Chacun de nos choix est une proposition que l'on fait au reste du monde. Sommes-nous conscients de cette immense responsabilité ?
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29 novembre 2013
Choix
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Un penseur inclassable
Le «philosophe» allemand Günther Anders (1922-1992), fut un critique féroce de la modernité et un penseur original. Il n'a eu de cesse de nous mettre en garde contre les dangers de notre propre extermination que nous fait courir le monde technique.
Anders, G.
(2013). La bataille de cerises. Dialogues avec Hannah Arendt. Suivi d’un essai
de Christian Dries. Traduit de l’allemand par Philippe Ivernel. Paris : Bibliothèque
Rivages.
Anders, G.
(2010). Et si je suis désespéré, que voulez-vous que j’y fasse ? Entretien
réalisé en 1977 avec Mathias Greffrath. Paris : Éditions Allia.
Anders, G.
(2009). La Haine. Rédigé en 1985. Traduit de l’allemand et préfacé par Philippe
Ivernel. Paris : Rivages poche / Petite bibliothèque.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
La technologie et nous
La technologie que nous produisons se caractérise par une tendance lourde, soit faire de nous celui dont on peut se passer.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Nous sommes
Nous sommes instabilité, nous sommes artificialité, nous sommes recherche et oubli.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
28 novembre 2013
Le mal
Pour la théodicée, l'existence du mal est un problème qu'il faut expliquer puisque Dieu serait bon et tout-puissant. Ainsi, comment peut-il y avoir du mal dans notre monde étant donné ce qui caractérise Dieu ? Bien des réponses ont été données à cette question. Je ne peux trancher ici (je ne dispose en rien des connaissances pour le faire). Seulement, je constate que le mal n'existe que pour une conscience qui le ressent. En ce sens, si les animaux peuvent vivre le mal, l'être humain est le seul être vivant à ressentir le mal sous tous ses aspects (physique comme moral). Et, il est le seul à produire le mal contre ses semblables de manière délibérée.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Mensonge
Un mensonge, quand il devient énorme, est reçu comme une vérité.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
25 novembre 2013
À lire
Tremblay, Larry (2013). L'orangeraie. Québec : Éditions Alto.
Un magnifique récit, bouleversant, une manière
particulière de raconter les horreurs de
la guerre à travers le vécu de deux jumeaux.
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21 novembre 2013
L'art
L'art, s'il démontre sans cesse l'unité de tous les êtres humains, est aussi un magnifique vecteur de différences. L'art est nécessairement à la fois universaliste et aristocratique.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
19 novembre 2013
La prison géante
À tout vouloir contrôler, diriger, maîtriser un État devient geôlier et la société une prison géante.
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Un combat inégal
La démesure est si attirante comparée à la modération.
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Le jeu et la vie
On croit pouvoir jouer avec la vie quand c'est elle qui se joue de nous.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Une «mythologie» scolaire
Dissociation des hiérarchies scolaires de toute relation causale avec les hiérarchies sociales externes à l'école.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
18 novembre 2013
Pensée critique
La pensée critique est une attitude et une capacité. Une attitude face aux choses, aux faits, aux phénomènes où ceux-ci sont examinés avec sérieux et impartialité. Une attitude de curiosité face au monde où celui-ci n'est pas pris comme «un allant de soi». Une attitude face à soi-même également qui fait en sorte d'être capable de remettre en question ses croyances et ses convictions. Pour qu'elle soit féconde, cette attitude doit reposer sur une capacité à questionner. Cette capacité n'est possible, quant à elle, qu'en possédant les savoirs appropriés. Ou, dit autrement, elle ne peut exister qu'en ayant la culture qu'il faut. La pensée critique exige donc à la fois curiosité, objectivité et humilité - doublées d'une certaine dose de scepticisme - et de la culture (il est évident que celle-ci sera toujours limitée en extension et en profondeur). Comment alors garder le cap ? En se rappelant l'adage de Socrate : non pas se croire savant mais toujours se considérer ignorant... mais un ignorant qui cherche sans arrêt à briser la double ignorance (celle de l'ignorant qui s'ignore).
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Pour penser autrement l'éducation
Certains auteurs nous aident à bien penser, que l'on soit d'accord avec leurs positions ou non. C'est justement le cas de Normand Baillargeon. Des propos souvent intéressants, des idées qui dérangent, un périple intellectuel singulier. C'est pourquoi nous recommandons la lecture de ses deux nouveaux livres :
Légendes pédagogiques, Éditions Poètes de Brousse, 2013.
