Hérodote (2012).
Histoire. Édition électronique Amazon pour Kindle. Original publié vers 445
avant notre ère.
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28 juin 2013
Un grand ancêtre des historiens
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
26 juin 2013
Système social et liberté
Un système social n'est jamais entièrement réglé,
contrôlé. Les acteurs ne peuvent se réduire à des fonctions abstraites et
désincarnées. En effet, à l'intérieur d'un système social (qui impose toujours
de nombreuses contraintes), l'acteur dispose malgré tout d'une certaine marge
de liberté (plus ou moins grande) qu'il utilise de manière stratégique dans ses
interactions avec les autres acteurs (Crozier et Friedberg, 1ère édition 1977,
collection Points 1981).
Référence complète:
Crozier, M., Friedberg, E. (1981). L'acteur et le système. Paris. Seuil.
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Neutralité et intervention
«Il est
impossible d'adopter une neutralité totale dans toute situation d'intervention
: bien au contraire, la démarche de l'intervenant transporte le poids de ses
appartenances et de ses identités, suit les trajets de ses habitudes
culturelles et prend la coloration de ses jugements de valeur et de ses
préférences. Toute tentation consciente de dépouillement de ces attributs plus ou
moins visibles, demeure une action orientée vers un idéal qui est hors
d'atteinte.» (Marc-Adélard Tremblay, 1990, p. 23-24).
Référence complète:
Tremblay, M.-A. (1990). Les
fondements historiques et théoriques de la pratique professionnelle en
anthropologie. Université Laval. Faculté des sciences sociales. Département
d'anthropologie. Laboratoire de recherches anthropologiques. collection Outils
de recherche.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
25 juin 2013
Le juste milieu
Le juste milieu a souvent mauvaise presse. On le voit comme étant un synonyme de moyenne; manière «fade» et ordinaire
de prendre position. Or, il est possible de voir le juste milieu autrement; à la manière des Grecs anciens. En ce cas, le juste milieu représente plutôt un point
instable qui ne peut être dissocié du risque. Il n'est alors pas synonyme de médiocrité, mais d'équilibre
entre deux forces opposées.
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Combat à l'issue incertaine
Notre système économique - qui a toujours été imparfait et inéquitable - a été détourné de façon outrancière au profit de 1% de la population (et encore plus au profit du 0.01 %) et au détriment des 99 %. Bien des économistes proposent des correctifs à cette situation mais les puissants n'ont pas intérêt à les écouter. Les 99 % devront donc forcer la main aux dirigeants (et ils ont commencé à le faire un peu partout dans le monde). Pour ce faire, nous devons cesser de croire aux mensonges dont les médias à la solde des puissants nous abreuvent jour et nuit. Combat difficile dont l'issue est pour le moins incertaine.
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24 juin 2013
Les sciences humaines et sociales
Les sciences humaines et sociales ont accumulé des trésors de savoirs pour nous comprendre mieux...qu'en faisons-nous ? Nous préférons nous fier aux idées reçues, à la doxa, aux préjugés et aux stéréotypes, attirés que nous sommes par les démagogues.
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23 juin 2013
Croire au changement
Toujours refuser de suivre ceux qui nous disent que le monde est à prendre comme il est car il ne peut être changé.
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Technique et éthique
Notre monde : des techniques si performantes, une éthique si déficiente.
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Mauvaise foi
La mauvaise foi : une attitude tellement répandue.
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Neuf vies pour lire
Parfois, je voudrais bien être comme les chats et avoir neuf vies....histoire d'avoir le temps de lire plus de livres.
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21 juin 2013
Culture
En matière de culture, il ne saurait y avoir de trop plein.
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Absolu
L'être humain est un animal épris d'absolu...mais certains voudraient lui faire croire qu'il peut se contenter de la raison instrumentale.
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Le comment et le pourquoi
Certains ont soutenu - et soutiennent encore - qu'expliquer le comment est suffisant et que la science y répond admirablement bien. Mais, si comprendre le comment est important (et la science y arrive de mieux en mieux), rien n'a pu empêcher les êtres humains de tous les temps de s'interroger sur le pourquoi des choses...et là, la science n'est d'aucun ressort.
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19 juin 2013
Pour continuer à s'indigner !
Joseph E. Stiglitz (2012). Le prix de l'inégalité. Paris : LLL.
Un autre ouvrage percutant de ce prix Nobel d'économie et grand pourfendeur des dérives du monde économique
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Vous avez dit scientisme ?
Le scientisme se définit par deux caractéristiques
majeures :
«1) La connaissance
scientifique, non pas seulement dans son projet mais sous sa forme et avec ses
techniques actuelles, est un absolu. 2) Tout problème est réductible à un
problème scientifique» (Granger, 1988, chapitre 5, note 24, p. 272).
Référence :
Granger, G.-G. (1988). Pour la
connaissance philosophique. Paris. Odile Jacob.
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Savoir comme mise en ordre pour dialoguer
Le savoir, qui se traduit généralement par un
énoncé, est une mise en ordre de quelque chose, c'est une organisation du monde
à débattre avec autrui.
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Formaliser la pratique enseignante
Les diverses recherches dans le domaine de
l'enseignement renvoient à la nécessité de
formaliser le métier. Cette formalisation passe en premier lieu par : 1)
l'identification des caractéristiques propres à l'activité de l'enseignant en
classe, 2) ensuite par l'analyse et la validation des savoirs qu'elle mobilise
3) et enfin, par une problématique de la médiation de ces savoirs relativement
stables appropriés à une situation complexe.
