pour comprendre que, pour eux, la relation entre le savoir et la réalité
est essentielle (lien entre apprentissages à l’école et environnement de vie).
« La propension à faire du savoir une fin en soi
témoigne de la pente naturelle de l’école qui, comme toutes les grandes
institutions, tend à fonctionner sur un mode autoréférentiel. Or cette
propension autoréférentielle crée d’emblée un malentendu entre professeurs et
élèves. » (Flahault, 2006, p. 302)
Flahault insiste enfin sur le fait que l’instruction et la
transmission de connaissances doivent être reliés dans un processus de
socialisation. Historiquement, l’école s’est malheureusement construite contre
la société.
L’auteur reconnaît l’importance de l’éducation à la citoyenneté.
Il ajoute qu’un enfant sera en mesure de répondre à ses obligations et ses
devoirs de citoyen s’il ressent un bien-être dans ses relations avec les
personnes qu’il côtoie.
« Le bien-être relationnel a des vertus
éducatives, réduire le taux de souffrance des enseignants et des élèves n’est
pas un objectif accessoire. » (Flahault, 2006, p. 303)
En somme, l’auteur rappelle que la vie scolaire doit être
une vie sociale connectée au monde extérieur, à la société dont l’école fait
partie. Des préalables…
- relations de travail et de concertation des enseignants entre eux (au lieu que chacun se trouve toujours seul face à ses élèves comme s’il exerçait une profession libérale);
- relation des profs avec l’administration;
- relation de l’intérieur de l’école avec l’environnement social.
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Zombies
Le phénomène des zombies vous intéresse ? Lisez :
Paris, Vincent (2013).
Zombies. Sociologie des morts-vivants. Montréal : XYZ.
Un petit ouvrage aux propos accessibles. Un regard sociologique intéressant.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
05 février 2014
Dialogue captivant sur le malheur et la foi en Dieu
On dit tellement de choses idiotes sur les religions et la foi qu'il est nécessaire selon moi d'aller au delà des articles sensationnalistes et des conversations de tous les jours afin d'y voir un peu plus clair. C'est pourquoi, bien qu'agnostique, je lis régulièrement des ouvrages écrits par des croyants sur différents aspects de la religion. Pour qui veut comprendre, d'un point de vue catholique, comment il est possible d'être croyant dans un monde pourtant en perpétuelle souffrance, je recommande :
Ploux, J.-M.,
Niquot, T., de Tourdonnet, J. (2012). Dieu et le malheur du monde. Paris :
Les éditions de l’Atelier / Éditions ouvrières.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
La menace
C'est toujours l'Homme qui menace l'humanité de l'Homme.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Dérive de la Raison
Une Raison qui veut tout dominer devient totalitaire et ouvre ainsi la voie à des horreurs aussi atroces que celles que la déraison peut engendrer.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
04 février 2014
Identité chez Charles Taylor
À
partir de la notion de “dialogisme”, Taylor (1994) montre que l’identité d’un
individu se constitue au contact d’autrui et à partir d’un dialogue avec l’autre
qui permet au moi de se structurer et de se définir par comparaison et par
différenciation. Ainsi, l’auteur nous rappelle le rôle capital joué par
l’intersubjectivité dans la constitution du moi. Par conséquent, il situe même
la fondation du sujet dans l’interaction avec autrui. Autrement dit, la
capacité d’un individu à se percevoir comme un individu et à établir les
caractéristiques de cette individualité est en grande partie déterminée par ses
contacts avec autrui. Le moi est donc construit et négocié à travers les
interactions avec l’autre. En somme, Taylor, développe une théorie
intersubjective de l’individu qui tient compte de l’importance de
l’enracinement et l’appartenance dans la structuration du moi. Il s’éloigne
donc d’une philosophie qui conçoit le sujet comme un être moral et un esprit
rationnel, sujet qui serait autonome du contexte, des liens sociaux, de
l’affectivité. Sa conception du moi comme structure qui ne prend forme que par
le dialogue avec l’autre, accorde une place déterminante à l’éducation en tant
que base sur laquelle se construit l’individu. C’est en effet l’éducation qui
donne à l’individu un système de normes et de valeurs lui permettant
d’interpréter le monde et de comprendre la place qu’il y occupe.
Référence : Taylor,
C. (1994). Multiculturalisme. Différence et démocratie. Paris, Flammarion.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
03 février 2014
Critique d'une vision évolutionniste de la technique
Gras, Alain (2013).
Les imaginaires de l’innovation technique. Regard anthropologique sur le passé
dans la perspective d’un avenir incertain. Paris : Éditions Manucius. Collection
Modélisations des imaginaires.
Petit ouvrage très intéressant et fort éclairant qui montre que la technique est un fait de culture et non pas une force aveugle, omnipotente, qui développerait sans nous comme l'adage «on arrête pas le progrès» le laisse naïvement croire.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
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