Turbulences : essais de philosophie de l'éducation, Presses universitaires de Laval, 2013.
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14 novembre 2013
Leçon du passé
Il faut toujours se rappeler que ce n'est pas un ingénieur ni un marchand, encore moins un militaire qui a été condamné à mort à Athènes en 399 avant notre ère mais un philosophe et éducateur.
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Lobbyisme
Dans une véritable démocratie, le lobbyisme n'existerait pas.
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L'enfant et la nécessité du monde
Dans le regard d'un enfant peut se lire toute la nécessité du monde.
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Nation
L'idée de nation permet à l'État de se présenter comme unité.
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Caractéristiques de l'État moderne
L'État moderne se caractérise notamment par :
1- une structure impersonnelle du pouvoir;
2- un ancrage dans une territorialité;
3- un contrôle de l'usage de la violence;
4- des instances de légitimation du pouvoir.
1- une structure impersonnelle du pouvoir;
2- un ancrage dans une territorialité;
3- un contrôle de l'usage de la violence;
4- des instances de légitimation du pouvoir.
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Droit
Le marché est devenu un droit et le droit une marchandise.
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Réduction
Réduire la littérature à un passe-temps c'est réduire la culture à une marchandise.
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Une bonne idée
Une bonne idée n'est jamais le fin mot de l'histoire, toujours le début d'une aventure.
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13 novembre 2013
Une manière de concevoir l'identité
L'identité comprendrait trois dimensions :
Le soi : la manière dont je me définis.
L'appartenance sociale : l'ensemble de mes relations d'exclusion et d'inclusion.
L'implication sociale : mon degré d'intériorisation des rôles et des statuts.
Le soi : la manière dont je me définis.
L'appartenance sociale : l'ensemble de mes relations d'exclusion et d'inclusion.
L'implication sociale : mon degré d'intériorisation des rôles et des statuts.
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Esprit et culture
L'esprit crée la culture et, en retour, est façonné par elle.
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12 novembre 2013
Responsabilité
Ils sont peu nombreux ceux qui assument pleinement la responsabilité de la parole
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Le plus bel emploi
Le plus bel emploi ? Travailler pour que le monde demeure humain.
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Parole libre
La parole libre se dégage toujours de la censure.
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Information
Trop d'information tue la compréhension..
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11 novembre 2013
Connaître ce n'est pas que faire
De plus en plus nous réduisons le connaître au faire !
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Hypertrophie de la raison instrumentale et formation à l'enseignement
Que ce soit dans les travaux du sociologue Michel Freitag ou dans ceux du philosophe Jürgen Habermas, on constate la tendance générale de la modernité à hypertrophier l'instrumentalisation de la raison dans les institutions. En formation des enseignants, cela se vérifie notamment par l'oubli presque total de la dimension sociale de l'enseignement et la concentration presque exclusive sur la «performativité». Ce faisant, la formation initiale réduit la relation éducative à un processus objectivable susceptible d'une complète gestion rationnelle.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
09 novembre 2013
Courtes lectures
Je suis un boulimique de lectures mais, parfois, au sortir un ouvrir costaud, je n'ai pas le courage d'entreprendre une lecture longue et difficile. J'aime alors fréquenter de courts textes au faible niveau de difficulté mais tout de même instructifs et intelligents. En voici quelques-uns lus récemment :
- Élie-Morin, M.-C. (2012). Dix clés pour une désobéissance civile réussie. Entrevue avec Lisa Fithian. Nouveau projet 02 (automne-hiver 2012). Ebook.
- Laurendeau, A. (2012) La prédisposition à l’étonnement. Texte paru originellement en 1964. Édition avec une introduction de Jonathan Livernois. Documents. Ebook.
- Maclure, J. (2012). La Suède ne s’est pas construite en un jour. Nouveau projet 02 (automne-hiver 2012). Ebook.
- Maclure, J. (2013). L’homme sans volonté. Nouveau projet 03 (printemps-été 2013). Ebook.
- Taylor, C. (2012). Les chercheurs de sens anxieux. Nouveau projet 01 (printemps-été 2012). Ebook.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
08 novembre 2013
La formation culturelle des élèves
Simard,
Denis (2005) « Comment penser aujourd’hui la nature et le rôle de l’école à
l’égard de la formation culturelle des élèves ? » Dans Simard, D., et
Mellouki, M. (2005). L'enseignement, profession intellectuelle (p. 49-74). Québec : Presses de l’Université Laval.