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Éthique et morale
On peut associer la morale
à la norme et l'éthique à la visée. Ainsi, il y a primauté de l'éthique sur la
morale car la visée est plus générale que la norme. Cependant, la visée éthique
doit s'incarner dans des règles morales (des normes). Il n'en demeure pas moins
que l'éthique permet le dépassement des normes (la morale) devenues inadéquates
(voir Paul Ricoeur, Soi-même comme un autre, Paris, Seuil, 1990,
notamment à partir de la page 200). De plus, l'éthique n'est pas un surplus
d'âme qui s'ajoute à l'action mais au contraire quelque chose qui agit et se
manifeste à l'intérieur même de l'action et en constitue la dimension
proprement humaine. Par exemple, chez Habermas (Théorie de l'agir
communicationnel, 2 volumes, Paris, Fayard, 1987) l'éthique est présente
dans l'action de communiquer, c'est-à-dire plus précisément, dans la rencontre
entre des acteurs qui s'interdisent l'argument d'autorité, l'intimidation, la
menace ou la violence physique et cherchent plutôt à se comprendre par la
parole. Finalement, dans son ouvrage Le paradoxe de la morale (Paris, Le
Seuil, Collection «Points», 1989), Jankelevitch soutient que ce qui constitue
véritablement l'exigence éthique, selon sa terminologie, c'est la
«préférabilité inconditionnelle d'autrui». Celle-ci ne s'exprime pas envers un
seul type d'hommes ou une seule catégorie d'individus mais envers tous les
êtres humains.
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18 juin 2013
Éducation : des préoccupations qui changent
Autant le
débat, dans les décennies soixante et soixante-dix portait sur la démocratisation
des études, autant le rôle de l'école dans la transmission des connaissances et des compétences préoccupe maintenant la société.
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17 juin 2013
Sur l'enseignement
Placé devant un groupe d'élèves qu'il doit
instruire et éduquer, l'enseignant ne peut se reposer totalement sur les
savoirs que lui fournissent les sciences de l'éducation. Autonome dans sa
classe, il doit littéralement «ruser» afin de persuader les jeunes de sa propre
légitimité et de celle de son action. La participation des élèves est
nécessaire à la réussite du projet éducatif. Cette participation doit être
négociée dans chaque classe par chaque enseignant; elle demande du temps, du
tact, de l'assurance et du jugement. Par ailleurs, l'enseignement, en tant que
travail de nature interactive, nécessite le jugement, la ruse. Le travail interactif, parce qu'il porte sur
un objet mouvant et complexe, échappe, en partie du moins, à la rationalité
technocratique et demande l'autonomie du travailleur. L'indispensable
ajustement au contingent qui mobilise sans arrêt le jugement, la capacité de
transiger avec la complexité du réel, la nature de l'objet (un autre être
humain) font en sorte que l'agir
professionnel de l'enseignant ne peut être télécommandé de l'extérieur
et procéder d'une simple application des savoirs formalisés.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
14 juin 2013
Pédagogie : un peu d'histoire
On peut faire l'hypothèse que la manière d'enseigner dans les écoles s'est modifiée en profondeur au XVIIe siècle. En effet, la confluence d'un certain nombre
de facteurs contribue alors à provoquer ce changement. La Réforme protestante, la Contre-réforme
catholique, l'émergence d'un nouveau sentiment de l'enfance et des problèmes
urbains liés au désoeuvrement d'un nombre grandissant de jeunes, concourent à
l'accroissement notable de la fréquentation scolaire et à l'augmentation du
nombre d'écoles. Cette conjoncture nouvelle provoquera l'apparition de problèmes
d'enseignement également nouveaux. On ne
peut plus désormais enseigner au singulier, dans un rapport un à un, un maître
avec un élève, comme on le faisait depuis des siècles. Depuis
l'Antiquité grecque, en passant par le Moyen Âge et la Renaissance, la manière
d'enseigner s'était fort peu modifiée. Ce qui pouvait tenir lieu de méthode
d'enseignement se limitait à organiser le contenu selon une logique «disciplinaire» (le contenu, la matière), à faire lire, relire, apprendre par coeur, copier. Or, pendant longtemps, il n'était pas
nécessaire de remettre en cause une façon séculaire d'enseigner puisque durant
quinze siècles le contexte d'enseignement avait fort peu évolué : dans le sens précis où il n'y avait presque pas d'élèves dans les classes. Cette façon de faire ne peut cependant plus
tenir la route quand, à partir du XVIIe siècle, on retrouve dans les écoles
beaucoup plus d'élèves (certaines classes peuvent compter jusqu'à 100 élèves dans les grandes villes comme Paris ou Londres). Imaginons un enseignant dans une telle
classe demander aux élèves de venir à tour de rôle réciter leurs leçons auprès
de lui à son bureau alors que la masse des autres est livrée à elle-même (comme c'était la pratique courante). Il est évident que l'enseignant ne pouvait plus
fonctionner comme auparavant, qu'il ne pouvait plus utiliser cette méthode
individualisée du type «un à un». Il
doit donc inventer une nouvelle façon de faire la classe pour répondre à ce
nouveau contexte où il est tenu d'enseigner simultanément à un groupe d'élèves. C'est cette
nouvelle façon de faire la classe pour répondre à des exigences inédites du
contexte qu'on peut appeler «pédagogie». Le savoir
pédagogique qui se met alors en place est issu de cette expérience des enseignants qui codifient leur «savoir faire la classe». La pédagogie - au sens où on l'entend ici - rompt avec la manière d'enseigner où la connaissance de la matière
suffisait à elle seule pour soutenir le rapport individuel de l'enseignant à
son élève. Qu'était-ce donc alors que la pédagogie? On peut dire, une
méthode et des procédés pour faire la classe dans ce nouveau contexte,
un discours et une pratique pour faire
