De quoi s'agit-il ?
La critique de la psychiatrisation (ou pathologisation) des comportements humains et des expériences de vie remet en question la tendance à interpréter des conduites, les souffrances ou les déviances sociales comme des troubles mentaux nécessitant un traitement médical ou psychopharmacologique.
Cette tendance nous fait courir des risques :
- contrôle social;
- normalisation des existences;
- réduction de la complexité historique, politique et biographique à des diagnostics individuels.
La psychiatrisation s’inscrit dans un processus de médicalisation du social. Pour la psychiatrie, les problèmes tels, par exemples, l’indocilité scolaire, les dépendances, les variations de l’humeur ou certaines formes de marginalité sont présentés et analysés comme des pathologies; ces problèmes relèvent donc l'expertise médicale. Les savoirs sur la base desquels on ''traitent'' les problèmes sont présentés comme scientifiques. Or, ils sont souvent historiquement situés, normatifs, traversés par des rapports de pouvoir.
On doit donc questionner la pathologisation croissante de l’existence qui fait des dimensions ordinaires de la vie (le deuil, le vieillissement, les difficultés scolaires, les différentes vulnérabilités sociales) des troubles à traiter. Le mouvement de psychiatrisation des comportements humains s'ancre dans une culture thérapeutique, elle-même imbriquée à une culture consumériste, qui promeut le soin de soi tout en marginalisant les autres formes de prise en charge (politique, communautaire ou citoyenne) des problèmes vécus.
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