Résumé du texte
Ce chapitre porte sur la mission culturelle de
l’école. L’auteur y présente d’abord une théorie de la culture développée par
le sociologue et philosophe Fernand Dumont dans le cadre de différents
ouvrages. Puis, en s’appuyant sur cette théorie, Simard discute quant au rôle
de formation culturelle de l’école et enfin, il présente quelques conditions
nécessaires afin que l’école puisse remplir sa fonction de transmission
culturelle.
Problématique
Plusieurs enseignants se
questionnent quant au rôle que l’école doit jouer dans la société actuelle, en
particulier en ce qui concerne l’éducation culturelle et la prise en compte de
la diversité culturelle chez les élèves. Dans ce chapitre, l’auteur tente de
répondre à la question-titre, soit : comment penser aujourd’hui la nature
et le rôle de l’école à l’égard de la formation culturelle des élèves ?.
Cadre de référence
L’auteur tente de définir le
concept de culture, en se basant sur les travaux du sociologue et philosophe
québécois Fernand Dumont, et plus particulièrement sur son ouvrage Le lieu de l’homme, datant de 1968.
Fernand Dumont présente la
culture comme étant à la fois distance et mémoire. En tant que mémoire, la
culture constitue une « reprise
vivante du passé » qui permet à l’homme de s’ancrer historiquement et
de mieux comprendre le monde qui l’entoure : « Tout être humain est le produit de sa culture, d’un long
processus historique où le langage joue un rôle décisif ». (p. 52) En
tant que distance, la culture amène l’homme à se mettre à l’écart de soi-même :
« C’est dans ce sursaut où la
conscience se met à distance d’elle-même que la culture se constitue comme
horizon» (p. 52). Ainsi, la
culture agit comme une médiation de la conscience qui permet à l’individu de
mieux se connaître lui-même.
Dumont établit un dédoublement entre
la culture première et la culture seconde. La culture première correspond au
milieu culturel d’origine, c’est-à-dire aux conduites sociales, règles,
langages, interprétations du réel et modèles de comportement acquis en bas âge.
Pour sa part, la culture seconde correspond à l’art, la littérature, la
science, l’histoire et la philosophie. « La
culture seconde doit être envisagée comme mouvement de dépassement, de
distanciation, d’arrachement à la culture première. C’est dans cette distance
que la conscience se développe» (p. 53). Enfin, Dumont traite du
concept de réflexivité qui permet cette prise de distance à l’égard de la
culture première et cette élaboration de la culture seconde.
Résultats
Denis Simard émet trois énoncés quant à la nature de l’école en
lien avec la culture :
1) L’école est un cercle de
culture seconde : « Avec
ses cheminements obligés et ses rites de passage, ses programmes, ses contenus
et ses procédés d’apprentissage, l’école est un « cercle de culture
seconde », c’est-à-dire une institution foncièrement culturelle vouée à la
compréhension du monde» (p. 55). Ainsi, l’école permet d’initier les
élèves à un patrimoine de culture seconde en les mettant en contact avec un
ensemble de savoirs, de valeurs et d’œuvres culturelles. Elle permet de
maintenir et de transmettre un héritage humain et culturel afin que celui-ci
soit conservé, connu et appris. Par contre, l’école se doit de sélectionner
quels éléments culturels elle souhaite intégrer à son programme, et cette
sélection, qui diffère selon les époques, les pays et les traditions, viendra
influencer la vision de l’homme et du monde qu’elle proposera aux élèves. Par
ailleurs, en initiant les élèves à la culture seconde, l’école leur permet de
se distancier de leur culture première : « L’école, répétons-le, est le lieu privilégié de la formation
culturelle des élèves, le lieu d’une prise de distance à l’égard des
significations spontanées de la vie quotidienne et d’élaboration d’une culture
seconde qui permet de la comprendre et de lui donner un sens » (p. 58).
2) L’école n’est pas la vie,
mais une reprise consciente de la vie : L’école permet de reprendre
consciemment certains éléments donnés faisant partie de la culture première
(langage, phénomènes naturels, musique, etc.) afin d’en faire l’étude
consciente. Il s’agit d’une « reprise
du donné pour en faire une culture ».