apprendre «tout à tous», «plus, plus vite et mieux», selon les mots de
Coménius. La pédagogie de cette époque c'est en quelque sorte la formalisation du «savoir faire
la classe» dans des traités qui donnent une série de conseils à l'enseignant
non seulement au sujet du contenu de la matière et de la façon de le faire
passer mais aussi sur tous les aspects de la vie de la classe, de
l'organisation du temps et de l'espace à la gestion des conduites des élèves, à
leur posture et à leurs déplacements, des micro-événements aux grandes étapes
qui scandent diversement le cours de l'année scolaire. Ces habiletés, conseils
pratiques, attitudes et savoir-faire, transmis et légués par les enseignants chevronnés à ceux des générations suivantes, constitueront bientôt un
code plus ou moins uniforme des savoir-faire, une véritable tradition pédagogique, une sorte
de dispositif de répétition de la manière de faire la classe, tradition qui se
transmettra d'ailleurs jusqu'au XXe siècle sans réelles modifications. C'est donc l'apparition d'un nouveau contexte qui a obligé les
enseignants du XVIIe à modifier en profondeur leur manière d'enseigner
et à prendre en compte la totalité des aspects de la vie de la classe.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Multiculturalisme
Si le multiculturalisme a, à l'évidence, des bons côtés - tolérance, acceptation des différences, égalité des groupes ethniques, etc. - il porte toutefois en lui des effets pervers fort dangereux pour le tissu social notamment en le fragmentant.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
12 juin 2013
Bref résumé d'une recherche de Ferguson et Womack sur la formation en enseignement
On entend souvent dire que la formation à l'enseignement a peu d'effet sur la pratique...pourtant...il y a vingt ans....
Ferguson P. et S. T. Womack (1993). «The Impact
of Subject Matter and on Teaching Performance». Journal of Teacher Education, 44 (1), 55-63.
Selon la littérature existante
:
A thorough grounding in subject matter is
essential in the preparation of novices for teaching as well the argument that
subject matter knowledge makes a difference in teaching.
The evidence indicates that while the subject
matter knowledge is an important prerequisite for effective teaching, it is not
sufficient in and of itself and that knowledge beyond that typically required
for certification does not result in increasing the quality of teaching
performance.
The existing body of research strongly suggests
that teacher education makes a difference in teaching performance.
Sujet de l'étude : As a part of it effort to evaluate
the effectiveness of its teacher education program, the study assessed the
extent to which education and subject matter coursework predict the teaching
performance of student teachers completing the program.
Résultats de l'étude : The findinds of this study
indicate that coursework in teacher education makes a positive difference in
teaching performance and that education coursework is a more powerful
predicator of teaching effectiveness than measures of content expertise.
Conclusion : The findings of this study add to
the body research indicating that teacher education makes a difference in
teaching performance.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
11 juin 2013
Trois types d’activités humaines
A) activités opératives
Transformation de l’environnement physique du sujet.
B) activités de
pensée
Transformation par le sujet de
ses conceptions, ses représentations, ses idées...
C) activités de communication
Mobilisation de signes en vue
d’interagir avec autrui.
Ces trois types d’activités
humaines entretiennent des relations d’investissement réciproque.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
09 juin 2013
Günther Anders
Günther Anders est un intellectuel allemand, né en 1902 à Breslau et mort à Vienne en 1992. Il s'est fait connaître notamment comme critique de la modernité technique et du développement de la force nucléaire.
Deux oeuvres à lire :
- Anders, G. (2010). Et si je suis désespéré, que voulez-vous que j’y fasse ? Entretien réalisé en 1977 avec Mathias Greffrath. Paris : Éditions Allia.
- Anders, G. (2009). La Haine. Rédigé en 1985. Traduit de l’allemand et préfacé par Philippe Ivernel. Paris : Rivages poche / Petite bibliothèque.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Déplorable disparition
Le sens de l'honneur et le sens du bien commun, où sont-ils passés ? Disparus chez nos dirigeants avec la culture de la cupidité !
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08 juin 2013
La guerre de trente ans
Schiller, F. von
(1881). Histoire de la guerre de trente ans. Paris : Hachette. Traduction en français par A. Regnier. Version ebook réalisée en 2012 dans le cadre du projet
Gutenberg. http://www.gutenberg.org/wiki/Main_Page
Le grand Friedrich von Schiller raconte la guerre de religions qui déchira le Saint Empire romain germanique durant le premier tiers du 17e siècle. À lire pour l'histoire et pour la beauté de l'écriture classique (belle traduction de l'allemand).
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Éducation : brèves notes sur l'empire romain et le Moyen âge
Introduction
Fin
d’un empire
Montée
fulgurante d’une nouvelle religion
Début
d’un temps nouveau
Une
période trouble : le moyen âge
Constitution
des écoles
Rome
et le monde romain
Fondation
de Rome : 753 av. J.-C.
Période
de la royauté jusqu’en 509 av. J.-C.
Période
de la république jusqu’en 27 av. J.-C.
L’Empire
jusqu’en 476 ap. J.-C.
Reprise
de l’héritage des grecs : au 2e siècle av. J.-C. ; César
et Cléopâtre parlent grec.
2
empires : Rome (5 siècles) et Byzance (mille ans)
Dans
la Rome ancienne (6e s. av. J.-C.), une éducation
rudimentaire : on apprend que ce qui est utilitaire…
Les
savoirs : lecture, écriture, calcul, entraînement militaire.