3) L’école est un foyer de
discussion, d’examen critique et d’intégration de la culture : En tant
que foyer de discussion, l’école permet le partage de la parole favorisant
ainsi la connaissance du monde et la compréhension de soi et des autres. En tant que foyer d’examen critique, elle
incite à remettre en question les
significations, institutions et représentations établies et elle amène les
élèves à porter un regard critique sur
le monde afin de distinguer l’essentiel de l’accessoire. Enfin, en tant que
foyer d’intégration de la culture, elle permet de faire des liens afin de
réintégrer la culture actuelle, qui se présente souvent sous une forme
fragmentée ou morcelée.
Selon Denis Simard, dans le contexte
actuel de discontinuité et de fragmentation de la culture, le rôle que doit
jouer l’école quant à la formation culturelle
nécessite de restaurer quatre continuités :
1) La continuité entre les savoirs et la vie : L’école doit permettre de restaurer la pertinence des savoirs, c’est-à-dire de donner une signification aux apprentissages réalisés. Pour ce faire, elle doit établir des liens entre les savoirs et des questions, problèmes, besoins ou intérêts qui rejoignent l’élève, c’est-à-dire qui sont en lien avec sa vie quotidienne ou encore avec des préoccupations universelles telles que l’origine du monde, des hommes et de la vie. Ainsi, l’élève peut prendre conscience que les savoirs constituent des productions humaines qui peuvent nous aider à mieux comprendre le monde qui nous entoure et à mieux nous comprendre nous-mêmes en tant qu’êtres humains.
2) La continuité entre les
savoirs : Dans la société actuelle, où on assiste à une multiplication
exponentielle de l’information, le savoir devient de plus en plus morcelé,
spécialisé et fragmenté et il devient de plus en plus difficile d’en constituer
un tout cohérent permettant une vision globale et intégrée. Afin de transmettre
une véritable culture, l’école se doit donc de veiller à l’intégration des
savoirs, c’est-à-dire à la création de liens
entre les différentes sphères de la connaissance.
3) La continuité entre les
hommes : L’école a pour rôle de préparer les élèves à vivre dans une
société complexe et pluraliste. En ce sens, elle doit contribuer à développer
chez les élèves des valeurs liées au vivre-ensemble telles que l’ouverture à la
pluralité et à la différence, la compréhension, le respect d’autrui et
l’écoute. Pour ce faire, l’école doit mettre en place une pédagogie du dialogue
permettant de créer un espace public de discussion et d’interprétation du monde
où chacun est libre de s’exprimer tout en respectant, en écoutant et en
cherchant à comprendre les autres.
4) La continuité entre le
passé et le présent : « Restaurer
la continuité entre le passé et le présent, c’est faire prendre conscience aux
élèves qu’ils sont les héritiers d’une histoire locale, nationale, d’une
civilisation; c’est leur permettre de se situer dans l’histoire et dans leur
identité personnelle mais c’est surtout leur donner les moyens de comprendre
l’histoire, de la poursuivre en y jouant une part active» (p. 66).
Afin de restaurer cette continuité, il faut bien sûr enseigner l’histoire, mais
également intégrer une perspective historique dans l’enseignement de toutes les
disciplines. Ainsi, la formation culturelle offerte à l’école doit comprendre
une composante historique importante, permettant à l’élève de prendre davantage
conscience des ancrages historiques des différents savoirs proposés.
Interprétation
L’auteur propose quatre
conditions essentielles pour faire de l’école un véritable lieu de
culture.
1) Une conscience claire de la
nature culturelle de l’école et de l’activité enseignante :
L’enseignement ne peut exister sans la culture. L’école a un double rôle de
médiation : médiation à la culture du passé (transmettre l’héritage
culturel du passé) et médiation à la culture du présent (intégrer les élèves à
la culture actuelle et les préparer à l’exercice de la citoyenneté).
2) Une conception explicite et
articulée de la culture : En ayant une conception explicite et
articulée de la culture, il serait plus facile de déterminer les critères de
sélection des contenus scolaires ainsi que d’orienter les pratiques
pédagogiques enseignantes.
3) Un équilibre entre les
grands domaines d’apprentissage : Il faut établir un équilibre dans
les programmes scolaires entre les disciplines liées à la rationalité (le sensé,
le cognitif) et les disciplines liées à la sensibilité (le sensible, le senti)
puisque la culture s’élabore à la fois dans le sensé et dans le senti.