Les
valeurs : respect des ancêtres, dévouement à la patrie.
L’éducation
se raffine grâce aux grecs au 2e s. av. J.-C.
Les
profs sont grecs, on enseigne la grammaire, la rhétorique, la littérature.
De 12 à 16 ans le jeune fréquente le
grammaticus (étude de la langue et la littérature) ;
De 16 à 17 ans il va chez le rhéteur
(éloquence).
C’est
même la mode pour les familles riches romaines d’envoyer son enfant étudier en
Grèce auprès d’un orateur réputé.
Paix
Romaine : l’éducation diffuse la culture latine.
Une
civilisation urbaine.
Une
civilisation qui a le génie civil : aqueduc, voies romaines, plan
d’urbanisme, théâtres, thermes (Cluny), Amphithéâtres ou Arènes (combats de
gladiateurs), Cirque (Colisée de Rome rectangulaire peu contenir 350 000
personnes).
Un
mode de vie et une citoyenneté accessible à tous
Tolérance
religieuse
Les
débuts du christianisme
L’empire
romain tolère les autres religions.
La
religion romaine s’inspire de celle des grecs (Zeus devient Jupiter, Aphrodite
devient Venus, Poséidon devient Neptune, etc.).
La
religion romaine est une religion sans clergé.
Son
but est moins l’élévation spirituelle que la préservation de la cité et du
peuple.
Chez
les romains les morts sont malheureux et certaines cérémonies ont pour buts
d’apaiser leur colère.
Ainsi
cette religion apparaît faible devant celles qui promettent une éternité
heureuse : succès à Rome des cultes égyptien à Isis et perse à Mithra.
C’est
le cas du christianisme.
Le
christianisme une religion au carrefour de 3 grandes civilisations :
juive, grecque, romaine.
Une
religion tolérée puis persécutée : parce qu’elle menace l’État (refus de
prêter serment à l’empereur) et fait preuve elle-même d’intolérance envers les
autres croyances ; tendance des chrétiens au martyre.
La
persécution contribue peut-être à la popularité de cette nouvelle secte :
la foi devient publique car tous peuvent voir ces chrétiens mourir dans la
joie…..ce qui rend cette religion attrayante pour des romains habitués à
considérer la mort avec peur.
313
(Édit de Milan) l’empereur Constantin) accorde aux chrétiens la liberté de
culte.
380
Théodose fait du christianisme la religion officielle de l’Empire.
Le
Moyen Âge
2
grands phares à l’Est
-
Byzance ;
-
L’Islam.
Les
malheurs de l’Occident
-
décompositions
de la société urbaine ;
-
invasions
barbares (Francs, Burgondes, Vandales) ;
-
invasions
normandes, arabes et hongroises (9e s. et 10e s.) ;
-
la culture
lettrée en péril.
La
féodalité
-
un régime
économique
-
vie
autarcique sur les terres d’un seigneur qui assure la protection militaire du
cerf qui produit pour lui.
-
un régime
politique
-
le seigneur exerce
le droit de justice et de police ;
-
morcellement
du pouvoir où le roi n’exerce pas une autorité réel sur ses vassaux.
L’Église
seule institution organisée
-
Si tous les
gens d’église ne sont pas instruits, tous les gens instruits sont des gens
d’église.
-
Une
institution qui offre des services : assistance (soins aux malades) et
l’éducation.
L’Église
donne naissance aux écoles
Une
doctrine qui change les finalités de l’éducation :
Une
doctrine qui place l’homme au-dessus de la patrie (la personne a une valeur
sacrée car l’éducation doit en faire non pas un citoyen mais un disciple de
Dieu).
Types
d’écoles :
-
monacales (monastères);
-
épiscopales (fondées
par les évêques);
-
presbytérales
(paroissiales).
Qu’est-ce
que l’école au moyen âge ?
Un milieu moral organisé.
Une
seule inspiration : la religion.
Coordination
étroite de tous les enseignants vers un même but : intention religieuse.
Comparaison
entre l’école de l’Antiquité et celle du moyen âge
Le
Moyen Âge verra aussi apparaître des écoles pratiques au 13e s.:
-
Dans les grandes cités négociantes d’Italie et des Flandres des écoles de
commerce où on enseigne les langues vivantes, les mathématiques, la
comptabilité.
-
Dans les cités du sud de la France et en Angleterre des écoles de droit, de
dictamen (art de rédiger des actes).
Charlemagne
et l’école du Palais
-
Son
projet : faire l’unité de l’Europe ;
-
Il fonde
l’Empire qu’on appelle carolingien ;
-
Une
nécessité : l’alliance avec le clergé.
-
L’école du
Palais regroupe les plus grands intellectuels de l’époque en occident.
-
Une école
«nomade» ;
-
Un programme
encyclopédique
-
Le
trivium : enseigne les règles de l’esprit et les formes de raisonnement,
enseignement formel qui tourne autour de la grammaire, de la rhétorique et de
la dialectique.
-
Le
quadrivium : les connaissances relatives au monde des objets,
arithmétique, astronomie, géométrie, musique.
L’éducation
de la Chevalerie
Elle possède son idéal
propre et présente un développement autonome.
L’éducation physique y
occupe une place essentielle (entraînement militaire et équitation).
Le savoir est avant tout
un savoir-faire (connaissances pratiques telles la chasse).
Mais d’autres domaines
sont aussi présents : le chant, la musique, les bonnes manières.
Cette éducation
contribuera à la courtoisie, au respect de la femme, au développement du
sentiment de l’honneur ce qui humanisera un peu les rapports sociaux du moins
chez les nobles.
Les origines de l’université
L’université prend
naissance au Moyen Âge.
Elle est dite studium
generale ce qui la distingue du studium particulare (ou scola) qui est un
établissement non universitaire.
Les premières
universités reçoivent leur autorisation d’exister directement du Pape :
par exemple celle de Paris dont les statuts sont rédigés par le légat du pape
en 1200.
Grandes universités
européennes :
-
Oxford (1206) ;
-
Naples (1224) ;
-
Cambridge (1231) ;
-
Montpellier
(1283).
Avant l’année 1300, on
voit apparaître un quinzaine d’universités.
Dès le départ elles sont
divisées en facultés.
Les 1ère
facultés sont celles de théologie, de droit et de médecine.
La faculté des arts
assure souvent le rôle de propédeutique à l’entrée dans les autres facultés
(elle joue un peu le rôle du collégial).
Les universités attirent
des étudiants et des enseignants de tous les pays. De ce fait, elles
contribuent dans une certaine mesure à faire naître une sorte d’esprit
européen.
Elles sont liées au
pouvoir de l’Église, ce qui en fait des lieux assez conservateurs.
L’enseignement
universitaire se veut plus utilitaire que celui des écoles. On prépare un
prédicateur, un officier de justice, un médecin, etc.
Les maîtres et élèves se
constituaient en corporations, confréries et société de secours mutuel, qui
défendaient leur indépendance mais se querellaient souvent.
Les universités étaient
en fait de petits États dans l’État. Elles possédaient leurs propres tribunaux,
coutumes et disputes entre «voisins».
La vie d’un étudiant universitaire de
l’époque
On pouvait entrer à la
faculté des arts à 14 ans.
Les étudiants étaient
dispensés d’impôts.
Ils s’attachaient à un
maître en particulier.
Les cours se donnaient
un peu n’importe où (parfois dans une grange).
La vie étudiante pouvait
même être une condition permanente.
À la fin du 12e
s. des résidences sont construites pour recevoir les étudiants pauvres ou
étrangers : on y est logé et nourri pour peu de frais.
On crée aussi des
résidences (sortes d’hôtels) où maîtres et étudiants vivent en commun sous la
direction d’un principal.
À côté des études, les
étudiants menaient souvent une vie assez dissolue : les altercations
étaient fréquentes. Les étudiants fréquentaient les tavernes et parfois, une
soirée bien arrosée dégénérait en bataille générale.
La
scolastique
11e
au 13e s. : les croisades (libérer Jérusalem des mains des
musulmans).
Au
contact des arabes, les chrétiens redécouvrent le savoir des grecs anciens.
Aristote
devient un auteur incontournable.
Son
oeuvre laisse entrevoir comment il est possible de fonder un savoir qui puisse
servir de base à la foi et défendre la religion chrétienne contre les
hérétiques.
On
sent le besoin d’éclairer les rapports de la raison avec la foi.
Ce
sera l’œuvre du mouvement scolastique qui occupe le devant de la scène
intellectuelle du 12e au 14e s.
Qu’est-ce
que c’est ?
Un
enseignement philosophique et théologique fondé sur la tradition
aristotélicienne interprétée par les théologiens.
Le
terme aujourd’hui est synonyme de dogmatique et sclérosé.
La
dialectique devient la branche du trivium la plus importante : savoir
raisonner logiquement.
La
scolastique est un savoir formel qui tourne le dos aux connaissances de la
nature.
Ce
sera là son erreur et cela conduira à sa perte devant l’avènement de la méthode
scientifique (Descartes).
Y
a-t-il une pédagogie au Moyen Âge ?
Si
on définit la pédagogie comme un ensemble de mesures et de savoirs visant à
contrôler systématiquement l’acte d’enseigner…il faut alors
répondre….Non !
Pourquoi
cette réponse négative ?
Un
enseignement traditionnel qui reprend essentiellement la méthode de
l’Antiquité.
Une
fréquentation scolaire peu répandue.
Donc,
peu besoin de réfléchir sur comment éduquer.
Connaître
sa matière est jugé suffisant.
Enseignement
élémentaire : apprendre à lire, écrire, compter et chanter.
L’enseignement
ne se fait pas simultanément à tout le groupe mais un à un.
Mémorisation :
la voie privilégiée de la connaissance
(l’école
médiévale est le royaume du «par cœur»).
Enseignement
secondaire : trivium et quadrivium.
La
méthode d’enseignement repose sur la lectio.
Enseigner
c’est simplement lire et commenter un texte.
On
discute les passages difficiles (quaesto) et on débat (disputatio).
Formation
des maîtres : inexistante.
Traités
d’enseignement : aucun…les ouvrages en éducation sont le fruit de
philosophes/théologiens qui réfléchissent sur le rapport de l’homme à la
connaissance et non pas sur le pratique du métier.
Conclusion
La
civilisation romaine permet de maintenir les acquis des Grecs.
Le
Moyen Âge perd les acquis des Grecs.
L’Église
chrétienne s’affirme comme une institution majeure.
Elle
donne naissance en quelque sorte au concept moderne d’école.
Mise
en place d’un embryon de système scolaire grâce à Charlemagne.
La
scolastique devient la doctrine unique de l’Église et influence l’enseignement.
Pas
de souci pédagogique.
L’apprentissage
se résume à lire, copier, apprendre par cœur, commenter des textes classiques.
Références
Brunet, A. (1990). La civilisation
occidentale. Paris: Hachette.
Marrou, H.-I.