4) Un rapport vivant à la
culture : Les enseignants se doivent d’être cultivés, non pas tant en
termes d’érudition mais plutôt en termes de passion, de curiosité et
d’ouverture pour différents aspects de la culture. L’enseignant agit alors à
titre de médiateur, de passeur culturel.
Conclusion
Finalement, l’auteur réitère
l’espoir de faire de l’école un véritable lieu de culture : « un lieu d’appropriation du monde en donnant à chacun
le meilleur de l’expérience humaine considérée comme culture. » (p. 71)
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
07 novembre 2013
Trois grandes caractéristiques de l'argumentation
Trois caractéristiques de l'argumentation :
1- Elle est un phénomène social parce qu'elle implique plus d'un sujet.
2- Elle est une démarche où un sujet tente d'influencer la pensée et l'action d'autrui.
3- Elle est une procédure qui, bien qu'ayant recours à des éléments de l'ordre du normatif et de l'affectif, fait appel à la rationalité et à la logique
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
06 novembre 2013
Lire sur la religion
Je me définis comme un agnostique curieux des phénomènes religieux, un agnostique en recherche. Pour ceux qui, comme moi, aiment fréquenter ces chemins et aller au delà des idées convenues sur les phénomènes religieux, je recommande ces lectures accessibles à des non théologiens :
Lacroix, B.,
Demers, B., Lison, J. (2013). Dieu intervient-il dans l’histoire ? Collection Les conférences
du Centre culturel chrétien de Montréal. Montréal : Fides.
De Koninck, T,
Roy, L. (2013). La foi est-elle rationnelle ? Collection Les conférences du Centre culturel chrétien de Montréal. Montréal : Fides.
Lenoir, F.
(2010). Comment Jésus est devenu Dieu. Paris : Le Livre de Poche.
Lenoir, F. (2009). Socrate, Jésus, Bouddha.
Trois maîtres de vie. Paris : Le Livre de Poche.
Neusch, M.
(2007). L’énigme du mal. Paris : Bayard. Nouvelle édition.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
05 novembre 2013
Méthode réflexive en philosophie
Cette méthode est dialectique au sens où elle procède par : 1- implications régressives; 2- intuitions progressives; 3- explications dégressives.Voyons le sens de chaque expression !
1- IMPLICATIONS RÉGRESSIVES
Cela signifie un enveloppement. Ce qui revient à dire qu'une donnée quelconque en implique une autre. Une donnée est enveloppée par une autre. Le penseur doit alors dévoiler les données enveloppées par les autres données. Une donnée qui en implique une autre peut vouloir dire qu'elle la contient ou encore qu'elle l'appelle. Par exemple, le chiffre deux implique un parce qu'il le contient mais il implique aussi trois parce qu'il l'appelle. En fait, l'implication est ici un processus qui tend à dépasser ce qui est donné immédiatement à la conscience pour compléter la pensée par ce qui manque. L'objectif est de construire un sens toujours plus satisfaisant. Cela revient à dire que l'insuffisance de données incite à chercher une compréhension plus profonde, cachée derrière les apparences.
2- INTUITIONS PROGRESSIVES
L'analyse régressive dont je viens de parler ouvre la voie aux intuitions progressives. Ce qui est profondément caché et qui se dévoile à la réflexion du penseur n'est pas une réalité toute faite mais plutôt un construit. L'object ou le phénomène à connaître se fait en se découvrant et se découvre en se faisant.
3- EXPLICATIONS DÉGRESSIVES
Ici se joue le jeu de la déduction et de l'intuition. Il y a en effet un perpétuel renvoi entre les deux méthodes d'analyse. Les inductions préparent les synthèses déductives. Les synthèses déductives servent ensuite à l'analyse du monde dans un processus sans fin. Donc, les inductions préparent les déductions et inversement.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
04 novembre 2013
Comprendre ?
Le verbe comprendre veut dire «prendre avec». Ainsi, comprendre c'est prendre ou encore appréhender. Donc, il est possible de comprendre qu'à la condition d'avoir pris, d'avoir saisi une chose. D'ailleurs, le verbe saisir est très souvent interprété comme équivalent du verbe comprendre : «j'ai saisi» veut dire «j'ai compris». Et, saisir c'est bien justement prendre.
Toutefois, prendre n'est pas suffisant pour comprendre. En fait, pour comprendre, il faut également prendre avec. Prendre avec autre chose. Comprendre c'est lier, c'est rattacher. Prendre aussi avec soi-même, c'est-à-dire, faire sein, assimiler.
Or, comprendre c'est plus que cela encore. Mais ici, en quelque sorte, le mot demeure au dessous de l'idée même. En effet, comprendre c'est plus que prendre avec, comprendre c'est aussi être pris avec. Comprendre, alors, c'est être pris par quelque chose ou, dit autrement, c'est se donner à quelque chose. La compréhension devient donc un double mouvement où je prends et où je suis pris.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
02 novembre 2013
Interculturalisme
Dans le contexte québécois actuel, on lira avec profit le très intéressant ouvrage de l'historien et sociologue Gérard Bouchard.
Bouchard, G.
(2012). L’interculturalisme. Un point de vue québécois. Montréal : Boréal.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
01 novembre 2013
Le choix d'une méthodologie en sciences humaines et sociales
Le choix d'une approche méthodologique en SHS n'est pas uniquement un processus rationnel.
Le choix de l'approche révèle en fait les préoccupations et les besoins du chercheur.
Ainsi, au côté de la rationalité, l'intuition contribue aux choix qui sont faits car le chercheur n'arrive pas «vierge» devant l'objet à investiguer (d'ailleurs, le choix de cet objet est en lui-même un processus qui n'est pas guidé par la seule rationalité) mais y projette sa structure d'anticipation, ses affinités.
Par le fait même, une approche méthodologique n'est pas d'abord un choix d'outils de collecte de données. Elle est surtout l'adoption d'une logique dans la manière d'appréhender le monde.
Ainsi, choisir une approche méthodologique c'est opter pour une certaine vision de la réalité.
En quelque sorte, le chercheur fait un acte de foi envers l'approche choisie et cet acte de foi oriente l'ensemble de sa démarche intellectuelle.
Voir notamment :
Chantal Deschamps (1988), L'approche phénoménologique en recherche, Montréal, Guérin universitaire.
Le choix de l'approche révèle en fait les préoccupations et les besoins du chercheur.
Ainsi, au côté de la rationalité, l'intuition contribue aux choix qui sont faits car le chercheur n'arrive pas «vierge» devant l'objet à investiguer (d'ailleurs, le choix de cet objet est en lui-même un processus qui n'est pas guidé par la seule rationalité) mais y projette sa structure d'anticipation, ses affinités.
Par le fait même, une approche méthodologique n'est pas d'abord un choix d'outils de collecte de données. Elle est surtout l'adoption d'une logique dans la manière d'appréhender le monde.
Ainsi, choisir une approche méthodologique c'est opter pour une certaine vision de la réalité.
En quelque sorte, le chercheur fait un acte de foi envers l'approche choisie et cet acte de foi oriente l'ensemble de sa démarche intellectuelle.
Voir notamment :
Chantal Deschamps (1988), L'approche phénoménologique en recherche, Montréal, Guérin universitaire.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
La condition postmoderne
Le philosophe français Jean-François Lyotard fut un des premiers, sinon le premier, à introduire dans le monde intellectuel la notion de postmodernité. Cette notion apparaît dans son ouvrage «La condition postmoderne. Rapport sur le savoir» (Paris, Éditions de Minuit, 1985).
Dans cet ouvrage - édition d'un mémoire commandé par le gouvernement du Québec - Lyotard fait l'hypothèse suivante :
«(...) le savoir change de statut en même temps que les sociétés entrent dans l'âge dit post-industriel et les cultures dans l'âge postmoderne». (p. 11)
Pour le philosophe, il existe trois types d'énoncés :
- des énoncés dénotatifs;
- des énoncés performatifs;
- des énoncés prescriptifs.
Or, chaque type d'énoncés donne lieu à des «jeux de langage» aux règles différentes :
- les énoncés dénotatifs renvoient à la distinction du vrai et du faux;
- les énoncés performatifs renvoient à la distinction de l'efficient et de l'inefficient;
- les énoncés prescriptifs renvoient à la distinction du juste et de l'injuste.
Et, les jeux de langage ne peuvent s'unir dans un métadiscours.
Bien qu'elle soit devenue très importante dans notre monde, la science ne peut prétendre légitimer les autres jeux de langage. Ainsi, par exemple, ce n'est pas parce que quelque chose est vrai qu'il est juste. Ou encore, quelque chose de juste n'est pas nécessairement efficient.
En conséquence, Lyortard soutient que notre monde expérimente une pluralité de discours aux règles hétérogènes et dont la synthèse harmonieuse est impossible.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
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