(1981). Histoire de l’éducation dans l’Antiquité. Tome 2 Le monde romain. Paris
: Seuil. 1ère édition parue en 1947.
Vial, J. (1995). Histoire de l’éducation.
Paris: PUF.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
06 juin 2013
L'éducation en Grèce ancienne : quelques repères
Introduction
La société grecque vit une crise de la
culture :
Faire face à l’avenir sans pouvoir
s’appuyer sur des fondements assurés.
Conséquence pour
l’éducation :
Des interrogations ….
Qu’est-ce qui est digne
d’être enseigné ?
Dans quel monde
voulons-nous vivre ?
Que souhaitons-nous pour
nos enfants ?
Quelle culture doit être
enseignée à l’école ?
Ces questions sont
au cœur même de la fondation de notre civilisation.
C’est-à-dire que la civilisation
occidentale naît d’une crise des valeurs et de la culture.
Environ 400 ans
avant notre ère, les Grecs anciens vont justement connaître une crise profonde de
leur culture.
Cette crise va
s’incarner dans une remise en question de la religion, du pouvoir et de la
tradition qui forment les 3 sources des modèles de vie, de penser, d’agir en
occident.
Les premiers
penseurs de l’époque vont largement contribué à dissoudre les certitudes sur
lesquelles s’appuyait jusque là la culture grecque.
La crise de la culture
grecque, tout comme celle que nous vivons, sera une crise des modèles sur
lesquels nous pouvons nous appuyer.
La société des Grecs
L’apogée de cette civilisation se situe aux alentours des années
500-338 av. J.-C.
Il s’agit d’une
société méditerranéenne.
Une société
essentiellement agricole.
Une société
esclavagiste :
«Il y a les outils inanimés ; les
outils animés : les animaux ; et les outils qui parlent : les
esclaves» (Aristote).
Cités-États :
Les 2 plus connues
sont Athènes et Sparte. Les cités-états grecques sont indépendantes les unes
des autres et souvent en guerre.
Une société démocratique :
Une démocratie
réservée à une minorité : les hommes grecs.
Une société faite pour les hommes libres :
Les grecs s’adonnent à
la politique, à la guerre, aux arts, aux sciences et aux sports.
La société grecque : la 1ère société ouverte
Une société fermée est une société traditionnelle, religieuse et
autoritaire.
Une société ouverte est une société qui fait l’expérience profonde du
pluralisme et du relativisme.
Tradition :
Dans la société
fermée, l’être humain s’oriente en fonction de modèles de comportements et de
pensée prédéfinis.
Dans la société
ouverte, l’être humain s’oriente en fonction de ses propres choix et des ses
valeurs personnelles.
Religion :
Dans la société
fermée, l’être humain se réfère à un modèle surhumain.
Dans la société
ouverte, l’être humain est la mesure de toute chose.
Autorité :
Dans la société
fermée, l’être humain peut se référer à des modèles vivants ou morts qui font
autorité et consensus pour l’ensemble de la population.
Dans la société,
l’être humain ne se reconnaît souvent pas de modèles qui font autorité pour lui
et, lorsqu’il le fait, ces modèles ne font pas consensus dans la population.
La démocratie :
Le pouvoir
n’appartient pas à un roi ou un groupe de gens mais aux citoyens.
Ceux-ci négocient en
assemblée publique (agora) les décisions à prendre pour la cité.
Par conséquent, la
parole devient l’instrument suprême du pouvoir.
La parole :
Au centre de la vie
politique athénienne.
Discourir sur la place
publique nécessite cohérence et capacité à argumenter.
Le citoyen grec est
donc amené à développer des compétences particulières.
Celles-ci sont :
la logique, la rhétorique, la dialectique, la rationalité, etc.
Elles donnent
naissance à la philosophie et à la science.
La démocratie sert donc de base à toute une transformation de la
culture.
L’organisation sociale détermine en bonne partie ainsi les contenus à enseigner.
Une société fondatrice
3 valeurs centrales :
Les société grecque
valorise 3 éléments au fondement même notre civilisation occidentale :
-
la pensée rationnelle ;
-
la parole ;
-
l’être humain.
Un nouveau modèle de la culture :
La valorisation des 3
éléments ci-haut mentionnés conduit au développement d’un nouveau modèle
culturel.
Celui-ci repose sur le
rationalisme et l’humanisme.
-
Pour le rationalisme le monde est
ordonné par des règles accessibles à la raison (cela signifie que la vérité est
accessible à celui qui se donne la peine de la chercher) ;
-
Selon l’humanisme l’être humain
est capable de se gouverner lui-même.
Ce qui émerge alors en Grèce c’est l’idée d’un individu libre,
responsable, autonome, rationnel.
Ces valeurs seront au cœur de l’éducation grecque.
Elles sont toujours au cœur de la nôtre ; c’est dire la modernité
de cette civilisation vieille de 2500 ans.
Les Grecs ne cherchent pas à éduquer un type d’homme particulier mais à
faire émerger l’être humain dans son essence même.
L’ÉDUCATION GRECQUE
Distinction entre éduquer et enseigner
Tous les peuples éduquent…
L’éducation est
nécessaire à l’être humain parce que, contrairement aux animaux, celui-ci ne
dispose pas à la naissance d’un instinct développé. L’être humain, plus que
tous les autres êtres vivants, doit apprendre pour survivre. Plus encore, ce
qu’il doit apprendre, c’est lui-même qui le détermine car les savoirs et
compétences nécessaires varis en fonction de la société qu’il se créer.
L’animal évolue dans un environnement, l’homme habite un monde. L’homme se
créer une culture et doit la faire apprendre à ses enfants : l’être humain
est donc socialisé à travers l’éducation qu’il reçoit.
L’éducation est donc l’action que des adultes exercent sur et avec des
enfants afin de les intégrer à la communauté et leur faire intérioriser la
culture.
L’enjeu de l’éducation est donc énorme : il s’agit rien de moins
que la perpétuation de la société et son devenir.
…Mais tous n’ont pas enseigné.
Dans les sociétés traditionnelles (fermées), l’éducation se fait dans
la famille (culture commune ou première) ou auprès d’un spécialiste d’un métier
(artisan) ou d’une activité (guerrier).
La transmission ici ne passe pas obligatoirement par le langage
(imitation). Par conséquent, le savoir n’est généralement pas théorisé.
Les Grecs vont connaître à la fois l’éducation traditionnelle et une
nouvelle éducation : en fait l’enseignement.
Le terme «pédagogue» tire son origine de la société grecque. Il
désignait tout d’abord l’esclave chargé de conduire le jeune étudiant chez ses
maîtres.
À cette époque on ne peut pas encore parler d’écoles. Les étudiants ne
suivent pas leurs cours au même endroit. Ils vont plutôt à divers endroits
rencontrer individuellement un maître, expert dans une discipline.
Les Athéniens auront à choisir entre 3 formes de paidéia (éducation
générale) :
-
celle des Sophistes ;
-
celle des mathématiciens ;
-
celle de Socrate et des
philosophes à sa suite.
Mais seule la 3e portera sur les fins de l’éducation.
LES SOPHISTES
Les premiers enseignants
Les philosophes, plus spécifiquement les Sophistes.
Ils ne sont pas des spécialistes d’un métier.
Ils enseignent pour de l’argent.
Ils ne sont spécialistes que de l’enseignement.
Qui sont les Sophistes ?
Des savants, des philosophes, des critiques de la société, leur arme
est le langage. Celui-ci est vu avant tout comme un instrument de pouvoir.
Ce sont des relativistes qui enseignent qu’il n’existe pas de vérités
absolues, que tout est relatif, question d’opinion,
Qu’enseignent-ils ?
À bien parler en public !
La grammaire, la rhétorique, la dialectique, lesquelles s’opposent à
l’arithmétique, la géométrie, l’astronomie et la musique (acoustique).
Se dessine donc déjà l’opposition entre 2 formes d’éducation générale
(paidéia) : l’une convenant à l’ingénieur l’autre au politicien.
À qui enseigne-t-on ?
Aux adolescents
(garçons)
Les enfants sont
confiés aux femmes.
En quoi leur enseignement est-il représentatif du contexte social et
culturel :
-
une société démocratique où savoir
parler est un outil de pouvoir ;
-
une culture qui a perdu ses
repères et dont les enseignants professent que toute connaissance est relative
(la connaissance n’est plus révélation des dieux mais invention des hommes).
Qu’est-ce qui différencie l’éducation sophistique ?
Par
rapport à l’éducation familiale, elle se fait en dehors de la famille et
moyennant un paiement.
Par
rapport à l’éducation artisanale, elle est non spécialisée, elle dispense une
culture générale.
SOCRATE
Socrate : un grand professeur
Qui est-il ?
Né Athènes en 470/69
av. J.-C.
Un fils d’un sculpteur (Sophronisme) et d’une sage-femme (Phénarète).
Il s’est marié et a eu 3 enfants
Quel
savoir prétend-il posséder ?
Aucun.
À
qui enseigne-t-il ?
À tous ceux qui veulent s’entretenir
avec lui.
Pourquoi
se comporte-t-il ainsi ?
Il cherche à connaître, il cherche
l’essence des choses.
Il
s’oppose à la fois aux Sophistes qui prétendent tout savoir et aux ignorants
béats qui ignorent leur ignorance.
Socrate
est un homme en quête de savoir.
Comment
enseigne-t-il ?
Par la maïeutique !
Elle est «l’art du
questionnement par lequel le maître fait accoucher le disciple de la vérité
qu’il portait en lui mais qu’il avait oubliée» (Jean Brun, Socrate, Paris, PUF,
p. 55).
Le
but de l’apprentissage :
Connaître non pas pour maîtriser le
monde matériel ou pour réussir dans la vie mais pour s’améliorer sur le plan
moral. Socrate n’a pas une vision utilitariste du savoir.
La
connaissance:
Elle est pour Socrate garante d’une
perfectibilité de l’être humain. Plus on sait, mieux on est. Toutefois, la
connaissance encyclopédique n’est pas un but en soi. En effet, le «connais-toi
toi-même» de l’oracle de Delphes est moins une invitation à tout connaître qu’à
approfondir la condition humaine.
La
1ère tâche de l’enseignant :
Faire prendre conscience à autrui de
son ignorance pour l’amener à s’interroger.
Socrate
comme exemple de l’homme nouveau :
Il ne peut plus se satisfaire des
croyances traditionnelles, ni des fausses certitudes des supposés savants.
Socrate est l’homme du doute, il cherche les fondements de son actions et de
ses croyances, mais aussi l’homme de la certitude, celle que la vérité existe
et que l’homme peut l’atteindre.
Éducation
socratique :
Elle est une éducation basée sur la
conviction que tout être adulte est rationnel, capable d’apprendre. Elle
définit aussi l’acte d’apprendre comme un processus où l’apprenant est actif et
non passif. Le dialogue est au cœur de ce processus.
Socrate
sera condamné à mort pour avoir apparemment corrompu la jeunesse athénienne
avec ses pratiques et ses idées.
Comme
le dira Jean Brun : «le procès de Socrate c’est le procès fait à la pensée
qui recherche, en dehors de la médiocrité quotidienne, les problèmes
véritables» (Socrate, Paris, PUF, 1992, p. 38).
PLATON
Qui
était-il ?
Un disciple de Socrate !
Né en 427 et mort en 347 av. J.-C.
Il a donc environ 28 ans quand
Socrate meurt.
Platon
veut aller plus loin que Socrate car sa mort est selon lui l’échec non pas de
sa pensée mais de son éducation : le dialogue ne suffit pas.
Platon
va lier étroitement politique et éducation : son ouvrage La République.
Réformer
la société, sortir de la crise de la culture, nécessite la création d’un être
nouveau. Or, cet être neuf ne peut émerger que par l’éducation.
Mieux
on éduque, moins on a besoin de coercition.
Son
système philosophique : (la dualité du monde)
Il existe 2 mondes : le nôtre
et celui des Idées ou essences.
La connaissance véritable porte non
pas sur le contingent mais sur l’absolu.
Ensuite, l’absolu c’est ce qui ne
change pas.
Ce qui ne change pas ce sont les
Idées pures (le Beau, le Bien, etc.).
Le seul savoir qui compte vraiment
c’est celui qui porte sur les essences.
La connaissance véritable est donc
purement contemplative.
Donc,
qu’est-ce que connaître ?
C’est répondre à un appel vers
l’élévation, c’est un acte passionnel.
La
nature de l’éducation :
Un processus de
libération qui va des connaissances purement sensorielles vers les Idées pures.
But
de l’éducation :
Vaincre les passions du corps pour
laisser éclore la pensée rationnelle.
Méthode
éducative :
Un long processus d’apprentissage
qui comporte différents paliers où l’individu en formation voit graduellement
ses croyances remises en question, où il vit des expériences de rupture (mythe
de la caverne).
Programme
complet :
Platon est le 1er penseur
occidental à concevoir un programme éducatif allant de l’enfance à l’âge
adulte.
Méritocratie :
Tous seront
éduquer (garçons et filles, riches et pauvres). Le mérite seul déterminera les
statuts et vocations.
Le
savoir de l’enseignant :
Il ne sera plus seulement celui du
savoir parler des Sophistes ou du savoir argumenter de Socrate mais plutôt un
savoir objectif basé sur la contemplation des essences.
Changement
dans l’activité éducative :
Elle cesse
graduellement de n’être qu’un modèle de communication pour devenir un véritable
programme cognitif. L’accent ne porte plus sur la relation entre 2 individus
mais sur un triangle : l’enseignant, l’étudiant, le savoir.
CONCLUSION
Une éducation morale :
En
s’interrogeant sur les finalités de la connaissance et de l’éducation, Socrate
et Platon ont cherché non pas seulement à connaître les objets mais aussi à
connaître ce qui est et ce qu'est le Bien. Ainsi, leur enseignement vise en quelque
sorte à identifier les savoirs qui doivent diriger notre conduite.
Or,
pour eux, connaître le Bien c’est obligatoirement le vouloir car la
connaissance du bien n’est pas seulement représentation d’un objet mais aussi
conscience d’une valeur.
En
effet, nul ne peut vouloir ce qu’il juge contraire à ses intérêts, ce qu’il
croit sincèrement comme mal.
Ainsi,
pour Socrate et Platon, la volonté est déterminée par la connaissance :
celui qui connaît le vrai Bien voudra le vrai bien. Connaissance
et vertu sont donc liées.
Quelques références
1- Brun, J. (1992), Socrate, Paris : PUF. 2- Châtelet,
F. (1965). Platon. Paris : Gallimard. 3- Delattre, M. (1998). Platon. Paris : Quintette. 4- De Romilly, J.
(2010). La grandeur de l’Homme au siècle de Périclès. Paris : de Fallois. 5- De Romilly, J.
(2005). L’élan démocratique dans l’Athènes ancienne. Paris : de Fallois. 6- Dufresne, J.
(1994). La démocratie athénienne. Miroir de la nôtre. Ayer’s Cliff : La bibliothèque de l’Agora. 7- Gomperz, T.
(2008). Les sophistes. Houilles : Éditions Manucius. Texte reproduit de
l’édition française parue en 1908 sous la traduction de l’allemand par Auguste
Raymond. 8- Gonthier, T. (1996). Les grandes œuvres de la philosophie ancienne. Paris : Seuil. 9- Graf, A. (1996). Les grands courants de la philosophie ancienne. Paris : Seuil. 10- Hadot, P. (2004).
Éloge de Socrate. Paris : Éditions Allia. 11- Hadot, P. (2001).
La philosophie comme manière de vivre. Entretiens avec Jeannie Carlier et
Arnold J. Davidson. Paris : Albin Michel. 12- Jolibert, B.
(1987). Raison et éducation. L’idée de raison dans l’histoire de la pensée
éducative. Paris : Klincksieck. 13- Larochelle, C.
(1999). Socrate. Sage et guerrier. Montréal : Les Intouchables. 14- Marrou, H.-I.
(1981). Histoire de l’éducation dans l’Antiquité. Tome 1 Le monde Grec. Paris :
Seuil. 1ère édition parue en 1947. 15- Platon
(1966). La République. Paris : Gonthier. 16- Vergely, B. (1996). Platon. Toulouse : Milan. 17- Vergely, B. (1997). Les
philosophes anciens. Toulouse : Milan.
Professeur titulaire au département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières
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